Étrange roman que ce "Bye bye Elvis ". Deux histoires parallèles, celle réel d'Elvis à laquelle se grefffe celle tout à fait imaginaire de John White un vieil américain excentrique vivant à Paris et dont Yvonne sa gouvernante/amie/confidente nous raconte la vie, Caroline de Mulder passant de la voix de l'un à celle de l'autre de chapitre en chapitre. Pas de suspense puisque la vie d'Elvis est connue même si Caroline de Mulder nous parle d'un Elvis et de ses démons médicamenteux et nous montre plus la star déchue au coeur de rocker broyé que l'idole des foules et que la vie de John , cousue de fil blanc , nous laisse entrevoir que peut être les deux hommes pourraient n'en former qu'un ..
Le style d'écriture de Caroline de Mulder est très parlé et son texte ne présente aucune de cohérence au niveau ponctuation par exemple . le texte est livré brut ,un peu comme la retranscription d'une conversation entendue au bar du bistro du coin. C'est superbe de réalisme et même ou peut être surtout parce que l'on connait d'avance la fin de l'histoire on est happé par le destin d'Yvonne , John ,Elvis et tous ceux qui ont croisé sa route .Un grand moment de lecture .
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Et si Elvis Presley n'était pas vraiment mort le 16 août 1977 à Graceland ?
S'il avait changé d'identité pour fuir le star-system qui le tuait et se réfugier dans le 17ème arrondissement de Paris, à se faire dorloter par une femme qui ne veut plus lui arracher ses vetements mais simplement prendre soin de lui ?
C'est l'hypothèse poétique qui émerge dans les derniers chapitres de ce très beau roman, à la fois tendre et féroce, sur la déchéance physique et mentale de deux hommes, à 20 ans d'intervalle. le premier, Elvis, le Seul, l'Unique King du rock'n roll naissant des années 50, se meurt de n'être devenu qu'une poule aux oeufs d'or pour son entourage. Il cherche la raison de son destin hors-norme et se réfugie dans les médicaments et les livres de spiritualité. le second, John White, lui aussi se sent partout traqué dehors à Paris, et piègé dans son bel appartement, et ne tient debout que par la présence d'Yvonne, qu'il recrute comme aide à domicile après le décès de son mari. On ne comprend pas bien tout de suite le rapport entre les deux histoires, mais le talent d'écriture et de narration de la romancière nous embarque dans ce manège à miroir, noir, drôle et cruel.
La littérature belge toujours originale et pleine de vitalité !
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