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Commissaire van Veeteren tome 2 sur 5

Agneta Segol (Traducteur)Pascale Brick-Aïda (Traducteur)
EAN : 9782757803073
325 pages
Points (21/02/2007)
2.82/5   31 notes
Résumé :

Un homme sort de prison après avoir purgé une peine de vingt-quatre ans. La découverte de son cadavre mutilé, à proximité de la ferme de la Grande Ombre, fait ressurgir deux vieilles affaires de meurtre et des procès bâclés. Se pourrait-il que cet athlète déchu, au parfait profil de coupable, ait été innocent ? C'est le pressentiment du commissaire Van Veeteren qui, avec ses trente ans de ca... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Séance jogging matinal, Métal hurlant dans les écouteurs à fond pour oublier les bruits de la forêt, chouettes qui hululent loups qui gémissent et neige qui tombe et fond goutte à goutte. Ploc Ploc Plouf. Je saute, je cours, je m'enfuis. Ploc Ploc Plouf. de quoi, de qui. Séance bienfaitrice que remercie chaque jogger. Oubli du monde, abandon de soi. La course en pleine nature, je respire à plein poumon, refais le plein d'énergie, d'ondes positives non polluées. Quand, entre deux troncs arrachés par la précédente tempête, je découvre le corps de ce qui devait être un homme. Plus de tête, plus de mains, ni de pieds. Les vers ont commencé leur travail, tout comme les chiens sauvages, meutes de loups ou sangliers solitaires. de quoi gerber mon petit-déjeuner.

Que s'est-il passé ? Une affaire pour l'inspecteur Kurt Wallander ? Je cherche son numéro de téléphone dans mes contacts. Allo ? J'aimerai parler à Kurt ? Il a pris sa retraite, monsieur. Alors je sors mon second joker : demande l'aide d'un ami, le commissaire van Veeteren. Pas un débutant de la Police Suédoise, un ancien même. Cette première rencontre doit être déterminante pour suivre au mieux ses futures enquêtes. Elle a lieu à l'hôpital, sous le signe d'une colectomie. Dégueulasse. Voilà, j'ai gerbé mon whisky matinal. Il n'y a pas de quoi être fier. Me présenter un nouvel inspecteur dans une blouse qui laisse apparaitre ses vieilles fesses flasques. Beurk ! Avec en plus un cadavre bouffé par les asticots, sans tête, sans mains, sans pieds, sans identité. L'affaire s'annonce sérieuse et pas piquée des hannetons.

Au-delà, de l'entrée en matière digne des bons polars nordiques, le reste de l'enquête suit son train-train habituel. Pas réellement de surprise, ni de coups de théâtre rocambolesque. du réalisme, du quotidien, presque du banal à part la colectomie et l'ablation d'un testicule (le gauche ou le droit ? j'ai un doute). Pour avoir regardé les experts à Las Vegas, les experts à Miami, les experts à Manhattan et son spin-off à Ouagadougou, je croyais tout savoir de l'identification d'un corps, l'étude des mouches, les empreintes digitales, dentaires, les broches dans le pied, la pompe cardiaque, les seins siliconés. Retrouver son nom par rapport à sa partie génitale, ce fut une première !
[...]
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Återkomsten
Traduction : Agneta Ségol & Pascale Brick-Aïda

Disons les choses franchement : je n'ai pas franchement accroché. J'ai eu l'impression - peut-être fausse - que, comme beaucoup d'autres, Nesser était comme paralysé par Henning Mankell.

J'avoue humblement que, dès qu'il est question de polar suédois contemporain, je crois voir Mankell au détour de chaque ombre, de chaque disparition, de chaque cadavre. le succès international de l'écrivain et de son oeuvre y est sans doute pour beaucoup car, avouons-le, qui associe aujourd'hui les mots "polar" et "Suède" finit automatiquement par lancer le nom de Mankell : et si le lecteur ne peut pas y échapper, comment un romancier, arrivant en plus dans la profession quelques années après lui, pourrait-il y parvenir ?

Depuis Mankell et malgré quelques merveilleux opus comme "Le Guerrier Solitaire", "La Muraille Invisible" ou "Les Morts de la Saint-Jean" - le polar suédois est dominé par la tristesse et le désespoir et peine à retrouver l'humour qui, pourtant, était présent chez les Grands Anciens que sont Maj Sjöwall et Per Wahlöö. Chez Mankell, l'Auteur Engagé Par Excellence, l'humour n'est pas de mise. Il faut désespérer et se désespérer à bloc et affirmer ou laisser entendre à chaque chapitre que, dans cette société bassement capitaliste (comme l'est la société suédoise et, partant, toute la société occidentale), seule nous attendent décadence et déclin. Pas question de danser un bon rigodon et encore moins un rock échevelé issu des immondes U. S. au sommet de ce volcan en ébullition. Pas question de rire de sa fin prochaine ou de porter un ou deux toasts à celle-ci avant de s'égailler dans une dernière bacchanale : désespoir, rigidité, apocalypse (largement méritée), tel est le programme de Mankell.

Comme c'est un excellent écrivain et qu'il est très doué pour planter son décor et créer des personnages et des intrigues crédibles, la recette a connu un grand succès. Dans ses conditions, vous diront ses confrères, pourquoi ne pas la suivre ?

Parce qu'il n'y aura jamais qu'un seul Wallander (le héros récurrent et pessimiste comme c'est pas permis de Mankell.) Et que le Désespoir, les méditations pseudo-existentialistes et le dégoût généralisé de la vie sans le moindre désir de la tourner en ridicule, poussés il est vrai à un rare degré d'intensité, sont ses marques de fabrique à lui, et à lui seul. Et puis parce que Wallander, à bien y regarder, il est sympa, on l'aime bien et on compatit - oui, on compatit parce que se poser autant de questions inutiles et se les reposer sans cesse, c'est une sorte de maladie - mais enfin, ce n'est pas Dieu.

Dommage que la majeure partie des auteurs de polars suédois aient tant de difficultés à en prendre conscience. Tétanisés soit par la perspective des droits d'auteur qui doivent être ceux de Mankell, soit par l'angoisse de se rétamer honteusement s'ils tentent une autre recette, une autre sauce, ils n'osent plus bouger d'une virgule dans un paysage polardeux voué semble-t-il à ne plus abriter que les interrogations presque métaphysiques d'un policier indécrottablement dépressif.

Håkan Nesser, lui, a essayé. C'est déjà ça. Sa volonté de situer l'action de sa première série dans une ville qui pourrait être suédoise aussi bien que hollandaise ou allemande, le marque bien. Son héros, le commissaire van Veeteren, tente aussi de se démarquer : il a la cinquantaine - dans ce roman d'ailleurs, il approche plus de la décennie suivante - entend vaincre un cancer des intestins qu'on vient de lui découvrir et, malade ou non, se plaint absolument de tout et de tout le monde. On suppose qu'il souffre, lui aussi, de la grande plaie ouverte de tous les héros de polars et de thrillers, quelle que soit leur nationalité, et qu'il a été malmené par la vie : à cinquante-sept ans, comment pourrait-il en être autrement ? Mais cela reste de bonne guerre.

Autre point très important : Nesser n'hésite pas à utiliser l'humour, fût-il noir. C'est assez timide mais au moins, c'est agréable.

Malheureusement, le trait reste assez mal assuré, la description du microcosme villageois où est née toute l'affaire est contrainte, les personnages ne vivent pas vraiment et l'intrigue générale, avec ses flash-backs, semble un peu tirée par les cheveux. D'autant que Nesser ne donne aucune explication sur le caractère de la victime - un caractère qui lui a pourtant permis d'accepter de passer près d'un quart de siècle en prison alors qu'il était innocent. Suffit-il de préciser que, dès l'enfance, l'homme en question était particulièrement renfermé et indépendant, pour justifier cette extraordinaire performance ? Dans la réalité, peut-être. Dans la fiction, certainement pas. Quant à l'analyse de l'assassin, elle est du même tonneau et laisse, là aussi, le lecteur sur sa faim.

Pour m'assurer qu'il s'agit bien là du dessein voulu par l'auteur et non d'une erreur d'aiguillage, je lirai sans doute l'un de ses autres romans. Mais pas tout de suite. ;o)
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Et pourtant, il y a tout ce qu'il faut dans ce livre!
Cet homme qui sort de prison, nous intrigue. Son parcours d'athlète puis d'homme déchu nous émeut. Est il possible de passer toute une vie à se taire, à se couper du monde à ce point?
Ce commissaire acariâtre, malade qui accepte de se soigner et, qui suit et mène l'enquête de son lit d'hôpital, original comme idée!
L'écriture de l'auteur est limpide, son humour peut être un peu décalé et forcé mais on sourit parfois!
Mais il y a quelque chose qui manque.
La psychologie des personnages est peut être trop succincte?
Tout va peut être trop vite, l'auteur ne prend pas suffisamment le temps de nous faire découvrir et de nous attacher à ces différents acteurs?
La lecture de ce livre laisse un sentiment de ratage, quel dommage!
Cet auteur sera a redécouvrir avec un autre titre!
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Après avoir passé vingt-cinq ans en prison pour deux meurtres de femmes, un ancien athlète néerlandais est retrouvé assassiné dans une forêt, démembré et avec la tête en moins. le commissaire van Veeteren et son équipe vont alors enquêter dans le village du défunt, et découvrent que l'enquête qui avait mené à sa condamnation avait été bâclée, avec des villageois qui ont fermé les yeux ou n'ont rien entendu quand il le fallait.
Ca se passe aux Pays-Bas mais ça pourrait très bien avoir lieu dans un village français, anglais, espagnol, scandinave (l'auteur est d'ailleurs suédois)... en fait n'importe où ! La trame est tellement classique... Même si ça se lit assez vite, je me suis plutôt ennuyé à la lecture de ce polar. Il n'y a pas la moindre originalité et l'intrigue est vraiment bateau. Les personnages ne sont pas particulièrement attachants. Il n'y a pas d'action ni de suspense. Et il n'y a même pas d'atmosphère particulière comme les Scandinaves savent en général parfaitement le faire. Il y a quand même quelques notes d'humour de temps à autre qui ne sont pas désagréables. Mais l'intérêt de ce livre est vraiment faible.
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Léopold Verhaven a passé 24 ans en prison. Etre taciturne, il est difficile de se faire une idée sur sa personnalité. Lorsqu'il sort de prison, il est assassiné et on retrouve son corps 8 mois plus tard.

L'équipe du commissaire van Veeteren essaie de déterminer le profil de la victime etce qu'il a fait dans les derniers moments de sa vie.

Le commissaire s'interroge également sur la culpabilité de Verhaven car à la lecture des minutes du procès, il apparait que les preuves étaient bien minces.

J'ai beaucoup aimé la personnalité du commissaire. Il cherche à comprendre les tenants et aboutissants d'une affaire quitte à la reprendre depuis le début. D'autant plus que côté personnel, il doit livrer un autre type de combat.

Le récit alterne entre le moment de l'enquête et le moment où Verhaven est libéré.

On ne comprend vraiment qu'à la fin du roman toute la vérité sur ce qui s'est passé et pour ma part je n'ai rien vu venir.

Je ne connaissais pas du tout l'auteur et son personnage récurrent que j'ai découvert par hasard. Je lirais volontiers les autres enquêtes de VV car il vaut vraiment le détour.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il se plaça derrière sa femme et lui caressa la nuque. Il passa sa main dans sa robe de chambre et serra doucement son sein. Soudain, il sentit une peur glaciale l'étreindre, une douleur due à la prise de conscience de la fugacité du temps. Il n'allait pas pouvoir retenir cette seconde de bonheur absolu. Elle faisait partie des moments extrêmement rares qui donnaient probablement un vrai sens de la vie.
Du moins, c'était sa conception des choses.
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[...] ... - "Donc, messieurs," commença Meusse, "je constate que le commissaire est absent cette fois-ci. Ca ne m'étonne guère. C'est vraiment un sale macchabée que vous avez trouvé. Si un modeste pathologiste peut se permettre d'exprimer un souhait ... il faudrait que vous vous efforciez de les déterrer un peu plus tôt désormais. Nous ne sommes pas très attirés par des corps qui sont dans un état de décomposition si avancée ... trois, quatre mois au maximum seraient une limite acceptable. Je dois vous avouer qu'un de mes assistants m'a abandonné dans l'après-midi, hrrrm.

- Il avait à peu près quel âge ?" lança Rooth pendant que Meusse se plongeait dans son verre de bière.

- "Comme je viens de le faire remarquer," reprit-il, "il s'agit d'un cadavre particulièrement répugnant."

Répugnant ? pensa Münster en se rappelant qu'un jour Meusse lui avait raconté que sa vie s'était assombrie et avait pris un nouveau tournant à cause de son métier ingrat. A trente ans, il était devenu impuissant, à trente-cinq sa femme l'avait quitté, à quarante il était devenu végétarien et, après avoir atteint la cinquantaine, il avait pratiquement cessé de consommer des aliments solides ... son propre corps et les fonctions de celui-ci lui inspirant de plus en plus de dégoût. Ils lui donnaient la nausée, avait-il confié à Münster et à Van Veeteren un après-midi que les verres, pour une raison ou pour une autre, avaient défilé plus nombreux que d'habitude.

Mais peut-être n'y avait-il pas de quoi s'étonner, se dit Münster. Rien que l'évolution normale des choses ?

- "Difficile de situer le décès dans le temps," poursuivit Meusse en allumant un petit cigare. "Disons huit mois mais je peux très bien me tromper de quelques mois dans les deux sens. J'aurai les résultats du labo dans une semaine ou deux. En ce qui concerne la cause du décès, je crains que nous ne soyons pas plus avancés. La seule chose dont on peut être sûrs, c'est que la mort remonte à bien plus loin ... je veux dire bien avant que le corps ne se retrouve dans le fossé. Au moins douze heures. Peut-être vingt-quatre. Il n'y a pratiquement pas de sang sur le tapis, ni dans le corps d'ailleurs. La décapitation et la mutilation ont elles aussi été faites plus tôt. Il s'est vidé de son sang, pour s'exprimer simplement.

- La mutilation a été faite comment ?" demanda Münster.

- Pas par un professionnel. A la hache, certainement. Vu qu'elle n'était pas bien aiguisée, ça a demandé un certain temps."

Meusse vida son verre. Rooth se leva pour aller en commander un autre. ... [...]
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- Je vous serais reconnaissant, cher collègue, de bien vouloir me mettre au courant de la situation, commença deBries. Mais pas trop vite, je vous en prie, et en faisant preuve de pédagogie. J’ai passé une nuit blanche à surveiller une maison.
- Ça a donné quelque chose ?
- Si on veut. La maison est toujours là.
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[...] ... Tout d'abord, il ne reconnut pas son bureau. L'espace d'une seconde, le temps de franchir le seuil, il crut s'être trompé de porte après sa longue absence de douze jours. Il comprit vite qu'il n'en était rien. Peut-être avait-il été troublé par la lumière de l'après-midi qui pénétrait dans la pièce à travers les vitres sales. Le mur d'en face, tapissé de livres et de classeurs, baignait dans une clarté généreuse et aveuglante. La poussière virevoltait. Il faisait chaud comme dans un four.

Il ouvrit la fenêtre, baissa les stores et réussit à se couper passablement de l'extérieur et de l'été naissant. Quand il regarda autour de lui, il vit qu'en réalité, il n'y avait pas autant de changements qu'il lui était apparu en entrant.

Il y en avait trois, exactement.

D'abord, quelqu'un avait rangé son bureau. Ce quelqu'un avait mis les papiers en tas plutôt qu'en éventail. L'idée n'était pas mauvaise. Bizarre qu'il ne l'ait pas eue lui-même.

Ensuite, quelqu'un avait posé un vase avec des fleurs jaunes et violettes à côté du téléphone. De toute évidence, je suis populaire, on m'apprécie, pensa Van Veeteren avec satisfaction. Un homme rigoureux mais équitable sous une apparence dure.

Finalement, on avait changé sa chaise. Celle-ci était bleu orage. La couleur lui fit penser à un manteau que Renate s'était acheté lors de leurs vacances catastrophiques en France. Bleu provençal, si sa mémoire était bonne, mais quelle importance ? La chaise avait des accoudoirs rembourrés,appuie-tête et dossier ergonomiques. Elle ressemblait vaguement aux fauteuils de première classe dans les trains d'un pays voisin, il ne savait plus lequel.

Il s'assit prudemment. Le siège était rembourré comme les accoudoirs. Le dossier était équipé de ressorts et, sous la chaise, il découvrit quantité de manettes et de leviers qui permettaient d'ajuster les différentes fonctions : la hauteur de l'assise, son inclinaison, la position de l'appuie-tête, le coefficient de la suspension, etc ... Sur le bureau, étaient posées des brochures polychromes contenant un mode d'emploi détaillé en huit langues.

Ca alors ! s'exclama Van Veeteren en se mettant prudemment à suivre les instructions. Voilà de quoi me bercer en attendant la retraite. ... [...]
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C’est beau les marronniers en fleur, constata M. Chervouz en versant de la bière dans deux grands verres.
- Oui, très.
Ils burent en silence.
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