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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Cette bande dessinée présente de manière originale le parcours de Stanley Greene qui, ayant consacré sa vie à la photographie, a parcouru le monde sur le théâtre des guerres, de leurs atrocités, saisissant en des clichés extraordinaires les détresses, la mort, mais aussi l'espérance, avec la chute du mur de Berlin.

L'originalité consiste dans le fait que des photographies de Stanley Greene sont insérées parmi les planches de la BD, illustrant le propos du dessinateur et lui donnant une dimension des plus réelles par le choc de ces images.

Le livre commence le 9 novembre 1989 près du mur de Berlin, Stanley Greene suivant le parcours inverse des allemands de l'est en franchissant le mur dans l'autre sens, s'infiltrant profondément dans Berlin-est.

Puis, c'est le récit de tout son parcours, douloureux le plus suivant, en Afghanistan, au Soudan, au Tchad où il contracta vraisemblablement l'hépatite C qui le détruire, et surtout en Tchétchénie, au plus près des combattants, avec des figures de combattants magnifiques, telle celle de la rebelle Asya.

Il s'intéresse aussi à l'ouragan Katrina, montrant la désolation de la Nouvelle-Orléans après son passage et son abandon par l'Amérique.

Le livre se termine par un court entretien entre Stanley Greene et son confrère Pep Bonet auquel il explique ce qui fait une bonne photographie selon lui et ce qu'il a retenu de toutes ses dangereuses équipées sur le terrain où il a tenu à "mettre en lumière les endroits les plus sombres du globe" et à "faire des images".

Enfin, dans les dernières pages, quelques photos en plus grand format des figures rencontrées au long de sa carrière dont la plus belle m'a paru celle d'enfants dans une voiture quittant le Sud-Liban, trois regards qui disent vraiment l'essentiel de ce que Stanley Greene a voulu montrer.

Ce livre va donc beaucoup plus loin qu'une simple BD en transmettant par le réalisme des photographies le message que Stanley Greene a voulu au porter du monde au monde.
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9 novembre 1989, jour où, par hasard ou pas, tout a basculé. Qu'est-ce qui fait que ce caméléon tour à tour artiste, acteur, Black Panther, photographe de mode un peu borderline est devenu l'un des plus grands photoreporters de la fin du siècle dernier et de ce début de siècle ? Réponse dans Stanley Greene: une vie à vif paru chez Delcourt Editions. sous la plume de Jean-David Morvan et le crayon de Tristan Fillaire.
Mémoires de guerre, mémoires d'outre-tombe, mémoires d'outre-espace?
Du mur de Berlin à la guerre en Tchétchénie, en passant par La nouvelle-Orléans dévastée par Katrina, un voyage au bout de la vie, au cours duquel les photos de Stanley Greene, témoin de la «décomposition d'un monde déjà mort depuis longtemps», dialoguent avec les dessins de Tristan Fillaire et le verbe de Jean-David Morgan.
Une symbiose brillante, puissante, extrêmement vivante !

Afro-américain issu d'une famille d'artistes de la middle class, Stanley Greene nait à Brooklyn en 1949. A 11 ans, ses parents vont lui offrir son premier appareil photo.
La bd s'ouvre sur le mur de Berlin et va nous ramener à un autre mur photographié des années auparavant, mur qui lui a ouvert les portes du studio de W. Eugène Smith, imminent reporter durant la guerre du Pacifique. A Berlin, le morveux de Brooklyn, le gratteux, le Black Panther, l'étudiant punk, le noctambule, le flatteur de top model, va passer de l'autre côté du mur et tel Alice se trouver happé par un autre monde : celui du déclin et de l'éclatement du monde communiste, puis de la guerre, de la souffrance, monde qu'il n'aura de cesse d'arpenter avec son objectif afin de témoigner encore et encore.
C'est Stanley Greene qui raconte son histoire mais rien à voir ici avec un monologue. On est au coeur de l‘action avec l'impression de siéger à ses côtés dans la voiture qui le mène à Berlin ou encore d'être son interlocuteur au téléphone …
Dans le titre de l'album , Une vie à vif fait résonance avec un de ses ouvrages majeurs : Plaies à vif, Tchétchénie 1994 à 2003. Son travail de longue haleine sur la couverture du conflit en Tchétchénie sera unanimement salué et contribuera fortement à sa renommée..Il sera consacré par le prix W. Eugène Smith, recevra cinq prix World Press Photo et cofondera l'agence NOOR avant de décéder à Paris en mai 2017...
La suite de la chronique sur le blog de l'accro des bulles

Lien : https://laccrodesbulles.word..
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Tchétchénie, Soudan du Sud, Liban, Nouvelle-Orléans post-Katrina… nombreux sont les conflits et les désastres immortalisés par l'objectif de Stanley Greene. Né en 1949 à Brooklyn (New York) dans une famille afro-américaine de la classe moyenne, il se forge rapidement une réputation de "dur à cuire". Après un passage chez les Black Panthers, il s'installe à Paris et devient photographe de mode. Sa vie personnelle, chaotique, est marquée par la drogue, mais aussi par plusieurs rencontres qui vont profondément l'influencer.

Initié au photoreportage par Eugene Smith, sa vie bascule en 1989 lorsqu'il assiste à la chute du mur de Berlin. À partir de ce moment, il s'attache à photographier « les innombrables aspects du déclin du communisme et de l'éclatement de l'Union soviétique » (p. 45). Plusieurs de ses clichés les plus mémorables sont parsemés au fil de la BD. La plupart sont en noir et blanc et s'intègrent bien aux dessins de Tristan Fillaire, marqués par un trait net et des tonalités ocres.

Mais Stanley Greene : Une vie à vif est avant tout le portrait intime d'un homme confronté à la violence brute et insoutenable. Faisant parler Greene à la première personne, JD Morvan restitue sa personnalité atypique. À la fois cynique et idéaliste, Greene raconte, au moyen de flashbacks, les rencontres (et notamment les nombreuses femmes) qui l'ont marquées. Il explique : « La colère contre la haine, c'est mon combustible. Elle me fait avancer. » (p. 78)

Après avoir frôlé si souvent la mort, Stanley Greene meurt d'un cancer du foie en 2017. le prix World Press lui a été décerné cinq fois, notamment pour sa couverture de la guerre en Tchétchénie.

Petit plus, la BD inclue en annexe quelques photos emblématiques de la carrière de Greene avec des légendes détaillées qui les mettent en contexte. Elles sont accompagnées d'un extrait d'un entretien lors duquel Greene partage sa vision de la photographie.
Lien : https://histfict.fr/stanley-..
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