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sur 675 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Cet ouvrage du XVIe siècle, à l'origine d'un nouveau genre littéraire, est composé de deux parties bien distinctes : le livre premier, qui est — en gros — une critique assez juste et assez justifiée du régime monarchique anglais et, partant, européen, puis d'un livre second, qui constitue la véritable innovation littéraire, en proposant, par le biais de la fiction, ce qui est, en réalité, un projet de réforme politique.

Thomas More était un érudit, humaniste, conseiller du roi, etc. et tous les autres titres ronflants que l'on peut ou veut y accoler, mais c'était aussi et surtout un juriste et un fervent pratiquant du christianisme catholique, qui a longuement hésité à entrer dans les ordres (la question du protestantisme ne se posait pas encore à son époque car il était contemporain de Luther).

Cette double influence — juriste et ferveur religieuse — transparaît à peu près partout dans L'Utopie, pour le meilleur et... pour le pire (notamment la longue et ennuyeuse partie religieuse à la fin du livre second). Sous couvert de prétendre être le récit d'un voyageur ayant vécu un certain temps sur cette lointaine île en forme de croissant de lune qu'est Utopie, Thomas More explicite ses propres aspirations sociales dans ce qui n'est, ni plus ni moins, qu'un manifeste politique.

Je le suis à 100 % lorsqu'il fustige la conduite vénale et malhonnête de l'état par les monarques en place (il avait personnellement côtoyé Henri VII et écrit son livre sous Henri VIII, qui le fera mettre à mort par la suite, mais pour des raisons autres, notamment matrimoniales). Globalement, si l'on les recontextualise, je suis à peu près d'accord avec lui sur les critiques, c'est-à-dire sur le livre premier.

En revanche, dès lors que Thomas More se met en peine de chercher des solutions, j'ai parfois le sentiment de lire le programme politique version ultra hard core d'un bon vieux dictateur à la Staline, d'une pétromonarchie ou d'une république bananière des plus féroces. Prenons un exemple. Voyons, voyons... deux adultères consécutifs ? Bing ! peine de mort, rien que ça ! (Et ce n'est qu'un exemple prélevé parmi beaucoup d'autres.)

En gros, ce qu'il nous propose, c'est une vie communautaire et monacale où tout, absolument tout, est réglementé, où la liberté n'existe plus, où l'on vit dans une sorte d'open space permanent, où toute déviance est sanctionnée d'exil, d'esclavage ou de peine de mort, où l'état ne s'interdit pas de faire de l'ingérence à l'étranger, et tout ça, à chaque fois « pour la bonne cause ».

Vous naissez, vous vous éduquez d'une certaine façon (décidée par une autorité supérieure), vous apprenez un métier, vous bossez sans créer de problème, vous vous mariez, vous procréez juste ce qu'il faut, vous êtes loyal(e) en tout, vous avez les loisirs autorisés, c'est-à-dire, juste la possibilité de lire sur votre temps libre, pour toute chose, vous vous en référez à ceux qui auront été désignés comme « sages » et, bien entendu, vous avez une pratique religieuse irréprochable.

Je ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne, ce projet de société ne me fait pas plus saliver que ça, c'est même plutôt l'inverse. Au prétexte d'éradiquer le vice, on éradique à peu près tout ce qui fait le sel de la vie à mes yeux (tuez-les tous et Dieu reconnaîtra les siens), d'où mon appréciation assez mitigée (voire un peu en-dessous).

Bien entendu, d'un point de vue historique et des idées, c'est une lecture intéressante, mais, selon moi, cette utopie est déjà, en soi, une sorte de dystopie à la 1984, à laquelle, je ne me sens aucune volonté de souscrire, sauf quand elle dénonce les excès d'un système monarchique inique, tel qu'il pouvait l'être en Angleterre et en Europe au début du XVIe siècle. Nonobstant, gardez à l'esprit que cet avis — cette utopie — n'étant que mien, il ne signifie manifestement pas grand-chose.
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… Ou quand un homme habile à raconter des histoires nous parle d'un pays qui n'existe pas. Pensez donc, un pays dont la capitale est baignée par un fleuve qui n'a pas d'eau. Tout ceci ne semble pas bien sérieux. Semble-t-il que que nous soyons incités à percer les secrets de cet étrange récit.

Qui est-il ce mystérieux conteur ? Un marin, qui en ces temps de Grandes Découvertes voyageât avec celui qui donnât son nom au Nouveau Monde. Mais Raphaël Hythloday allât bien plus loin, puisqu'il revint par la Chine. Sur sa route, il croisât donc ce pays qui n'existe pas : L'île d'Utopie dont le nom évoque pour nous aujourd'hui un idéal impossible à atteindre.
Mais bien avant de parler de cet extraordinaire pays, il s'emploie à juger des moeurs de l'Angleterre à l'aune de son expérience personnelle. On pourrai juger sa vindicte décousue : Les Magistrats, les ovins et les Ministres... encouragement à l'insurrection et aux pratiques mahométanes. Encore une fois approchons-nous. Aux Magistrats, cet arpenteur d'une Terre tout juste considérée comme ronde reproche le traitement du sort des voleurs : La pendaison. Elle ne satisfait personne, et surtout pas les victimes qui pourraient préférer réparation du préjudice. Aux moutons, il reproche la plus-value que rapporte leur laine à leur propriétaire qui étendent donc les pâturages au détriment des exploitations vivrières et de leurs métayers... qui n'ont plus d'autre choix que le vol pour vivre. Quand aux conseils des Monarques,, ils ne proposent qu'au soucis de leurs propres ambitions ou qu'au soucis de conserver leur si enviable position.
Ne vaut-il ainsi mieux un pays imaginaire bien administré qu'une terre inique bien réelle ?

Utopie est une industrieuse civilisation principalement tournée vers l'agricole soucis de procurer à tout un chacun les moyens de sa substance. Préoccupation inscrite dans l'activité de tout citoyen urbain ou rural qui doit un temps de service aux champs. Les besoins matériels primaires comblés, les habitants trouvent les joies simples... Dans le plaisir de la bonne santé et dans les loisirs consacrés à l'étude. Bien sûr les plus libertaliens pourront objecter : A confier à tout un chacun une tâche, à obliger tous à vivre en communauté, l' État – aussi démocratique que soit son mode de désignation – nie l'individualisme et la liberté. le conformisme généralisé de la société utopienne n'est que le produit d'un endoctrinement de ses habitants. La renonciation de la propriété privée est un leurre idéologique.
Mais tout de même : Une place pour chacun, un labeur qui ne soit pas abrutissant car effectué par tous et donc mieux distribué, un respect des aînés pour les plus jeunes et inversement, un soucis de juste répartition de l'effort collectif pour satisfaire aux besoins – certes minimum – de tous : N'est-ce-pas une proposition à regarder plus en détail ?

Utopie ! Me direz-vous... Mais n'est-ce-pas exactement pour cela que le mot existe ? Ne le dit-on pas " principe d'espérance" ?
Car sa racine grecque porte à débat. " L'Île de nulle-part " pouvant se transcrire aussi " l'Île heureuse "…
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Voici un grand classique de la littérature d'idées du XVIème siècle qui m'attendait depuis un sacré bout de temps dans ma bibliothèque. Sans me l'expliquer, j'ai toujours eu une petite appréhension à m'y mettre, alors que l'ouvrage n'est en soi pas bien conséquent, surtout quand on a lu un des autres chantres de l'Humanisme, Montaigne

Je regrette en fin de compte cette appréhension quant à la forme : est-ce la traduction (je n'irai de toute façon pas vérifier en latin) ? , mais j'ai trouvé l'écriture de Thomas More résolument moderne. Elle l'est moins dans la présence d'un dialogue entre plusieurs personnages ou dans l'utilisation d'une personne tierce pour présenter des idées pas toujours bien acceptées (de bonnes vieilles habitudes dans ce genre de textes), que dans des structures de phrases simples, des arguments clairs et bien organisés, qui rendent le cheminement fluide dans les deux parties. le découpage en deux parties, l'une évoquant la situation en Angleterre, l'autre présentant celle d'Utopia, cette île soi-disant visitée par Raphaël, un des protagonistes qui converse avec Thomas, est tout aussi clair et agréable. Je comprends mieux pourquoi L'utopie est de nos jours plus volontiers lue que les Essais : ce n'est pas qu'une question de brièveté !

Quant au fond, j'avoue que j'ai eu bien plus de mal, puisque Thomas More, par l'intermédiaire de Raphaël, tente tant bien que mal de défendre le bien fondé de ses idées progressistes, éminemment révolutionnaires pour l'époque (partage des biens dans la communauté, égalité d'un point de vue politique, culturel…), mais nombre de ses propositions sont tout aussi limites que ce qui se passe en Angleterre à son époque (instauration de l'esclavage plutôt que la prison, place des femmes qui ne change pas d'un pouce…). Ce qui me gêne le plus, c'est son idée principale : tout le monde, ou presque, se doit d'être semblable, que ce soit matériellement (ce qui est pour moi positif) ou culturellement (là j'ai un peu plus de mal) : que devient alors la notion de libre-arbitre, tout le monde devant non seulement « posséder » la même chose, mais aussi posséder le même savoir ? J'aurais personnellement du mal à être entourée d'une armée de clones… L'on sent malgré tout que Thomas More cherche des solutions, même si maladroites, pour endiguer la corruption, la violence, les inégalités… de plus en plus grandissantes dans son pays, le révoltant au plus haut point. C'est là que je me dis que certes, Montaigne est plus indigeste stylistiquement parlant, mais il avait le mérite d'avoir des idées complètement progressistes ; de l'art de ne pas être théologien…

L'utopie fut malgré tout une lecture passionnante, même si je suis loin d'être d'accord sur le fond, car l'on comprend que Thomas More avait déjà cerné les travers de notre société moderne, qui sont malheureusement toujours d'actualité, tout en essayant de les annihiler ; l'on comprend également pourquoi une utopie se nomme une utopie.
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L'Utopie, un livre, que dis-je, un monde qui fait rêver ! Ce livre est assez difficile à lire, je dois avouer que parfois, je lisais certains passages sans toutefois les comprendre. Thomas More décrit l'Utopie, un monde imaginaire et parfait, il décrit les conditions et modes de vie des habitants, la religion à laquelle ils croient, les guerres, et toute sorte de politique, république et autre, qui gouvernent ce monde-ci. Je n'ai pas totalement adhéré, je m'ennuyais un peu dans certains passages descriptifs, j'essayais néanmoins de me forcer à continuer à lire. Je suis quand même contente d'avoir fini ce roman philosophique, ça m'a permit de rêver, le temps d'une lecture, d'un monde parfait, égal, sans violence ni guerre.
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Par ce traité, More agit en véritable philosophe humaniste désireux de résoudre un problème de son temps qu'il juge inacceptable, l'enrichissement d'une minorité d'aristocrates qui provoque l'appauvrissement du peuple rural d'Angleterre.

Inspiré des idées de Platon sur le collectivisme, « L'utopie » fait figure de précurseur pour bon nombre de philosophes socialistes qui seront toutefois plus radicaux notamment sur l'aspect religieux.

La société idéale décrite par More refuse donc le capitalisme et malgré sa relative tolérance, fait preuve d'un grand autoritarisme dans son organisation poussée à l'extrême et d'une grande rigueur morale dans l'application de ses préceptes.

Ainsi j'ai trouvé ses positions sur la guerre assez hypocrites et assez peu pacifistes.

A mon avis il est impossible que l'homme occidental moderne, épris de liberté et d'individualisme s'y adapte aujourd'hui !
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Impression mitigée et plutôt déception.
Le mot Utopie, créé par Thomas More, a pris une coloration dont les aspects "merveilleux, imaginaire, idéaliste" font paraître assez plates ou convenues plusieurs des propositions. Sans parler de leur caractère souvent discutable. Et le fait que le livre ait été écrit en ..1516 n'aide pas de ce point de vue (mais ne saurait suffire à excuser sa lecture!).

Pour autant, ce livre reste une invitation à regarder les choses différemment, de manière critique, un refus de la résignation. Donc, certainement pas un livre de "recettes".
Mais le livre 1, par exemple, est l'occasion d'un dialogue quant à la place d'un philosophe dans la conduite des affaires de l'état. Raphael réfute tout engagement au profit de ses idées "utopiennes" au prétexte que "rien ne sert de conter des histoires à des sourds" (les dirigeants), ou encore en affirmant: " en voulant guérir la folie des autres , je tomberai en démence avec eux". L'utopie, restera donc utopique... Son contradicteur (Morus) a beau convier Platon: "l'humanité sera heureuse un jour, quand les philosophes seront rois ou quand les rois seront philosophes"... il ne convaincra pas. Cette question reste contemporaine.
Autre thème qui a résisté aux siècles: "Ce qui rend les animaux en général cupides et rapaces, c'est la crainte des privations à venir. Chez l'homme en particulier, il existe une autre cause d'avarice, l'orgueil, qui le porte à surpasser ses égaux en opulence et à les éblouir par l'étalage d'un riche superflu".
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Court essai rédigé par un proche du roi d'Angleterre Henry VIII, le même qui fut responsable du schisme entre l'Église d'Angleterre et l'Église de Rome, qui eut cinq épouses dont deux qui périrent sur ces ordres, et qui contribua à précipiter l'Angleterre dans une situation économique précaire, Utopia, d'abord rédigé en latin et publié en Hollande - si ma mémoire est bonne -, est l'ouvrage d'un personnage profondément humaniste, et que la rupture entre son roi et l'Église catholique affecte particulièrement.

Cet ouvrage met en scène deux personnage, dont un voyageur qui fait le récit de son séjour sur l'île d'Utopie, gouvernée par les principes les plus justes qui soient, où tous les citoyens sont égaux, aimants, prêteurs et non avides...Si plusieurs des solutions proposées sont séduisantes et pourraient être appliquées de nos jours, certaines autres chatouilleraient notre individualisme qui ne peut se résoudre à s'effacer devant le bien de tous...Bien qui semble à plusieurs reprises dans ce livre ne représenter finalement qu'une société sans heurt aux citoyens ayant accepté leurs conditions toute identique...Si peu de diversité et de couleurs dans une société décrite comme pacifique, certes, mais pourtant terne et avec si peu de différences !
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Je pense que nous avons tous et toutes au moins une fois essayé d'imaginer notre ville « idéale »... Et c'est déjà ce que faisait Thomas More en 1516, en écrivant L'Utopie, un traité philosophico-politique (un peu sur le même modèle que La République de Platon) laissant une grande part à la fiction.

Les Utopiens de More ont une vie à la fois très semblable et très différente des Européens... S'ils travaillent la terre, vivent dans des villes à l'architecture classique et ont une culture littéraire occidentale (Homère et cie), ils se distinguent sur certains points : par exemple, l'argent n'a aucune valeur en Utopie, sa population déteste faire la guerre et il semble régner sur l'île une harmonie parfaite. Pas de propriété privée, pas de biens inutiles... Les habitants refusent l'excès qui ne mène selon eux qu'au vice, et semblent avoir atteint un bonheur que les contemporains de More ne connaissent pas. C'est ainsi une critique assez radicale de la société que dresse l'auteur en « construisant » sa ville utopique...

Cependant, la vie en Utopie est-elle si attirante ? Pour une lectrice du XXIème siècle, pas tellement ! Évidemment, More a une vision des choses parfois assez « révolutionnaire » pour son époque, mais à la nôtre... Pas vraiment. S'il explique qu'en Utopie les femmes peuvent aller à la guerre comme les hommes, il est tout de même précisé qu'elles restent sous la domination de leur mari ! de même, l'esclavagisme existe en Utopie... Ainsi que la peine de mort, qui peut par exemple punir l'adultère. Et sans parler de tous ces détails, la vie en Utopie est très « codifiée ». Rien n'est laissé au hasard, car TOUT doit BIEN se passer... Et peut-il vraiment y avoir du bonheur là où la liberté semble entravée, même si c'est pour le bien de tous ?

Dans tous les cas More nous invite à nous poser de nombreuses questions sur notre vision de la société en générale. J'ai trouvé cette courte fiction très intéressante, d'autant plus qu'elle est à la base de toute une future littérature utopique et dystopique... Une ville utopique est-elle si enviable ? Peut-il vraiment en exister une ? Je vous laisse vous interroger !
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Le livre en soit quand on rentre enfin dans le monde d'utopie est interessant bien que la moitié du livre parle de la vie de More ce qui n'interesse pas forcément le lecteur.. Une fois dans le vif du sujet malheureusement on tombe sur des pavé, oui le type d'écriture d'époque étant respecté on supporte ou ne supporte pas ce style de présentation et pour ma part ça m'a dégouté pour lire le tout alors j'ai lu en diagonale par moment et finis plus vite le livre ainsi.
Bref pour ceux qui aime le style des Utopie More est la fondation du sujet mais je conseil de s'attaquer vite à la suite au risque de trouver le sujet ennuyant ou mou.
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je ne savais absolument pas à quoi m'attendre en débutant ma lecture, que j'ai d'ailleurs trouvé un peu spéciale. L'auteur relate ici ce que dit le narrateur, un de ses amis : il lui parle tout d'abord de la justice anglaise, comment on pourrait la changer, pour ensuite parler d'Utopie, une île qui correspond apparemment à la société idéale.

Je ne peux pas dire que j'ai été passionnée par ma lecture, c'est plutôt le contraire, j'avais du mal à me concentrer : mais au bout d'un certain temps je me suis habituée à l'écriture un peu difficile de Thomas More (normal, 16ème siècle !) et j'ai réussi à apprécier ce que je lisais.

Si vous souhaitez lire ce livre, que ce soit pour vous initier à la philo ou pour vous-même, je vous conseille de vous accrocher car ce n'est pas facile de rester concentré dessus tout le temps, mais une fois que c'est chose faite, ce livre devient très intéressant.
Lien : http://livresdecoeur.blogspo..
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