Dans une petite ville d'Andalousie, une fillette vient d'être assassinée, sa culotte retrouvée enfoncée dans sa bouche.
L'inspecteur chargé de l'enquête, est de retour dans sa région d'origine, après des années d'exercice dans le pays Basque où il fut confronté au terrorisme et à la peur quotidienne d'être abattu. Trouver le meurtrier devient alors une obsession dévorante, comme si son salut en dépendait.
Il s'agit moins ici d'un roman policier que d'un roman noir. L'enquête est suivi de loin, pas d'investigation poussée : l'inspecteur semble errer dans toute la ville à la recherche d'un assassin, qu'il reconnaitrerait par le vide de ses yeux.
En effet, ce sont plutôt les états d'âme des différents personnages face au drame et à leur vie qui sont ici pointés.
Les chapitres alternent les différentes voix des personnages : l'inspecteur, miné par son passé ; Orduna, le prêtre ouvrier ; l'institutrice Susana Grey qui culpabilise sur l'échec de son mariage ; et l'assassin, fils névrosé en quête de reconnaissance. On découvre que chacun semble avoir un côté sombre et que tous recherchent la rédemption.
Personnellement, il m'a fallu beaucoup de temps pour rentrer dans l'histoire...
La non-enquête, l'alternance des points de vue, le rythme lent et les longues phrases n'aident pas le lecteur à accrocher. Pourtant, passé ce temps d'adaptation, on finit par s'attacher aux personnages et à ressentir de l'empathie pour eux.
Récit désenchanté où tout le monde semble coupable de quelque chose, l'auteur scrute les tréfonds de nos âmes, révèle les pensées que chacun refoule et souligne les ambivalences de la nature humaine.
Pourtant c'est l'espérance, l'amour et le droit à la vie qui vaincreront : "Je ne suis pas mort " nous criera le dernier protaganiste.
Prix Fémina étranger 1998.
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