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Citations sur Retour à la grande ombre (7)

- Je vous serais reconnaissant, cher collègue, de bien vouloir me mettre au courant de la situation, commença deBries. Mais pas trop vite, je vous en prie, et en faisant preuve de pédagogie. J’ai passé une nuit blanche à surveiller une maison.
- Ça a donné quelque chose ?
- Si on veut. La maison est toujours là.
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Il se plaça derrière sa femme et lui caressa la nuque. Il passa sa main dans sa robe de chambre et serra doucement son sein. Soudain, il sentit une peur glaciale l'étreindre, une douleur due à la prise de conscience de la fugacité du temps. Il n'allait pas pouvoir retenir cette seconde de bonheur absolu. Elle faisait partie des moments extrêmement rares qui donnaient probablement un vrai sens de la vie.
Du moins, c'était sa conception des choses.
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C’est beau les marronniers en fleur, constata M. Chervouz en versant de la bière dans deux grands verres.
- Oui, très.
Ils burent en silence.
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Si, à la fin de ta vie, tu as une douzaine de bons souvenirs, lui avait un jour expliqué oncle Arndt quand il était assis sur ses genoux, tu auras été un homme heureux. Mais n'oublie pas que douze, c'est beaucoup, et qu'il ne faut pas attendre trop longtemps pour commencer la collection.
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Tu as interrogé les vieilles?
Mmm, fit Rooth la bouche pleine. Très rusées. Elles ont refusé de desserrer leurs dentiers, ne serait ce que d'un millimètre, en l'absence de leurs avocats.
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[...] ... Tout d'abord, il ne reconnut pas son bureau. L'espace d'une seconde, le temps de franchir le seuil, il crut s'être trompé de porte après sa longue absence de douze jours. Il comprit vite qu'il n'en était rien. Peut-être avait-il été troublé par la lumière de l'après-midi qui pénétrait dans la pièce à travers les vitres sales. Le mur d'en face, tapissé de livres et de classeurs, baignait dans une clarté généreuse et aveuglante. La poussière virevoltait. Il faisait chaud comme dans un four.

Il ouvrit la fenêtre, baissa les stores et réussit à se couper passablement de l'extérieur et de l'été naissant. Quand il regarda autour de lui, il vit qu'en réalité, il n'y avait pas autant de changements qu'il lui était apparu en entrant.

Il y en avait trois, exactement.

D'abord, quelqu'un avait rangé son bureau. Ce quelqu'un avait mis les papiers en tas plutôt qu'en éventail. L'idée n'était pas mauvaise. Bizarre qu'il ne l'ait pas eue lui-même.

Ensuite, quelqu'un avait posé un vase avec des fleurs jaunes et violettes à côté du téléphone. De toute évidence, je suis populaire, on m'apprécie, pensa Van Veeteren avec satisfaction. Un homme rigoureux mais équitable sous une apparence dure.

Finalement, on avait changé sa chaise. Celle-ci était bleu orage. La couleur lui fit penser à un manteau que Renate s'était acheté lors de leurs vacances catastrophiques en France. Bleu provençal, si sa mémoire était bonne, mais quelle importance ? La chaise avait des accoudoirs rembourrés,appuie-tête et dossier ergonomiques. Elle ressemblait vaguement aux fauteuils de première classe dans les trains d'un pays voisin, il ne savait plus lequel.

Il s'assit prudemment. Le siège était rembourré comme les accoudoirs. Le dossier était équipé de ressorts et, sous la chaise, il découvrit quantité de manettes et de leviers qui permettaient d'ajuster les différentes fonctions : la hauteur de l'assise, son inclinaison, la position de l'appuie-tête, le coefficient de la suspension, etc ... Sur le bureau, étaient posées des brochures polychromes contenant un mode d'emploi détaillé en huit langues.

Ca alors ! s'exclama Van Veeteren en se mettant prudemment à suivre les instructions. Voilà de quoi me bercer en attendant la retraite. ... [...]
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[...] ... - "Donc, messieurs," commença Meusse, "je constate que le commissaire est absent cette fois-ci. Ca ne m'étonne guère. C'est vraiment un sale macchabée que vous avez trouvé. Si un modeste pathologiste peut se permettre d'exprimer un souhait ... il faudrait que vous vous efforciez de les déterrer un peu plus tôt désormais. Nous ne sommes pas très attirés par des corps qui sont dans un état de décomposition si avancée ... trois, quatre mois au maximum seraient une limite acceptable. Je dois vous avouer qu'un de mes assistants m'a abandonné dans l'après-midi, hrrrm.

- Il avait à peu près quel âge ?" lança Rooth pendant que Meusse se plongeait dans son verre de bière.

- "Comme je viens de le faire remarquer," reprit-il, "il s'agit d'un cadavre particulièrement répugnant."

Répugnant ? pensa Münster en se rappelant qu'un jour Meusse lui avait raconté que sa vie s'était assombrie et avait pris un nouveau tournant à cause de son métier ingrat. A trente ans, il était devenu impuissant, à trente-cinq sa femme l'avait quitté, à quarante il était devenu végétarien et, après avoir atteint la cinquantaine, il avait pratiquement cessé de consommer des aliments solides ... son propre corps et les fonctions de celui-ci lui inspirant de plus en plus de dégoût. Ils lui donnaient la nausée, avait-il confié à Münster et à Van Veeteren un après-midi que les verres, pour une raison ou pour une autre, avaient défilé plus nombreux que d'habitude.

Mais peut-être n'y avait-il pas de quoi s'étonner, se dit Münster. Rien que l'évolution normale des choses ?

- "Difficile de situer le décès dans le temps," poursuivit Meusse en allumant un petit cigare. "Disons huit mois mais je peux très bien me tromper de quelques mois dans les deux sens. J'aurai les résultats du labo dans une semaine ou deux. En ce qui concerne la cause du décès, je crains que nous ne soyons pas plus avancés. La seule chose dont on peut être sûrs, c'est que la mort remonte à bien plus loin ... je veux dire bien avant que le corps ne se retrouve dans le fossé. Au moins douze heures. Peut-être vingt-quatre. Il n'y a pratiquement pas de sang sur le tapis, ni dans le corps d'ailleurs. La décapitation et la mutilation ont elles aussi été faites plus tôt. Il s'est vidé de son sang, pour s'exprimer simplement.

- La mutilation a été faite comment ?" demanda Münster.

- Pas par un professionnel. A la hache, certainement. Vu qu'elle n'était pas bien aiguisée, ça a demandé un certain temps."

Meusse vida son verre. Rooth se leva pour aller en commander un autre. ... [...]
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