Citations sur Manger Bambi (66)
Les meufs, on leur paie un resto, on les zingue et on les lourde. Les mecs leur font des petits cadeaux, de la merde, du toc, elles voudraient plus mais elles prennent quand même. Et eux ils profitent et se barrent, silence radio derrière, même pas besoin d'avouer qu'ils ont mytho.
C'est un amour. Il est juste parfait. C'est un Libanais qui a réussi, et il kiffe les jeunettes. On a déjà pris un café tous les deux. Il m'envoie trois quatre SMS par jour depuis. Il est trop accro, j'ai les oreilles qui sifflent tellement il pense à moi.
Le physique on s'en tape, ce qui compte c'est le mental, c'est le swag. Là-dessus il te reste du taf, j'avoue. Maintenant, faut pas non plus en faire des tonnes. Y a de tout, sur le site. » Elle commence à tapoter sur son téléphone, ça prend un certain temps, puis elle fait défiler des portraits de femme, et Leïla siffle comme un camionneur dans un quartier chaud, « Putain, mais elles sont combien là-dessus.
Elle a un petit rire, mais sa démarche en dit long, et on voit bien le léger vacillement, la douleur, quand elle pose un pas devant l'autre.
« Waaa, on est les best ! Comment je suis yes là » et Leïla à son tour gueule « Yes ! », on dirait qu'elle est ivre. Bambi ajoute un ton plus bas, « Mais comment je douille, avec ces machins aux pieds, là je fais de l'équilibre en haut d'un échafaudage, je suis à ça de me vautrer dans le vide. Pourquoi j'ai pas pris une autre paire. »
À part ça, la life me bousille, ouais, la vie est une pute et on a même pas la thunes pour l’acheter.
... "Le homard. Y a deux moitiés...."
(...)
"C'est quoi ce truc. Putain y les pèlent pas, à ce prix-là. Tu sais comment on fait, toi ?
… il va essayer de nous serrer, c’est sûr, il va nous pister jusqu’à la fin de sa life. – J’te parie que pas. Tout ce que tu veux. Déjà ils sont tous mariés et ils sont pas censé être là, tu vois, ni sur le net, ni dans l’hôtel, encore moins avec une mineure, ils sont partout où ils devraient pas être et se faire choper là c’est un gros problème. Jamais ils ouvriront leur gueule, c’est leur psychologie de base : plutôt crever que se faire gauler la main dans le string.
« Le Cherry. Je vais vous le chercher. » La vendeuse trouvait aussi qu’avec les classiques, on ne se trompe jamais. Très pro, elle semblait oublier qu’elle avait devant elle une gamine et la vouvoyait par réflexe, «Et vous prenez le forfait manucure? Je ne vais pas vous mentir, sans la manucure ça va être difficile de travailler vos ongles, déjà qu’avec, ça ne va pas être simple », et entre ses mains toutes nettes elle avait repris, pour évaluation, la paluche désastreuse.
Je suis heureuse d'avoir découvert cet auteur. Je l'ai vue dans "La Grande librairie" et j'ai trouvé ses propos très intéressants. Néanmoins, je suis déçue du livre. Le langage banlieusard ne me dérange pas, au contraire, j'ai appris des choses. Mais concernant l'écriture en elle-même, si l'on sent le travail qu'elle a fourni pour écrire ce roman, il m'a semblé trop linéaire, redondant et je n'ai pu l'achever. Je n'ai pas du tout craqué pour les deux personnages, le déchainement de cette violence ne m'a pas plu, la tentative d'essayer d'expliquer le pourquoi des choses ne m'a pas du tout convaincue. Dommage pour moi au vu des critiques positives. Je vais cependant lire certainement ses deux autres ouvrages.
Il faudra bluffer grave, maintenant, avec la réplique qu'elle a récupérée sur le net. Vraiment, faudra qu'elle ait l'air d'y croire très fort. Parce qu'au fond ce qui compte, ce sont les gestes, les mouvements, l'assurance. C'est le mental qui fait tout le taf, le gun n'est qu'un accessoire. Bambi le sait et se le répète. Elle espère, quand même, que le mec en face sera une buse.