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4.03/5 (sur 2899 notes)

Nationalité : Hongrie
Né(e) à : Csikvánd (Hongrie) , le 30/10/1935
Mort(e) à : Neuchâtel (Suisse) , le 27/07/2011
Biographie :

Agota Kristof (en hongrois Kristóf Ágota) est une écrivaine hongroise d'expression francophone. Elle vivait en Suisse.

À l'âge de 21 ans, Agota Kristof quitte son pays, la Hongrie, alors que la révolution des Conseils ouvriers de 1956 est écrasée par l'armée soviétique. Elle, son mari et leur fille âgée de 4 mois s'enfuient et s'installent à Neuchâtel en Suisse. Son œuvre est marquée par cette migration forcée. Elle travaille tout d'abord dans une usine, avant de devenir écrivain dans sa langue d'adoption, le français.

Dramaturge à ses débuts, elle va connaître un grand succès avec sa trilogie, parue au Seuil, racontant l'histoire de jumeaux, traduite dans de nombreuses langues. Elle a reçu le Prix du Livre européen pour le premier tome, Le Grand Cahier, en 1987 et le Prix du Livre Inter, pour le troisième, Le Troisième Mensonge, en 1992. Le deuxième tome a pour titre : La Preuve.

En 1995, paraît son dernier roman : Hier, aux éditions du Seuil.

En 1997 et en 2007, toujours aux éditions du Seuil, sont publiés deux recueils de pièces de théâtre, respectivement : L'Heure grise et Le Monstre et autres pièces.

Elle a publié en 2004 aux éditions ZOÉ un récit autobiographique : L'Analphabète et aux éditons du Seuil un recueil de textes anciens inédits : C'est égal.

Lauréate de maintes récompenses, elle a notamment obtenu:
- Le prix Schiller, en 2005.
- Le prix autrichien pour la littérature européenne pour l'ensemble de son œuvre, en 2008.
- Un des prix Kossuth, le plus important de l’État hongrois pour les arts et la science, en 2011.

Mère de trois enfants et deux fois divorcée, elle s'éteint à 75 ans dans la ville où elle avait trouvé exil. Ses cendres ont été transférées dans son pays d'origine, la Hongrie, dans la ville de Kőszeg, où elle a vécu une partie de sa jeunesse.

Le fonds d'archives d'Agota Kristof se trouve aux Archives littéraires suisses à Berne.
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Citations et extraits (236) Voir plus Ajouter une citation
"Elle lit au lieu de..."
Au lieu de quoi ?
Encore maintenant, le matin, quand la maison se vide et que tous mes voisins partent au travail, j'ai un peu mauvaise conscience de m'installer à la table de la cuisine pour lire les journaux pendant des heures, au lieu de... de faire le ménage, ou de laver la vaisselle d'hier soir, d'aller faire les courses, de laver et de repasser le linge, de faire de la confiture ou des gâteaux...
Et, surtout, surtout ! Au lieu d'écrire."
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Mais il y a les mots anciens.
Notre Mère nous disait :
-Mes chéris ! Mes amours ! Mon bonheur ! Mes petits bébés adorés !
Quand nous nous rappelons ces mots, nos yeux se remplissent de larmes.
Ces mots, nous devons les oublier, parce que, à présent, personne ne nous dit des mots semblables et parce que le souvenir que nous en avons est une charge trop lourde à porter. (p.27)
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Agota Kristof
La fenêtre était ouverte
la fenêtre de la nuit remplie d'obscurité et de vent
pourtant l'été flottait au-dessus des routes
et j'ai pensé que demain tu ne serais plus là

Je ne pleurais pas j'avais juste peur de m'évanouir
dans le vide que tu laisses derrière toi
je n'ai rien pour m'y accrocher
ta main ne sera plus là demain

(" Clous: poèmes hongrois et français ")
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“Je suis un grand écrivain. Personne ne le sait, car je n’ai encore rien écrit (…) l’ennui c’est que je ne sais pas quel sera le sujet de mon roman. On a déjà tellement écrit sur tout et sur n’importe quoi.”
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Pour décider si c'est «Bien» ou «Pas bien», nous avons une règle très simple: la composition doit être vraie. Nous devons décrire ce qui est, ce que nous voyons, ce que nous entendons, ce que nous faisons.
Par exemple, il est interdit d'écrire: «Grand-Mère ressemble à une sorcière»; mais il est permis d'écrire: «Les gens appellent Grand-Mère la Sorcière.»
Il est interdit d'écrire: «La Petite Ville est belle», car la Petite Ville peut être belle pour nous et laide pour quelqu'un d'autre.
De même, si nous écrivons: «L'ordonnance est gentil», cela n'est pas une vérité, parce que l'ordonnance est peut-être capable de méchancetés que nous ignorons. Nous écrirons simplement «L'ordonnance nous donne des couvertures».
Nous écrivons: «Nous mangeons beaucoup de noix», et non pas: «Nous aimons les noix», car le mot «aimer» n'est pas un mot sûr, il manque de précision et d'objectivité. «Aimer les noix» et «aimer notre Mère», cela ne peut pas vouloir dire la même chose. La première formule désigne un goût agréable dans la bouche, et la deuxième un sentiment.
Les mots qui définissent les sentiments sont très vagues; il vaut mieux éviter leur emploi et s'en tenir à la description des objets, des êtres humains et de soi-même, c'est-à-dire la description fidèle des faits.
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“Si je suis triste, c’est plutôt à cause de ma trop grande sécurité présente, et parce qu’il n’y a rien d’autre à faire, ni à penser que le travail, l’usine, les courses, les lessives, les repas et qu’il n’y a rien d’autre à attendre que les dimanches pour dormir et rêver un peu plus longtemps”
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Nous demandons :
- Vous désirez vraiment mourir ?
- Qu'est-ce que je pourrais désirer d'autre ? Si vous voulez faire quelque chose pour moi, mettez donc le feu à la maison. Je ne veux pas qu'on nous trouve comme ça.
Nous disons :
- Mais vous allez atrocement souffrir.
- Ne vous occupez pas de ça. Mettez le feu, c'est tout, si vous en êtes capables.
- Oui, madame, nous en sommes capables. Vous pouvez compter sur nous.
Nous lui tranchons la gorge d'un coup de rasoir, puis nous allons pomper l'essence d'un véhicule de l'armée. Nous arrosons d'essence les deux corps et les murs de la masure.. Nous y mettons le feu et nous rentrons.
Le matin, Grand-Mère nous dit :
- La maison de la voisine a brûlé. Elles y sont restées, sa fille et elle. La fille a dû oublier quelque chose sur le feu, folle qu'elle est.
Nous y retournons pour prendre les poules et les lapins, mais d'autres voisins les ont déjà pris pendant la nuit. (P145)
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Je me couche et avant de m'endormir je parle dans ma tête à Lucas, comme je le fais depuis de nombreuses années. Ce que je lui dis, c'est à peu près la même chose que d'habitude. Je lui dis que, s'il est mort, il a de la chance et que j'aimerais bien être à sa place. Je lui dis qu'il a eu la meilleure part, c'est moi qui dois porter la charge la plus lourde. Je lui dis que la vie est d'une inutilté totale, elle est non-sens, aberration, souffrance infinie, l'invention d'un Non-Dieu dont la méchanceté dépasse l'entendement. (Ed. du Seuil, 1991, p.179)
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Le 30 octobre, je fête mon anniversaire dans l'un des bistrots les plus populaires de la ville avec mes compagnons de beuverie. Tous, ils me paient à boire. Des couples dansent au son de mon harmonica. Des femmes m'embrassent. Je suis ivre. Je commence à parler de mon frère, comme chaque fois que j'ai trop bu. Tout le monde dans la ville connaît mon histoire : je suis à la recherche de mon frère avec qui j'ai vécu ici, dans cette ville, jusqu'à l'âge de quinze ans. C'est ici que je dois le retrouver, je l'attends, je sais qu'il viendra quand il saura que je suis revenu de l'étranger.
Tout cela n'est qu'un mensonge. Je sais très bien que dans cette ville, chez Grand-Mère, j'étais déjà seul, que même à cette époque j'imaginais seulement que nous étions deux, mon frère et moi, pour supporter l'insupportable solitude.
La salle du bistrot se calme un peu vers minuit. Je ne joue plus, je bois seulement.
Un homme vieux, loqueteux, s'assied en face de moi. Il boit dans mon verre. Il dit :
- Je me souviens très bien de vous deux. De ton frère et de toi.
(P76-77)
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Lucas prend l'enfant enveloppé du linge dans ses bras, regarde le petit visage chiffonné :
- Il ne faut plus parler de ça, Yasmine.
Elle dit :
- Il sera malheureux.
- Toi aussi tu es malheureuse, pourtant tu n'es pas infirme. Il ne sera peut-être pas plus malheureux que toi, ou que n'importe qui d'autre.
Yasmine reprend l'enfant, ses yeux sont remplis de larmes :
- Tu es gentil, Lucas.
- Tu sais mon nom ?
- Tout le monde te connaît dans la ville. On dit que tu es fou, mais je ne le crois pas.
Lucas sort, il revient avec des planches :
- Je vais lui fabriquer un berceau.
Yasmine fait la lessive, prépare le repas. Quand le berceau est prêt, ils couchent l'enfant dedans, ils le bercent.
Lucas demande :
- Comment s'appelle-t-il ? Tu lui as déjà donné un nom ?
- Oui, à l'hôpital, on le demande pour le déclarer à la mairie. Je l'ai appelé Mathias. C'est le nom de mon père. Aucun autre nom ne m'est venu à l'esprit.
- Tu l'aimais donc tant ?
- Je n'avais que lui.

(P 36-37)
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