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sur 851 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Leila Mottley est une jeune autrice qui a publié son premier roman "Arpenter la nuit" l'année dernière, à l'âge de vingt ans tout rond. Maintenant que je viens de le terminer, je ne peux que lui espérer une belle carrière en tant qu'autrice, j'aurais plaisir à lire ses prochains romans.

"Arpenter la nuit", à la fois fiction urbaine, roman social et roman noir, est un ouvrage dont les événements se déroulent à Oakland en Californie à la fin des années 2010. Nous faisons la connaissance de Kiara, jeune fille de 17,5 ans qui vit seule avec son frère et dont le passé familial est complexe. le père est mort peu de temps après sa libération de prison, la mère croupit en prison depuis sa tentative de suicide. Marcus, le frère, ne travaille plus et passe ses journées dans un studio à enregistrer ses morceaux de rap. Parce qu'elle est mineure et n'a aucun CV à présenter, Kiara ne trouve pas d'emploi. Pourtant, les factures s'accumulent, le loyer augmente et puis, il faut bien manger aussi...

Un soir, un malentendu va lui ouvrir une porte de sortie et lui permettre de gagner un peu d'argent. Vendre son corps, elle va y voir là le seul moyen de sortir un peu la tête de l'eau. Mais un soir, des flics véreux l'arrêtent et Kiara est précipitée dans un tourbillon qui la noie petit à petit...

Autant prévenir tout de suite, rien n'est rose dans le quotidien de Kiara. Sa relation avec son frère se fracasse. Elle se retrouve seule à assumer leurs dettes. Arpenter la nuit devient son quotidien, son corps un outil de travail. Misère sociale, prostitution, exploitation sexuelle et violences policières sont au coeur de ce roman. Tout est noir et sans espoir (comme le dit la chanson), et pourtant quelques étincelles de lumière arrivent parfois à passer. Je pense notamment à la relation toute particulière entre Kiara et Trevor, son petit voisin de neuf ans négligé par sa mère accro à la drogue. Je pense également à l'amitié forte entre Kiara et Alé, sa seule véritable amie. Je pense aussi au soutien que Marsha apporte à Kiara dans la dernière partie du roman.

Kiara est un personnage que l'autrice a travaillé aux petits oignons, façonnée par le milieu dans lequel elle a été élevée, par les choix qu'elle a dû faire (quand choix il y a eu), qui ne tente pas de vivre mais seulement de survivre et pour elle c'est déjà pas mal. On n'aime pas la voir "arpenter la nuit" mais on l'aime, elle, tout court, on la comprend et on souhaite de tout coeur la voir sortir de cet enfer tout en appréhendant les conséquences.

"Arpenter la nuit" est un roman fort alors que très facile à lire, grâce à la belle plume de l'autrice qui a su faire preuve de beauté et de lumière malgré la noirceur des événements, malgré le milieu sombrement dépeint dans lequel les protagonistes évoluent, malgré leur avenir miséreux déjà tout tracé.

Pour son premier roman, Leila Mottley tape dur et j'ai beaucoup aimé. Une autrice à surveiller, à coup sûr.
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Elle a tout d'une grande… Non, il ne s'agit pas d'un remake pour une marque de voiture, mais de Leila Mottley. Leila Mottley a commis un époustouflant roman de 397 pages, alors qu'elle n'avait que dix-sept ans, qui sonne comme une bonne claque.
Comme Leila, son héroïne de papier Kiara, est une jeune fille noire de dix-sept ans. La comparaison s'arrête là. Kiara va être obligée de se prostituer pour payer les factures du loyer qui s'amoncellent et que son frère aîné ne prend plus la peine de payer, occupé à faire du mauvais rap toute la journée, et à partir petit à petit à la dérive, mêlé à des affaires louches. Kiara se retrouve alors très seule, son père étant décédé et sa mère en centre de réinsertion (le lecteur en découvrira plus tard le motif).
Kiara sacrifie sa jeunesse et son innocence sur le trottoir, dans l'indifférence de son frère et de sa mère. Ce qui la fait tenir, au-delà de la peur de se retrouver à la rue, c'est Trevor, le fils de Dee, la voisine. Dee est toxico, et elle laisse de plus en plus souvent Trevor, 9 ans, se débrouiller tout seul. Alors, Kiara devient une grande soeur pour Trev, lui donne ce qui lui reste de sa part d'enfance, le chérit, le nourrit, paye aussi son loyer.

Quelle maturité, quelle maitrise pour le premier roman d'une si jeune femme. A la fin du livre, l'autrice déclare s'être basée sur des faits réels survenus dans sa ville d'Oakland dans la baie de San Francisco ; un scandale impliquant une jeune prostituée noire mineure abusée sexuellement par plusieurs membres de la police. Hantée par ce fait divers pendant plusieurs années, Leila Mottley a souhaité dénoncer, à travers l'écriture de ce roman, le fait que dans les affaires mettant en cause les policiers, les violences sexuelles arrivent en deuxième position après les coups et blessures, et concernent majoritairement des femmes de couleur.
Également, elle a voulu se révolter contre le fait qu'elle avait été élevée dans la croyance que son devoir de femme noire était de protéger les hommes de son entourage (père, frère, …) « leur sécurité, leur intégrité physique, leurs rêves ». Apprenant par la même occasion que sa propre personne n'est que secondaire, qu'il n'y a personne pour la protéger, elle.
Un premier roman déchirant écrit par une jeune femme bourrée de talent, illuminé par la superbe relation qui unit Kiara à Trevor. Une très jeune autrice, à suivre…
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Un premier roman, une couverture qui attire l'oeil, on a l'impression que cette gamine va relever la tête dans l'instant qui suit et faire voler en arrière ses tresses, des retours en général très positifs, tout cela m'a incitée à lire Leila Mottley.

Je ressors moins enthousiaste que beaucoup de cette lecture. Il m'a fallu du temps pour accrocher, trouvant le début assez peu original et le personnage du frère carrément imbuvable.

Et, ce qui a sauvé ma lecture, qui m'a poussée finalement à enchainer les pages, c'est l'écriture, qui prend parfois l'allure d'un cri, qui crée dans mon esprit en quelques mots des images d'une violence extrême, une écriture efficace et à la fois pleine de poésie par moments, des moments de beauté qui surgissent au milieu de la noirceur.

Il y a aussi bien sur Kiara, l'héroïne, qui lutte comme elle peut, qui ne s'avoue jamais vaincue, qui est là pour tous, et en particulier pour son petit voisin de 9 ans abandonné par sa mère.

Kiara est jeune, noire, pauvre, pas de qualification, 200 dollars gagnés un soir au sortir d'une boite de striptease, première expérience de ce qui est le plus vieux métier du monde. Elle va s'y résoudre, et va devenir victime de la police censée la protéger.

Comme je le disais, je n'ai pas trouvé l'histoire très originale, mais j'ai aimé Kiara, sa vision des choses, sa relation avec les autres. Il a fallu qu'elle devienne adulte trop jeune, et elle rêve encore souvent de retrouver des bras pour la bercer. là, ni son frère, ni sa mère ne sont là pour elle.

Une autrice à suivre.

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Préjugé, quand tu nous tiens !

En démarrant Arpenter la nuit de Leila Mottley – traduit par Pauline Loquin - je m'attendais à lire avec plaisir une de ces nouvelles jeunes auteures américaines de la lignée des Harris, Crane ou Offill, qui marquent avec leurs justes et revendicatrices colères raciales et féministes et leur style cash, les sorties US de ces derniers temps.

Raté Jiemde. Car si une partie des thématiques est similaire, la tonalité et la promesse du style sont toutes autres, et augurent d'une auteure dont on devrait entendre beaucoup parler à l'avenir.

En 2015 à East Oakland dans le nord de la Californie, Kiara/Kia tente comme tant d'autres de survivre entre petits boulots, loyer à payer et avenir à dessiner. Si le cancer a emporté son père, c'est une tentative de suicide qui a placé sa mère en centre de réinsertion, laissant Kia seule avec son frère aîné Marcus qui ne rêve que de rap plutôt que de job.

Un ultimatum, un lieu, une rencontre, un instant où tout bascule, et Kia découvre l'argent « facile » de la prostitution ; facile pour celui qui le donne, mais tout sauf « facile » et tellement traumatisant pour celle qui le reçoit. Surtout quand il provient de la petite mafia des flics locaux qui mélangent les genres et abusent des filles. Jusqu'à ce que tout s'effondre…

« Je me dis que mon corps doit sans doute permettre aux petits de se sentir grands. Quand ils me possèdent, ils peuvent tirer leur ego par le cou et cracher du pognon qui était sûrement destiné au loyer ou aux couches de bébé ».

Démarrant doucement, comme sur un faux rythme qui surprend son lecteur, Arpenter la nuit monte en puissance au fil des pages pour atteindre dans son dernier tiers des moments de beauté et de grâce extrêmement touchants, d'une incroyable maturité pour une auteure de dix-sept ans.

À travers Kia, Mottley dit la solitude et les peurs de toutes ces adolescentes noires qui font face en Californie à la soumission et la violence, à l'abandon familial, et à la tentation du corps comme monnaie de survie.

Les hommes n'ont ici pas le beau rôle, ayant souvent « égaré leur croissant de lune protecteur et salvateur » pour ne penser qu'à d'autres portions de lunes ou à l'image de Marcus, courant derrières les chimères de la gloire facile. Sans oublier l'oncle Ty, insensible aux espoirs portés sur lui par Kia.

Mais heureusement, il y a Trevor, petit gamin à l'abandon, fils quasi abandonné de la voisine, bouée de sauvetage de Kia qui retrouvera en lui une raison d'exister et de se battre, une envie de replonger dans le grand bain de la vraie vie, même si de la merde y flotte un peu partout.

Un formidable rayon de soleil que ce petit Trevor, qui réussira à faire oublier les ombres de la soeur absente ou de la mère abandonniste, et à réapprendre à Kia une autre façon d'arpenter la rue, d'arpenter la vie.

« Il y a énormément de façons de marcher dans la rue et moi je suis juste une fille recouverte de chair ».
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Arpenter la nuit, c'est, pour parler de manière plus prosaïque, faire le trottoir. C'est aussi cheminer à travers les noirceurs et les rugosités de la vie. C'est ce que fait Kiara, âgée seulement de dix-sept ans. Dix-sept ans et une famille qui a déjà volé en éclats : son père est mort, sa mère est dans un centre de réinsertion, son oncle a déserté, son grand frère se laisser guider par des rêves inaccessibles et ne se donne même pas la peine de chercher du travail. Elle trouve du réconfort auprès d'Alé, son amie, chez qui elle sait pouvoir venir manger lorsque son estomac est vide, et auprès de Trévor, son petit voisin de neuf ans, complètement délaissé par une mère toxicomane, dont l'insouciance et le sourire lui donnent la force de se battre. Elle tente, tant bien que mal, de payer les factures, de régler un loyer qui ne cesse d'augmenter et d'assumer, seule, des responsabilités qui dépasseraient tout adolescent. Un jour, sans jamais l'avoir anticipé, elle se rapproche d'un homme et lui vend son corps. La rue l'absorbe, les billets tombent et, avec eux, éclatent toute la crasse et toute la perversion d'une société qui n'a pas su la protéger.
Il faut tout de suite dire qu'Arpenter la nuit est un premier roman et qu'il fait partie des titres nommés au Booker Prize 2022, cela ne peut qu'interpeller. de plus, il se dégage des presque 400 pages qui le composent une maturité hallucinante quand on sait qu'il a été écrit par Leila Mottley alors qu'elle n'était âgée que de dix-sept ans. C'est un talent brut et son style l'est : percutant, sans détour et vif. Mais il y a aussi une tonalité très poétique : Kiara, malgré ce qu'elle vit, est encore une enfant, elle en a la sensibilité, la naïveté et le charme, mais elle devient aussi une adulte, capable de se livrer à de grandes réflexions sur la vie, ce qui donne des passages d'une grande profondeur. Kiara, c'est le corps – marchandé, utilisé et meurtri – mais c'est aussi l'esprit – libre, rêveur et clairvoyant. Et c'est cette dualité qui explique le style. C'est un roman qui est très riche par les thèmes qu'il aborde (chômage, prostitution, drogue, corruption…) et très éclairant sur la société qu'il dépeint et, en particulier, sur la condition des jeunes filles noires. C'est un véritable tableau de la misère sociale. Je le recommande chaudement, ne serait-ce que pour donner un coup de pouce à cette jeune écrivaine prometteuse.

Lien : http://aperto-libro.over-blo..
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Orphelins de père, abandonnés par leur mère brisée par la vie et perdue dans les méandres de son désespoir, Kiara et Marcus se serrent les coudes tant bien que mal, vivotant de petits boulots et de menus larcins.
Seulement âgée de 17 ans, Kiara n'a déjà plus de perspectives pour l'avenir qui s'annonce plus qu'incertain.
Cela fait des mois que Marcus s'est pris à rêver de gloire, à l'instar de leur Oncle Ty qui est devenu millionnaire en perçant dans le monde du rap.
Mais voilà, l'oncle Ty vit loin d'ici et les rêves ne paient pas les loyers. Tandis que Marcus s'enlise dans son monde imaginaire, la menace de l'expulsion se fait de plus en plus réelle.
Kiara décide de se battre pour sauver le foyer dans lequel elle a vécu au sein d'une famille illusoire, pour être l'adulte capable de s'occuper de Trevor, le petit voisin de 9 ans, abandonné par sa mère, tombée dans l'abîme de la drogue.
Difficile de ne pas se faire happer par la rue et l'argent facile qu'offre les trottoirs d'Oakland. Kiara n'a que sa beauté et sa jeunesse qu'elle accepte de sacrifier pour survivre, loin de se douter qu'une arrestation va la précipiter dans un terrible engrenage.

Tout n'est pas complètement noir dans cet univers impitoyable où la violence fait force de loi : il y a cette romance avec sa copine Alé, les souvenirs d'enfance avec son frère Marcus, les moments partagés autour du panier de basket avec Trévor, les coups de pouce des filles de la rue, empêtrées dans une vie dont elles n'arrivent plus à sortir, les condamnant à la mort ou à la prison et surtout le pardon possible envers sa mère, preuve qu'une rédemption est toujours possible.

Premier roman coup de poing d'une jeune autrice de 19 ans dont l'excellente plume se révèle incroyable de justesse.
Se basant sur un fait divers, Leila Mottley, également originaire d'Oakland, nous brosse le portrait sans concession d'une Amérique décadente et misérable, bien loin du rêve américain que le soleil de Californie pourrait nous inspirer. le réalisme brut dont le récit est empreint le rend sombre et dérangeant mais profondément humain.
A travers le personnage purement fictif de Kiara, Leila Mottley tient à mettre en lumière la vulnérabilité et l'absence de protection des femmes de couleur dans les affaires mettant en cause des policiers.
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Sous le soleil de Californie,tout n'est pas rose ! Surtout à Oakland où certains policiers trouvent une mane facile dans les adolescentes noires pour assouvir leurs envies et usent de leurs pouvoirs pour les faire taire ensuite. Ils savent que ces jeunes filles noires des quartiers pauvres sont des proies faciles et qu'ils ne risquent rien.
L'auteure,tout juste âgée de 17 ans ,s'est inspirée de ces faits divers pour écrire un roman sur le sujet.
Kiara a dix sept ans,elle aussi, elle vit seule avec son frère Marcus qui a arrêté son petit boulot pour faire du rap , il rêve d'être célèbre comme son oncle qui a percé dans la musique. Kiara panique car il n'y plus d'argent pour payer le loyer et manger. Ses tentatives pour trouver un travail sont vaines car elle est mineure et sans diplômes Leur père est mort et leurmère ,en maison de réinsertion. Un soir ,Kiara a un rapport sexuel avec un homme qui la prenant pour une prostituée, la paye. Cest le declic pour elle, le moyen de gagner de l'argent rapidement pour payer son loyer et éviter d'être jetée à la rue .Malheureusement,elle va tomber entre les mains de policiers véreux qui règnent sur les rues d'Oakland .Kiara va connaître l'enfer avec ces hommes et aura beaucoup de mal à se sortir de leurs griffes car ils sont soutenus même par la justice qui ferme les yeux devant leurs agissements.
Un roman noir qui dénonce l'exploitation sexuelle d'adolescentes noires par des policiers dans un monde dur et sans concession. Un roman d'une grande maturité ecrit par une jeune auteure débutante qui se fraie d'emblée une place dans la cour des grands.
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Leila Mottley évoque avec finesse le quotidien d'une adolescente noire d'Oakland forcée de vendre son corps pour survivre, pour assumer les responsabilités qui pèsent sur elle malgré son jeune âge. En dépit du sordide de la situation, du décor, la primo-romancière trouve du beau dans des vétilles, file la métaphore de l'eau dans laquelle se noie son héroïne pour aussi laisser des éclats de lumière aqueuse adoucir les meurtrissures (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/08/17/arpenter-la-nuit-leila-mottley/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Kiara est une jeune fille de 17 ans qui vit dans des conditions difficiles à Oakland : son père est décédé, sa mère en prison et son frère ne veut plus travailler pour se consacrer au hip hop. Il y a aussi le petit voisin de 9 ans dont la mère, addict au crack, s'absente plusieurs semaines et sa meilleure amie Alé. Les loyers ne sont plus payés et la situation financière devient vite catastrophique. Par hasard, un homme propose une passe à Kiara et c'est comme cela, un peu par hasard, qu'elle va se retrouver à faire le trottoir pour survivre et conserver un toit. Mais sa vie va sérieusement se compliquer le jour où elle est « sauvée » par des flics véreux, qui rapidement, l'utilisent comme objet sexuel. Et une spirale infernale se met en place.

Le résumé ne laisse aucun doute sur le contexte sordide dans lequel le roman va nous faire évoluer. Mais contrairement à ce qu'on pourrait craindre, il y a une dimension poétique tout au long de la lecture qui rend le pire supportable. Car l'auteure a un style très particulier, avec des métaphores et des ellipses; et une ambiance un peu onirique parfois. Ce que vit Kiara est cru mais elle ne le raconte jamais crument.

Le personnage principal est très réussi et on est ému par le destin de cette jeune afro-américaine dont les chances de grandir sereinement sont bien limitées.

Alors on peut reprocher au roman d'avoir un peu accumulé tous les malheurs sur la tête de Kiara et de présenter tous les hommes blancs comme des salauds, on peut être un peu dérouté par son style au début de lecture mais globalement ce roman est une vraie réussite.

L'auteur a pratiquement l'âge de son héroïne, ce qui paraît assez incroyable et elle explique à la fin du livre qu'elle s'est inspirée d'un vrai fait divers à Oakland.

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• Lu dans le cadre du
PRIX DES LECTEURS 2024
CATÉGORIE LITTÉRATURE
pour le Livre de Poche
Sélection #1 - Février

Comme certains Babelio potes le savent, le 9 janvier, j'ai eu la chance de recevoir un email de la part de Livre de Poche, m'informant que j'ai été retenue pour faire partie des membres du jury Prix des Lecteurs 2024, catégorie littérature.

C'est une belle expérience qui m'attend pour ces prochains mois !

Petite note : à savoir, nous avons le droit de parler des livres sélectionnés, rien n'est confidentiel.

Alors Go go go, on ouvre le bal avec ce premier roman (sur les trois reçus pour le mois de février)

Un roman coup de poing, qui fait mal.

Ce roman, m'a beaucoup fait penser au mélange de "Grande couronne" de Salomé Kiner, en référence à la prostitution et de "Duchess" de Chris Whitaker pour la force du personnage principal.

"Et puis je repense à Marcus; il a été petit lui aussi, mais on a fini par devenir trop grands pour nous-mêmes."

Kiara, cette jeune fille qui fait tout pour tout le monde, quitte à utiliser son corps pour se faire de l'argent, et vivre au strict minimum en ayant constamment faim.

"On essaie toujours de posséder les hommes qu'on ne peut pas contrôler. J'en ai marre. Marre de devoir penser à tous ces gens et à tous les trucs à faire pour me garder en vie, pour les garder en vie. Il ne me reste pas assez d'air pour ça."

À noter, ce roman a été écrit par l'autrice à l'âge de 17 ans et inspiré par le fait divers d'Oakland en 2015 (exploitation sexuelle par les forces de l'ordre).

Malgré son jeune âge, elle fait preuve d'une étonnante maturité vis à vis du sujet principal du récit ainsi que dans l'écriture.

Bravo à cette actrice qui a magistralement réussi.

Pour résumer, les émotions ressenties étaient nombreuses et variées. La galerie de personnages m'ont marquée et cette histoire m'a clairement retourné le coeur.
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