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sur 712 notes
Lula Ann est née trop noire, ses parents des mulâtres au teint clair ne comprennent pas, le père quitte la maison, la mère l'élève sans cacher son dégout. L'histoire le prouvera, Lula Ann est prête à tout pour que cette mère si froide lui donne de l'affection et lui prenne la main en public.

Adulte Lula Ann a réussi, d'une beauté fracassante elle tient un poste important dans la cosmétique, pourtant Booker son bel et mystérieux amoureux la quitte un matin sur ces mots : « Tu n'es pas la femme que je veux ».

Enfant, Booker a dû, lui aussi, tout faire pour tenter de dissoudre un drame familiale. En partant à la recherche de son fiancé, Lula Ann va entreprendre un voyage au fond d'elle-même et tombera de Charybde en Scylla. Cette chute lui permettra aussi de se libérer de la gangue qui l'emprisonnait.

« Délivrances » au pluriel : délivrance de la naissance, délivrance de l'enfance martyre, délivrance du mensonge, délivrance pour une re-naissance. « Délivrances » c'est aussi l'histoire de la création d'un couple vrai. Toni Morrison, pour la première fois, écrit sur l'Amérique d'aujourd'hui, mais c'est avec la structure du conte qu'elle nous parle d'exclusion, de racisme, de haine, d'enfance brisée ou de mensonge.

Lula Ann et Booker, enfants blessés californiens, pourraient-être de lointains cousins de Hans et Gretel. Ce roman simple et complexe à la fois, à l'écriture épurée peut être une excellente introduction à l'oeuvre de Toni Morrison, femme exceptionnelle, prix Nobel de littérature en 1993.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'ai voulu découvrir Toni Morrison, prix Nobel de littérature et j'ai rencontré une auteure magnifique.

Ne croyez surtout pas que je joue pour le titre d'expert en littérature américaine de Babelio, que nenni…jamais je ne battrai les amateurs de SF, ou d'horreur, au demeurant fort sympathiques, et puis je déteste le carcan des challenges. Ma motivation, c'est juste de la curiosité et l'amour des beaux textes qu'on prend le temps de savourer.

Petit bras, je me contente de prix Pulitzer, de prix Nobel…de Jim Harrison…des auteurs de l'école du Montana, de bien d'autres encore….sans compter tous ceux que je n'ai pas mis sur Babelio, des livres lus avant l'invention d'internet, vous imaginez le monde sans internet ?….Hemingway, Faulkner …bref, je ne joue pas dans la même cour.

Alors Toni, me direz-vous ? …c'est brillant, elle est dans ce roman au-delà de la question raciale, même si c’est toujours en sourdine d'une façon surprenante, et comme une composante d'une question sociale. Avec elle, on est obligé de regarder en face un sujet douloureux , la maltraitance des enfants, du manque d'amour à la pedophilie, de la difficulté de se construire après des traumatismes. Les victimes et les bourreaux sont de toutes les communautés.

Tous les personnages de ce roman choral sont liés entre eux. Chacun représente un regard sur la réalité qui nous apparaît peu à peu. La construction est magistrale. Tout s'organise autour de la magnifique Bride, jeune femme noire, dont la beauté et la réussite économique cachent mal les blessures de l'enfance. En fait de croisière, pour faire un break, c'est sur les routes de campagnes de Californie, qu'elle nous emmène en Jaguar pour un road trip à la recherche d'elle-même et de son amour perdu.

Toni Morrison nous montre de l'Amérique, une réalité dure mais nuancée : le couple de néo hippies revenus de la société de consommation, la dictature des apparences chez les jeunes branchés, la pauvreté, elle nous questionne sur ce qu'est la réussite, si l'on peut revenir de terribles douleurs, s'il est possible de se faire confiance entre humains. Pas de réponses simples ou préfabriquées, elle nous laisse avec de l'espoir mais aussi avec toute la conscience de la complexité du monde.

Un roman qui bouscule nos représentations, une belle découverte.


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Lula Ann Bridewell, fille de "mulâtres au teint blond", est si noire de peau à la naissance que sa mère, Sweetness, n'éprouve pour elle que du dégoût. Son père, ne la croyant pas de lui, quitte le domicile conjugal.
Mal aimée, la petite Lula Ann est prête à tout pour attirer l'attention d'une mère indifférente même à signer un faux témoignage envoyant une institutrice blanche en prison pour pédophilie.
La fillette va grandir seule, se forger une personnalité factice, portant en elle le secret de ce mensonge lourd de conséquences.
Devenue adulte, la chenille se transforme en papillon et Lula Ann devient Bride, à la beauté éblouissante, fière de sa peau tellement noire qu'elle la met en valeur en ne s'habillant qu'en blanc.
Sensuelle et épanouie, elle entame une brillante carrière dans le secteur des cosmétiques et élabore sa propre ligne de produits.
Comment parvient-on à se libérer des traumatismes de l'enfance ? Comment vivre avec la culpabilité d'être, celle lentement inculquée, diffusée par ses parents, par une mère ? Comment vivre en étant Noire, même la plus belle ? Comment survivre avec le mensonge, dans le mensonge ? Comment aimer sans rejeter ni juger ?
Délivrances est un roman grave, lumineux et réaliste, confirmant la puissance narrative magistrale de la romancière et la force de son regard sur la société américaine contemporaine et les injures et insultes faites aux exclus et aux faibles.
Une belle lecture !



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"Délivrances" conte le destin de Lula Ann Bridewell dite" Bride" née" noire comme la nuit, noire comme leSoudan" se plaint Sweetness,sa mére qui,elle, est " une mulâtre au teint blond", legs de ses grands- parents.Bride, abandonnée à sa naissance par son pére, méprisée par sa mére.......
D'où vient alors à Lula Ann "cette peau d'un noir bleuté, ses yeux noir corbeau avec aussi quelque chose de sorcier" ? décrit Sweetness.
" Pour moi, la nourrir, c'êtait comme une négrillonne qui me tétait le mamelon" ajoute la mére...qui fera payer à Lula le fait d'avoir été quittée par son mari suite à la naissance de ce bébé à " la couleur terrible".
Vingt ans plus tard, Lula Ann, devenue cadre dans l'industrie cosmétique roule en Jaguar ....s'habille de blanc immaculé afin de souligner l'intensité du noir de sa peau, a changé son nom : elle s'appelle Bride...
Mais entre conte et roman, réalisme et merveilleux, l'entreprise remarquable de réinvention d'elle même de Bride s'écroule subitement au détour d'une phrase de son amant Booker " t'es pas la femme que je veux ",il la quitte.....
La jeune femme blessée physiquement, un étrange processus de rajeunissement semble envahir son corps. Elle perd un à un les attributs de sa féminité ...
...Moralement ..elle renoue avec les spectres de son passé....
Je n'en dirai pas plus .....
D'autres enfants habitent les pages de cet opus: Rain,Adam, et d'autres....victimes du racisme, de prédation sexuelle, des défaillances morales des adultes....ces enfants perdus qui courent le monde, victimes de la bêtise et du vice des adultes.
Ces enfants en proie à la honte, au ressentiment, à l'envie...qui seront autant de fêlures difficiles à maîtriser à l'âge adulte..
Et comment vivre avec la malédiction d'avoir la peau si noire dans un monde rempli de nuances plus claires?
Toni Morrison à qui l'enfance meurtrie, le racisme , la violence et la rédemption sont autant de thèmes trés chers affiche dans ce court roman une compassion magnifique pour son héroïne .....maudite.
Un récit sur les traumatismes de l'enfance, une fable lumineuse sur les secrets enfouis et une merveilleuse histoire d'amour.
Pour avoir lu Beloved, l'œil le plus bleu, Home etc.....en fidèle lectrice de cette grande des Lettres Américaines je dois reconnaître que j'ai été beaucoup moins enthousiaste cette fois...pourquoi ? Je ne saurais le dire......
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« Délivrez-nous du mal », c'est ce que pourraient implorer les protagonistes de ce roman, délivrez-nous du mal qu'on nous a infligé et qui demeure toujours en nous.

Une femme du monde des cosmétiques, Bride, une beauté noire, mais sous le papier glacé, des stigmates de l'enfance qu'on découvrira peu à peu, comme aussi les cicatrices que cachent les autres personnages.

Comme une pierre précieuse n'est pas toujours sans défaut, j'ai cru pendant quelques pages que le texte tournait à la divagation fantastique avec des changements qui semblaient se produire dans le corps de Bride, mais cela valait la peine de continuer la lecture, car le roman revient en force par la suite.

Ce n'est pas une lecture facile avec des thèmes comme le racisme et les sévices sexuels subis par des enfants, mais la plume magique de la Nobel de littérature de 1993 en a pourtant fait une pépite.
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Plutôt bof que très bon. Un peu lu chez le dentiste et un peu au resto gastro. Forcément, mitigé. Je donne juste mon rendu du début, trop lourd, je l'ai mal digéré.

Voilà : un petit noir, au petit-déj., bien serré, ça vous tente pour bien démarrer ? Parce que chez moi, décidément, ça ne passe pas. Ou une, c'est pareil. J'espère que ça rentre ! Non ?! Attends, faut essayer autrement alors! Et ce gosse qui reste bouche bée ! Voilà, c'est bon... faut tout avaler. Tout avaler, sinon une mandale. Bien ! Il ou elle en aura deux, ça donne des couleurs. Trop injuste, y en n'avait pas besoin.

Certains médiront que je n'ai vraiment pas de culture, que c'est le rouge et le noir, made in US, en moderne ! En tout cas, voilà, c'est parti, parti mon kiki. Fameux début c't histoire. Parti pour la vie, une vie de merde, car là c'était juste une p'tite intro. Comment qu'ça se débloque après ? Ben, vaut mieux s' préparer au pire.

Bien sûr cela existe. C'est pas nécessaire. C'est insupportable. C'est l'Amérique. Genre l'amer hic profonde, deux doigts et plus ! Bon c'est pas tout ça, où j'ai foutu mon fric ? C'est insupportable, y a pas que ça quand même ? Nooon bon alors c'est la débrouille et le p'tit join. Au milieu, il y a rien, c'est l'Amérique. Insupportable, j'te dis. Comme traduire "God Help the Child" par "délivrances" moi çui là qu'a pas aimé que "Dieu aide l'enfant" alors il aurait bien pu choisir "Y a plus pire". Car je n'en ai pas encore parlé : y a Mam'mandale.

Les morts y sont.
Pour moi, cela suffi, Toni.
F'ra des cauchemars Mr Kroutard
Trop l'bourdon l'vieux Krouton

Alors excusez cette critique ni sirop, ni positive.

Je vais prendre une douche. Une douche froide évidemment. Même après, je me sentirai sale.

J'aurais dû prévoir, c'est l'Amérique de la Californie
"Jusqu'à la Louisiane en fait
Où y a des typ's qui ont tous les soirs
Du désespoir plein la trompett'.

T'en fais pas, mon p'tit loup,
C'est la vie, ne pleur' pas."
Pierre Perret me l'avait déjà dit.
Faut que je le fasse tourner en boucle
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L’œuvre de Toni Morrison ne s’aborde jamais sans entraves. Exigeante, la grande dame de la littérature afro-américaine l’est avec son lecteur. Derrière sa plume hautement poétique sourd une violence continue : thèmes de l’enfance volée et sacrifiée, fin de l’innocence, séquelles de l’esclavagisme qui nous renvoient à nos propres démons. Avec Toni Morrison c’est quitte ou double. Mais le constat pour Délivrances est sans appel : je suis passée à côté, littéralement.
Le talent et la plume corrosive sont présents, n’ayez aucun doute là-dessus, Toni Morrison reste fidèle à elle-même. En revanche, le destin de la petite Lula Ann alias Bride, cette jeune femme rongée par la culpabilité qui toute sa vie a cherché l’amour de sa mère, une mulâtre (métisse) à la peau si blanche qui l’a rejetée (car ayant la peau trop noire), ne m’a pas touchée. De petite fille blessée, Bride est devenue une working girl accomplie, dure en affaire et dure en amour qui mène une quête de rédemption auprès d’une enseignante qu’elle a connue enfant. Mais à vouloir la rendre si inaccessible, si combative, Toni Morrison en a fait un personnage peu touchant pour lequel je n’ai éprouvé aucun empathie. Or j’ai besoin de m’attacher que ce soit en bien ou en mal, tour à tout émue ou choquée. Le propre de la littérature n’est-il pas de bousculer le lecteur ?
Court en pages et court en émotions tel est mon sentiment. Si vous restez un inconditionnel de Toni Morrison vous lirez Délivrances je le sais. Pour les autres, je conseille de vous orienter vers d’autres de ses romans bien plus réussis à mon sens.

Lien : http://www.livreetcompagnie...
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Lula Ann Bridewell vient au monde toute noire avec des cheveux noirs bouclés, des yeux foncés.
Ses parents sont très surpris car ils sont mulâtres, très clairs de peau. Le père s'enfuit en abandonnant femme et enfant, honteux et croyant que sa femme l'a trompé.
Sa femme assume seul le bébé mais elle n'arrive pas à toucher sa fille et se fait appeler Sweetness plutôt que "maman". Et pourtant, nous sommes en Amérique, d'accord, mais en 1993.
Pendant son enfance Lula Ann, va dénoncer sa maîtresse pour des gestes brutaux et inacceptables. A ce moment, sa mère considérera sa fille avec respect pour son courage.
Devenue adulte, Ann Bride, c'est ainsi que se fait appeler Lula Ann, devient une femme magnifique qui occupe une place importante dans une firme de cosmétiques.
Elle va faire des rencontres qui vont faire d'elle une femme épanouie.
Dans le roman, les personnages prennent la plume tour à tour : Sweetness, Ann Bride, son amie Brooklyn; Sofia,
l'institutrice accusée et Rain, une petite fille.
Des moments intenses, de nombreux thèmes abordés mais je n'ai pas adhéré à fond au style de l'auteure ,aux évènements décrits et aux scènes .
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Un roman atypique, métaphorique et presque onirique.

Une histoire qui parle de traumatismes, d'amour et de deuil.

Lula Ann, dite Bride, n'a jamais su se faire aimer de sa mère à cause de sa peau trop noire. Sweetness la mal nommée, n'est avec elle que distance et dureté. Ce qui laissera à Bride une plaie au coeur et une soif d'amour difficile à étancher. Elle transforme son étonnante noirceur en fascinante et lumineuse beauté, se délivre de la prétendue laideur de sa peau et trouve Booker à aimer sans toutefois parvenir à s'abandonner à lui, à eux. Elle ne sait rien de lui, rien du fardeau qu'il porte lui aussi. Pour elle, il s'agit d'un terrible mensonge, pour lui, d'un fantôme trop lourd à porter.
Alors, lorsqu'il la rejette, sans qu'elle comprenne pourquoi, elle sait juste que le rejet lui est intolérable, elle part à sa recherche et nous assisterons enfin à leurs délivrances...

Mon premier Toni Morrison qui me laisse un peu interdite et déconcertée, mais aussi, intéressée par l'expérience de ma lecture et ma route avec elle n'est donc pas terminée.
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On le commence, et on ne le lâche plus, ce livre! Les mots, les phrases...de la poésie, de la gracilité,, de l'aisance...la narration... tout est fascination! Un roman à plusieurs voix, certaines voix sont percutantes, d'autres sont simplement démolies comme celle de Rain, une fillette qui vous taille en pièces avec son langage débridé, une enfant dont la mère assujettissait à la prostitution sans que l'enfant s'en rendent compte. Sa voix est saisissante parce qu'elle essaie de sourire à la vie quand elle rencontre notre héroïne, Bride, la panthère noire. C'est autre chose qu'elle voit qui marque sa vie, de l'écoute, de l'amour, de la convivialité...
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