Un magnifique album à la fois poétique et engagé, aux accents de légendes bretonnes.
Qui nous rappelle que la vie est un choix perpétuel, une quête de sens.
Et que lorsque l'on ne se sent plus à sa place dans ce que nous faisons, là où nous sommes, il est temps de prendre des décisions.
Un récit engagé autour de la protection de la faune marine, les baleines plus particulièrement, dans un aller-retour sans cesse entre l'infiniment grand et l'infiniment petit, qui quand ils sont conscientisés, nous remettent à la minuscule place que nous occupons dans ce monde, et nous amènent à reconsidérer les montagnes que l'on se fabrique pour
se jeter à l'eau.
Nous embarquons aux côtés de Leïla sur une scène de sauvetage de baleines par une association de protection des océans.
Puis un flash black : qu'est ce qui a conduit notre personnage à prendre cet engagement?
Leila se sent prisonnière de la vie qu'elle mène, comme ces poissons de l'Aquarium dans lequel elle travaille : son truc c'est de protéger la nature.
Un jour, elle dit à son conjoint :
« t'en as pas marre, parfois, de tout ça, la ville, les bagnoles, l'air, la…la poissonnerie? » (p.19)
Cette phrase aux apparences naïves et anodines marque le début d'un basculement vers l'ailleurs qu'elle cherche.
Tantôt guidée par les poissons qu'elle s'imagine en liberté, tantôt par un homme mystérieux à l'allure chimérique qu'elle semble très bien connaître, elle va tout laisser derrière elle pour partir en Bretagne (avec un crabe) sur les traces de son enfance visiblement tourmenté.
Et les dessin tout en rondeur, une invitation à surfer sur la vague de son histoire.
Un livre doux-amer qui a besoin d'être digéré puis relu, ce que j'appelle un livre marquant.