Ma lecture du premier volume d'Impyrium remontant à deux ans environ, j'avoue que j'ai mis un petit peu de temps à me remettre dans le bain. Je ne me souvenais plus exactement de tous les faits, mais dans l'ensemble, je suis parvenue à me replonger dans les aventures de Hob et Hazel assez facilement, et je suis toujours aussi enchantée par l'univers de
Henry H. Neff.
Bien que certains passages m'ont paru assez longs et sans trop de réel intérêt au début, nous passons rapidement à une partie plus complexe et politisée de ce second tome. L'auteur cherche avant tout à nous faire comprendre les différents points de vue des différents protagonistes. Qui a tort, qui a raison ? Un dilemme que nos jeunes héros tâchent de résoudre, et tout particulièrement Hob. Son évolution depuis le début de l'histoire est assez flagrante, et je ne parle pas seulement de son attachement à la princesse. Etant un garçon réfléchi et intelligent, il est très agréable de le voir évoluer dans les différentes sphères. Attentif, il sait où est sa place, mais il a aussi un vision plus globale notamment en ce qui concerne les lois et en particulier les injustices que subissent les non-magiciens. A contrario, Hazel découvre pas mal de choses. Elle reste encore très naïve, car on lui cache aussi beaucoup de choses, mais on sent qu'elle prend conscience de ce qui l'entoure et plus particulièrement du rôle d'un souverain et du poids que cela peut représenter.
Les machinations et les jeux de pouvoir sont aussi très présents. Si, en un sens, Hob est l'incarnation de la duplicité, il n'en reste pas moins qu'il est aussi celui qui reste le plus fidèle à lui-même et qui a des principes. Si le jeune homme est un agente double de la Confrérie, il est aussi capable de réfléchir par lui-même. Il ne change pas d'avis sur les conditions de vie de ses semblables, mais son amitié avec Hazel remet en perspective ce que le Confrérie veut. Il voit en son amie, un espoir, une princesse qui ne sera pas impératrice, mais qui aura aussi son mot à dire quand elle aura atteint l'âge pour participer à la vie politique de son pays. Et au lieu d'une révolution du peuple, c'est peut-être tout simplement au sein de la famille royale qu'une nouvelle ère pourrait naître. J'aime beaucoup cette vision. D'une part parce qu'elle ne noircit pas totalement la monarchie, bien qu'elle soulève nombre de ses défauts, et d'autre part, parce qu'elle montre que Hob pense par lui-même encore une fois. Il n'est pas simplement un disciple qui suit les ordres sans rien dire.
La duplicité de certains, par contre, est beaucoup plus négative. Si dans le premier tome d'Impyrium, l'ensemble des protagonistes paraissait assez "soft" dans leurs aspirations, plus on avance dans l'histoire, plus on se rend compte qu'il y a bien plus. Les doutes et la paranoïa s'immiscent de plus en plus. Et au fur et à mesure que nous comprenons ce qu'il se trame... le roman devient bien plus sombre et terrifiant. A tel point que l'on se demande si nos héros survivront aux différents obstacles qui se dressent devant eux.
Une "suite" donc très intéressant et palpitante qui joue sur les nuances avec brio. Nos deux jeunes héros continuent d'évoluer faisant face à de nouveaux dangers. Leur relation devient de plus en plus forte et sincère ce qui complique encore plus la situation. La touche de politique et de tromperie donnent une autre dimension, moins adolescente à l'ensemble, et on sent que la maturité du récit suit celle de nos héros.
Quant au tome deux (le vrai)... L'auteur n'a pas prévu pour l'instant de l'écrire, ce qui est fort dommage. Oui, je parle bien du véritable tome deux car à l'origine, il n'y a qu'un tome. L'éditeur français a décidé de scinder Impyrium en deux, procédé de plus en plus courant en France et qui a tendance à m'exaspérer (money, money...). Bref, tout cela pour dire que si comme moi vous aimez l'univers magique de
Henry H. Neff, il faudra se montrer patient pour retrouver nos héros.