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Capitaine Anato tome 1 sur 4
EAN : 9782812603532
283 pages
Editions du Rouergue (21/03/2012)
3.98/5   352 notes
Résumé :
Sur la rive française du Maroni, en Guyane, une femme et ses deux enfants sont retrouvés sans vie. Comme endormis dans leurs hamacs. Inexplicablement. En charge de l'affaire, le capitaine Anato débarque dans un village où les coutumes des Noirs-Marrons comptent autant que les lois de la République. Et Bien qu'il soit un "originaire", un Guyanais de naissance, le prisme de la métropole où il a grandi retient les secrets du fleuve et ses traditions. Tandis que l'on o... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (87) Voir plus Ajouter une critique
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sur 352 notes
Fraichement débarqué de la métropole, le capitaine André Anato, de la Section de Recherche, retrouve ses terres natales, en Guyane, qu'il a quitté enfant. D'origine Ndjuka, une des trois communautés de Noirs-Marrons, il espère renouer avec les siens. Mais, pour l'heure, c'est la découverte de trois cadavres, une maman et ses deux enfants, qui occupe ses pensées. Comment une famille entière, qui vivait à l'écart du village, a-t-elle pu s'effacer en une nuit ? Les circonstances de la mort sont floues, pas de sang, pas de violence. Et c'est avec le lieutenant Vacaresse qui restera sur place, à Wetisoula, qu'Anato, qui lui retournera à Cayenne, va mener son enquête. Une autre affaire en cours, le meurtre d'une jeune fille assassinée d'un coup de couteau dans les rues de Kourou, serait-elle liée ?

Colin Niel, qui a vécu quelques années en Guyane, nous emmène sur ces terres, le long du fleuve Maroni. Une mère et ses deux enfants décédés dans d'étranges circonstances, une jeune fille assassinée, une femme que l'on retrouvera bientôt au fond d'un ravin. Autant d'enquêtes dont devront s'occuper le capitaine Anato et les lieutenants Vacaresse et Girbal. Outre ces affaires policières, c'est tout un territoire méconnu et peu exploité dans ce genre de littérature, avec ses croyances, ses rites et son histoire, que l'auteur nous dépeint. Nous sommes plongés au coeur du quotidien des Noirs-Marrons, notamment la communauté des Ndjukas. À travers cette enquête, l'on découvre leurs histoires d'identité et de territoire, leurs problèmes économiques et la difficile cohabitation entre communautés. Ce roman, à la fois policier et social, se révèle original et nous plonge dans une ambiance dépaysante et un brin envoûtante.
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Le commissaire Anato arrive de la métropole pour prendre un poste en Guyane. Originaire de la région, son retour n'est pas étranger à sa quête identitaire. Mais à peine débarqué, l'heure n'est pas à l'introspection, il a cinq morts dont celles deux enfants à élucider. Enquêtant sur les rives du Maroni, où sont encore bien vivantes les coutumes des Noirs-Marrons — sorcellerie, rituels funéraires, culte des ancêtres — et loin du fleuve, parmi les autres communautés guyanaises et les immigrés brésiliens, surinamiens, Haïtiens, dominicains, il va devoir dépatouiller le vrai du faux.

Roman policier, roman social aussi, Les hamacs de carton nous plonge dans un monde complexe. Les problèmes économiques, la cohabitation des différentes ethnies et nationalités, l'administration de la métropole qui applique les lois de la République sans nuances, sont parmi les nombreuses difficultés rencontrées par les Guyanais. Dans une ambiance envoûtante (même si l'écriture est parfois naïve), un contexte parfaitement restitué par Colin Niel qui sait de quoi il parle puisqu'il a vécu en Guyane. Une belle découverte.

Challenge MULTI-DÉFIS 2018
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Embarquement immédiat pour la Guyane avec le capitaine Anato, qui , après le décès de ses parents en métropole, décide de se faire muter dans ce département si lointain, afin de (re)découvrir ses origines.
Qui est-il ? , c'est la question lancinante qu'il se pose : élevé en France, trop "blanc" dans sa tête, trop " gendarme" pour sa famille ; et cette culture ndjuka qu'il ne connait pas mais qui est pourtant inscrite dans son ADN.
Comment s'insérer dans la gendarmerie, comment donner des ordres à ses subalternes qui connaissent mieux la région que lui qui est sensé la maitriser depuis le berceau ? …
A travers ce roman, c'est toute la problématique des " gens d'outremer " qui sont d'ici sans y avoir jamais vécu, juste à cause de leur couleur de peau . Car c'est où chez eux ?
Mais ce roman est encore plus que ça .. Un département ,sorte de carrefour du monde où se croisent des fonctionnaires métropolitains , différentes communautés Guyanaises, du Suriname, des brésiliens...; et toutes ces personnes essayant de vivre en harmonie avec toutes leurs différences , leurs croyances, essayant juste de s'en sortir, de subsister, d'exister… Véritable pochade sociale, ce roman nous emmène plus loin qu'un roman policier, là où coule le fleuve Maroni. Le titre sera magnifique lorsque vous en connaitrez la signification...

Complétement dépaysant , envoutant, laissez vous happer par la canopée, par l'écriture poétique de Colin Niel, qui laissait présager le sublime " Seules les bêtes" .
Bien sûr il y a des meurtres , du mystère, et trois enquêtes qui se recouperont à la fin, mais ce n'est pas le principal. Car au milieu de ces pages coule un fleuve , un ailleurs .

Merci Marina53 de l'avoir si gentiment ajouté à ma liste (Policiers & commissariats : le tour du monde .)

Challenge Mauvais Genres.


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Nous voici en Guyane française et je crois bien que c'est la première fois que je mets les pieds sur ce territoire par le truchement d'un livre. Une amie Babelio, Caroline, habite en Guyane française et m'évoque de temps en temps sa région, j'espère qu'elle lira ma chronique et que je lui donnerai envie de lire ce roman, Les hamacs de carton, un récit policier écrit par Colin Niel, auteur que j'ai eu le plaisir de découvrir grâce à une précédente lecture totalement envoûtante, Seules les bêtes.
Nous voici sur la rive française du fleuve Maroni, au village de Wetisola. C'est à l'écart de ce village qu'un drame horrible est découvert.
Le capitaine Anato, un gendarme originaire de Guyane est dépêché sur les lieux, avec ses collègues, pour enquêter.
Le capitaine Anato a quelques signes particuliers qui vont marquer de leurs empreintes les pages de ce récit : il adore les femmes mais ces rencontres ne survivent pas au lendemain, ces yeux sont différents l'un marron clair et l'autre orange, il vient de la métropole mais il est originaire de Guyane, il est Ndjuka, une des communautés amérindiennes, il est coupé de ses racines depuis longtemps, il revient à la fois pour rebondir dans sa carrière professionnelle mais aussi pour remonter vers ses origines.
Il est Ndjuka, cela veut dire qu'il maîtrise la langue du fleuve. Chacun a sa manière maîtrise la langue du fleuve. D'autres communautés que la sienne aussi. Ils n'ont pas la même langue mais se comprennent et revendiquent leur différence.
Au prétexte d'une intrigue policière qui n'est sans doute pas l'intérêt majeur selon moi de ce roman, Colin Niel nous prend la main, nous fait entrer dans cet univers de la Guyane, nous offre quelques clefs de compréhension pour entrer sur ce territoire, connaître sa vie, sa sociologie, ses douleurs, ses passions aussi.
Très vite les gendarmes chargés de l'enquête découvrent le fossé culturel avec lequel ils vont devoir composer. Composer avec les habitants, composer avec un fleuve, avec la canopée, avec les rêves fous et désespérés qui s'installent dans les trajectoires des personnages.
Le fleuve Maroni et ses pirogues traversent les pages de ce livre.
Plus tard ce seront les rites funéraires...
Des orpailleurs sont à l'affût... Clandestins pour beaucoup. D'autres qui ne le sont pas, ne sont pas pour autant des êtres recommandables.
J'ai adoré ce polar, son univers totalement dépaysant, son prétexte pour dire la douleur totalement inhibée au début, celle d'un capitaine en quête de ses origines. On voit poindre cette douleur à mesure que le roman se déroule.
Ce récit qui dit le déracinement est merveilleusement écrit, à tel point qu'on peut se demander si le propos n'est pas autre chose qu'une intrigue policière.
Oui, bien sûr il est autre chose aussi...
J'ai aimé l'itinéraire du capitaine Anato, sa quête, son désir pour revenir aux siens, il y a quelque chose d'un chemin initiatique. Quelque chose aussi d'ordinaire, un retour aux sources si on peut appeler cela quelque chose d'ordinaire. Il est perdu et il se retrouve brusquement dans cette enquête, peut-être est-ce l'occasion pour lui de de se remettre dans le chemin qu'il cherchait, se reconstruire. À force de ne plus être ni d'ici, ni d'ailleurs, il ressemble à une pirogue à la dérive, ballotée par les flots.
Oui sans doute il y a autre chose aussi...
Des populations amérindiennes qui souffrent, leurs enfants perdus, parfois livrés à la drogue, à des songes démunis, regardant un fleuve qui traverse leurs rêves déjà abimés.
Ce récit dit ceci aussi et c'est cela que je voudrais retenir.
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C'est la première fois que je lis quelque chose se déroulant en Guyane, en Amazonie française, sur les rives du fleuve Maroni. J'adore que l'on titille mes sens avec les odeurs de cette flore et les bruits de cette faune, avec les marchés de fruits et d'épices de Cayenne ou de Saint Laurent. Belle découverte qui donne le goût de voyage. Étonnant paysage.
Troublant aussi lorsque l'on constate que ce fleuve, le Maroni, fait frontière entre le Suriname et la Guyane mais qu'en fait on n'y voit qu'une grande communauté de Noirs-Marrons, qu'ils soient Ndjukas, Alukus ou Paramakas, ils sont tous issus d'esclaves noirs déportés aux Amériques. Bien sûr avec chacun leurs rituels, leurs coutumes et leurs façons de faire mais pour qui le fleuve n'est qu'un moyen de se déplacer, de travailler, de vivre, d'une rive ou d'une autre . le capitaine de police Anato, lui-même Ndjuka mais élevé en France, en métropole, revient travailler dans son pays d'origine. Une mère et ses 2 fils établis sur les rives du Maroni sont retrouvés sans vie. Et là, notre capitaine s'aperçoit vite fait, que malgré ses origines Ndjuka, il ne connait rien aux rites, coutumes et même langue de son peuple d'origine. Il aura donc en plus de faire enquêter, à assimiler les façons de faire qui lui sont, somme toute, étrangères. Bref, oui une histoire de meurtre mais aussi de moeurs, de justice, de lois ou de règles administratives imposées par la métropole et bien souvent inadaptées et s'appliquant mal en Guyane. C'est le récit d'un choc culturel. Un polar mené par les voyages en pirogue sur ce fleuve , par le va et vient d'un pays à l'autre. C'est aussi le récit de tous ces soucis de naturalisation et de papiers d'immigration à régulariser.
Ce sont des problèmes bien particuliers dont nous fait part Colin Niel . Une lecture simple mais très intéressante et ne comptez pas sur moi pour vous dire ce que sont Les hamacs de carton.
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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Il imaginait tous ces étrangers, Surinamiens, Haïtiens, Brésiliens, Dominicains, suspendus dans leurs hamacs de carton, hibernant patiemment dans l'attente des papiers qui leur donneraient enfin une existence officielle sur le territoire français. Chacune de ces couchettes compressées contenait une vie, une histoire. Et l'espoir d'une régularisation.
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Les actes de sorcellerie en eux-mêmes sont moins fréquents qu'on peut l'imaginer en fait. Ce qui est répandu, par contre, je dirais même permanent, c'est la crainte de l'ensorcellement. Tous les Noirs-Marrons, ou en tout cas ceux qui vivent sur le fleuve, sont obsédés par la sorcellerie, même s'ils n'en parlent jamais. Au moindre problème, un homme malchanceux, une femme stérile, ils se demandent si la personne n'a pas été ensorcelée par quelqu'un qui lui veut du mal. C'est comme une menace omniprésente qui pèse sur tout le monde.
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A cette heure matinale, le fleuve dévoilait une ambiance singulière.
La canopée de la rive surinamienne baignait dans une brume laiteuse, agrippée comme un paresseux aux feuillages.
Des bruits de moteurs provenaient de tous côtés.
Le chant rauque des singes hurleurs raisonnait dans le lointain.
Le Maroni, tel un animal aux innombrables organes, s'éveillait lentement .
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Il réalisa ce que représentait ce voyage hors de Guyane, que tant d'autres auraient voulu faire avec autant de facilité. Tous ces habitants qui rêvaient de papiers français comme d'un trésor inaccessible.
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(…) : avant de répondre au téléphone, Anato n'avait pas eu le temps d'attraper son cahier pour recueillir son rapport. Il tâcha donc de remettre dans l'ordre les post-it jaunes réquisitionnés en urgence, collés au fil de la conversation à divers endroits. Son bureau ressemblait aux rochers du Maroni, peuplés de colonies de papillons agglutinés.
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