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EAN : 9782081433656
352 pages
Flammarion (30/01/2019)
3.71/5   60 notes
Résumé :
Thomas Debord est un professeur de lettres en ZEP passionné par son métier. Lassé par un gouvernement qui détricote l’éducation, frustré par l’absence de prise en compte des manifestations et grèves successives, il décide de s’engager dans une voie plus violente.
Un matin, il prend une de ses classes en otage, afin de mettre en lumière des dysfonctionnements qui n’intéressent habituellement que de très loin les médias. Pris au piège de l’emballement médiatiqu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Le mois de fevrier est génial ! C'est l'hiver , on passe de longues heures à lire à la maison , et c'est aussi le mois de mon anniversaire et les " femmes de ma vie " me le souhaitent en m'offrant ... des livres !!! Et comme je lis beaucoup ,il leur faut faire preuve de beaucoup de perspicacité pour surprendre un mari et père ...La magie opère, elles sont géniales et savent débusquer des trésors.
Le premier d'entre eux , c'est " le hussard noir ". "Hussard noir " ,pour moi ,ça parle. 3ème République , des hommes vêtus de noir se lancent à travers tout le pays pour répandre ,au nom de l'Etat , l'instruction pour tous , briser un rôle assumé par l'Eglise et donner à la République son rôle fondamental . Et puis , le "Hussard noir ",c'est Charles Péguy,si fier de porter cette lourde charge ,ce si respectable uniforme noir .Et puis , les " hussards noirs " c'est encore des copains , copines et moi ,derniers produits d'une "Ecole normale d'instituteurs " et issus de milieux modestes , heureux de donner leur chance à des enfants qui en manquaient...
Alors , évidemment , ce titre , à lui seul , c'est tout un programme. Une couverture sombre , des chaises de classe.en cercle et un pistolet au milieu ...Comment , une arme en milieu scolaire ? Terrible image.
Thomas Debord est prof en ZEP et il aime son métier , ses élèves mais le découragement le gagne et ,un matin , il commet l'irréparable, la prise en otages de 11 de ses élèves. Tsunami .Incompréhension Condamnation .Déchaînement médiatique . Rouleau compresseur en marche...Les puissances d'écrasement et d'avilissement du peuple se mettent en route. Si les ordres du " haut " sont implacables , ce sont bien ceux d'en " bas " qui les exécutent, portés par les messages de haine véhiculés, sous anonymat , par les réseaux
sociaux , bien pilotés par les chaînes d'information en continu....
Pour l'ancien enseignant que je suis et qui a connu une autre époque, je m'interroge . Où sont passées toutes les vertus de l'école vantées par nombre de grands auteurs , de philosophes ? Les jeunes sont là , ni meilleurs ni pires . Les profs sont là , ni meilleurs , ni pires. Et pourtant,il y a vraiment quelque chose qui cloche . Alors , Stop ou Encore ?
Thomas Debord... le " poète a dit la vérité....il doit être exécuté ".
Ce livre a été écrit par des gens qui évoluent au coeur du système éducatif . Pour y avoir passé une grande partie de ma vie , j'ai reconnu bon nombre de situations . Ce livre est sincère mais désespéré, c'est un cri , un hurlement . Il faut peut-être le lire comme une fiction , je n'en suis pas certain...A force de mépriser les gens , de vouloir les réduire au statut de "sujets "....Attention. L'école, c'est le fondement ,le socle de la société. Debord , simple prof....Ses élèves ? Les hommes et femmes de demain qui n'accepteront pas forcément de rester enfermés dans le préfabriqué du collège Jean Moulin. "Préfabriqué...."...Il y a tant de beaux édifices scolaires fermés aujourd'hui qu'on les remplace par des préfabriqués, beau respect pour notre jeunesse. Ça coûte moins cher et ça se déplace....
Je ne recommande pas ce livre , chacun fera comme il veut , le lire ou pas . Pour moi , c'est fait , je l'ai lu ,j e ne pourrai pas dire que " je ne savais pas ", je l'ai trouvé Enorme et Inquiétant.
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Thomas Debord va prendre une de ses classes en otage. Pourquoi ce professeur en arrive-t-il à faire  un tel geste? Il veut tout simplement faire entendre sa voix et mettre en lumière les dysfonctionnements de l'éducation nationale.
Même si l'histoire se passe en huis clos comme vous avez pu le comprendre et qu'il s'agit d'une prise d'otage, ne vous attendez pas à ressentir une tension folle à la lecture du roman. (en tout cas ça n'a pas été mon cas)
L'alternance récit, articles de presse, interview, exemple de tweets dynamise le roman.
Je dirais que ce livre est intéressant plutôt par le fait qu'il aborde des sujets d'actualité, des thèmes qui font réfléchir : rôle de professeur, relation avec les élèves, mesures du plan vigipirate, intérêt des grèves, immobilisme des gens, rôle des médias, l'impact et l'utilisation des réseaux sociaux...
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Un texte qui me touche particulièrement car étant moi-même professeure de français dans un collège et avec plusieurs expériences en REP (anciennement ZEP) voire REP+ et plan violence, j'ai beaucoup fréquenté les salles de profs et observé des visages fatigués et des mines désabusées.
Et pourtant ce métier est une véritable vocation pour un grand nombre d'entre nous...
Thomas Debord, un visage à peine familier pour ses collègues, un prof de français pour le chef d'établissement et un illustre inconnu pour le ministère de l'Éducation nationale.
Seuls ses élèves semblent le connaître, pour ainsi dire.

C'est un professeur dont l'épuisement physique et moral est poussé à son paroxysme. La violence qu'il commet n'a d'égale que la violence qu'il subit. Il veut être entendu et qu'on entende les élèves, tous parqués, stigmatisés, des laissés pour compte.

Les enfants sont terrorisés, les parents en colère, le chef d'établissement craint pour la réputation de son établissement...
Un drame se joue dans cette salle de classe. le retentissement de ce chaos nous plonge, après lecture, dans un silence assourdissant.
Le ministère n'en ressentira pas plus qu'un léger bourdonnement dans les oreilles...
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Ne fréquentant pas les réseaux sociaux (à part Babélio!), je ne connaissais pas "M. le Prof", pseudonyme du co-auteur sur Twitter.

Ne travaillant pas dans le milieu éducatif, je n'étais pas spécialement au fait des réformes récentes, du quotidien difficile des enseignants qui ne peuvent pas exercer leur métier dans de bonnes conditions.

N'habitant certainement pas à Paris ni dans sa banlieue, je ne suis pas personnellement concernée par les ZEP, les REP, l'avenir bouché des jeunes "de la tess", l'exclusion et le mépris auxquels ils font face.

Et pourtant, ce livre m'a touchée, m'a parlé.

Il parle du sentiment d'impuissance, de celui d'être un pion dans une machine imperturbable, de l'impossible inaction face à cela et de la néanmoins impossible révolution...

Que faire alors ? Privilégier son confort, ses proches, sa sécurité matérielle et fermer les yeux ? Suppléer l'Etat en aidant comme on peut les plus démunis dans des associations ? Faire usage de ses droits civiques : se syndiquer, manifester, voter, faire la grève ?

Et si tout cela était à mettre dans le même sac : celui qui conforte le système en place, en disant : "regardez, nous allons dans le bon sens, il y a de belles choses qui sont faites tout de même, et nous ne sommes pas en dictature, chacun peut s'exprimer..."

C'est ce qu'a visiblement pensé le jeune professeur "idéaliste" de ce livre (qui cite Kaczynski) en faisant le choix de prendre une arme, pour tenter de reprendre un tout petit peu le contrôle...

En revanche si quelqu'un qui a lu le livre peut m'éclairer sur le choix de la fin... Qu'en pensez-vous ?



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J'avais déjà lu des écrits de Mr le Prof que je suis sur les réseaux sociaux et j'étais donc curieuse de découvrir ce roman qui trouve forcément un écho particulier en moi étant donné que je fais partie de la grande maison qu'est l'Education Nationale. J'ai trouvé cette fiction tellement réaliste car dans notre combat pour ouvrir les yeux sur les problèmes de notre métier, on nous dit toujours que nos actions ne doivent pas aboutir à prendre en otage nos élèves. Ici la fiction supplante la réalité et ces deux auteurs nous dressent un portrait édifiant mais malheureusement bien réel de notre société et de ses dérives. Je suis très curieuse de voir quelle sera la réaction de personnes ne faisant pas partie du corps enseignants quant à la lecture de ce roman.



Thomas Debord c'est le prof lambda , celui qui a eu la vocation mais qui très vite redescendu de son nuage pour faire face à la réalité et ses barrières. Sa mission première est d'aider les élèves et non de les transformer en moutons. Or le système est tel que les différentes réformes ont conduit la communauté éducative à faire face à des réformes dévastatrices et toutes sauf bonnes pour le développement personnel des élèves. La saturation fait donc partie de la vie de Thomas qui ne voit plus le bout du tunnel et qui en a ras le bol de ne pas être entendu. Il essaie tant bien que mal de faire passer son savoir face à des élèves qui ont de plus en plus d'autres problèmes à gérer. La course aux likes ou aux abonnés/ followers ou aux niveaux de jeux vidéos atteints est bien plus importante que la capacité à réfléchir et à agir, à développer son opinion personnelle et à faire part de ses idées. Thomas a donc décidé de prendre le problème à bras le corps et de faire l'impensable. Il sera analysé, jugé, critiqué , catalogué mais sera t-il seulement écouté?



Les élèves sont évidemment au coeur de ce roman psychologique car ils seront en première ligne. On aura différents profils donc différentes réactions mais aussi différentes problématiques à gérer . L'hétérogénéité permettra donc de voir différents parcours mais aussi différents contextes familiaux. Il est évident que ce roman psychologique est teinté de réalisme ou de situations vécues et c'est ce qui le rend donc encore plus vibrant. le récit transpire de réalité et de vérités car dans cette histoire on ne triche pas, on n'est plus vraiment dans la fiction sauf sur certains aspects. On va donc suivre ce huit clos pour ces 11 élèves qui peu à peu , un peu à la manière des Dix Petits Nègres d'Agatha Christie, vont quitter cette bulle étouffante pour retrouver leur réalité et leur vie. Mais qu'en ressortira t-il de cette expérience troublante et dérangeante?



Mais le Hussard Noir ce n'est pas qu'un roman où l'Education Nationale est le personnage central car tout le monde a un rôle à jouer et les auteurs nous permettent de revenir aussi sur les autres personnages de notre société. On retiendra évidemment les journalistes et leur course aux scoops, aux flash infos en dépit de tout bon sens , de morale ou même d'éthique. A travers les divers reportages, les articles et autres formes de communication entourant ce fait divers, on sent bien que l'information est souvent ensevelie sous la masse et que les différents parties n'expliquent rien et noient les vrais problèmes dans des considérations de bas étage. Que dire d'Elodie Mantreau qui est supposée incarner la journaliste qui fera passer le vrai message de ce professeur ? Elle apparaîtra dans deux scènes clés et on s'interroge ensuite sur le discours délivré. Ne parlons pas de la fameuse chaîne d'informations qui tient plus d'une émission de télé réalité que d'une équipe de journalistes à la déontologie irréprochable. Une fois de plus le réalisme est tellement présent qu'on a dû mal à se dire que les faits ne sont que fictifs. La narration l'est évidemment, les personnages aussi mais ils ont une part de vérité en eux qui n'en est que plus troublant.



Dernière cible de ce roman , les réseaux sociaux sont évidemment le nerf de la guerre. Les blogs , les tweets, les commentaires, les partages reflètent tous notre nouveau mode de vie . Nous sommes scotchés à nos portables jour après jour ( et je m'inclus dans le lot) et c'est tellement plus facile de juger derrière son écran au lieu d'échanger avec des discours approfondis et argumentés. Les insultes sont les nouvelles marques de ponctuation et les idées ne vont jamais plus loin que le bout de notre nez. Je trouve que l'idée d'intégrer cette partie de notre société dans ce roman est un excellente idée car une fois de plus le réalisme en est d'autant plus apporté.



Bref, j'ai vraiment apprécié cette lecture car Marie Pellan et William Lafleur mettent des mots sur les maux dont nous souffrons dans notre quotidien . le hussard noir trouve un écho d'autant plus effrayant et inquiétant que le contexte actuel n'offre guère d'éclaircies dans cette tempête annoncée. On pourrait presque parler d'un docu fiction tellement on peut se retrouver dans cette intrigue. Un livre qui se lit, qui se vit et qui se réfléchit aussi.
Lien : https://thelovelyteacheraddi..
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Citations et extraits (76) Voir plus Ajouter une citation
Nous ne sommes plus des profs , nous sommes des animateurs sans autorité et l'école est devenue un endroit où les ados font ce qu'ils veulent .Oui , oui ,je sais , c'est l'eniéme discours du " c'était mieux avant " , mais enfin , regardez autour de vous ! Dès la sixième, les élèves osent nous manquer de respect .Ce qui était une exception est aujourd'hui la norme .Il n'y a qu'à voir le déferlement de témoignages sur #PasDeVague.( p 189 )
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Je ne veux pas crever en me disant : "Qu'est ce que j'aurais pu faire?" Comme mon père. Comme tout le monde. Je veux pas crever comme ça. Regardez autour de vous! Y a plus que des gens immobiles maintenant. Immobiles sur leurs canapés, devant leurs écrans. Immobiles devant les obstacles, les copies, les examens, à dire : " Je suis pas capable. Je préfère échouer parce que je n'ai pas tenté, plutôt que de tenter et d'échouer, et d'avoir la confirmation que je n'étais pas capable". Parce qu'après, il faut bosser pour devenir capable, et ça, ça s'achète pas dans les rayons " premiers prix" de Leclerc.
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Ça fait des lustres qu'on nous bassine avec cette bienveillance envers les élèves en difficulté, et en théorie pourquoi pas , mais en boostant leurs notes et en leur pardonnant tout , je ne suis pas vraiment sûre qu'on les aide , j'ai plus l'impression qu'on les conforte dans leur idée que ça ne sert à rien de travailler.Et comment leur en vouloir ? Eux , de leur côté , ils voient bien qu'ils ne glandent rien et qu'ils avancent quand même .( p 188-189 )
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Comme ces vidéos sur le net où on voit des gens tomber sur les rails de métro, et personne ne lève le petit doigt. Y a juste ce connard, ce mec , qui n'est même plus un humain, et qui filme. Et non seulement il filme au lieu de sauver la vie de l'autre, mais après il poste ça !Comme si c'était une fierté, un accomplissement, juste d'avoir été là, par hasard , et d'avoir eu le réflexe de filmer, mais pas celui de faire quelque chose!
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Rêvons petit, achetons pas cher. La révolution, c'est bon pour les autres, ceux de l'ancien millénaire, qui pouvaient encore se battre pour quelque chose de plus grand qu'eux, ceux qui n'étaient pas résignés. Et pourtant... Ils sont là, tous les ingrédients de la dystopie. On y est, on est en plein dedans. Vous ne les voyez pas, les tenants des conglomérats médiatiques, qui achètent l'édition et la mettent aux mains des HEC et autres commerciaux bornés ? C'est moins impressionnant que les autodafés de Farhenheit, mais c'est tout aussi efficace pour détruire la littérature et la pensée. Et les télécrans de 1984 ? C'est pas un que vous en avez, c'est quatre, cinq, dix à la maison ! Vous ne les voyez pas venir, les conséquences de l'oligarchie triomphale ? Qui va pouvoir se payer les bons effets du ciseau à couper l'ADN, comme dans Gattaca ? Et ceux de la biotechnologie comme dans Le Meilleur des mondes ? Qui seront les transhumanistes surhumains, cryogénisés, refaits à la chirurgie, pimpés à la robotique et immunisés contre toutes les maladies et les défaillances génétiques ? Les gens des cités ? Les ouvriers qu'on humilie à la télé ? On sait tous que non. Ceux-là, ils pourront s'estimer heureux si on les laisse naître pour aller faire le ménage chez les riches de ce monde. Alors réveillez-vous ! Dites ! Parlez ! Allez diffuser la mauvaise parole, allez la crier dans les oreilles des sourds !
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Mr Le Prof et Marie Pellan - Bercoff dans tous ses états
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