AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,03

sur 293 notes
5
40 avis
4
24 avis
3
10 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voici un roman historique, l'histoire vraie de Nsaku Ne Vunda, né vers 1583, sur les rives du fleuve Kongo .
Orphelin et éduqué par les missionnaires , baptisé Dom Antonio-Manuel lors de son ordination, effectuant un travail local auprès des plus démunis , à l'écoute d'une population déboussolée et terrorisée, il fut chargé par le roi des Bakongos, Alvaro ÏÏ,au tout début du 17° siécle de devenir son ambassadeur auprès du pape Clément VIII au Vatican ...
Il serait la voix des Bakongos dans la lointaine Europe, en quelque sorte le trait d'union de son peuple, afin de traiter sur un pied d'égalité avec les nations européennes restées fidèles au catholicisme .
Animé d'une énergie intarissable, sérieux et cultivé , connaissant le latin , le portugais et le français, vigoureux et endurant, c'est la destinée de ce personnage compassionnel doté d'une foi en Dieu inextinguible , toujours accompagné de sa bible et son crucifix que l'auteur conte.
Sa tâche sera longue, ardue et périlleuse .
Le roi l'a choisi car il est totalement étranger à la corruption et aux intrigues qui gangrenaient les conversations dans les couloirs de son palais à Manza Kongo .......
Las ! Ce candide Africain va connaître au cours de sa traversée à bord du vent Paraclet la pire des horreurs , en découvrant dans la cale des colonnes d'esclaves enchaînés au fer rouge , des femmes, des enfants, des hommes débarqués au Brésil........il va passer par le Nouveau Monde .
Des déconvenues, des péripéties, des épreuves infiniment douloureuses vont mettre à mal sa foi en l'homme et en Dieu !
Loin de sa terre natale il vivra la plus extraordinaire des aventures parmi les paysages et les hommes !
L'auteur nous entraîne dans un voyage dur, tragique , tumultueux , qu'il peuple des souffrances inouïes de cette époque. IL dresse un portrait implacable des conditions de vie de mise en esclavage .......
Roman d'aventures ? Roman historique ? Roman de formation?d'apprentissage ? L'auteur signe un magnifique plaidoyer qui exalte les vertus de la tolérance , de la fraternité, de l'égalité ......
Il y met une ardeur poétique et imagée, à l'aide d'une écriture flamboyante et chaleureuse , ciselée et colorée, lyrique .
Cet ouvrage qui mêle réflexion et aventure , histoire, intemporel et universel a des résonances contemporaines !
C'est ce qui fait sa force .
Mais ce n'est que mon avis, bien sûr .
Merci à Marie , ma fidèle libraire de la taverne du livre à Nancy !
Commenter  J’apprécie          522
QUAND ON N'A QUE L'AMOUR POUR UNIQUE RAISON...

Mais qu'était-il parti faire sur cette galère...? C'est, la causticité en moins, ce qu'avait dû songer feu Dom Antonio Manuel, né Nsaku Ne Vunda au Royaume du Kongo et premier enfant du continent dit noir à être envoyé en ambassade officielle auprès du Saint Père de Rome, lequel est alors Paul V. Nous sommes en janvier 1608 et ce bon père originaire du peuple des bakongos, qui vient de vivre trois années d'infamie, de drames, de dérélictions diverses, trois années d'un véritable chemin de croix spirituel, physique, mental et humain, va enfin être reçu par le Pape pour accomplir la mission qu'il s'est à lui-même confiée - assez éloignée de ce que son Roi lui avait mandé au départ -, non pour lui, mais pour tous ces déshérités, ces malheureux, ces hommes de tellement rien qu'on les vend comme des choses, que leur vie ne vaut guère plus que le dernier des objets, pour tous ceux à qui, il lui semble, s'était adressé son Sauveur...

Mais remontons rapidement le cours de cette stupéfiante et terrible histoire : Nsaku Ne Vunda naquit, bientôt orphelin, vers 1583 sur les rives du fleuve Kongo dans l'actuel Angola. Ses parents adoptifs reconnaissant en lui un enfant d'une grande maturité et, déjà, d'une grande sagesse, souhaitèrent qu'il apprenne à lire et à écrire auprès des missionnaires blancs : le destin était en marche. Devenant prêtre - le premier prêtre noir ordonné sans être de famille noble et sans avoir fait son séminaire au Portugal, la puissance occidentale alors "tutélaire" de ce grand territoire africain. Trop populaire, trop inaccessible aux délices du temps, presque déjà trop "saint", trop en décalage sans doute avec les affaires (sordides) du moment, c'est donc à lui que fut confiée, possiblement pour l'éloigner de sa paroisse et de ses ouailles qui ne l'aimaient aussi que trop, la très honorifique mais très pesante charge de représenter le Roi des Bakongos Alvare II, descendant direct du premier roi catholique d'Afrique de l'ouest converti par les européens. L'idée d'alors était d'émanciper le Kongo de la tutelle de plus en plus pesante et délétère du Portugal alors lui-même vassal, de facto, du Royaume d'Espagne - principalement en raison de la traite négrière et des prémices de ce que l'on nommerait plus tard, le "commerce" triangulaire -. Mais ce que va vivre notre jeune prêtre, pour ainsi dire dès les premiers instants avant l'embarquement sur un navire français répondant au nom de Vent Paraclet, commandé par Louis de Mayenne, tout à la fois sévère capitaine et homme d'affaire dénué de toute morale (comment pourrait-il en être autrement ?), c'est ni plus ni moins un aller simple vers l'enfer ! Car, bien entendu, le navire qui doit le mener dans un premier temps à Lisbonne a pour destination première le nouveau monde - plus précisément le Brésil - afin d'y vendre, au prix le plus fort possible, cette cargaison terrifiante qu'un euphémisme abject désignera dans les siècles à venir de "bois d'ébène" : des esclaves, hommes, femmes et enfants !
On peut imaginer ce que ce jeune missionnaire, un représentant de la foi qui prétend être celle de l'amour entre les hommes et qui n'a jamais été confronté directement à cette honte de l'humanité bien qu'en connaissant l'existence, a pu ressentir des mois durant à voir ses propres frères et soeurs, des représentants de son peuple ou des peuples environnants, ayant même couleur de peau - tandis que les blancs du navire montrent à chaque instant combien ils ne font aucun cas de ce que des Senghor ou des Césaire appelleront plus tard, par provocation et amour tout à la fois, la "négritude", ce qui, bien entendu, englobe ce pasteur qui ne mérite qu'à sa soutane de ne point être lui même enfermé, enchaîné et psychologiquement rompu. Ce sentiment terrible de ne pouvoir rien faire pour sauver ses semblables que le goût du lucre a ravalé au rang de simple - mais précieuse - marchandise. Ainsi les esclaves sont-ils tout à la fois incroyablement maltraités, rabaissés, entreposés comme bêtes que l'on mènerait à l'abattoir, de manière à les briser pour jamais, mais tout aussi invraisemblablement mieux nourris que les simples marins, eux-mêmes plus ou moins esclaves de leurs maîtres galonnés, interchangeables, pour ainsi dire superflus lorsque se dressent enfin à l'horizon les côtes brésiliennes : Les matelots coûtent forcément cher, trop cher ! Aussi, s'il en meurt en route (de maladie, de malnutrition, par accident, mauvais traitements ou punition), c'est autant de moins à payer, tandis que les esclaves rapportent, alors, si l'on doit absolument en faire de serviles machines à travailler, il faut absolument qu'ils parviennent de l'autre côté de l'océan en bon état, en perdre le moins possible en mer, en prévision du jour où sera enfin temps de les vendre : l'abjection se niche absolument partout sur de tels navires, y compris dans les résolutions qui paraissent les moins mauvaises...
Le chemin de retour sera à peine plus tranquille, le Vent Paraclet se faisant arraisonner par un pirate hollandais convertit à l'Islam et oeuvrant pour le Raïs d'Alger, bien qu'en réalité commandité par la papauté qui se méfiait de ce capitaine français ayant ses entrées à la cour du trop rapidement convertit Roi de France, Henri IV dit "Le Grand". Exit Louis de Mayenne, donc, et le reste de son équipage : seul Dom Antonio Manuel ainsi qu'un jeune matelot qu'il avait pris en amitié survivront au massacre. Après moult autres péripéties, nos deux compères débarqueront à proximité de Lisbonne. le prêtre trouvera refuge auprès de ceux de sa congrégation mais devra se séparer de son jeune ami... Qu'il retrouvera très vite puisqu'ils décideront de rejoindre l'Espagne afin d'y embarquer vers l'Italie. Hélas, rien ne pouvant se dérouler comme escompté dans cette odyssée, la Sainte Inquisition viendra freiner pour un long moment leur progression, Dom Antonio Manuel se retrouvant même iniquement enfermé dans les geôles de cette institution ignominieuse en raison d'accusations toutes plus improbables et injustes les unes que les autres. Fort heureusement la situation ignominieuse dans laquelle survit le prêtre va être connue du nonce puis du pape - est-ce lié à une ultime intervention du compagnon d'infortune de notre ami bakongo, qu avait réussit à échapper aux fourche caudines de l'inquisition ? Nul ne le saura jamais puisque nous en perdons alors toute trace -, et il sera enfin délivré pour enfin se rendre jusqu'à la ville éternelle, but ultime et que l'on a pu croire un temps inapprochable pour une unique entrevue officielle, et quelle!, avec le représentant du Dieu des Chrétiens sur cette terre. Mais fut-il compris, entendu...?

N'y aurait-il eu que le rythme fou - bien que supportant un grand nombre de pauses qui entremêlent réflexions, expositions diverses, descriptions aussi difficilement supportables qu'absolument essentielles - de cette étonnante histoire que ce livre eût déjà été passionnant. Mais plusieurs éléments, de forme comme de fond, le mettent encore un cran au-dessus de ce qui aurait pu être un déjà excellent ouvrage. Il y a d'abord cette narration, intemporelle et posthume, sous forme de confession à la première personne mais où le narrateur se met de lui-même très souvent en retrait de ce qu'il conte, et qui donne du poids - celui de l'expérience vécue, de la chose vue - à l'ensemble. Il y a, ensuite, ce style, d'une grande élégance, poétique parfois, sensible toujours, précis comme une piqûre dès que c'est indispensable, qui sait se faire vif et rythmé tout aussi bien que lent et majestueux comme on imagine que doit l'être ce fleuve Congo qui baigne les souvenirs du jeune prêtre. Une écriture qui sait aussi, sans aucun mal mais sans excès faciles ni voyeurisme outré, décrire toute l'horreur, toutes les horreurs que l'infortuné héros de ce beau récit décrit sans fard, sans artifices mais avec un profond dégoût, tant de ce qu'il est bien forcé de contempler que du dégoût qu'il a à le vivre sans pouvoir y rien changer. Ce style est riche de mille nuances, riche de mille circonvolutions, riche d'un phrasé tout à la fois simple et savant qui, à lui seul, pourrait faire de Un océan, deux mers, trois continents une belle prouesse dans le monde de la littérature francophone contemporaine, peut-être plus encore de celle strictement française, aux exigences d'écriture souvent médiocres lorsqu'elle n'est pas calamiteuses, qui nous échappent plus souvent qu'à notre tour... Mais le dernier enfant de Wilfried N'Sondé est bien plus que la rencontre entre une histoire et une écriture : d'abord, elle transcende les genres, car qui ne peut y voir un roman d'aventure tout autant qu'un roman d'apprentissage - on lit ici et là qu'il y est question d'un genre de Candide africain, et ce n'est pas non plus erroné - , un roman de vie à nulle autre pareille - et tant pis si cette biographie tient au moins autant de l'invention pure que de la stricte vérité biographique* ? -, un autre aspect de ce texte presque trop court - tant il est haletant, tant on peine à abandonner cet homme aux calamités de son siècle - est qu'il ravira le passionné de récit maritime aussi bien que le féru d'histoire de cette période aussi étrange à nos yeux contemporains que souventefois monstrueuse de ce que l'on appellera "la contre-réforme". Enfin (peut-être ?), une histoire d'amitié d'un intensité rare et d'une douceur presque cruelle tant le lecteur ne cesse d'être bousculé dans ce qu'il est pourtant convaincu d'être en droit de penser ! Ensuite, elle ne cesse d'interroger l'homme et son humanité, l'homme et ses racines, l'homme et ses croyances, par petites touches, presque d'une manière impressionniste, mais l'effet qui en résulte demeure au plus profond de la mémoire bien des jours après avoir refermé l'ouvrage. Enfin, cette histoire est - pardon d'user d'un mot qu'i n'a plus tant que cela bonne presse en nos temps de rationalisme désincarné, de scientisme absolu et triste, cette histoire, donc, procède de la magie !

Magique, oui ! Ce qui l'est strictement - car il s'agit bien ici de magie, blanche, et que l'on nous pardonne si le jeu de mot non voulu pourrait passer pour déplacé, mais qu'il faut prendre seulement dans le sens où c'est de la belle et bonne magie que Wilfried N'Sondé pratique avec grande et juste sapience - c'est que d'autres moins adroits, moins amoureux se serait échoués sur bien des écueils à vouloir trop en faire. Car oui : il en faut de l'Amour pour écrire un tel ouvrage, sans quoi c'est de la haine qui aurait pourrait y naître et, à la toute fin, l'amoindrir, même si la haine eût pu être compréhensible, tant la faute des hommes s'avère à ce point lourde, irrémissible -. Bien que, pour autant, rien ne soit passé sous silence de la monstruosité des hommes contre leurs semblables : des africains qui, contre vil prix, vendirent leurs ennemis puis, par goût du lucre, des représentants de basse caste de leur propre peuple aux blancs dominateurs. Les européens, bien évidemment - hélas, combien de fois hélas ? -, firent commerce de ces pauvres hères transportés dans des conditions infamantes, rompus, cassé, déformés jusqu'au plus profond de leurs âmes, revendus avec bénéfices sonnants et trébuchants de l'autre côté de l'Atlantique, chosifiés, marchandisés, mécanisés - il n'est point cas ici de ceux qui, en bout de course, exploitèrent ces malheureux, mais leur quasi absence pèse presque autant que si l'auteur les avait décrit directement. Il y a cette folie des hommes et de leurs prétendues absolues vérités qui ne sont que Peur, Violence, Refus de l'altérité et que notre bon Père ainsi que son lumineux ami n'auront de cesse de croiser, tant à la cour du Roi des Bakongos que sur le navire négrier ou au Portugal et plus encore en cette Espagne d'un siècle d'Or en voie d'achèvement mais qui sombre de plus en plus dans toute la douleur ignominieuse de la fameuse "Sainte Inquisition". Il n'est jusqu'à Rome et à ses faux semblants, son théâtre d'ombres, de mauvais bougres et d'hypocrites que notre narrateur ne nous aide à percevoir avec sa cruauté tendre et (faussement) innocente.

Il y aurait sans aucun doute encore beaucoup à dire sur ce roman - ce très grand roman au souffle impérieux et empli d'Amour primordial - qui est une des magnifiques surprises de ce début d'année. Qu'il est humain comme rarement. Qu'il allie le conte et la réalité, la légende (on ne peut se remémorer ces pages lues sans repenser au mythe fondateur du Royaume du Kongo, qui est d'une finesse et d'une fraîcheur renversantes) et L Histoire, l'amertume et l'espoir, qu'il est magique et spirituel, bien qu'il mette sans cesse en garde contre tous les dogmatismes, contre toutes les vérités supposément établies, contre tous les jeux de pouvoirs des êtres sur leurs semblables, que ce soit par la foi ou par la force... quand ce n'est pas les deux tout ensemble ! Un livre beau, assurément. Fort, sans concession, mais sans rancoeur inopérante et clivante. Un livre que l'on se dit heureux d'avoir découvert un peu par hasard, un jour de festival du livre, à Binic, par temps de pluie et de dent à quelques encablures de St Brieuc. Un livre qu'on a, assurément, autant besoin qu'envie de partager ! Merci à vous, M. Wilfried N'Sondé.



* La vie du "vrai" Nsaku Ne Vunda, que l'on peut trouver assez aisément sur le net, est tout aussi incroyable et tout aussi tragique que celle du jeune prêtre décrit dans le roman. Mais avouons que l'auteur de ce livre a pris plus d'une liberté d'avec la vie véritable - pour ce qu'on en connait - de ce premier ambassadeur venu d'Afrique noire. Mais, pour plagier ce cher bon Alexandre Dumas, qu'importe que l'on déforme L Histoire pourvu qu'on lui fasse de beaux enfants. Et le rejeton est de toute première force !
Commenter  J’apprécie          456
Je suis tombée sur ce livre à la bibliothèque. L'illustration de couverture (Michelle Morin) m'a beaucoup plu mais aussi la 4ème de couverture. J'aime les romans historiques qui sortent de l'ordinaire, qui racontent des histoires méconnues de l'Histoire.

Le royaume du Kongo (avec un K) était un empire très vaste qui couvrait les territoires actuels de la RDC, du Congo Brazzaville, de l'Angola et du Gabon. C'est là que vivait Nsaku ne Vunda, un prêtre de la fin du 16ème-début 17ème siècle avant d'être envoyé comme ambassadeur en Europe.

Wilfried M'Sondé nous propose ici une version très romancée des dernières années de la vie de ce personnage historique. Je dis « très » car si on en croit l'article de Biographie Coloniale Belge, Nsaku ne Vunda « partit en compagnie de Garcia Baptista, envoyé comme ambassadeur en Espagne et avec une suite nombreuse. À peine embarqués, le bateau fut assailli par une furieuse tempête. Ils tombèrent aux mains de corsaires hollandais, qui les dépouillèrent de tout. Ils arrivèrent cependant à Lisbonne (1606?), d'où ils écrivirent à Paul V… »

L'histoire narrée par Wilfried M'Sondé est très loin de la vérité.

Nsaku ne Vunda embarque seul à bord du navire négrier le Vent Paraclet afin d'effectuer son voyage jusqu'au continent européen avec une escale sur les côtes du Brésil afin d'y amener une cargaison d'esclaves africains. Sur la route pour rejoindre l'Europe, le navire est attaqué par un corsaire hollandais. Il parvient à s'enfuir avec son ami Martin grâce à une aide surprenante. Alors qu'il est sur la route pour gagner Rome, d'autres obstacles de taille vont se dresser sur son chemin...

Si on met de côté cet aspect « non conforme à la réalité historique » je dois avouer que j'ai été totalement conquise par le style de l'auteur, et par la qualité de la narration. Nsaku ne Vunda est un personnage qu'il a su rendre attachant, humain sans tomber dans le cliché. Voir l'esclavage avec les yeux de ce jeune prêtre est bouleversant.

« Le spectre de la razzia planait sur le village, la peur d'être enchaîné et de disparaître à jamais. Les paysans tremblaient à l'idée d'être capturés et réduits en esclavage, niés, contraints à servir des étrangers, utilisés puis précipités sans sépulture dans l'abîme de la mort. »

Pour ce qui concerne les histoires de religion de l'époque (Inquisition espagnole, etc) rien ne m'a étonné. J'ai déjà fait le tour de la question.

Un très bon roman que je recommande.

Challenge multi défis 2018 (13)
Commenter  J’apprécie          330
Que de puissance dans ce roman se déroulant au début du XVII eme siècle et qui a , malheureusement toujours , des résonances actuelles .

Orphelin, le jeune Tsaku Ne Vunda , né sur les rives du fleuve Kongo, après de brillantes études est ordonné prêtre et baptisé Dom Antonio Manuel . C'est un homme à la foi vissée à l'âme et à l'ambition modeste de retourner dans son village aider les plus démunis et construire une chapelle .
Mais il est choisi par le roi du Bakongo, Alvare II , pour être le premier prêtre noir présenté au pape et pour représenter le peuple Bakongo au Vatican et ainsi, pense le souverain, échapper au pouvoir trop puissant des portugais .
Le voyage ne se déroule pas vraiment comme le pensait Dom Antonio , car le bateau le Vent Paraclet sur lequel il embarque pour Rome , navigue d'abord vers le nouveau monde , et pour cause, les cales sont remplies d'esclaves noirs qui doivent être vendus avant de gagner les côtes européennes .

Le jeune homme assiste, impuissant , au drame de ces enfants, femmes et hommes entassés dans des conditions effroyables et traités comme du bétail avec cruauté par l'équipage .
Une fois sa cargaison débarquée au Brésil, le Vent Paraclet reprend la mer pour le Portugal mais c'est sans compter l'attaque de pirates assoiffés de sang et de pillage et le périple continue pour notre homme qui va également connaitre les geôles de l'Inquisition espagnole.

Si sa foi vacille parfois, si le courage de devenir un homme et non un instrument passif envoyé par un petit monarque ne lui vient que tardivement , les épreuves qu'il subit lui donnent l' énergie pour dépasser la souffrance et vouloir être le porte parole contre l'esclavagisme même si tous les enjeux politiques et financiers le dépassent complétement : sa conviction est ancrée profondément .

Un beau roman plus complexe qu'il n'y parait sur le cheminement d'une conviction qui devient le combat d'une vie .
Commenter  J’apprécie          290
Ce roman au titre évocateur relate le destin de Nsaku Ne Vunda, orphelin né à la fin du XVIe siècle sur les rives du fleuve Kongo, éduqué par les missionnaires chrétiens, baptisé sous le nom de Dom Antonio Manuel et ordonné prêtre avant d'être élevé à la fonction d'ambassadeur du roi des Bakongos auprès du pape. Une statue de marbre noir a été érigée à son effigie à Rome. Ce récit à la première personne, grandement romancé mais inspiré de faits historiques, relate le périple d'un homme habité par sa foi et porteur d'une mission capitale pour l'avenir de son peuple.

J'ai été emporté par la plume poétique et vivante de Wilfried N'Sondé qui fait de ce roman tantôt un récit d'aventures, tantôt un récit de formation aux allures de conte philosophique. Véritable Candide africain, cet homme humble catapulté ambassadeur d'une nation est admirable par sa foi et sa détermination à accomplir sa mission, par sa confiance en la nature humaine et en sa capacité à améliorer sa condition. À travers ses yeux ébahis, innocents et blessés, nous découvrons les horreurs de l'esclavage, la corruption par le pouvoir et l'argent à tous les niveaux de la société et jusque dans la maison de Dieu. Il traversera un océan, deux mers, et trois continents dans l'objectif de défendre une haute cause devant le Saint-Père. Douleurs et désillusions se multiplieront sur son chemin, mais il verra aussi la lumière à travers la noirceur insondable de l'âme humaine, une faible lueur permise par l'amitié et l'espoir.

Si le rythme du roman peut paraître inégal voire déséquilibré, se dilatant dans sa première partie pour se concentrer ensuite, c'est sans doute pour mettre l'emphase sur les horreurs d'une interminable traversée, avec dans le ventre d'un bateau, une cargaison d'êtres humains voués à l'enfer. L'angle pris par l'auteur pour décrire l'esclavage montre que l'ignominie n'est pas qu'une simple question de couleur de peau. L'avarice et les appétits de domination sont des poisons universels contre lesquels doit s'élever le courage d'esprits humanistes.
Commenter  J’apprécie          280
Quel destin incroyable pour ce premier ambassadeur africain auprès du Vatican ! L'histoire de Dom Antonio Manuel m'est tombée dessus "par hasard", trônant soudain sur ma table de nuit, prêtée par une amie peu préoccupée de voir ma "pile à lire" s'allonger.

La lecture fut laborieuse, douloureuse, difficile et terrifiante. Pas de répit sur l'océan. Pas de souffle bienfaisant à bord. Pas de repos à la fin de la traversée. Mais j'ai tenu bon. Je suis allée jusqu'au bout des pages et j'ai bien fait !

Ce roman est d'abord éclairant. La part d'Histoire retracée ici m'était peu familière. Les événements, les belligérants, les alliances de la fin du Moyen-Age m'étaient étrangers et méconnus. J'ai été enseignée.

Ce roman est horrifiant. Wilfried N'Sondé, par son écriture percutante et terriblement réaliste, arrive à décrire le drame de l'esclavage, la violence de la déshumanisation et l'abomination des trafics en tout genre de l'époque. J'ai été ébranlée.

Ce roman est bouleversant. La profondeur de l'amour de Dom Antonio Manuel pour tout être humain, pour Thérèse en particulier, a su toucher mon âme au coeur de l'horreur absolue. L'Amour peut effectivement tout. J'ai été chamboulée.

Ce roman est décapant. Il m'a forcée et me force encore à me positionner face à tant d'horreurs commises au nom d'une certaine soit-disant humanité, d'une certaine foi, d'un certain roi, d'un certain peuple, d'une certaine époque. Une horreur qui existe encore sur notre planète, dans nos villages, dans nos maisons aujourd'hui. J'ai été remuée.

Ce roman est lumineux. Ca paraît étrange d'utiliser ce terme alors que la mort y est semée tout au long des pages. L'espérance y est pourtant présente. Totale. La force de vie prend le dessus sur le mal et sur les maux. Les brins d'humanité restants arrivent à chasser toutes les désolations. Le soleil revient toujours après l'orage. J'ai été profondément touchée.

Dom Antonio Manuel, à mes yeux, a quitté le monde des anonymes pour rejoindre le rang des héros. Il incarne avec humilité cette belle humanité qui rend chaque jour le monde un peu meilleur.

Sans peur, je peux l'affirmer : Ce roman est un chef d'oeuvre.
Un véritable coup de coeur !
Commenter  J’apprécie          262
L'empire du Kongo commence à sombrer quand le roi fait venir à lui le jeune prêtre Antonio Manuel pour le charger d'une lourde mission. Les coutumes et lois du royaume se sont diluées dans l'appât du gain que représente la vente d'esclaves aux Portugais et le roi se sent lui-même menacé. Il demande donc à ce jeune homme, élevé dans les traditions du Kongo puis converti au catholicisme de rejoindre le pape de Rome et de demander l'arrêt de l'esclavage.

Pour Manuel commence un long voyage qui va le mener en Amérique sur un bateau d'esclaves puis il rencontrera des pirates pour atterrir en Espagne et découvrir l'inquisition et finalement Rome. Tout au long de son voyage Manuel va découvrir la violence et la pauvreté qui gangrènent la vie de ceux qu'il rencontre, maux qu'il ignorait jusque là. Si les esclaves sont tout en bas de l'échelle, la vie des marins ne vaut pas beaucoup plus, la misère est grande sur terre comme sur mer. La violence est partout jusque dans la religion catholique qui renie la parole du Christ. le jeune homme va ouvrir ses yeux sur un monde violent, laid et pauvre tel qu'il ne l'imaginait pas et essayer de donner du sens à ce spectacle affligeant.

Ce roman dur, noir et sombre ,offrant peu de place pour la rédemption, est absolument magnifique. L'écriture fine et ciselée enrobe un récit d'une grande humanité que porte merveilleusement bien la candeur et la bonté de Manuel .

Un auteur vers qui je retournerai.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
Commenter  J’apprécie          230
Dom Antonio Manuel, natif de la terre des Bakongos est envoyé par son souverain Alvaro II au Vatican pour y occuper le poste d'ambassadeur. Officiellement.
Officieusement, il s'agit de soumettre au Saint-Père, la requête du roi, qui assiste au déclin de son royaume décimé, par l'esclavage et le commerce qu'il génère.

Puisque les Hommes sont égaux selon le christianisme, Alvaro II espère ainsi que son "chef spirituel" mettra fin à cette pratique déshumanisante, une fois qu'il en sera instruit par son envoyé.

C'est parti donc pour une odyssée qui rendra compte de toute l'horreur de la traite, mais aussi des failles socio-historiques du Kongo et des interrogations de son désigné porte-parole en partance pour Rome.
En effet, Wilfried N'Sondé rappelle la réalité de l'esclavage avant l'arrivée des Portugais au Kongo et fait émerger la fascination progressive de sa noblesse pour les produits européens. Un appétit grandissant qui, mêlé à l'appât du gain des trafiquants locaux contribua à pervertir ce commerce transatlantique.

Aussi, Dom Antonio Manuel, en embarquant sur le "Vent Paraclet", chargé de cette "marchandise" ignorait l'ampleur de cette abomination. C'est en même temps que lui donc, qu'on constate avec effroi, les conditions d'existence déplorables de ces hommes dans les cales.
De quoi remettre en cause sa foi en Dieu et en l'Homme. Sa tête sera d'ailleurs mise à prix. Pas question de laisser cet obscur converti obtenir "l'absolution" des siens auprès du pape. Mauvais, très mauvais pour le commerce…

Remarquable roman qui réussit l'exploit de traiter de thèmes aussi forts sans verser dans le didactisme scolaire ni dans la rhétorique haineuse. La voix des continents accostés et des eaux naviguées se mêle aux cris des désespérés, entraînés dans le tourbillon de la géopolitique et du mercantilisme de l'époque.
Epoustouflant !
Commenter  J’apprécie          192
Né au Kongo (et non Congo) Nsaku Ne Vunda devient prêtre sous le nom de Dom Antonio Manuel. Élevé dans le respect des traditions ancestrales tout en embrassant la religion catholique, il est envoyé par le Roi Alvaro II du Kongo pour une mission auprès du Saint-Siège à Rome : dénoncer le caractère antichrétien de l'esclavage.

Il n'a jamais quitté son pays mais c'est avec la conviction de pouvoir améliorer le sort de ses semblables qu'il devient le premier diplomate africain envoyé au Vatican. Il embarque à bord d'un galion français, et découvre qu'avant de naviguer vers Rome, il doit faire escale...dans le Nouveau Monde !

C'est ainsi que notre jeune héros plonge dans un monde d'une indicible cruauté.

Détresse, colère, abattement s'emparent de lui lorsqu'il voit monter sur le vaisseau des centaines de personnes enchaînées, capturées dans son pays natal pour être vendues comme de la vulgaire marchandise et asservies.

Il réalise qu'il a été manipulé par son Roi, qu'il est le jouet d'intrigues politiques qu'il ne pouvait concevoir dans sa noble candeur.

Pendant la traversée, alors qu'il est traité au même rang qu'un officier, il devient le témoin horrifié et impuissant des traitements ignobles, dégradants, avilissants réservés aux captifs jusqu'à les rendre fous, amorphes ou suicidaires.  Sa foi s'en trouve ébranlée : "Être dans l'incapacité d'atténuer leurs souffrances me consumait, cette impuissance torturante et coupable altérait fortement les fondements de ma foi."

Sur le vaisseau, il se lie d'amitié avec un mousse, Martin; ils deviennent "compagnons de souffrance, exilés dans le royaume de la brutalité, séquestrés tous les deux par la barbarie qui (les) entourait ". C'est cette consolante amitié qui lui permettra de tenir le coup durant cette pénible traversée de plusieurs mois.

Le vaisseau jette enfin l'ancre en été 1605 au Brésil, pour décharger sa marchandise humaine en piteux état.

Révolté, désespéré, ressassant les horreurs vécues par les esclaves pendant la traversée, et la misérable vie qui les attend, il se fait le serment d'interférer auprès du Pape afin d'arrêter ces innommables tragédies et l'exploitation d'humains par d'autres humains se sentant supérieurs.

C'est dans cet état d'esprit qu'il entreprend la deuxième partie de son voyage pour Rome...

Grâce à une plume d'une splendide virtuosité, l'auteur réussit l'exploit de rendre poétique cette histoire d'une indicible cruauté.

C'est bouleversant, d'une âpreté inouïe, ça vous prend aux tripes ; heureusement, l'indéfectible amitié entre notre héros et le mousse, l'espoir qu'il gardera chevillé au corps de réussir à plaider la cause de ses frères et soeurs malgré des moments de total découragement et de foi vacillante, nous aident à reprendre notre souffle.

Je vous laisse découvrir la suite de son périple en espérant que ce billet vous convaincra de lire ce chef-d'oeuvre.
Commenter  J’apprécie          176

D'abord la couverture est charmante, des aquarelles de fleurs, des flamants roses sur fond noir, avec le titre écrit comme sur un parchemin déployé, le tout avec un graphisme moderne élaboré par l'artiste Michelle Morin.
Le livre aussi est charmant au début : orphelin, né en 1583 au Kongo (empire recouvrant le Nord de l'Angola, le Gabon et les Congos), il entend depuis tout petit les légendes de ses ancêtres femmes qui ont fui l'injustice, qui ont fondé une dynastie basée sur la paix, la prospérité des sols, la solidarité et la connaissance des esprits, de la magie et du divin. Une communauté d'amour, en somme. Comme un conte, ou un rêve, ou une utopie, mais peu importe, cela baigne l'enfance de ce petit, né dans un monde idéal imprégné du souvenir de ces glorieuses héroïnes. Monde idéal qui se réalise avec sa foi, son état de prêtre catholique, et l'appel qui lui est fait d'aller rejoindre le roi Alvaro II dans sa capitale Luanda.

Les relations diplomatiques renouées à l'autre bout du monde entre Henri IV, qui s'est une fois de plus converti au catholicisme et le pape Clément VIII amènent ce dernier (qui entre parenthèses a ordonné que Giordano Bruno soit brulé vif et la langue clouée.) à demander au souverain français de convoyer l'ecclésiastique africain jusqu'à Rome. Ce que veut le pape, c'est rabattre le caquet du roi d'Espagne et Portugal en s'alliant avec leur ennemi français.

Or il se trouve que le Portugal, en cabotant le long des côtes d'Afrique, et en découvrant le Brésil, « invente » l'esclavage à grande échelle : les indiens n'étant pas très costauds, apporter depuis l'Afrique de la main d'oeuvre gratuite fera l'avenir des champs de cannes à sucre. le pape veut il avoir sa part des richesses nées du trafic des êtres humains ? Presque sûr.
Le roi Alvaro II du Kongo veut il comme il le prétend se repentir de s'être enrichi en profitant de la main mise des Portugais et mettre au courant le pape sur l'existence de l'esclavage ? Pas sûr non plus, il veut jouer contre les Portugais. Entre les deux, un « ambassadeur » ingénu, notre héros, celui qu'on aime, celui qui comprend au fil des années qu'il a été trahi par tous, celui qui ne remet pas en cause sa profonde espérance en l'humanité.

Non seulement Wilfried N' Sondé rapporte cette histoire vraie, mais il fait parler, après s'être tue durant 500 ans, sa statue de marbre noir qui est toujours visible à Rome dans l'église Sainte Marie Majeure. Celui qui doit abandonner son village pour devenir ambassadeur devant plaider auprès de Clément VIII la fin de l'esclavage, se retrouve sur un bateau esclavagiste. Horrifié, il voit les tortures, les humiliations, de ces otages enchainés et entassés dans la cale.

Réflexion : comment cela a t il pu se produire ? Au Kongo, N'Sondé dit qu'il était assez fréquent que des êtres humains utiles pour les cultures et appartenant donc au cultivateur lui soient offerts. Juste comme un changement de famille. Sans doute mieux lotis que les serfs du Moyen Age à peine terminé en Europe, mais pas sûr non plus. Mais ce don avec l'arrivée des Portugais se transforme en vrai esclavage sans les chaines et sans l'arrachement au pays, mais déjà rapport de force et d'argent, comme si les Portugais avec leurs richesses matérielles avaient fait ressortir le plus mauvais côté des Bakongos. le tort de ceux ci a été de laisser faire, et de donner libre court au mépris, à l'avidité et au désir de pouvoir. Des razzias commencent, des rapts de villageois, finie la tranquille vie champêtre des commencements du monde. Pour justifier le tout, le concept de race inférieure se répand.
Je salue l'équité de Wilfried N'Sondé, qui reconnaît les torts de ses ancêtres, tout en n'épargnant aucun détail sur l'horreur de cet exode forcé de près de 12 millions d'hommes.

Il y a tout, dans ce livre :
-Les pages en caractère penché reprenant les arcanes diplomatiques entre Espagne, France et Rome, le rôle joué par Alger et ses pirates, corsaires et mercenaires, nés de l'exclusion des musulmans d'Espagne.
-Le récit de ce prêtre africain pour qui la croyance ancestrale aux esprits, à qui il verse des libations, et la foi catholique des origines, se mêlent avec bonheur, car c'est du bonheur dont il est question.
-Le style, lyrique quand il évoque son pays, petite approche du paradis, sec et coupé quand il décrit les infamies des matelots sur le bateau rempli d'esclaves et aussi les tortures de l'Inquisition des geôles de Tolède.
-Et la réflexion sur le fanatisme et la foi. le fanatisme est une imposture, dit il, la foi peut connaître des moments de doute, ce qui revigore la ferveur. Pour notre Candide africain, c'est la croyance en un au-delà, une relation entre les vivants et les morts, ces derniers guidant parfois les premiers et sûrement pas une étiquette adoptée une fois pour toutes : je crois en ….

Il aura fallu plusieurs années à Nsaku Na Vunda, la traversée de l'Atlantique, de la Méditerranée (je me trompe ou pas, seulement une mer, pas deux) et passer dans trois continents , pour arriver agonisant devant le nouveau pape , Paul V. Qui, bouleversé par la figure illuminée de ce voyageur, le fait ensevelir sous la basilique Sainte Marie Majeure. Cela ne l'empêchera pas de laisser condamner Copernic un peu après.
On pleure, en lisant ce livre, on se réjouit aussi de ce destin, et on applaudit l'auteur, son érudition, son écriture remarquable, sa poésie, son évocation d'une Afrique pacifique et heureuse, la mémoire rendue aux suppliciés et opprimés, et sa voix porteuse d'amour et d'espoir, comme la fleur de lotus qui pousse dans la fange. Tiens, on reparle de la couverture admirable elle aussi. le rose sur le noir.
Commenter  J’apprécie          163




Lecteurs (675) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3210 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}