Brian Jackson vient d'obtenir son diplôme de fin d'études secondaires. Issu d'un milieu ouvrier, il a des rêves de grandeur : l'université lui semble un bon moyen de parvenir à ses fins. Avant même d'y entrer, il anticipe déjà l'assouvissement de ses plus folles envies : sexe, beuveries et diplôme reluisant. Mais notre étudiant en littérature anglaise, du haut de sa candeur, va découvrir le gouffre incommensurable qui sépare rêve et réalité, un hiatus shakespearien, en somme, irréductible à ses désidératas. Il y aura du sexe, des beuveries, mais en guise de diplôme, plutôt un challenge, celui d'un jeu télévisé, sorte de Questions pour un champion, pour lequel il va être sélectionné.
«
Pourquoi pas ? » est un roman d'apprentissage qui joue sur la corde de l'humour britannique. Quand on découvre les premiers chapitres, l'effet est amusant, la sauce piquante prend bien. Et puis, à la longue, on peut se lasser d'un narrateur qui ne se prend jamais au sérieux, tout en se prenant pas mal de pavés dans la tête : entre gueules de bois salées, trahisons à la pelle, déconfitures amoureuses, tricheries en tout genre, lutte des classes, Brian devient une sorte de personnage léger, superficiel, voire peu attachant. Mais ce ton détaché permet aussi, paradoxalement, de lire sans peine l'ensemble des presque 500 pages : puisque rien ne fait mal, n'adhère à la peau acnéique à souhait du narrateur, puisque rien ne blesse profondément, alors on poursuit l'aventure, jusqu'au terme. «
Pourquoi pas ? » est donc un roman léger, à la fois superficiel et irritant, mais en même temps qui se laisse lire sans douleur extrême, d'un bout à l'autre.