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EAN : 9782955840955
138 pages
97829558409 (11/09/2018)
4.38/5   8 notes
Résumé :
J’avais pourtant prévenu. J’ai interdit d’abord. Sans succès. Alors j’ai averti. Toujours pas. J’ai fini par montrer les écueils. Rien n’y a fait.
Mais pourquoi donc Pandore continue-t-elle inlassablement à ouvrir cette fichue boîte ?
Je n’en sais rien.
Mais si vous avez lu 39 heurts, vous ne pourrez pas dire que vous n’étiez pas prévenus. Si au contraire vous êtes en terrain inconnu, alors méfiez-vous des zones sombres de votre âme : elles so... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Quel plaisir de retrouver la plume de l'auteur dans un nouveau recueil de nouvelles! Il a vraiment le don pour nous proposer des histoires passionnantes et qui nous font passer par toutes les émotions. Entre des récits qui nous rapprochent de notre quotidien et d'autres plus déroutants et surprenants, l'auteur nous propose de plonger dans 32 histoires qui emportent le lecteur et qui ne le laissent clairement pas indifférent.

De bout en bout, le recueil se dévore et j'ai été très touchée par plusieurs nouvelles qui se sont rapprochées d'événements vécus ou de réflexions qui sont aussi les miennes. Cela fait de ce recueil un ouvrage hors du temps qui nous pousse à repenser notre monde, les attitudes des uns envers les autres, ainsi que notre façon d'aborder notre quotidien. Certains thèmes abordés sont durs, d'autres sont sombres, d'autres nous poussent plus à l'introspection, mais toutes ces plongées au coeur de la vie des différents personnages ont un impact sur nous, quel qu'il soit!

J'ai particulièrement été touchée par "Aïcko", enfin plus que touchée, disons plutôt complètement glacée, car cette nouvelle, outre le fait qu'elle porte le nom de mon chien (cela ne m'a pas aidée à la digérer du coup...), met en avant tout ce qui me fait le plus mal dans l'attitude des humains face aux animaux et envoie un message très fort.

Le côté très émouvant de la nouvelle le "Répondeur" fait qu'elle sort aussi du lot pour moi, car même si nous sentons la fin venir, cela ne la rend pas moins douloureuse! Et qu'est-ce qu'elle est bien écrite! "Passion" a su me surprendre en offrant un retournement de situation très inattendu, ce qui donne un côté original à la nouvelle. Et je ne vous parle pas de "Un tour de roulette" qui glace fortement et qui nous conduit au coeur d'une tourmente effrayante...

​Bref, je ne vais pas vous parler de chaque nouvelle, car il y en a trop, mais sachez qu'elles ont toutes un petit quelque chose qui vaut le détour! Bien entendu, elles ne vous toucheront pas toutes de la même manière, mais tous les lecteurs y trouveront leur compte étant donné les sujets très variés qui sont abordés.

En bref, je me suis régalée une fois de plus avec ce recueil, grâce au style unique et envoûtant de l'auteur.
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Après 39 heurts, Sylvain Namur revient avec un nouveau recueil : J'avais pourtant prévenu. On ne change pas la recette : même style au service d'histoires variées, courtes et impactantes. Seules nuances : le ton est globalement bien plus sombre et désespéré ici (il n'était déjà pas tout rose dans le recueil précédent, remarquez) même si, paradoxalement, le registre absurde et décalé prend plus de place (pour mon plus grand plaisir). Enfin, l'écriture est mieux maitrisée et plus affinée.

Revenir sur chaque nouvelle serait trop compliqué : il y en a 32 ! Aussi, je me contenterai des plus marquantes, dans le bon comme dans le mauvais sens du terme.

D'abord, mes quelques coups de coeur. « Un tour de roulette », sombre à souhait, nous entraine à la suite de son personnage dans un jeu quotidien de roulette russe ; on sait dès le départ que tout va mal finir, le personnage lui-même étant comme mort avant même le début de l'histoire, mais ça ne nous empêche pas de dévorer les lignes avec avidité et appréhension.

Dans un tout autre registre, « Folie » nous mène dans un conte pour enfant psychédélique. le texte entier joue sur la sonorité de ses phrases et sur le paradoxe d'une narration enfantine pour une histoire sinistre. On n'aime ou on n'aime pas, cette approche originale ne laissera pas indifférent. Pour ma part, j'adore !

« La fin du monde », entre fantastique et métaphore, nous raconte la fin littérale du monde : l'horizon se dissipe peu à peu autour du protagoniste, remplacée par de pures ténèbres que personne ne semble remarquer. Angoissant à souhait, entre folie incarnée et fable mortifère, j'ai trouvé cette idée géniale.

« le pire » et sa Faucheuse en pleine crise existentielle m'a bien fait rire (puis bien démoralisé, comme l'auteur aime à passer d'un extrême à l'autre dans ses ambiances). Dans le même goût, la nouvelle « En prison » où le décès d'un homme est vu comme une infraction condamnable, mélange avec autant de force absurdité comique et dure réalité.

Enfin, dernier coup de coeur (pour suivre l'ordre des nouvelles) et sans doute le premier en ordre de préférence : « L'anniversaire ». Un style parfait, une histoire fluide, et une chute qui, plutôt que d'agir comme une claque soudaine, provoque un malaise diffus. Parfait pour refermer le recueil sur une note marquante.

Toutes les nouvelles de ce recueil ne m'ont pas parlé avec autant d'efficacité. Par exemple, « L'hélicoptère jaune », premier texte au sommaire, qui vend très mal la suite du recueil ; d'autant plus qu'il fait écho à la première nouvelle du recueil précédent qui, elle, était parfaite. Il s'agit du seul texte qui me pose vraiment problème en fait : globalement, chaque récit, même le moins spectaculaire, propose son lot d'idées, de réflexions, de surprises.

Sans être des coups de coeur, j'ai ainsi beaucoup aimé « La luciole », récit sombre et poétique au clair de lune (mais sans lune !), « Hiver » et son retournement de situation déprimant, « Aïcko » qui décrit avec un horrible réalisme la maltraitance animalière, « La tâche » où on suit une femme qui disparait peu à peu.

Plusieurs textes m'ont paru proches dans leur thématique engagée et féministe : « Passion » qui montre comment une relation amoureuse peut vite tourner au cauchemar, « Jeanne » où la doyenne de l'Humanité survit malgré elle dans un monde sans plaisir, « Petite fille » où les victimes de viol sont toutes coupables selon l'opinion public et, surtout, « Rosa » qui dénonce la violence conjugale dans tout ce qu'elle a de plus redoutable. Chacun de ces 4 récits nous montre une facette de la société et de son rapport aux femmes, et nous rappelle qu'il reste malheureusement beaucoup de chemin à faire de ce côté.

Il y aurait beaucoup à dire, tant chaque fable appelle au débat et soulève des sujets variés, par des approches tout aussi variées. Mais le mieux est encore de vous y frotter par vous-mêmes, ce que je ne conseillerais jamais assez (sauf si vous êtes dans une période de déprime ; même si de nombreuses nouvelles jouent la carte de l'absurde et de l'humour, le ton global reste à la noirceur).

En bref, si vous avez lu et aimé le recueil précédent de l'auteur, 39 heurts, vous aimerez forcément J'avais pourtant prévenu. Et si vous n'avez encore rien lu de Sylvain Namur, et bien n'attendez plus pour vous y mettre ! À noter que si l'auteur s'amuse à faire quelques clins d'oeil entre ses textes, chaque nouvelle se lit parfaitement de façon isolée, de même que chaque recueil est indépendant.

Cédric Murphy
Lien : http://murphypoppy.canalblog..
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J'ai eu grand plaisir à retrouver la plume de l'auteur. J'avais déjà apprécié 39 heurts et les corbeaux brisés , donc j'ai ouvert ce livre avec plaisir. Comme Sylvain le dit lui-même, celui-ci est plus abouti. Ça se lit vite et bien. On se demande où l'auteur va nous amener dans la nouvelle qui suit, ce qui incite à poursuivre la lecture. En effet, ce recueil est composé d'une trentaine de nouvelles diverses et variées, certaines ayant une touche de fantastique (A travers le temps), d'autres ayant des animaux pour personnages (La luciole). L'une d'elle est même composée de plusieurs petites histoires.
Certaines sont vraiment très noires, d'autres portent à sourire par l'absurdité (pourtant tout à fait possible) de la situation. Mais elles nous poussent toutes plus ou moins à nous questionner sur nos propres agissements et pensées.
En effet, ces nouvelles ont un point commun malgré la diversité de leurs univers : elles parlent toutes de nos comportements, de nos préjugés et de nos travers (ah, la paperasse ! voir Piraté).
Elles sont tellement différentes les unes des autres qu'il est difficile d'en dire plus sur la globalité. Sinon que vous êtes certains d'en trouver qui vous plairont.
Bien évidemment, j'ai mes préférences, normal. Mon top 5 dans l'ordre d'apparition
-Sagesses : pour son originalité. Plusieurs petites histoires dans une nouvelle.
-Rosa : nouvelle qui dénonce deux choses qui ne devraient pas exister, les préjugés raciaux et la violence conjugale. Elle met en scène Rosa Parks et une inconnue. Mon coup de coeur du recueil.
-Répondeur : là encore pour son originalité. Tout se passe sur plusieurs monologues avec un répondeur téléphonique.
-Inconscience et le pire : deux nouvelles reliées l'une à l'autre, teintées de fantastique ; deux facettes de la même scène.
*******
En bref : J'ai passé un excellent moment avec ce livre qui se lit d'une traite. Des univers variés, portant sur une même thématique. Un style agréable à lire. L'auteur prend confiance en lui et cela se ressent dans son écriture.
Je vous souhaite une bonne lecture
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La couverture m'a tiré un grand sourire avec son clin d'oeil à son autre roman de nouvelles : 39 Heurts.

Ce roman peut se dire comme "une suite" de 39 Heurts, mais dans une version plus sombre et dérangeante.

Dans ce recueil de nouvelles, l'auteur souhaite déranger le lecteur au travers de ces courts textes via les thèmes abordés : le viol, la violence conjugale, les préjugés ou le regard dès un sur les autres. Les thématiques sont nombreuses et vraiment très intéressantes.

Les 32 textes qui sont présentés ne peuvent pas vraiment, à mon sens, être décrits dans une chronique, car le risque de spoiler des éléments qui briserait la surprise ou la réflexion que l'auteur souhaite nous faire avoir est vraiment très grand.

Je peux cependant affirmer que Sylvain Namur a évolué entre les deux romans, son style est plus incisif et maîtrisé. Les textes sont plus profonds et leur portée psychologique est plus complexe, heurtant parfois de plein fouet la sensibilité de la personne qui lit.

Je n'ai pas été touché par toutes les nouvelles, mais je pense que ce n'est pas le but premier de l'auteur. Certes, elles ont toutes un univers particulier, tantôt sombre et angoissant, tantôt loufoque ou monstrueux, tout dépendra de l'émotivité du lecteur sur le sujet abordé.

Par exemple, la nouvelle "Aïcko" a été pour moi la plus difficile à lire de par son sujet traité : la maltraitante animale ainsi que la réaction des protagonistes sur ce sujet. Je suis très réceptive à ce thème et il me fait facilement pleurer ou déprimer.
À l'inverse, j'ai adoré la nouvelle intitulée : "Un tour de roulette" où la tension est à couper au couteau. Dans un autre registre :"Folie", qui met en scène des animaux avec une écriture extrêmement poétique est vraiment surprenante à lire. "La tâche" quant à lui, est un texte perturbant où l'on assiste de façon impuissante au drame que vit la protagoniste.

Entre atmosphère angoissante et petite dose d'humour (noire), l'auteur va nous transporter dans des textes complexes qui mettent en lumière des thématiques difficiles et d'actualités.

J'ai vraiment adoré ce roman !
Lien : https://www.yurensei-chronic..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
— Mais monsieur… Mon père est décédé et…
— Il est décédé, enfreignant ainsi l’article 218-247. Il sera aussi jugé pour cela plus tard. Je vois dans le dossier qu’il ne vous a pas signé de procuration. Merci donc de ne pas troubler la séance, sinon je serai obligé de vous demander de sortir. Je reprends donc : je vois qu’un recommandé avec accusé de réception a bien été envoyé… Il a en tout point l’air conforme… Je vois le préavis… Les indemnités ici… Par contre, je vois aussi que Mme Thérèse DePreston ne l’a pas réceptionné ?
Évidemment, du fond de son urne, Marius ne répondit pas. Après un court silence, le juge reprit :
— Greffier, veuillez, s’il vous plaît, noter que la défense garde le silence.
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Le premier joueur braqua le revolver.
*Click*
L’arme changea de main dans un soupir d’appréhension d’un côté, de soulagement de l’autre.
*Click*
Dans un sanglot, Ghislaine se saisissait de l’instrument.
*Click*
C’était à moi. Bordel, mais qu’est-ce que je branlais ici… N’était-il pas encore temps d’abandonner ? Ce n’était que de l’argent… De l’argent, et un peu d’honneur… Les mains tremblantes, j’attrapai le canon. C’était pire encore qu’au premier tour. Je le pointai sur moi. Appuyai aussi doucement que je le pouvais jusqu’à ce que…
*Click*.
J’étais si soulagé de tendre l’arme à mon voisin que j’en avais le tournis. Abandonner ? Puis quoi encore ? J’étais suis vivant ! Je ne l’avais jamais été aut…
KA BOUM !
J’étais éclaboussé de morceaux de cervelle. Mon voisin avait perdu. Le jeu était fini.
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— Et vous dites que mon heure est venue ?
— Oui.
— Vous en êtes sûre ? Je pourrais voir votre… Votre ordre de mission, ou registre, ou je ne sais quoi ?
Ses traits se tirèrent alors, comme si elle était envahie d’une lassitude existentielle. Elle répondit alors d’une voix presque geignarde :
— Mais qu’est-ce que vous avez tous, ce matin ? Vous pouvez pas juste me signer mon foutu papier et rendre l’âme en paix ? Pourquoi vous vous sentez tous obligés de négocier ?
Me sentant légèrement responsable du désespoir de ce… de cette chose, je tentai de me justifier :
— Bien voyez-vous, on a qu’une vie et… Vous savez, on y tient…
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Toute ma vie, je n’ai eu de relâche que d’essayer de plaire aux gens. D’être gentil. Aimable. Ma plus grosse appréhension a toujours été que le jour de ma mort, quelqu’un s’en réjouisse. De quelque manière que ce soit.

— Tiens, le type de la chambre 104 est mort ce matin.
— Oui ? Dommage, il était vraiment sympa.
— Ceci dit, vu son état, je suis quand même content pour lui, il souffrait trop.
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Lally la tortue dodue tentait de détaler en dodelinant dédaigneusement de la tête. Son amie Marie Lou le hibou hululant hululait :
— Lally la tortue dodue, mon amie, prends bien garde à toi, car Gaspar le renard hagard erre dans la forêt.
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