AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
2,84

sur 411 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un défaut d'architecture est souvent cause d'effondrement malgré l'emploi des meilleurs matériaux. Et « La vengeance m'appartient » semble s'inscrire dans cette inexorable fatalité.

Un triple infanticide, une bourgeoisie bordelaise immuable depuis l'époque de François Mauriac, le passé esclavagiste de la ville, la régularisation d'une famille mauricienne, une avocate aussi généreuse que novice, promettaient un savoureux cocktail et la réputation de Marie NDiaye garantir un roman passionnant.

Mais au fil des pages le brouillard apparait, puis le verglas avec ses menaces douloureuses, et ses chutes blessantes.

L'avocate s'évapore progressivement dans ses fantasmes, crée ses « souvenirs » d'enfance, vite démentis par ses parents, des gens solides au pied ancrés dans le réel, qu'elle harcèle jusqu'à ce que son père siffle la fin de la récréation. Même injustice avec Marilyn, son employée de maison; et sa cliente en quête de régularisation, qu'elle persécute pour obtenir un acte de mariage qu'elle a l'outrecuidance d'exiger en se rendant sur place à Saint Louis, sur l'Ile Maurice.

Bâti sans plan apparent, ce roman met en scène des personnages avec lesquels il est impossible de se sentir proche tant certaines réactions sont surprenantes à tel point que j'ai fini par me demander où était la frontière entre la réalité et le délire.

L'auteur a une rare maitrise de l'écriture, de ses nuances, de ses subtilités, mais la trame de ces pages empilées les unes sur les autres sans plan, sans chapitre, sans respiration, rappelle le tragique enchainement qui mena notre système judiciaire dans le pétrin de l'affaire d'Outreau en autorisant un juge débutant à prendre pour vérité les dires d'enfants manipulés par un entourage toxique, voire pervers.

Quand la vengeance appartient à celui qui fabrique les preuves … malheur aux innocents !
Commenter  J’apprécie          912
Me Susane, avocate au barreau de Bordeaux, est chargée par un certain M. Principaux de défendre son épouse meurtrière présumée dun triple infanticide

Mais Me Susane croit reconnaitre dans cet homme l'adolescent qui l'avait tant subjuguée alors qu'elle était toute jeune fille et qui l'avait aidé à prendre confiance en elle.

Par ailleurs à cette histoire, l'avocate est chargée de trouver des papiers à Sharon, une femme de ménage mauricienne mystérieuse qui travaille comme femme de ménage pour Me Susane.

Il faut certes un peu de temps pour entrer dans ce nouveau roman de Marie NDiaye où le croisement d' histoires parallèles déconcerte souvent le lecteur qui se demande parfois où il va,.

Par ailleurs, le style,si singulier du Prix Goncourt 2009 , où les adjectifs sont les rois et les personnages ne sont cités que par leur nom propre, peut laisser aussi sur le pas de la porte.

Toutefois, une fois les pièces du récit bien assemblées, le lecteur qui parvient à s'accorder au style de Marie NDiaye,passera un excellent moment devant cette histoire dérangeante qui creuse de façon peu convenue des thématiques passionnantes comme les défaillances parentales ou les conséquences de la double culture.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          240
Me Susane, 42 ans, a ouvert son cabinet d'avocat il y a tout juste un an à Bordeaux. S'occupant de petites affaires, elle est très surprise lorsque Gilles Principaux, dont la femme est accusée d'infanticide, vient la trouver afin qu'elle assure la défense de cette dernière. Surprise et extrêmement troublée : Gilles Principaux n'est-il pas ce jeune homme qui lui a laissé un souvenir incroyable un après-midi de son enfance -Me Susane avait 10 ans, lui 14 ou 15 ans – lors d'une visite au domicile des parents du jeune homme ? Me Susane veut absolument savoir si Gilles Principaux est le jeune homme de son enfance. Dans le même temps, Me Susane travaille à obtenir un titre de séjour pour Sharon et sa famille, une Mauricienne sans papiers qu'elle emploie comme femme de ménage.

J'ai tenté une excursion chez Marie Ndiyae que je n'avais jamais lue, intéressée par la 4e de couverture de son roman « La vengeance m'appartient », m'attendant à un thriller psychologique. Il me sera difficile d'émettre un jugement sur cette lecture pour le moins étrange mais surtout très exigeante. Car il faut pouvoir entrer dans l'univers de Me Susane... Me Susane, dont le lecteur à une description physique mais dont on ne connaîtra jamais le prénom, est un personnage qui représente des idées plus qu'elle ne s'affirme elle-même en tant qu'individu, déambulant dans un Bordeaux froid et nébuleux, très déplaisant et manquant cruellement de lumière. C'est ce qu'il manque également à ce personnage principal, la lumière. Me Susane nous apparaît comme doutant d'elle-même, à la recherche d'affectation de la part de ses parents – qu'elle adore et réciproquement – et de sa femme de ménage, Sharon. Etrange relation qui se tisse d'ailleurs entre les deux femmes. Un rapport de dominé à dominant mais finalement pas dans le sens que l'on pourrait croire. Dominé/dominant, encore une fois, dans le thème majeur de ce livre qui tourne autour de l'ascension sociale, de la reconnaissance, professionnelle, du milieu prolétaire et du milieu bourgeois de Bordeaux. Dominé/dominant toujours dans le passé de cette ville aussi, où l'auteur aime à rappeler son passé négrier qui encombre bien certaines bonnes familles aujourd'hui…
Enfin, que dire de l'affaire Gilles Principaux, qui finit par supplanter l'affaire criminelle concernant sa femme ? Lorsque Me Susane les auditionne l'un après l'autre – deux monologues incroyables et épuisants ! - , on a l'impression de découvrir deux familles différentes, deux vérités. Et là encore, au sein de ce couple, une différence sociale…
Voilà, tout comme Bordeaux est resté plongé dans le brouillard du début à la fin de ce roman, je suis restée moi aussi dans le brouillard. Quelle était cette histoire, cette intrigue qu'on pressent mais dont on ne voit pas le bout ? Nos perceptions, comme celles de Me Susane, nous jouent-elles des tours au détriment de la réalité ? Ce qui est sûr, c'est que tous les personnages demeurent antipathiques. Enfin, le discours de Marie Ndiaye, complexe et opaque à un point que plus d'un lecteur a dû rendre les armes, nous laisse un sentiment ambigu et un soulagement certain quand on arrive à la fin… sans explication à une question qu'on ne pourrait même pas formuler.
J'ai plus l'impression d'être face à un exercice de style qu'à une réelle histoire.
Avis aux amateurs.
Commenter  J’apprécie          235
Marie Ndiaye nous enferme dans l'esprit de Maitre Susane. L'histoire est fixée sur elle et ses pensées. On assiste à l'ensemble des scènes de sa vie par le prisme de son cerveau.

Sur le plan professionnel et personnel, plusieurs évènements viennent chambouler le quotidien de cette avocate fraîchement installée. Dès lors, ses réflexions sur les autres et sur elle-même, ses interactions avec son entourage et ses souvenirs remontés à la surface vont être marqués du sceau de la méfiance. Elle remet en question tout ce qu'elle voit, tout ce qu'elle entend, tout ce qu'elle ressent et tout ce dont elle se souvient.

En tant qu'observateur, on ne sait plus sur quel pied danser. Les protagonistes sont énigmatiques et le texte nous fait osciller entre la paranoïa, la folie, la réalité et le complot. Au fur et à mesure des péripéties, on se pose beaucoup de questions auxquelles on ne trouve aucune réponse. C'est assez perturbant de rester dans un flou créé par l'héroïne et qui s'épaissit constamment.

Avec une écriture à la fois académique et travaillée, l'auteur nous entraîne dans le brouillard des pensées de cette femme perdue où règnent le doute et l'ambiguïté. « La vengeance m'appartient » est une expérience particulière qui va en dérouter plus d'un. Je pense que son originalité va assez nettement partager les avis. Certains vont détester et d'autres crier au génie. Paradoxalement, mon ressenti se situe entre les deux. En effet, au début, j'ai perdu du temps à essayer de comprendre. J'étais alors en apesanteur au-dessus du récit. Et dès que j'ai cessé de combattre, je me suis laissé porter et j'ai profité de l'univers atypique de cette histoire. Si vous voulez que votre lecture soit réussie, je vous conseille donc de poser les armes et de profiter au mieux du piège psychologique mené de main de maître par Marie Ndiaye.
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
Commenter  J’apprécie          204
Rien n'est simple et clair dans les rapports des différents personnages de ce roman qui s'ouvre sur la rencontre de Gilles Principaux avec Me Susane. Dans ce cabinet d'avocat, Principaux insiste pour que Me Susane défende sa femme , coupable d'un triple infanticide. La jeune avocate croit reconnaître dans ce mari une vieille passion d'enfance, mais sans certitude ; le mari exprime une passion dévorante pour la meurtrière de ses trois enfants qu'il n'aimait peut-être pas très fort, tout compte fait... L'employée de maison, Sharon, apporte les plus grands soins au confort de Me Susane, mais lui dissimule ses autres emplois...
Tout est sur ce même ton : les rapports humains sont à l'aune de ce climat étrange qui est installé entre les différents protagonistes. L'auteure utilise d'ailleurs des procédés littéraires qui amplifient ce sentiment de confusion et d'incertitude : énumérations, allégations et leurs contraires, propos confus, accumulations d'actions ou de sentiments... Bref, je suis ressortie de cette lecture avec un certain sentiment de mal-être. En ce sens, Marie Ndiaye a gagné : pas facile de déterminer la part d'obscur qui est en chaque individu !
Commenter  J’apprécie          110
Me Suzane est une avocate issue d'un petit milieu, modeste, bordelaise, célibataire, sans enfants, d'une quarantaine d'années, fille unique, mal dans sa peau.


Gravitent autour d'elle :

- Gilles Principaux, qui entre dans son cabinet et lui demande de défendre son épouse, Marlyn, en détention pour avoir noyé leurs trois jeunes enfants, avant de les coucher dans leur lit, comme s'ils dormaient.
Voir ou revoir cet homme est un choc terrible pour Me Suzane, qui croit avoir vécu avec lui, alors qu'elle avait 10 ans, et lui 4 ou 5 années de plus, une journée, dans sa chambre (à lui), qui a marqué tous ses choix : sa vocation, son côté un peu décalé… Que s'est-il passé dans la chambre du jeune garçon ? Elle ne s'en souvient pas et oscille entre sentiment de fierté (elle, la fille de la repasseuse, lui, le fils de famille bourgeoise), et horreur.
On ne le saura jamais.
On ne saura pas davantage pourquoi l'épouse a commis le pire.


- Ses parents, M. et Mme Suzane, qui l'aiment inconditionnellement avant de la chasser de leur existence, en raison de l'obsession de Me Suzane pour ce Gilles Principaux. Etait-ce dans sa famille que sa mère travaillait ? Est-ce vraiment lui, « le » garçon ?


- Sharon, une Mauricienne sans papiers, dont elle veut absolument régulariser la situation, mariée, deux enfants, sa femme de ménage, distante, ce qu'elle regrette amèrement.


- Rudy, son ex (la séparation l'a soulagée), et la fille de Rudy, Lila, qui va de temps en temps chez Mme Principaux mère, avec Shanon, ce qui rend Me Suzane (qui aime Lila comme sa propre fille) un peu (plus) dingue


- Un client qui veut que Me Suzane prouve que son nom était associé à une famille de négriers


* * *


Curieux roman.


Qui mêle de très belles formules
« Qu'est-ce qui avait pu inciter, se demandait-elle, un homme aisé, ravagé mais lucide, à élire Me Susane pour la défense de sa femme, si ce n'était, peut-être, une brumeuse, superstitieuse allégeance aux lumineux instants que l'existence avait offerts ? »
« Qu'avait elle donc fait, dans cette chambre, qui provoquât à son encontre le dégoût du garçon comme celui du père qui spéculait ?
N'y avait-il pas là une contradiction ?
Ce qu'elle avait fait aurait pu exaucer le garçon et offenser le père, ou désappointer le garçon et offenser le père, mais comment comprendre qu'elle se fût attirer l'antipathie des deux… »


A des litanies bien lourdingues, qui multiplient les conjonctions de coordination.
Ainsi, le long monologue de Marlyne Principaux, entre la page 128 et la page 134 compte plus de 250 « mais » (merci aux petites mains mais aux grands cerveaux qui ont eu le courage de compter).
Suivent les « car » du monologue de Gilles Principaux.

Le livre est fait de monologues, intérieurs, ou formalisés, sans chapitre, sans découpe claire…


* * *


Curieux titre. « La vengeance m'appartient ». Qui parle ? L'avocate traumatisée, peu à l'aise dans son nouveau milieu social, confrontée à l'auteur – peut-être de son traumatisme ? L'épouse écrasée par ce même homme, devenue matricide ? La femme de ménage ? Ou… la Ville de Bordeaux, ses négriers, ses clivages sociaux, ses ponts que l'on ne franchit pas… Me Suzane demande en vain à sa femme de ménage de l'appeler par son prénom, mais l'on ignore ce prénom, l'on sait juste qu'il commence par un H... Dieu, tout simplement ? le Deutéronome 32:35 « La vengeance m'appartient, et la rétribution, pour le temps où leur pied chancellera; car le jour de leur calamité est proche, et les choses qui doivent leur arriver se hâtent ».


* * *


Curieux dénouement qui n'en est pas un, pour un livre aussi plaisant qu'agaçant, obsédant. "Les choses qui doivent leur arriver se hâtent". Je me suis "hâtée", j'ai tourné les pages, je ressors de cette nébuleuse l'esprit embrumé, marqué par cette lecture atypique, et reconnaissante (merci encore aux amis qui me l'ont offerte).
Commenter  J’apprécie          114
Je viens de terminer assez laborieusement « La vengeance m'appartient » de Marie N'Diaye.
Autrice reconnue ( un prix Femina, un prix Goncourt) je n'avais encore jamais rien lu d'elle.
Le mot qui me vient pour résumer mon impression est « étrangeté » Quand je lis, j'aime comprendre, sans me creuser les méninges, sans chercher le sens sous le sens .Quand je lis, j'aime l'écriture fluide qui sert le propos et se laisse oublier, ou alors l'écriture qui transporte, qui ouvre l'imaginaire et produit des images. J'aime aussi saisir à ma façon les intentions de l'auteur.
Ce livre là ne coche aucune case !
L'histoire d'abord : Une avocate qui vient d'ouvrir son propre cabinet est contacté par un homme qui veut lui confier la défense de sa femme triple infanticide. Lorsque cet homme franchit le seuil de son bureau, elle croit le reconnaître. Cette avocate s'occupe par ailleurs de régulariser la situation d'une famille Mauricienne. Pour cela elle « donne de sa personne » puisqu'elle emploie la femme chez elle ( Sharon) alors qu'elle n'en a nul besoin et elle finira par faire le voyage à l'île Maurice pour aller chercher un acte de mariage nécessaire au dossier.
Jamais, on ne connaîtra le prénom de l'héroïne ( seulement une initiale H) toujours désignée comme Me Susane ( son patronyme) Jamais on ne saura si sa première impression lors de la rencontre avec ce client est fondée. Par contre, sa conviction que c'est bien lui qu'elle a rencontré une fois, lorsqu'elle était âgée de 10 ans et lui de 15, et la vague remontée des souvenirs qui y est associée produira une crise familiale et personnelle.
On saura fort peu de choses sur la défense mise en place pour la mère infanticide. On ne comprendra rien à la façon dont cette avocate travaille. Elle a 3 dossiers qui se courent après et fait des journées interminables au bureau. En tant que lectrice d'une histoire, je sors assez frustrée de tout ce qui reste en suspens ! L'auteure veut manifestement tout cela et m'a laissée en rade, avec un certain agacement.
Le sens de cette histoire : il n'est donc pas directement accessible. L'intrigue est intrigante , le personnage principal étrange, tous les satellites autour aussi. Est-ce un livre sur la mémoire ( la mémoire traumatique éventuellement ) ? Sur la complexité des relations où chacun investit à sa façon , en méconnaissance de ce que l'autre investit de son côté ? Est-ce un livre sur la vérité , et son impossible consensus ? Je reste avec mes questions et je m'aperçois en écrivant cette chronique que ce livre me fait réfléchir...
L'écriture : spéciale, très spéciale . Une utilisation singulière des adjectifs , des tournures alambiquées , que je trouve assez lourdes et parfois une déconstruction des phrases qui contraint à les relire pour les comprendre. Cette écriture produit tout de même une accroche, mais il faut de la concentration pour l'apprécier, peut-être la déguster. J'ai eu l'impression que chaque mot, si étrange soit-il était pesé.
Mon impression générale de lecture n'est pas des plus agréable, et pourtant, ce livre me laisse quelque chose. Il dégage une certaine force, opère sur des zones non directement accessibles en laissant son empreinte de bizarrerie.
A vous de vous faire votre opinion !

Commenter  J’apprécie          90
Voilà un roman dont le titre et la quatrième de couverture peuvent être trompeurs.
Me Susane, 42 ans, avocate, qui vient d'ouvrir son cabinet, reçoit Gilles Principaux, qui lui demande de défendre sa femme, Marlyne, qui a assassiné leurs trois enfants. Me Susane croit reconnaître l'adolescent avec qui elle a passé un après-midi, dans sa chambre, 32 ans auparavant, dont elle se souvient comme un pur émerveillement alors que son père y voit peut-être une salissure. Elle emploie Sharon, une mauricienne sans papier, dont elle essaye de régulariser la situation.
Seul, ce résumé est factuel et sert uniquement de point d'appui au roman entièrement fondé sur les pensées, les sentiments, les questionnements de Me Susane.
Me Susane est loin de l'image que l'on se fait d'une avocate : elle est gauche, intimidée, mal à l'aise, à la limite asociale; elle ne semble ressentir d'amour ni pour ses parents qu'elle n'appelle d'ailleurs que M. et Mme Susanne ou pour Rudy, un collègue avocat avec lequel elle a vécu, ravie que celui-ci la quitte après quelques années de liaison. Seule, la petite Lila, la fille de Rudy, semble éveiller ce sentiment. Elle a l'impression de faire face à de l'hostilité de la part de ses parents, de Sharon, à la limite de la paranoïa.
Ce roman fourmille de questions auxquelles nous n'aurons pas de réponse, ce qui peut déranger les esprits cartésiens comme le mien : Gilles Principaux est-il l'adolescent rencontré 32 ans auparavant? Pourquoi Marlyne a-t-elle tué ses enfants? Pourquoi Sharon lui cache-t-elle qu'elle travaille pour d'autres femmes? Et bien d'autres pourquoi.
En fait, les réponses sont peu importantes; ce qui l'est, c'est le rapport de Me Susane à ces questions, le cheminement de ses pensées. A partir du moment, où on accepte de ne pas en avoir, ce qui arrive plus ou moins rapidement dans le roman, on peut se laisser porter.
C'est un roman singulier, à l'atmosphère étrange presque onirique, qui baigne dans une sorte de brume; la langue est magnifique, riche, ample; la construction de nombreuses phrases est désarçonnante car l'ordre auquel s'attend l'esprit, sujet, verbe, est complètement chamboulé; une fois la surprise passée, j'ai été séduite par la musicalité et le rythme des phrases. J'ai cependant complètement buté sur le monologue de Marlyne et celui de Gilles, chacun racontant ses rapports à sa famille et au conjoint. Dans celui de Marlyne, les groupes de mots sont entrecoupés de "mais" et dans celui de Gilles, de "car" qui hachent la lecture et dont je n'ai pas compris l'objectif.
Par certains côtés, "La vengeance m'appartient" m'a rappelé "Ce que je sais de Vera Candida" de Véronique Ovaldé.
Je ne me suis sentie proche d'aucun personnage, je n'ai pas ressenti d' émotion pour eux mais j'ai apprécié la beauté de la langue, la musicalité du style de Marie N'Diaye.
Commenter  J’apprécie          80
Impatiente de lire ce roman paru à la rentrée, dont j'avais beaucoup entendu parler. Je n'ai été hélas convaincue ni par le style qui m'a dérouté (avec les discours répétitifs et confus des personnages), ni par l'intrigue qui me laisse sur ma faim, avec plus de questions que de certitudes, et une volonté de mystère qui me lasse et dont je ne comprends pas l'intérêt. Quelques clins d'oeil amusants pour moi qui vis dans le Sud Ouest, puisque le récit est ancré cette région.
Commenter  J’apprécie          60
Un homme entre dans le cabinet de Me Susane. Il cherche une avocate pour défendre son épouse jugée pour infanticide.
Me Susane, croit reconnaître en lui un jeune homme qu'elle a rencontré jadis lorsque sa mère était femme de ménage dans une famille bourgeoise.
Que lui est-il arrivé ce jour-là ? Elle ne s'en souvient pas vraiment. Elle, en garde un bon souvenir mais, sa mère s'embrouille, son père spécule sur le passé. Comment se fait-il qu'une femme pratiquant ce métier ait la mémoire nébuleuse sur sa jeunesse ? Exemple de réussite et d'ascension sociale, Me Susane, délicate comme l'écriture d'Ndiaye veut faire le bien quitte à laisser les autres la maltraiter et se sentir coupable d'être mal aimée. Alors qu'elle essaye de régulariser sa femme de ménage sans papiers, cette dernière rechigne à lui fournir les documents nécessaires à son dossier. Malgré tous ces événements ce qui préoccupe le plus Me Susane c'est l'identité de cet homme qui l'a engagée.
Plongée introspective, souvenirs décortiqués, c'est une immersion dans les méandres de la mémoire fuyante de cette avocate sans prénom que nous propose Marie Ndiaye. Un récit court et un peu répétitif mais intriguant malgré tout.
L'avez-vous lu ? Avez-vous déjà lu Marie Ndiaye ?
Commenter  J’apprécie          51




Lecteurs (876) Voir plus



Quiz Voir plus

Freud et les autres...

Combien y a-t-il de leçons sur la psychanalyse selon Freud ?

3
4
5
6

10 questions
436 lecteurs ont répondu
Thèmes : psychologie , psychanalyse , sciences humainesCréer un quiz sur ce livre

{* *}