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Comme le formule si bien notre camarade, gill, « Il est toujours très enrichissant, salutaire même, d'écouter un ancien, de profiter d'une réflexion forgée à l'expérience et polie par la sagesse”

Cette lecture choisie pour l'offrir à des amis, je l'ai lue avec intérêt et curiosité , car il m'a permis de prendre connaissance dans les grandes lignes du parcours du philosophe-sociologue et de ses principaux écrits !

« Qui suis-je ? Je réponds : je suis un être humain. C'est mon substantif. Mais j'ai plusieurs adjectifs, d'importance variable selon les circonstances ; je suis français, d'origine juive sépharade, partiellement italien et espagnol, amplement méditerranéen, européen culturel, citoyen du monde, enfant de la Terre-Patrie. Peut-on être tout cela en même temps ? Non, cela dépend des circonstances et des moments où tantôt l'une tantôt une autre de ces identités prédomine.
Comment peut-on avoir plusieurs identités ? Réponse : c'est en fait le cas commun. Chacun a l'identité de sa famille, celle de son village ou de sa ville, celle de sa province ou ethnie, celle de son pays, enfin celle plus vaste de son continent. Chacun a une identité complexe, c'est-à-dire à la fois une et plurielle. (p.9)

Edgar Morin, le philosophe-sociologue, directeur de recherche au CNRS, demeure à cent ans… préoccupé par les tourments et les inquiétudes émergentes de son époque… Un récit qui se lit d'une traite tant le propos est clair, fluide, bienveillant, ouvert, toujours dans l'exigence de REFLEXION sur « nos » erreurs….Il reconnaît les deux erreurs de sa jeunesse , erreurs d'appréciation et de jugement, comme à la veille de la Seconde guerre mondiale, où influencé par ceux qui avaient fait la grande guerre, pensait que la voie pacifique avec l'Allemagne était souhaitable et que la guerre était évitable. La seconde erreur vu sa conversion au communisme… Choix et adhésion pendant six ans ; il finit par ouvrir les yeux, et reconnut que finalement le positif de cette expérience fut qu'il vécut et fut poussé à réfléchir sur toutes les montées des totalitarismes…

Edgar Morin nous raconte sa longue vie, et dans un même temps les grands événements et bouleversements de l'Histoire du XXe. Il nous raconte son enfance, sa jeunesse d'orphelin, le drame jamais cicatrisé de la perte à dix ans, de sa mère, ses engagements, ses erreurs, ses doutes, l'importance vitale que les livres ont représenté ; Parmi ses figures tutélaires : Montaigne, Dostoïevski, Anatole France, etc., ses amours, ses amis,ses voyages, la rédaction et le mûrissement de ses livres, de sa réflexion, de ses recherches ainsi qu'un double amour infini de la Vie et de la Connaissance…

Il explique aussi fort bien qu'il inaugurait vers 1946 un mode de connaissance transdisciplinaire où il mêlait L Histoire, la sociologie et la psychologie…ce qu'il approfondi et élargi toute son existence… Je finis ce rapide billet…avec une très belle déclaration envers son appréhension de la complexité de la Vie.
« Credo

Parfois je suis submergé par l'amour de la vie. Quelle beauté, quelle harmonie, quelle unité profonde, quelle complémentarité et solidarité entre les vivants ! Quelle force créatrice pour inventer des myriades d'espèces animales et végétales singulières !
Parfois je suis submergé par la cruauté de la vie, la nécessité de tuer pour vivre, son énergie destructrice, ses conflits, avec toujours le triomphe de la mort. Puis je réussis à réunir, maintenir, lier indissolublement les deux vérités contraires. La vie est cadeau et fardeau, la vie est merveilleuse et terrible. (p. 137)”

Cette lecture est très stimulante, constructive, incitant à la réflexion et à l'autocritique régulière…Un parcours exceptionnel d'un humaniste brillant, ayant conservé dans ses paroles ,fraîcheur de pensée , esprit combattif et réfléchi, ainsi qu'une simplicité confondante dans sa manière de nous présenter son très riche parcours d'érudit et de chercheur .En sus, ce récit me donne l'envie de lire ses essais, de relire Dostoïevski, ainsi que le texte tardif d'Edgar Morin sur la disparition prématurée de sa maman, « L'Ile de Luna » [Actes Sud, 2017).
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Il est toujours très enrichissant, salutaire même, d'écouter un ancien, de profiter d'une réflexion forgée à l'expérience et polie par la sagesse.
"Leçons d'un siècle de vie" est un vagabondage de pensées accroché à la biographie de son auteur.
Et son auteur, Edgar Morin, est un homme qui a fait de la pensée son métier, qui a fait de la réflexion le ressort de sa plume.
Ce livre est un livre généreux en bons sentiments.
Son propos est de tirer des leçons mais de n'en point donner, d'inciter à vivre et à trouver sa voie.
Il se lit agréablement, et aisément sans se perdre dans des méandres philosophiques compliquées.
Mais pour autant, même s'il contient quelques paragraphes intéressant, ce livre ne fera, je crois, pas date.
Il est d'abord très égo-centré, et quelque peu naïf à ses entournures.
Et puis, par instants, l'essai semble se transformer en auto-promotion de l'oeuvre de son auteur, en prière même de la reconnaître et de la mettre en valeur.
"Leçons d'un siècle de vie", nous dit la quatrième de couverture, est une invitation à la lucidité et à la vigilance.
Mais la lucidité et la vigilance ne sont-elles pas accrochées à notre siècle plus qu'elles ne l'ont jamais été ?
J'attendais des pages de ce livre une mise en perspective, une réflexion plus profonde que ce qu'elles m'ont finalement offert.
Je suis finalement sorti de ma lecture assez déçu.
J'ai l'impression d'y avoir frôlé un propos enrichissant sans jamais entrer vraiment dans le fond d'une réflexion pertinente.
Le propos, je pense, n'est pas ici à la hauteur de sa signature.
Mais qu'importe, l'ouvrage est agréable à lire.
Et, surtout, incite à la discussion et à la réflexion.
Ce qui n'est déjà pas si peu ...


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Edgar Morin fait partie des gens qui font avancer une civilisation. Comme Théodore Monod, Pascal Picq, Levi-Strauss..., pour rester chez les scientifiques que j'ai lu récemment. Ce sont des gens qui sont capables de dépasser leur domaine pour obtenir une vision globale des connaissances humaines. Leurs explications sont souvent limpides, au-delà des partis pris scientifiques, politiques. Ils rendent leurs lecteurs moins stupides, plus intelligents et leur permettent de pouvoir agir sur des bases solides. Ces auteurs se caractérisent souvent par leur très grande humilité devant tout ce que l'humanité ignore encore dans tous les domaines.
J'ai très peu lu Edgar Morin. Son dernier livre, écrit à 100 ans est le reflet de cette intelligence hors du commun. Il retrace son parcours scientifique et professionnel en le croisant avec son parcours de vie. Les deux sont indissociables, comme chez tout être humain. J'apprends que c'est le penseur le la complexité de l'être humain face à la complexité de la société. Il n'hésite pas à revenir sur ses erreurs, ses manquements, tant professionnels que personnels. Il n'hésite pas à prendre position contre la marche du monde actuelle qui nous mène très certainement à la catastrophe.
On ressort grandi de cette lecture que je conseille à quiconque souhaite s'élever un peu au-dessus de la fange médiatico-politique actuelle.
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Je suis un peu déçu par ce livre, sûrement que j'en attendais trop. Il m'inspire certes de l'admiration pour le parcours de vie incroyable de l'auteur, mais les "leçons" m'ont laissé sur ma faim. C'est la première fois que je lis Edgar Morin et je ne voudrais pas rester sur cette impression. N'hésitez à me recommander ses ouvrages qui vous semblent incontournables. D'avance merci...
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Quel parcours de vie exceptionnel que celui d'Edgar Morin ! Au travers de son ouvrage "Leçons d'un siècle de vie", il se propose par une longue confession de nous faire part de ses observations sur le monde tel qu'il l'a vécu et vu évoluer depuis un siècle.
J'ai ainsi pu identifier la ligne de pensée de ce philosophe et sociologue de renom et surtout apprécier sa clairvoyance, ses idées sans avoir eu l'occasion jusqu'à présent de me plonger dans son abondante littérature.
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Faut-il atteindre 100 ans comme Edgar Morin pour avoir une telle sagesse ? Il y parle des tourments de notre temps comme le Covid, mais aussi de sa vie avec de nombreux renvois vers ses autres livres.
Intelligence, simplicité, honnêteté. Tels sont les atouts de cet homme qui nous raconte, assez brièvement, les événements mondiaux qu'il a traversé, ses rencontres, les auteurs lus. Petit livre pour un grand homme.
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Il ne s'agit pas d'une autobiographie ni d'une leçon de morale.
Edgar Morin est plus fin.
Il nous fait part de ses réflexions évolutives durant sa longue vie au sujet de ses idéaux, histoire de nous inspirer.
Autrement dit, il nous initie de façon très abordable à sa pensée complexe et nous amène à nous méfier de notre propre raison.
Ne pas se détourner de nos erreurs afin d'en tirer quelque chose d'utile.
Ne pas hésiter à douter pour nous pousser à vouloir apprendre.
Ne pas se fier à notre intuition quand on n'a pas les bagages qu'il faut sur un sujet.
Entre autres.
Pour approfondir le tout, la bibliographie du penseur centenaire est égrainée au fil des pages.

Au final, le livre est court, on n'a pas droit à des détails croustillants sur sa vie privée (hormis le fait qu'il soit capable de s'enthousiasmer pour des événements footballistiques), mais on referme le livre avec une envie de remise en question de soi.

Cette synthèse d'un siècle d'existence au travers du regard de celui qui a élaboré la pensée complexe est largement digne d'intérêt.
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Tout d'abord je voudrais préciser qu'il ne s'agit pas de donner des leçons pour Edgar Morin mais de tirer les "Leçons d'un siècle de vie".
C'est donc une autobiographie qu'il propose tout en rappelant les différentes théories qu'il a développées au fil des années. Et il en a des choses à raconter vu qu'il a cent ans quand il écrit ce livre.
J'aime quand il évoque dans le chapitre Savoir vivre son expérience des communautés heureuses dont celle de la rue Saint-Benoît avec le trio Marguerite Duras, Dionys Mascolo et Robert Antelme.
Il parle beaucoup de politique mais aussi de philosophie sous la forme de courts chapitres qui m'ont rappelé la façon dont Pierre Rabhi présente ses idées. Ce sont des humanistes qui ont un langage simple pour dire des choses intelligentes.
Morin se situe au niveau universaliste de l'humanisme et s'est forgé sa propre opinion politique. Il prône une qualité poétique de la vie, rappelle l'importance du besoin de reconnaissance et ce qu'est Ia pensée complexe, thèse qui consiste à penser l'humain dans toute sa complexité parce que la diversité des origines est une richesse.
Et puis, Rabelais, Morin et moi nous sommes d'accord pour dire que la "science sans conscience n'est que ruine de l'âme". Ça ne fait jamais de mal de le rappeler.


Challenge Riquiqui 2022
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Au moment de la lecture de ce livre, j'ai perdu mon père.
J'ai mis plus de temps à le livre suite à cet événement.

J'ai trouvé un style rempli bienveillance dans son écriture.
Il rend hommage à de nombreuses valeur qui font du bien d'être rappeler.

C'est la première fois, que je fais cela pour un auteur j'ai lu quelques lignes et j'ai été acheté un second livre de monsieur Morin car je l'ai trouvé Brillantissime.

Il rend hommage un économiste très peu connu du grand publique Jean Fourrastié c'est qui créa le concept des trentes grandes glorieuses.

Il fait parti des meilleurs livre que j'ai plu lire.
Un véritable coup de foudre.
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Notre Einstein vivant, c'est Edgar Morin, et c'est un vrai vieux sage à la vie édifiante. A l'approche de la centaine, il a déjà publié sa biographie, mais la ce sont des leçons de vie qu'il partage avec humilité et bienveillance.

Tout est bon dans le Morin. Il a été résistant, il a été un des premiers communistes à faire son autocritique, il a été un des premiers à comprendre mai 68, il a été invité par Jonas Salk en Californie (l'inventeur du vaccin contre la poliomyélite).
C'est un sociologue qui sait penser l'humain dans sa complexité, en utilisant toutes les sciences.

Et pourtant, il sait faire très très simple dans ce court essai. Il se met à la portée de chacun, et raconte même un épisode navrant avec une prostituée qui découvre sa circoncision dans un bordel plein de nazis… ou quand il a failli tomber dans une souricière de la Gestapo et s'en est sorti par une chance incroyable.

Ce livre est tellement rempli de réflexions excellentes que je pourrais passer masoirée à les retranscrire. Disons simplement que ses réflexions sur la chance/malchance et ce que nous en faisons pourraient tous nous inspirer.
Le chapitre sur le « savoir vivre » est sublime. Edgar nous y livre son approche de la vie, en savourant ce qu'il appelle sa poésie. Ça vous revigore un dépressif plus efficacement que 6 mois de Prozac.

Un grand homme qui se met à notre portée, c'est un cadeau du ciel.
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