AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,28

sur 252 notes
5
30 avis
4
14 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
2 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
.
Série Guyanaise ...Tome quatre ... clap !
.
Impossible de ranger ce livre sans venir partager ce grand moment de lecture .
Les trois tomes précédents m'ont beaucoup plu , surtout " Obia" qui m'a subjuguée et , ... même ressenti pour " Sur le ciel effondré " !

D'abord , un mot pour l'ensemble . L'oeuvre met en scène les différentes ethnies guyanaises , et , autour de thèmes divers , se trament des intrigues , des drames , des scandales politiques , écologiques . Mais , toujours au premier plan surgit la misère sociale d'un territoire français rongé par des profits mafieux et la criminalité .
Et , ce récit met l'accent sur un fléau : le suicide des jeunes , désespérés par l'absence d'avenir .

Les populations se concentrent sur la côte atlantique et c'est à Cayenne qu'est basée la brigade du capitaine Anato .
Mais cette fois , les enquêtes vont le conduire au coeur même de la forêt amazonienne , vers Maripasoula dans le Haut-Maroni.

A quelques jours de pirogue survivent des villages d'amérindiens , fervents défenseurs de la nature originelle , toujours empreints de leurs croyances ancestrales mais , leur terre est gorgée d'or ...
Voici donc le nerf de la guerre : l'orpaillage , clandestin ...ou non !

L'occasion est donnée pour s'infiltrer dans la jungle avec Anato qui d'ailleurs peut s'appuyer sur une adjudante aussi atypique que méritante .
A nouveau , le travail d'investigation de l'équipe se fait au côté des ndjukas, wayanas ou alukus sur les bords du Maroni ou au coeur des bidonvilles .

Un récit d'une richesse inouïe qui mêle thriller , ethnologie , aventure , histoire le tout ponctué de temps à autre par un humour savoureux , de moments de tendresse , d'amour et de pureté.

J'ai lu les trois premiers volumes dans le désordre sans problème mais , je dois dire que cette fois , j'ai apprécié d'avoir "Obia " en tête , même si ce n'est pas la suite .
Bien sûr , on retrouve la même trame et son héros principal , Anato . Mais , c'est sa personnalité qui donne vraiment du sens à l'ensemble et sa présentation est plus fouillée dans " Obia ".

Encore une fois , je salue l'immense travail d'investigation de l'auteur qui sait si bien allier divertissement et information . Il nous livre quelques secrets de ce lointain territoire français pour mieux le connaître malgré sa complexité .

Passionnant .
Cinq cents pages qui se dégustent et j'en redemande !

Toujours au sommet , Monsieur Niel ...

Commenter  J’apprécie          666
" Atterrissage immédiat du vol X , en provenance de Guyane... ".

C'est un peu comme cela que je me sens ce matin, après avoir refermé les pages de ce roman majestueux ...
Dépaysée, la tête pleine d'images fantastiques, riche de mille anecdotes, l'impression de revenir de très loin....
Quatrième tome d'une série mettant en scène quelques gendarmes : des blancs mutés en Guyane et puis deux " noir-marron" ( l'adjudante Angélique Blakaman, défigurée dans une attentat où sa conduite lui a valu une décoration, et puis le capitaine Anato, qu'on ne présente plus ).
Un adolescent Wayana qui disparaît, un infirmier français tué lors d'un cambriolage, des orpailleurs, des croyances ancestrales qui reculent face à l'évangélisation et la politique pratiquée par la si lointaine Métropole .
Et puis, et puis , la nature à perte de vue...
La nature qui s'étale à l'infini, la nature vierge de toute trace humaine, la nature qui vous coupe le souffle...
Et puis la violence des hommes dans cet endroit du monde où afflue tant de gens venus d'ailleurs.
Et puis la mondialisation, la "modernité"...
L'identité d'un peuple peu à peu rongée par le " progrès"...
Tant de choses qui nous sont racontées par le si talentueux, Colin Niel., comme un reportage sur la Guyane servi par une histoire policière , doublée d'une plume magnifique.
Richesse de la documentation . Sérieux . Des enquêtes qui tiennent la route, des personnages travaillés et charismatiques, qui se débattent entre deux cultures, deux loyautés...

En trois bouquins , Colin Niel est devenu un de mes auteurs préférés .
Ne passez pas à côté de ce voyage en première classe...
( PS: commencez par le 1° tome : " Les hamacs de carton" )

Challenge Mauvais Genres
Commenter  J’apprécie          6516
Une bande de braqueurs, qui ne pillent que l'or des garimpeiros, des chercheurs d'or clandestins, vient tout juste d'être arrêtée, dans des conditions pour le moins mouvementées. Parmi ces hommes de la brigade de Maripasoula, une seule femme : l'adjudante Angélique Blakaman, arrivée 18 mois plus tôt de la métropole, précédée par sa réputation. En effet, sa conduite héroïque lors d'une prise d'otage, qui l'aura défigurée, lui a permis d'obtenir une affectation sur ses terres natales. Même si ses résultats sont très bons et son travail irréprochable, son chef, Vigier, la sent à vif et peut-être trop impliquée dans les enquêtes. C'est d'ailleurs ce qui va arriver lorsqu'un adolescent, Tipoy Maloko, disparaît lors d'un cachiri, dans le village de Wïlïpuk. Son père, Tapwili, un Wayana, agent du parc amazonien et personne fort influente au sein du village, ne croit pas en la thèse du suicide, ce mal qui touche beaucoup d'adolescents contraints de s'exiler à Cayenne pour y poursuivre leurs études. Angélique Blakaman va tout faire pour le retrouver, quitte à se mettre en danger...
À Cayenne, une vague de cambriolages sévit, commis par des Anglais venant de Georgetown. Des braquages au cours desquels ils ligotent les propriétaires avant de leur voler portables, ordinateurs et autres petits matériels. Mais l'un d'eux tourne au drame lorsqu'un jeune infirmier, futur papa, y trouve la mort, noyé dans sa piscine. le capitaine André Anato et son équipe peinent à mettre la main sur cette bande de braqueurs...

Quatrième volet mettant en scène le capitaine André Anato, de la Section de Recherches, lui le Noir-marron élevé en métropole et qui a cherché à renouer avec ses origines en s'installant en Guyane. À ses côtés, Angélique Blakaman, une Aluku, elle aussi de retour sur ses terres natales. Outre ces deux enquêtes policières, captivantes, bien plus complexes qu'il n'y paraît et qui vont bousculer la gendarmerie, Colin Niel nous offre une véritable immersion au coeur de cette région d'outre-mer. Une région française, certes, mais qui semble avoir sa propre histoire. D'une incroyable justesse et richesse, l'auteur dépeint les contextes économiques, sociaux, politiques et ethniques. L'exploitation des ressources minières (clandestines ou non), le chômage, le suicide, la perte de repères, la violence des hommes, les enjeux économiques d'une nature foisonnante... Autant de sujets et plus encore qu'il développe intelligemment et intensément. de même que cette galerie de personnes, riche, charismatique et développée. Un roman sombre et passionnant, qui se vit plus qu'il ne se raconte...
Commenter  J’apprécie          640
À Cayenne, une bande d'anglais (migrants originaires du Guyana) braque les maisons bourgeoises, généralement sans violence excessive. Jusqu'au jour où survient le drame : la victime meurt noyée dans sa piscine... Les équipes du capitaine Anato sont sur les dents, sommées par la hiérarchie de retrouver les coupables.
Sur le Maroni, en amont de Maripasoula, les appétits s'aiguisent : les terres ancestrales des amérindiens regorgent d'or, attirant orpailleurs clandestins brésiliens, et sociétés françaises agréées... C'est dans ce contexte, que Tipoy, un adolescent fils de Tapwiti Maloko, un des leaders des derniers amérindiens, disparaît. L'adjudante Blakaman, gendarme d'origine noir-marron comme Anato, récemment rentré de métropole après un acte de bravoure, conduit les recherches.

Sur le ciel effondré est la quatrième enquête guyanaise du capitaine Anato. Si l'auteur est déjà reconnu comme un des grands de la littérature noire française, il s'affirme là comme un des maîtres mondiaux du polar ethnologique, dans un style très différent de celui des fondateurs du genre, Arthur Upfield ou Tony Hillerman notamment.
Du polar moderne, Colin Niel a retenu la multiplicité des intrigues et/ou des points de vue, qui se croisent et finissent par se rejoindre, ou pas, et le sens du détail, qui peut paraître anodin mais l'est rarement.
Comme tous les bons polars ethnologiques, il nous plonge dans des milieux et des populations qui nous sont contemporains mais nous semblent très éloignés. Chez Niel, la Guyane a remplacé les Four-Corners d'Hillerman. Les interactions humaines se sont complexifiées : il n'y a pas que les amérindiens et les colonisateurs blancs ; il faut y ajouter les noirs-marrons, descendants d'esclaves en fuite, les migrants économiques, les chercheurs d'or clandestins...
L'auteur nous fait découvrir ces mondes qui nous sont étrangers avec une richesse de détails qui laisse pantois ; la patte du scientifique qu'il était, sans doute ? Je n'ose imaginer la somme de recherches sur laquelle tout cela s'appuie...
Evidemment, on est en droit de se poser la question : "quelle est la part de réalité ethnologique ?". Je me contenterai d'une seule réponse : l'accueil enthousiaste que réservent les populations guyanaises aux romans de Colin Niel.

Un vrai coup de coeur !
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
Commenter  J’apprécie          541
Quel livre! quel plaisir de lecture!

Je viens de refaire avec bonheur un quatrième voyage en Guyane française sous la plume de Colin Niel toujours passionnant quand il s'agit de nous parler d'une région qu'il connait bien, et de nous en raconter la société, ses multiples facettes, et sa singularité.

Une réussite sur tous les tableaux !
Que ce soit pour nous transporter dans la nature, la chaleur et la population, que pour suivre des personnages inoubliables. Au fil d'une enquête aux ramifications compliquées, l'inspecteur Anato, dans l'exercice de son métier et par la sensibilité due à ses racines, nous confronte à la diversité sociale d'une région immense où se côtoient les origines ethniques, les clandestins des pays limitrophes et le peuple amérindien.

Un véritable livre de géopolitique et de sociologie qui parle autant d'ethnologie que de réalités contemporaines de profit (orpailleurs, société minière). En recherchant un jeune amérindien disparu, les équipes d'investigations sont immergées dans la violence du quotidien due à la misère, au chômage et la cohabitation, au désengagement de l'Etat, à son incompréhension des problèmes sociaux de la culture amérindienne, elle-même fissurée par d'autres spiritualités face à ses croyances ancestrales.

Ne pas redouter ce gros livre qui se dévore goulûment. le rythme est impeccable et soutenu, la plume descriptive, la nature magnifiée, les enjeux mis en scène de façon pertinente. le livre peut se lire indépendamment des enquêtes précédentes mais, par son aspect social il développe une nouvelle facette de ce département si compliqué à gérer et sans doute si attachant.

Un livre coup de poing sur la Guyane et un auteur qui me devient incontournable.
Commenter  J’apprécie          360
IMMENSE, IMMENSE coup de coeur pour ce polar absolument génial de Colin Niel ! Je suis vraiment très impressionnée par le travail considérable de documentation qu'il suppose, par la qualité de l'écriture dont il témoigne et par une intrigue super bien ficelée qui nous captive jusqu'à la dernière ligne.
Comment vous dire ? Franchement, avant la lecture de ce roman, je n'aurais pas pu vous raconter grand-chose de la Guyane : un département français, un centre spatial (Kourou), un bagne autrefois, un climat équatorial étouffant, des moustiques voraces (dengue, chikungunya ?…) Quant à citer précisément tous les pays frontaliers… hum, hum… Bref, autant vous dire que je ne savais rien ou à peu près. Eh bien maintenant, je sais TOUT… non, bien sûr, je plaisante ! Mais en revanche, je crois que je n'ai jamais eu autant le sentiment de voyager, de découvrir, grâce à un livre, un territoire si différent du mien et d'en comprendre un peu les problématiques actuelles. Bref, j'ai l'impression de revenir d'un périple incroyable et ultra-dépaysant.
Bon, d'abord, il faut quand même que je vous avertisse, vous allez perdre vos repères, votre petite zone de confort… Tout est très très exotique : les noms… des personnages mais aussi des lieux, des plats, de la flore, de la faune, des fêtes traditionnelles et j'en passe, ils nous sont évidemment très étrangers et participent de ce dépaysement dont je vous parlais plus haut. Au début, on tâtonne un peu mais ça va vite, on prend ses repères, on s'acclimate quoi… Sachez donc que vous allez goûter au cachiri (bière traditionnelle), au manioc, à la patate douce et au poisson boucané, vous allez rencontrer iguane, engoulevent, piaye écureuil (un oiseau!) et jaguar « l'animal-roi » si vous êtes chanceux (façon de parler!) et contempler fromagers, bananiers et papayers… (ça fait rêver!)
Une carte, au début du roman, permet aussi de se repérer, géographiquement parlant. J'ai complété par des recherches sur Internet afin de voir des photos des lieux décrits.
Quand je vous dis que j'ai VRAIMENT eu l'impression de faire un VOYAGE !!!
Alors, le sujet : le roman commence par une arrestation plutôt musclée d'un certain Eduardinho, un chef de bande armé jusqu'aux dents que l'on soupçonne de rançonner les garimpeiros (chercheurs d'or clandestins) brésiliens qui pillent le sol de la Guyane sans se soucier de l'impact dévastateur de leur activité sur l'environnement.
Dans les pirogues, avec quelques gars du GIGN, attendent le lieutenant Cédric Vigier, un « métro » chef de brigade à Maripasoula, le capitaine André Anato, Ndjuka, Noir-Marron en quête de ses origines (un Noir-Marron est un descendant d'esclave noir révolté), et l'adjudante Angélique Blakaman, une Aluku Noire-Marron, elle aussi, originaire de Maripasoula. C'est elle qui a eu les infos. Blakaman est revenue de l'Hexagone défigurée. Décorée mais défigurée. Et mutique sur ce passé douloureux. « Une chieuse disaient certains » mais impeccable et surinvestie sur le plan du boulot. Elle se sent, depuis son séjour en métropole, presque étrangère à son pays et aux siens.
C'est une prostituée brésilienne qui l'a mise sur la piste des trafiquants mais aussi un certain Tapwili Maloko, un Wayana dont Blakaman est peut-être secrètement tombée amoureuse. Ce Tapwili, habitant de Wïlïpuk (on est dans le sud de la Guyane), lutte farouchement et depuis fort longtemps contre l'orpaillage (orpillage comme on dit parfois!), un vrai fléau écologique à cause du mercure qui empoisonne le sous-sol guyanais. Il lutte sans merci pour la protection des espaces naturels du Haut-Maroni et sa très riche biodiversité. Il souffre de voir son fils Tipoy se désintéresser de plus en plus des coutumes amérindiennes pour se tourner vers les mirages de l'Occident.
Or, un appel survient à la brigade de Maripasoula : le fils de Tapwili Maloko a disparu. Départ immédiat de la brigade. Deux heures de pirogue pour arriver dans ce village amérindien du Haut-Maroni! Avec une Blakaman prête à tout pour ramener le fils de cet homme qui la fascine et dont elle est peut-être secrètement amoureuse !
A cette mystérieuse et très inquiétante disparition (un suicide ?, c'est tellement fréquent chez les ados amérindiens) s'ajoute une insécurité galopante : homicides, vols à main armée, violences entre bandes, braquages à domicile où l'on retrouve des victimes ligotées avec les câbles de leur box Internet… Bref, la police est sur les dents.
Sur le ciel effondré est un roman extrêmement riche par la variété des sujets qu'il aborde : il nous fait découvrir une géographie, Maripasoula et la région du Haut-Maroni, le long du fleuve Maroni, frontalier avec le Suriname, au beau milieu d'une forêt amazonienne d'une telle densité que les orpailleurs peuvent développer leurs exploitations sans être inquiétés. Ce livre met aussi en scène un peuple (terme que l'on est presque tenté de mettre au pluriel) composé d'hommes et de femmes d'origines géographiques, communautaires et ethniques très différentes, ce qui entraîne une cohabitation difficile, d'autant que les croyances sont, elles aussi, multiples, allant du chamanisme au catholicisme en passant par un culte évangélique qui se propage très vite.
Les problèmes socio-économiques sont eux aussi au coeur même de ce roman : un chômage galopant : « le désastre des trois 50 %: 50 % de jeunes dans la population, 50 % sans diplômes, 50 % au chômage », une grande misère, des gens qui survivent grâce au RSA, un désoeuvrement qui tourne à la violence, alcool, drogue et un État français implanté bien trop loin et qui comprend mal les problèmes rencontrés par les autochtones. Par ailleurs, les moeurs et les traditions ancestrales se perdent à la vitesse grand V : les jeunes sont attirés par ce qu'aiment tous les adolescents de la planète : les téléphones portables, les jeux vidéo, la mode et la musique. Et les générations ont bien du mal à communiquer entre elles !
Bref, c'est un roman passionnant et je ne vous ai pas parlé des nombreuses intrigues et du suspense omniprésent qui nous tient en haleine jusqu'au bout !
Un pavé de 500 pages qui s'avale d'un coup !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
Commenter  J’apprécie          353
Un polar en Guyane, un coin de pays où je ne m'étais pas aventurée depuis « Papillon ».

Point de départ de l'enquête, un jeune Amérindien disparu. On pense tout de suite au suicide car il est trop fréquent chez les jeunes désoeuvrés et en mal d'avenir. Mais l'enquêtrice est tenace, elle veut aller au fond des choses. Elle connaît les risques, elle a déjà donné. En effet, l'adjudante Blakaman, d'origine Aluku, est revenue dans sa région natale après avoir été défigurée lors d'une prise d'otage en France métropolitaine.
L'autre policier vedette, le capitaine Anato, est aussi revenu en Guyane. Il est Noir-Marron, mais n'a plus de famille. Il a aussi été gravement blessé en service et en supporte des séquelles auxquelles il tente de remédier en renouant avec les pratiques traditionnelles.

On entre alors dans une intrigue complexe, chargée de tensions entre l'exploitation des ressources minières, la préservation d'une nature unique et les droits des peuples autochtones. La nature, c'est la forêt amazonienne.

On découvre une société d'une grande diversité ethnique. Si le roman met en vedette des Wayanas, Amérindiens du Haut-Maroni, on y rencontre aussi des Créoles guyanais, des Métropoles plus ou moins récemment arrivés, des Noirs-Marrons Alukus et Ndjukas, ans compter des immigrés récents plus ou moins légaux, des Brésiliens et des Haïtiens, des Anglais de Guyana et des Néerlandais du Surinam juste de l'autre côté du fleuve. (Et tout ça pour moins de 300 000 habitants…!)

On apprivoise tout un vocabulaire : on part de Maripasoula, on accoste au dégrad, on couche dans un carbet et on festoie dans un cachiri. On s'interroge sur la prononciation de nom tels que celui du Wayana Tapwïlï, avec ses trémas intrigants.

J'ai lu un excellent polar et j'ai vraiment l'impression de revenir d'un voyage qui a changé ma vision du monde. Je ne connaissais rien de la Guyane et grâce à ce livre, ma carte cognitive s'est durablement enrichie, même si je ne me rappellerai probablement pas de tous les noms des lieux traversés.
Commenter  J’apprécie          344
5….4….3….2….1…. Décollage…. We have lift off…. Tous les paramètres sont normaux.
Ces mots, entendus une demi-douzaine de fois depuis la salle de contrôle des satellites de mon ancien employeur, c'est la seule image qui me vient à l'esprit quand on me parle de la Guyane française.

Autant vous dire que l'excellent livre de Colin Niel m'a ouvert les yeux sur une culture qui m'était totalement inconnue. Sous son appellation de roman policier, Sur le ciel effondré offre une incroyable vue d'ensemble sur la complexité et les paradoxes de la Guyane française.

Ce roman est d'abord un formidable guide de voyage : le Haut-Maroni, les monts Tumuc-Humac, la forêt amazonienne, Cayenne, le Suriname, le Brésil. Que de zones géographiques évoquées et visitées dans ce livre (J'ai ressorti l'atlas géographique !).

Ensuite, c'est un bel hommage à la culture amérindienne : les communautés de Wayanas, Tekos, Ndjukas, leur mythologie, leurs croyances médico-religieuses et leurs difficultés à trouver une place dans la Guyane moderne.

Enfin, c'est un très bon instantané des problèmes socio-économiques que rencontre la Guyane : l'exploitation aurifère, les problèmes de chômage, de délinquance dans les bas-quartiers de Cayenne, la cohabitation souvent difficile entre les différentes ethnies.

Oui, Colin Niel réussit l'exploit de réunir tout cela (et encore bien d'autres aspects) dans un roman policier sans lourdeur, avec naturel, intelligence et efficacité.

Bref, un très bon livre à découvrir pour la complexité de l'intrigue, l'exotisme de l'univers, la mine d'or culturelle et la très belle écriture de Colin Niel.

Je vois que trois autres opus ont précédé celui-ci. Je les mets tout en haut de ma pile à lire immédiatement ! Que de plaisir de lecture en perspective !




Lien : https://belettedusud.wixsite..
Commenter  J’apprécie          334
En voilà un très bon polar ! C'est d'autant plus une belle surprise que je lis de moins en moins ce genre qui souvent se répète.

Nous voici donc plongés en Guyane. Un jeune garçon disparaît mystérieusement dans un village d'amérindiens dans le haut Maroni. Il s'agit plus précisément du fils d'un homme connu car investi pour son peuple et son territoire. La jeune gendarme, Angélique Blakaman, vient de rentrer de métropole après avoir été mutilée et enquête passionnément sur cette disparition.

Durant la même période, un infirmier est tué accidentellement par des malfrats venus le cambrioler dans sa maison à Cayenne. Cela fait suite à une série de cambriolages violents dans la ville. le capitaine Anato, héros récurrent de cette série de polars, enquête sur cette série d'effractions.
Au même moment, le ministre de l'économie est attendu pour le développement des mines légales d'extraction d'or. En effet, l'activité est minée par les sites illégaux exploités par les brésiliens.

Les intrigues et les parcours des nombreux personnages s'entremêlent et nous happent au coeur de la Guyane. Et c'est passionnant ! Non seulement parce que Colin Niel a su développer une intrigue complexe et bien ficelée, mais aussi et surtout, parce que le fonds documentaire du récit est extrêmement riche. On apprend beaucoup sur les différentes populations qui cohabitent parfois difficilement (amérindiens, noirs marrons, métropolitains mais aussi guyanais, brésiliens, chinois etc…) ainsi que sur l'orpaillage légal et illégal et tous les problèmes écologiques qu'il pose. L'accent est mis aussi sur les difficultés des peuples autochtones, déchirés entre traditions et modernité forcée et courtisés par les évangélistes.

J'ai eu l'impression d'être moins bête en terminant ma lecture d'autant que je ne connaissais rien de rien à ce territoire. L'auteur y a vécu plusieurs années et semble s'être bien documenté.

C'est le quatrième tome de la série guyanaise de Colin Niel et le premier que je lis mais sûrement pas le dernier. Un polar intelligent, prenant et avec de beaux personnages. Que demander de plus ?!
Commenter  J’apprécie          316
La mission qui m'avait été confiée – et je l'ai acceptée – était de lire ce livre en deux jours. Je l'ai fait. Je ne le regrette pas, et je pense que tous ceux qui ont aimé les trois précédents volumes aimeront ce quatrième tome, qui nous montre le capitaine Anato toujours au prise avec ce qui le tourmentait à la fin du tome 3 – et pourtant, il aura fait maintes tentatives pour s'en défaire.
Alors, plutôt qu'une énorme analyse dans laquelle je vous parlerai de la construction géniale du récit, où je n'omettrai pas de vous parler du portrait de la société guyanaise que nous dresse l'auteur, de tous les laissez-pour-compte de la république française que nous y croiserons, de tous les désespérés, de tous ceux qui essaient de s'en sortir malgré tout, par des moyens qui ne sont pas toujours très légaux, de toutes les petites rivalités qui bouffent la vie et finissent par la prendre, de ceux qui aimeraient juste vivre tranquillement et qui ne le peuvent pas, de toutes les apparences qu'il faudra traverser pour parvenir à la vérité, de toutes les amours ratés, de toutes les retrouvailles ratées, non, je ne vous parlerai pas de tout cela. Je vous dirai d'avoir confiance. Je vous dirai que dans une société où la désespérance est le lot quotidien, où le suicide des jeunes est beaucoup trop fréquent, où les secrets de famille et les non dits empoisonne, je vous dirai qu'il est des personnes qui osent être elles-mêmes, même si pour cela il faut prendre un chemin de traverse. Oui, même environné du pire, le meilleur peut venir.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
Commenter  J’apprécie          150





Lecteurs (751) Voir plus



Quiz Voir plus

Seules les bêtes

Pour qui Alice va-t-elle avoir des sentiments autres que sont mari ?

Michel
Armand
Maribé
Joseph

5 questions
10 lecteurs ont répondu
Thème : Seules les bêtes de Colin NielCréer un quiz sur ce livre

{* *}