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EAN : 9782265033238
187 pages
Fleuve Noir Spécial-Police (01/04/1986)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
La machination était au point. Un seul crime prévu ; tout devait se passer en douceur.

Il y eut finalement sept morts.

Sur fond de noces sanglantes, la malédiction des momies planant sur le vieux bourg de Saint-Hilaire-Haut-Forez.
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e stoppai sur la place en face de la gare désaffectée, pris ma valise dans le coffre de la Volvo et entrai à l’Auberge des Archers.
La jeune fille de la réception n’avait guère plus de vingt ans et portait des lunettes rondes qui ajoutaient un air de franche innocence à son nez retroussé.
Elle m’accueillit avec un vrai sourire enjoué comme on n’en rencontre plus guère dans l’hôtellerie d’aujourd’hui.
— Vous désirez déjeuner, monsieur ?
Je lui montrai mon bagage.
— Déjeuner, dîner, loger, et ce, pendant trois jours, répliquai-je avec entrain.
Ses yeux bleu clair exprimèrent comme un regret sincère.
— Je suis vraiment désolée mais la vogue dure justement trois jours et nous sommes complets à cette période.
Je me composai une mine contrariée et lançai d’une voix bourrue :
— Qu’est-ce que vous me chantez-là ? En voilà des façons ! Rebuter ainsi les honnêtes gens ?... Vous devriez avoir honte, mademoiselle ! Apprenez que j’entends m’installer ici, et sans bourse délier, encore !
La gamine ne s’attendait pas à une telle sortie et jetait autour d’elle des regards affolés de jeune chat mouillé à la recherche d’une bouée de sauvetage.
— Je ne comprends pas, monsieur... Qui a pu vous faire croire ?
Je m’accoudai à la banque qui la protégeait symboliquement du péché et de la tentation et la considérai d’un air amusé. Elle avait des cheveux blonds très fins et son parfum, discret et acide, convenait bien à sa naïveté.
— Ou je vous ai troublée, ce qui serait flatteur pour moi, ou vous n’êtes pas dans votre assiette, ce matin, mademoiselle.
Et soudain elle réalisa sa bévue.
— Mon Dieu ! J’y suis... Vous êtes ce monsieur Morgon qui vient de Lyon. M. Frangin m’avait prévenue mais je ne vous imaginais pas... enfin, pas comme vous êtes !
— Pas trop déçue, au moins ?
— Oh ! non, au contraire.
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Un ricanement bref retentit derrière moi.
Je ne pus m’empêcher de frissonner d’une crainte pourtant sans fondement.
Je me retournai d’un bloc.
Je ne vis d’abord rien dans la pénombre. Puis une silhouette se découpa lentement, prit une forme vaguement humaine enveloppée dans un long manteau noir, forme qui devint une vieille femme au visage à demi caché sous un fichu noir également.
Une main décharnée s’agita, une bouche édentée proféra des sons stridents qui se répercutèrent sous la voûte :
— Impie !... Malheur !... Vengeance !
— Qu’est-ce qui vous arrive, la vieille ? J’ai failli vous prendre pour une apparition, une momie ressuscitée !
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— (...) le dimanche, des touristes qui visitent la vieille ville, l’abbatiale et ses célèbres momies... Il faudra que tu ailles les voir, celles-là ; c’est un spectacle vraiment saisissant.
— J’en ai entendu parler. De quoi s’agit-il, exactement ?
— Ça remonte à l’époque des guerres de Religion. Le baron des Adrets, un protestant, après avoir conquis Saint-Hilaire, a fait murer dans la crypte de l’abbatiale quelques paroissiens récalcitrants et disparaître tous les témoins gênants de son forfait. On n’a donc retrouvé les malheureux que bien des années plus tard. Morts, évidemment, et... momifiés. Mais attention, pas embaumés, comme les momies égyptiennes. Plus exactement pétrifiés, dans des attitudes de la vie de tous les jours. On peut voir, par exemple, une vieille femme assise qui a l’air de filer sa quenouille... Que s’est-il passé dans cette crypte murée ? Quel phénomène mystérieux a pu ainsi conserver à ces gens une apparence vivante ? Nul scientifique n’a pu à ce jour résoudre l’énigme. Car tiens-toi bien : si on sort les momies de la crypte, elles se désagrègent, tombent en poussière !
Je me promis d’aller les visiter, ces fameuses momies. Les histoires étranges, même anciennes, ont toujours piqué ma curiosité.
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Des forains installaient leurs manèges sur l’esplanade. Les stands de tir était déjà ouverts et achalandés. Une loterie déversait sa musique discordante.
Je tournai à droite dans l’avenue de la gare que la vogue, comme nous disons dans nos régions, envahissait aussi : les autos-tampons, la chenille et même d’antiques chevaux de bois si bien astiqués qu’ils semblaient toujours attendre nos grands-mères en crinolines.
Je stoppai sur la place en face de la gare désaffectée, pris ma valise dans le coffre de la Volvo et entrai à l’Auberge des Archers.
La jeune fille de la réception n’avait guère plus de vingt ans et portait des lunettes rondes qui ajoutaient un air de franche innocence à son nez retroussé.
Elle m’accueillit avec un vrai sourire enjoué comme on n’en rencontre plus guère dans l’hôtellerie d’aujourd’hui.
— Vous désirez déjeuner, monsieur ?
Je lui montrai mon bagage.
— Déjeuner, dîner, loger, et ce, pendant trois jours, répliquai-je avec entrain.
Ses yeux bleu clair exprimèrent comme un regret sincère.
— Je suis vraiment désolée mais la vogue dure justement trois jours et nous sommes complets à cette période.
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— Tu les connais ? On dirait des péquenots de la ville...
— Ils sont pourtant bien d’ici. C’est, en quelque sorte, le gratin du pays. Le clan Ladret.
— Tiens donc !
— Tu vois le type à lunettes et veste à carreaux qui trône en haut de la table ?
— Le demi-chauve de quarante ans ?
— C’est Philippe Ladret, le député de la circonscription, le chef du clan.
— Il me paraît plutôt fadasse, avec ses sourires obséquieux. Les paysans du coin votent quand même pour ce pantin ?
— Comme un seul homme !
— Il y a une explication ?
— On lui accorde une réputation de malin, de retors. Ça attire toujours le respect, sinon l’admiration. Il a aussi le bras long à la préfecture et obtient des subventions. Par contre, dans le bourg même, où les gens sont quand même plus évolués, il a moins de succès qu’à la campagne. Il n’a jamais réussi à se faire élire maire, par exemple.
— Plein aux as, évidemment ?
— Tu parles ! Il a hérité, il y a deux ans, à la mort de son père, d’une immense fortune et d’une des deux usines de plastique de Saint-Hilaire...
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