Il se déplaça de deux mètres, s’adossa au tronc d’un hêtre et se rappela soudain une des citations préférées de Mahler : La vie n’est pas une promenade tranquille à travers un paysage ouvert. D’origine russe, vraisemblablement. A en juger par la concision de l’idée et de la formulation. Il alluma une cigarette et s’efforça de mettre de l’ordre dans ses pensées. » p 266 a 12
Certaines de ses idées n’ont duré que quelques mois, d’autres un peu plus. Et chaque fois qu’elle se lançait dans un nouveau truc, le reste ne comptait plus. Comme s’il fallait qu’elle démarre une nouvelle vie deux fois par an. Pas vraiment rassurant pour une enfant… C’est cette instabilité qui m’a finalement fait flipper. » p 254 a 10
Son ventre proéminent et son dos voûté le gratifiaient d’un profil rappelant un point d’interrogation mal dessine. » p 251 a 10
Mais peut-être était-ce lui, l’animal étrange, seul et abandonné derrière ses barreaux, qui regardait un monde pour lui… incompréhensible. C’était une idée qu’il avait constamment présente à l’esprit. Folie à deux, se dit-il. La réalité objective n’existe pas.
– Que pensez-vous de la théodicée ? lança-t-il soudain ? Théo comment ? dit Fitze en souriant nerveusement. » p 239 a 4
L’impression d’abandon et de tristesse était flagrante. Les plates-bandes négligées et les pissenlits entre les pavés témoignaient d’une absence d’activité. D’une absence totale. En été, les champs de l’esprit sont en jachère… » p 225 a – 15
Sans intervenir lui-même, il s’était contenté d’observer les tentatives de Kluuge et des hommes de Rembork pour briser le mur du silence. L’expérience n’avait rien donné de particulier, mais l’aspirant avait certainement raison de penser que ce serait une des gamines qui craquerait en premier. » p 152 a 1
Il règne toujours une ambiance très particulière à l’ouverture d’une enquête. La structure logique qui existe derrière chaque crime – comme derrière la plupart des faits et gestes humains – est, à ce stade, en grande partie cachée et inaccessible. Dissimulée. Camouflée. » p 140 a 8
Si jamais l’assassin avait laissé des traces dans la forêt, elles ne seraient pas faciles à retrouver. Les dieux s’amusent, se dit-il. Ils font le ménage en nous envoyant une bonne averse et nous laissent ensuite nous débrouiller comme nous le pouvons. » p 136 a 5
Tu ne vas tout de même pas me dire que tu doutes de l’intuition ? Personnellement, je lui fais une confiance aveugle. A mon avis, il s’agit tout simplement de la connaissance qui a sauté quelques marches ... Elle est allée plus loin et nous la possédons sans savoir comment nous l’avons acquise. Il ne faut oublier que chaque seconde qui passe nous apporte d’énormes quantités d’informations qui sont toutes stockées dans notre cerveau mais dont seule une partie infime se retrouve dans notre conscience active. Le reste, enfoui dans notre subconscient, nous envoie des signaux auxquels nous ne faisons pas attention, à cause de notre manque de réceptivité. Après tout, nous ne sommes que des êtres humains. » p 108 a 2
Pendant plusieurs minutes, il essaya de traduire en paroles les émotions qui s’entrechoquaient en lui. Ou du moins de faire une métaphore. Sans y parvenir. Aucune cristallisation des sentiments. Le seul mot qui se présenta était « impuissance », mais celui-ci faisait déjà partie de ses vieilles connaissances. Un ami pitoyable qui ne voulait pas mourir et qui refusait de le quitter. » p 104 à -2