Je vous recommande cette lecture qui procure un regard de l'intérieur sur le monde de l'éducation. le regard porté par une personne en situation de handicap éclaire sur le simulacre d'application de la loi au détriment de personnes volontaires et compétentes.
DES AGRÉGÉES OU L'HYPOCRISIE D'UNE SOCIÉTÉ
Ceux qui ne fréquentent pas des personnes de l'espèce de la narratrice comprendront ici, que les facultés physiques n'ont rien à voir avec les capacités mentales ou intellectuelles. Mais de là à accepter cette réalité… Après une scolarité brillante, Julie, en fauteuil électrique, a suivi des études supérieures d'un haut niveau en vue de devenir professeure. Et c'est là que le bât blesse dans une société hypocrite qui scande une intégration nécessaire des personnes handicapées… mais qui limite sa place à celle de spectateur ou d'usager. Voilà ce que je dénonce selon ma lecture.
Malgré sa réussite, Julie est loin de gagner la victoire sur la conquête de l'égalité. Son courage, ses diplômes, ses longues études, ne lui ont permis de réaliser son rêve d'enseigner. Pourtant, avec volonté et force elle a commencé sa carrière dans des conditions difficiles de travail. Son récit retrace les humiliations qui l'ont
désagrégée.
Et au-delà de son combat perdu, cet ouvrage dépasse la dimension personnelle de la narratrice, car son analyse du système pédagogique explique aussi peut-être en partie, la pénurie d'enseignants.
L'ACCESSIBILITÉ, UNE DES CLÉS DE L'INTÉGRATION
Son premier stage désastreux : Pour ajouter le désarroi d'un changement inopiné d'affectation à cause de l'accessibilité, l'Académie n'avait recruté aucun assistant au contraire des obligations légales. Au lieu d'une classe de seconde, Julie sera orientée dans un collège en zone prioritaire où l'effronterie d'ados réfractaires à l'école ne lui sera pas épargnée, bien au contraire…
N'importe quel professeur inexpérimenté rencontre des désordres du même genre, mais la hiérarchie a reproché à Julie de mal gérer la situation.
Sans jamais soulever ouvertement le problème de son handicap, les appréciations à son égard peu encourageantes, voire sévères, invoquent non sa compétence mais des manquements indirectement liés à son handicap. La violence des reproches qui lui sont faits et les bâtons dans les roues qu'on lui a mis par la suite quand elle s'est relevée, m'ont choquée. La volonté flagrante de refuser Julie au sein de l'Éducation Nationale révèle un harcèlement.
Un harcèlement flagrant sous couvert d'un carcan administratif… mais je refuse de spolier car il faut lire avec ses propres mots son expérience illustrés d'exemples concrets.
LE MONDE DU PROFESSORAT
Le cheminement semé d'embûches relaté par Julie présente aussi le mérite d'expliquer le constat de la pénurie de professeurs en France dont on nous rebat les oreilles.
Les lourdeurs administratives, les principes philosophiques et psychologiques d'enseignement s'articulent autour d'élèves autant en mal d'éducation que d'instruction. le système pédagogique en échec complètement inadapté aux besoins des élèves ne se remet pas en cause.
Je passerai outre le niveau requis pour obtenir une culture uniforme. Une aberration : Nier la classification des élèves avec des notations revisitées par un code couleur. Ainsi on ne vexe pas les cancres (un gros mot, ils n'existent plus) avec des notes infamantes. Il n'y a pas de mauvais élèves, mais seulement de mauvais profs… c'est bien connu ! Et le système conforte cette idée au détriment d'un dévouement sincère
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