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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai beaucoup aimé ce livre. L'histoire de cet homme de Dieu qui voudra avec l'aide des plus élevés sur le trône de la religion faire stopper le racisme, l'esclavage et la ségrégation. Mais le chemin sera long, ardu.

Mettant en péril sa vie pour y arriver, il subira des moments tellement difficiles, de la souffrance physique et morale, du chagrin de ne pouvoir faire plus pour aider les malheureux qui sont sous le joug de vendeurs, torturés, humiliés, tués, il ne peut que prier pour mener à bien son but.

Il vivra une amère désillusion après un si long chemin, quand il verra le Pape Paul V, observant que tout n'est que pouvoir, prétention, vanité, ambition personnelle, intérêts, finances et influence par lui et son entourage. Il aura par contre la chance de faire une belle rencontre et aux moments les plus difficiles il pourra s'évader dans ses souvenirs, garder le courage, ne pas renoncer. Il est habité, brave, profondément croyant, rempli de bons sentiments mais navigant aussi parfois dans la culpabilité lié à certaines émotions qu'il va vivre.

Quelle traversée, quel aventure que ce récit. J'en sort émue, c'est un livre qui restera longtemps dans ma mémoire. Cela se passe dans les années fin 1500, début 1600, et on ne peut que faire l'analogie avec ce qui se passe actuellement dans notre monde.
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Une superbe écriture pour une aventure dans les profondeurs des bateaux négriers. 
Tiré d'une histoire réelle, ce livre nous entraîne à travers les croyances et les émotions des esclaves, des négriers, des marins et des religieux.
On ne sort pas indemne de cette lecture. L'auteur va au fond de l'âme des hommes qui font ou subissent l'esclavagisme.
Une lecture hors norme.
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Imaginé par l'auteur, ce bon roman dont la fin est vraie nous emmène dans le périple bien écrit et documenté d'un prêtre très croyant et idéaliste envoyé par le roi du Kongo pour être son ambassadeur auprès du Pape. L'histoire maritime et les moeurs de l'époque nous sont exposées à travers les péripéties évoquées. Nous rencontrerons la traite humaine, les pirates, la sainte-inquisition. Est-il utopique d'avoir foi en les hommes et les dieux?. Une aventure dérangeante qui fera réfléchir tout lecteur.
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Ce roman raconte l'histoire étonnante et tellement révélatrice de son époque de Nsaku Ne Vunda, né en 1583 sur les rives du fleuve Kongo. Cet orphelin a été élevé par les missionnaires qui évangélisaient son pays et est devenu prêtre, un simple prêtre baptisé Dom Antonio Manuel. Déjà dans les deux noms de ce jeune homme hors du commun, on découvre tout le paradoxe de sa vie.

Au début du XVIIème siècle, le commerce triangulaire se développe activement, avec d'ailleurs la complicité des dirigeants des pays d'Afrique qui, à l'instar du Kongo, voient ainsi leur richesse et leur pouvoir croître. Et nous découvrons alors dans la première partie du livre combien la hiérarchisation de la société des Bakongos favorise la réification de toute une classe sociale. Déjà dans des temps très anciens nous raconte Nsaku Ne Vunda, un roi redoutable conduisit son neveu à se révolter et sa mort contraignit ses neuf veuves à fuir, traversant de lourdes et cruelles épreuves pour arriver grâce à leur courage sur les rives d'un fleuve qu'elles nommèrent Kongo, “le lieu où il ne faut pas se rendre”. Ce mythe des neuf mères fondatrices soutiendra notre héros tout au long du voyage interminable qui lui sera imposé, au même titre que sa foi, très forte, pourtant bien mise à mal par ce qu'il va découvrir des comportements humains.

Ainsi Dom Manuel sera mandaté par son souverain pour devenir Ambassadeur du Kongo auprès du Pape et devra plaider pour la rédemption de son Roi, grand fournisseur d'esclaves devant l'Eternel ! Wilfried N'Sondé rythme son récit de passage plus historiques qui précisent le contexte de ce voyage de tous les dangers que Dom Manuel commence en l'an de grâce 1605 en embarquant sur le “Vent Paraclet”, vaisseau de la flotte royale française, sur ordre direct d'Henri IV. Il découvrira que ce navire transporte des esclaves, ses compatriotes, obligeamment fournis par son Roi et nous vivrons à notre tour, à ses côtés, les affres d'un tel voyage, dépassant les limites de l'ignominie.

Tout ce roman fait vivre cette époque terrible où la vie humaine ne vaut rien, bien moins que celle d'un animal, où la religion catholique se dévoie dans une Inquisition abominable qui sévit en particulier en Espagne, et grâce à l'écriture somptueuse et sincère de l'auteur, nous apprenons la vérité de l'Histoire, dans toute sa cruauté. Dom Manuel porte tous nos espoirs de compassion, de tolérance, d'humanité, sans cesse contrecarrés, et la sensibilité de l'auteur fait de cet épisode de l'Histoire de l'Afrique et de la Chrétienté, un moment de lecture fascinant où nous oscillons entre la honte de découvrir cet horrible commerce de vies humaines et le parallèle que nous sommes contraints de faire avec notre époque actuelle où les exactions à l'encontre de populations entières sont toujours plus insoutenables.
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Nsaku Ne Vunda, ordonné prêtre sous le nom de Dom Antonio Manuel, est jeune, il vit pleinement son sacerdoce et n'a d'ambition que de prendre soin de ses semblables. Pétri de l'enseignement du Christ et respectueux des traditions comme des mythes de son pays, le Kongo, il apprend bientôt que le roi Alvoro II entend lui confier une mission diplomatique auprès du pape Clément VIII.
Aux premiers temps de ce XVIIe siècle il vivra l'enfer des vaisseaux de la traite négrière, la violence des bateaux de pirates, l'infâmie de l'inquisition espagnole.
Ces expériences sont des traumatismes ; la foi est-elle suffisante, faut-il rencontrer une force supérieure pour aller jusqu'au bout de sa mission ?
Ce roman est d'un réalisme extrêmement dur, sans pourtant verser dans la complaisance. le personnage principal fait son apprentissage de la vie sous nos yeux, le lecteur vibre avec lui. Aura-t-il le temps et la force de se rendre auprès du pape et de délivrer son message, et quel message au bout du compte ?
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Dernier livre de la série que mon ami m'a prêté me disant déjà lors de sa lecture que ce livre me plairait. J'étais bêtement un peu réticente à en commencer la lecture alors que le sujet m'intéressait. Et dès le début de cet ouvrage j'ai été happée par l'histoire et la langue, le style , le propos ,…. Tout, absolument tout, m'a embarquée en même temps que le narrateur sur le premier bateau. J'ai eu bien du mal à me sortir de ce livre qui m'a laissée éveillée deux nuits de suite par intermittence. Un grand livre qui va marquer la bibliothèque intérieure et le donne envie de lire encore cet auteur que j'ai découvert….
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Né au Kongo (et non Congo) Nsaku Ne Vunda devient prêtre sous le nom de Dom Antonio Manuel. Élevé dans le respect des traditions ancestrales tout en embrassant la religion catholique, il est envoyé par le Roi Alvaro II du Kongo pour une mission auprès du Saint-Siège à Rome : dénoncer le caractère antichrétien de l'esclavage.

Il n'a jamais quitté son pays mais c'est avec la conviction de pouvoir améliorer le sort de ses semblables qu'il devient le premier diplomate africain envoyé au Vatican. Il embarque à bord d'un galion français, et découvre qu'avant de naviguer vers Rome, il doit faire escale...dans le Nouveau Monde !

C'est ainsi que notre jeune héros plonge dans un monde d'une indicible cruauté.

Détresse, colère, abattement s'emparent de lui lorsqu'il voit monter sur le vaisseau des centaines de personnes enchaînées, capturées dans son pays natal pour être vendues comme de la vulgaire marchandise et asservies.

Il réalise qu'il a été manipulé par son Roi, qu'il est le jouet d'intrigues politiques qu'il ne pouvait concevoir dans sa noble candeur.

Pendant la traversée, alors qu'il est traité au même rang qu'un officier, il devient le témoin horrifié et impuissant des traitements ignobles, dégradants, avilissants réservés aux captifs jusqu'à les rendre fous, amorphes ou suicidaires.  Sa foi s'en trouve ébranlée : "Être dans l'incapacité d'atténuer leurs souffrances me consumait, cette impuissance torturante et coupable altérait fortement les fondements de ma foi."

Sur le vaisseau, il se lie d'amitié avec un mousse, Martin; ils deviennent "compagnons de souffrance, exilés dans le royaume de la brutalité, séquestrés tous les deux par la barbarie qui (les) entourait ". C'est cette consolante amitié qui lui permettra de tenir le coup durant cette pénible traversée de plusieurs mois.

Le vaisseau jette enfin l'ancre en été 1605 au Brésil, pour décharger sa marchandise humaine en piteux état.

Révolté, désespéré, ressassant les horreurs vécues par les esclaves pendant la traversée, et la misérable vie qui les attend, il se fait le serment d'interférer auprès du Pape afin d'arrêter ces innommables tragédies et l'exploitation d'humains par d'autres humains se sentant supérieurs.

C'est dans cet état d'esprit qu'il entreprend la deuxième partie de son voyage pour Rome...

Grâce à une plume d'une splendide virtuosité, l'auteur réussit l'exploit de rendre poétique cette histoire d'une indicible cruauté.

C'est bouleversant, d'une âpreté inouïe, ça vous prend aux tripes ; heureusement, l'indéfectible amitié entre notre héros et le mousse, l'espoir qu'il gardera chevillé au corps de réussir à plaider la cause de ses frères et soeurs malgré des moments de total découragement et de foi vacillante, nous aident à reprendre notre souffle.

Je vous laisse découvrir la suite de son périple en espérant que ce billet vous convaincra de lire ce chef-d'oeuvre.
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Un brillant roman qui retrace la vie de Nsaku Ne Vunda, ambassadeur des Bakongos ayant vécu au début du XVII ème siècle. Ce religieux touchant d'humanité se retrouve pris dans un périple le confrontant à la cruelle réalité du commerce triangulaire. Jouet d'intérêts politiques qui le dépassent, il fait l'amer constat d'une humanité vivant dans le péché. L' écriture de Wilfried N'Sondé est d'une très grande beauté...
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Ce livre se passe au début du XVIIème siècle et raconte le périple d'un prêtre bakongo, ambassadeur du roi du Kongo auprès du pape. Ce voyage est un prétexte pour décrire le monde de cette époque avec ses turpitudes et surtout ses zones d'ombre et résonne singulièrement avec le nôtre (idolâtrie de l'argent et du profit, confiscation de la foi pour servir des besoins de violence, intolérance…).
L'ensemble est porté par une langue très belle, qui ne tombe jamais dans le pathos et la mièvrerie malgré la difficulté des épreuves traversées. C'est une très belle découverte littéraire, au côté d'un personnage rafraîchissant d'humanisme et de bonté, qui nous met face à nos incohérences et nous permet d'aspirer à un monde plus juste. L'écriture de N'sondé ouvre de grands espaces, et remet une spiritualité tolérante et naturelle au centre du monde. Un océan, deux mers et trois continents fait partie de ces livres qu'on ne regrette pas d'avoir lu.
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L'empire du Kongo commence à sombrer quand le roi fait venir à lui le jeune prêtre Antonio Manuel pour le charger d'une lourde mission. Les coutumes et lois du royaume se sont diluées dans l'appât du gain que représente la vente d'esclaves aux Portugais et le roi se sent lui-même menacé. Il demande donc à ce jeune homme, élevé dans les traditions du Kongo puis converti au catholicisme de rejoindre le pape de Rome et de demander l'arrêt de l'esclavage.

Pour Manuel commence un long voyage qui va le mener en Amérique sur un bateau d'esclaves puis il rencontrera des pirates pour atterrir en Espagne et découvrir l'inquisition et finalement Rome. Tout au long de son voyage Manuel va découvrir la violence et la pauvreté qui gangrènent la vie de ceux qu'il rencontre, maux qu'il ignorait jusque là. Si les esclaves sont tout en bas de l'échelle, la vie des marins ne vaut pas beaucoup plus, la misère est grande sur terre comme sur mer. La violence est partout jusque dans la religion catholique qui renie la parole du Christ. le jeune homme va ouvrir ses yeux sur un monde violent, laid et pauvre tel qu'il ne l'imaginait pas et essayer de donner du sens à ce spectacle affligeant.

Ce roman dur, noir et sombre ,offrant peu de place pour la rédemption, est absolument magnifique. L'écriture fine et ciselée enrobe un récit d'une grande humanité que porte merveilleusement bien la candeur et la bonté de Manuel .

Un auteur vers qui je retournerai.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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