J'adore les écrits de
Thierry Moral, dont je suis, comme pour
Linda Lê, une inconditionnelle.
« Cette fois, il s'agit d'un texte destiné à la jeunesse, traitant d'un thème plutôt sombre que lui ont inspiré les attentats de Paris : la violence des hommes ».
(
La Voix du Nord)
Dès le premier mot, « détonation » (suivi plus loin de « balles ») le tragique s'installe, insidieux et trouble. le chien se met à raconter ces humains « fous », « complètement zinzins » et son errance dans les rues, avant… la captivité et ses « portes qui claquent, paroles tantôt rassurantes, tantôt inquiétantes, grilles qui grincent, qui s'ouvrent, qui se ferment » (p. 24).
Plus tard, nouvelle déception : « Je n'ai pas tué, je ne suis pas mort, mais je me sens de moins en moins vivant ». Combien de fois peut-on tenter sa chance de chien effrayé par le goût démesuré des humains pour la « violence gratuite » ?
Des tribulations décrites avec une précision canine de scalpel, avec, comme toujours, une pointe d'humour noir par
Thierry Moral et illustrées par le travail remarquable de
Bertrand Arnould.