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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce nouveau tome de la série « Ils ont fait l'histoire », collection de bandes dessinées qui prend la forme de biographies historiques présentant une dimension pédagogique car à destination du grand public, et qui espèrent vraiment que le public scolaire se prêtera au jeu, est consacré à un monstre sacré, à la fois totem et Image d'Epinal : Jaurès, le Gandhi français !

Le scénario associe Frédérique Voulyzé à Jean-David Morvan, plus habitué à la SFFF qu'à l'Histoire. Les auteurs ont effectué des choix forts, pour ne pas dire drastiques, pour raconter la vie du grand homme. Jusqu'au 31 juillet 1914, date fatidique de son assassinat par Raoul Villain, nous suivons d'un côté son dernier combat, et d'un autre côté nous suivons à rebours ses autres combats travers les yeux de ses opposants (qui une fois de plus nous montrent que la mixophobie est peut-être bien la mère de tous les maux pour ne pas dire tous les vices !)… Nous suivons donc les derniers jours d'un homme qui croyait encore la paix possible la veille du suicide collectif de la Grande Guerre. Et il y a de la tragédie grecque dans cet homme qui se bat contre la guerre de toutes ses forces, en enchaînant articles, meetings et discours de tribun tandis que son assassin prépare tranquillement sa mort au nom d'idées que n'hésiterais pas une seconde de qualifier de débiles, car le nationalisme semble être le dernier refuge des imbéciles (sans parler des homines crevarices qui pensent être meilleurs que les autres au nom d'un narcissisme suprématiste). Bref, on nous brosse une vie d'engagement, comme on voit trop peu IRL !
Et dire que son assassin fut acquitté par les grands humanistes de la IIIe République… Oui j'espère que vous êtes assis si vous lisez ces lignes : on a acquitté un assassin de sang froid qui a prémédité et exécuté la mort d'un homme public uniquement pour l'expression de ses idées sur la place publique. Ah ça, s'il avait été d'origine étrangère je ne vous dis pas le ramdam d'enfer que la France bien-pensante n'aurait pas manqué de mettre en oeuvre ! Cela en dit long sur les requins déguisés en républicains et sur les dérives oligarchiques de la soi-disant démocratie de la soi-disant patrie des droits de l'homme ! Mais par un caprice du sort, l'assassin fut rattrapé par le destin puisque la justice immanente eu raison de lui à Ibiza durant la Guerre d'Espagne en 1936…

Graphiquement, rien à redire : les dessins réalistes du philippin Rey Macutay, assisté de Walters aux couleurs sont impeccables. Non, le plaisir de lire a été battu en brèche par toutes ces pages remplies de phylactères faisant la part belles à des extraits entiers de discours du grand homme dédié à tel ou tel sujet, parfois devenu un peu désuet (comme la durée et l'organisation du service militaire, même si c'est celui qui a servi de prétexte à son assassin). Passé un cap, cela a été l'overdose ! Il aurait été sans doute plus intéressant de dynamiser tout cela en allant à l'essentiel : la foi de Jean Jaurès en l'être humain, lui qui rêvait d'une démocratie directe ou à défaut d'une démocratie participative dans laquelle chaque membre de la communauté citoyenne aurait acteur/actrice de son destin. (Oui mais non, à la place on a préféré un système dans lequel les riches et les puissants prennent des décisions pour les riches et les puissants… Monde de Merde !)
Le dossier et le making-off qui accompagnent cette bande-dessinée sont captivants et récapitulent beaucoup de choses en peu de pages : pouvait-on en attendre moins de la part du spécialiste Vincent Duclerc, chercheur au Centre d'études politiques et sociologiques Raymond-Aron et enseignant à l'École des hautes études en sciences sociales ? Mieux, ils sont carrément d'actualité et nous interrogent sur les changements que nous voulons instaurer en ce monde pour que la démocratie ne devienne pas une dictature entre deux élections, puisque nous avons troqué le « ferme ta gueule » pour un « cause toujours »…
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Demandez-vous belle jeunesse
Le temps de l'ombre d'un souvenir
Le temps du souffle d'un soupir
Pourquoi ont-ils tué Jaurès?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès?

Je ne connaissais de Jaurès, avant la lecture de cet album, que la chanson de Jacques Brel.
Il était donc temps que je remédie à ce manquement. Mais tristement, je dois dire que je n'en sais pas tant plus.
Jean Jaurès a marqué son époque mais la lecture de cette bande dessinée, un peu difficile à suivre car il y a de multiples retours dans le temps, ne lui rend pas hommage. Pour tout dire, l'assassinat de l'archiduc Franz Ferdinand de Habsbourg au départ et celui de Jaurès au café Croissant en 1914 en final sont mes points forts…
Bien sûr, les magnifiques planches de Rey Macutay qui reproduisent le Paris début 1900 sont exceptionnelles de réalisme. Les dessins sont sublimes et souvent, vertigineux. Une visite au musée Royal de Bruxelles est également bien représentée avec l'exposition des peintres Flamands en 1914 et quelques toiles, avec entres autres, les époux Arnolfini de Jan van Eyck.
Je m'attendais à mieux comprendre ce défenseur des exclus et des persécutés, grand humaniste et fondateur du journal L'Humanité. le texte est brouillon et on s'y perd facilement.
L'emphase est mis plutôt sur les années 1913 et 1914 et son opposition à la guerre qui s'annonce, son ultime combat. Je reste sur ma faim d'infos mais les yeux remplis de belles images.

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Le problème dans les collections comme celle-ci, c'est que la réussite d'un épisode tient non seulement aux talents des auteurs qu'à la personnalité du rôle titre. Jaures présente la triple difficulté de ses professions, de la fiabilité des nombreuses sources et de la proximité historique.
Il est donc impossible aux auteurs de passer outre les discours, de les inventer ou de procéder à de trop grandes fantaisies.
Force est de constater, au final, que les hommes de discours, comme Jaures, conviennent mal à une adaptation en BD. Les tirades, nécessaires (voire essentielles) pour le propos, sont trop longues, minimisent la narration graphique, et manquent (de par l'écriture) de chaleur. le même exact scénario adapté pour l'écran, avec un acteur donnant souffle et passion au texte, apporterait beaucoup plus d'émotion au spectateur qu'ici où, je le confesse, je me suis vite lassée.
La narration est, en conséquence, assez plate et les quelques flash-backs, intéressants et racontant la vie de Jaures, sont assez difficiles à suivre car ne sont que de brèves parenthèses, alors qu'elles sont très intéressantes, qui manquent de fluidité et ne suffisent pas à dynamiser l'ensemble.
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Biographie dessinée de Jean Jaurès, homme politique français assassiné la veille de la première guerre mondiale qu'il souhaitait tant éviter. le scénario est signé Jean-David Morvan et Frédérique Voulyzé qui se sont concentrés sur les derniers jours de Jaurès. Un choix fort mais déroutant car la lecture est frustrante et ne permet pas de connaître et comprendre cet homme politique (heureusement qu'il y a un dossier à la fin de l'ouvrage pour en savoir un peu plus). Les extraits de discours sont innombrables et contre-productifs. Les dessins de Rey Macutay sont très bons et restituent bien le début du XXe siècle. En conclusion, une bande dessinée instructive mais qui rate un peu sa cible.
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Si j'avais beaucoup apprécié le volume consacré à Vercingétorix, qui mêlait habilement récit divertissant et Histoire richement documentée, cet album de la collection "Ils ont fait L Histoire" sur Jean Jaurès m'a un peu déçu.

Il s'agit pourtant d'une personnalité pour laquelle j'ai beaucoup d'estime et d'admiration, une figure politique incontournable à laquelle se réfèrent encore souvent certains de nos représentants.

Malheureusement, si l'aspect historique de cet album reste excellent, le récit m'a semblé un peu aride et manquant de rythme. Les textes sont longs, bavards, et n'aident pas à plonger dans le récit qui revient, dans le désordre, sur plusieurs événements et engagements dans la vie de Jaurès.

Cela reste un vibrant hommage au fondateur du journal L'Humanité, à l'unificateur des socialistes français, et au combattant pour la paix avant la guerre de 14-18. Dommage que le récit ne soit pas totalement à la hauteur du personnage.
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Ce n'est guère évident de transposer dans une bande dessinée un personnage historique tel que Jaurès.
Le pari est en partie réussi. En partie seulement parce que les nombreux extraits des discours de Jaurès prêtent à bâiller car, aujourd'hui, ils ont un caractère très "pompier".
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Une drôle de collection : "ils ont fait l'histoire".
Présentation : "Napoléon, Catherine de Médicis, Gengis Khan, Charles de Gaulle… Si le genre biographique existe depuis longtemps et se porte bien, c'est en raison d'un goût du public pour la vie de ces « grands hommes » qui fascinent. Des auteurs de bandes
dessinées et des historiens universitaires y additionnent leurs talents pour proposer au public une série de portraits biographiques en BD, aussi passionnants et vivants que respectueux du corpus historique. Ces albums seront en outre prolongés d'un dossier documentaire de 8 pages éclairant de nouveaux aspects du personnage et de la période en question."
Jaurès, est un des grands personnages qui ont fait l'histoire.
L'histoire débute le 28 juin 1914, avec l'assassinat du couple héritier du trône d'Autriche Hongrie, sans aucune présentation du contexte historique.
Elle se termine le 2 août 1914, avec l'ordre de mobilisation générale pour la grande boucherie.
Les événements entre ces 2 dates clés s'enchaînent et nous suivons le parcours du militant socialiste, fondateur de l'Humanité.
Une occasion de revenir sur ce quotidien qui a été "un outil pour l'unification du mouvement socialiste français et un des leviers de la lutte révolutionnaire contre le capitalisme. Les deux règles de fonctionnement fixées à ce nouveau journal étaient la recherche d'information étendue et exacte pour donner « à toutes les intelligences libres le moyen de comprendre et de juger elles-mêmes les événements du monde », et l'indépendance financière."
Le 18 avril 1914, l'huma tire à 138 000 exemplaires,
"La preuve qu'il existe un lectorat exigeant des informations étendues et exactes".
1937 sera l'année du record des ventes :350 000 exemplaires.
Aujourd'hui tirage aux environs de 54 000 exemplaires. La presse écrite est moribonde !
Pour revenir à l'album, les flots d'informations, les extraits de discours du grand tribun sont parfois un peu indigestes et auraient nécessités à mon sens plus de développement, sont toutefois éclairés par la postface qui explique la volonté des auteurs de montrer uniquement la portée du dernier combat de ce grand homme qui voulait, pensait empêcher avec des vrais arguments et de réelles motivations politiques la première guerre mondiale.
"Cet ultime combat est à l'image de son existence et de ce qu'il est en juillet 1914, un homme épuisé qui trouve toujours de nouvelles forces pour lutter. Pour ne pas subir l'histoire, il l'a fait"
Pour finir, rappelons nous et écoutez braves gens en sourdine
"Pourquoi ont ils tué Jaurès ?":
...Ils étaient usés à quinze ans
Ils finissaient en débutant
Les douze mois s'appelaient décembre
Quelle vie ont eu nos grand-parents
Entre l'absinthe et les grand-messes
Ils étaient vieux avant que d'être
Quinze heures par jour le corps en laisse
Laissent au visage un teint de cendres
Oui notre Monsieur, oui notre bon Maître

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

On ne peut pas dire qu'ils furent esclaves
De là à dire qu'ils ont vécu
Lorsque l'on part aussi vaincu
C'est dur de sortir de l'enclave
Et pourtant l'espoir fleurissait
Dans les rêves qui montaient aux cieux
Des quelques ceux qui refusaient
De ramper jusqu'à la vieillesse
Oui notre bon Maître, oui notre Monsieur

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

Si par malheur ils survivaient
C'était pour partir à la guerre
C'était pour finir à la guerre
Aux ordres de quelque sabreur
Qui exigeait du bout des lèvres
Qu'ils aillent ouvrir au champ d'horreur
Leurs vingt ans qui n'avaient pu naître
Et ils mouraient à pleine peur
Tout miséreux oui notre bon Maître
Couverts de prèles oui notre Monsieur
Demandez-vous belle jeunesse
Le temps de l'ombre d'un souvenir
Le temps de souffle d'un soupir

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
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