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Capitaine Anato tome 4 sur 4
EAN : 9782330143251
528 pages
Actes Sud (13/01/2021)
4.28/5   252 notes
Résumé :
En raison de sa conduite héroïque lors d’un attentat en métropole, l’adjudante Angélique Blakaman a obtenu un poste à Maripasoula, dans le Haut-Maroni, là où elle a grandi, côtoyant le peuple des Wayanas. Alors qu’un jeune garçon disparaît, elle mène l’enquête
avec le capitaine Anato dans ce territoire amérindien que se disputent âprement orpailleurs et évangélistes.
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Critiques, Analyses et Avis (50) Voir plus Ajouter une critique
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Série Guyanaise ...Tome quatre ... clap !
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Impossible de ranger ce livre sans venir partager ce grand moment de lecture .
Les trois tomes précédents m'ont beaucoup plu , surtout " Obia" qui m'a subjuguée et , ... même ressenti pour " Sur le ciel effondré " !

D'abord , un mot pour l'ensemble . L'oeuvre met en scène les différentes ethnies guyanaises , et , autour de thèmes divers , se trament des intrigues , des drames , des scandales politiques , écologiques . Mais , toujours au premier plan surgit la misère sociale d'un territoire français rongé par des profits mafieux et la criminalité .
Et , ce récit met l'accent sur un fléau : le suicide des jeunes , désespérés par l'absence d'avenir .

Les populations se concentrent sur la côte atlantique et c'est à Cayenne qu'est basée la brigade du capitaine Anato .
Mais cette fois , les enquêtes vont le conduire au coeur même de la forêt amazonienne , vers Maripasoula dans le Haut-Maroni.

A quelques jours de pirogue survivent des villages d'amérindiens , fervents défenseurs de la nature originelle , toujours empreints de leurs croyances ancestrales mais , leur terre est gorgée d'or ...
Voici donc le nerf de la guerre : l'orpaillage , clandestin ...ou non !

L'occasion est donnée pour s'infiltrer dans la jungle avec Anato qui d'ailleurs peut s'appuyer sur une adjudante aussi atypique que méritante .
A nouveau , le travail d'investigation de l'équipe se fait au côté des ndjukas, wayanas ou alukus sur les bords du Maroni ou au coeur des bidonvilles .

Un récit d'une richesse inouïe qui mêle thriller , ethnologie , aventure , histoire le tout ponctué de temps à autre par un humour savoureux , de moments de tendresse , d'amour et de pureté.

J'ai lu les trois premiers volumes dans le désordre sans problème mais , je dois dire que cette fois , j'ai apprécié d'avoir "Obia " en tête , même si ce n'est pas la suite .
Bien sûr , on retrouve la même trame et son héros principal , Anato . Mais , c'est sa personnalité qui donne vraiment du sens à l'ensemble et sa présentation est plus fouillée dans " Obia ".

Encore une fois , je salue l'immense travail d'investigation de l'auteur qui sait si bien allier divertissement et information . Il nous livre quelques secrets de ce lointain territoire français pour mieux le connaître malgré sa complexité .

Passionnant .
Cinq cents pages qui se dégustent et j'en redemande !

Toujours au sommet , Monsieur Niel ...

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Une bande de braqueurs, qui ne pillent que l'or des garimpeiros, des chercheurs d'or clandestins, vient tout juste d'être arrêtée, dans des conditions pour le moins mouvementées. Parmi ces hommes de la brigade de Maripasoula, une seule femme : l'adjudante Angélique Blakaman, arrivée 18 mois plus tôt de la métropole, précédée par sa réputation. En effet, sa conduite héroïque lors d'une prise d'otage, qui l'aura défigurée, lui a permis d'obtenir une affectation sur ses terres natales. Même si ses résultats sont très bons et son travail irréprochable, son chef, Vigier, la sent à vif et peut-être trop impliquée dans les enquêtes. C'est d'ailleurs ce qui va arriver lorsqu'un adolescent, Tipoy Maloko, disparaît lors d'un cachiri, dans le village de Wïlïpuk. Son père, Tapwili, un Wayana, agent du parc amazonien et personne fort influente au sein du village, ne croit pas en la thèse du suicide, ce mal qui touche beaucoup d'adolescents contraints de s'exiler à Cayenne pour y poursuivre leurs études. Angélique Blakaman va tout faire pour le retrouver, quitte à se mettre en danger...
À Cayenne, une vague de cambriolages sévit, commis par des Anglais venant de Georgetown. Des braquages au cours desquels ils ligotent les propriétaires avant de leur voler portables, ordinateurs et autres petits matériels. Mais l'un d'eux tourne au drame lorsqu'un jeune infirmier, futur papa, y trouve la mort, noyé dans sa piscine. le capitaine André Anato et son équipe peinent à mettre la main sur cette bande de braqueurs...

Quatrième volet mettant en scène le capitaine André Anato, de la Section de Recherches, lui le Noir-marron élevé en métropole et qui a cherché à renouer avec ses origines en s'installant en Guyane. À ses côtés, Angélique Blakaman, une Aluku, elle aussi de retour sur ses terres natales. Outre ces deux enquêtes policières, captivantes, bien plus complexes qu'il n'y paraît et qui vont bousculer la gendarmerie, Colin Niel nous offre une véritable immersion au coeur de cette région d'outre-mer. Une région française, certes, mais qui semble avoir sa propre histoire. D'une incroyable justesse et richesse, l'auteur dépeint les contextes économiques, sociaux, politiques et ethniques. L'exploitation des ressources minières (clandestines ou non), le chômage, le suicide, la perte de repères, la violence des hommes, les enjeux économiques d'une nature foisonnante... Autant de sujets et plus encore qu'il développe intelligemment et intensément. de même que cette galerie de personnes, riche, charismatique et développée. Un roman sombre et passionnant, qui se vit plus qu'il ne se raconte...
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" Atterrissage immédiat du vol X , en provenance de Guyane... ".

C'est un peu comme cela que je me sens ce matin, après avoir refermé les pages de ce roman majestueux ...
Dépaysée, la tête pleine d'images fantastiques, riche de mille anecdotes, l'impression de revenir de très loin....
Quatrième tome d'une série mettant en scène quelques gendarmes : des blancs mutés en Guyane et puis deux " noir-marron" ( l'adjudante Angélique Blakaman, défigurée dans une attentat où sa conduite lui a valu une décoration, et puis le capitaine Anato, qu'on ne présente plus ).
Un adolescent Wayana qui disparaît, un infirmier français tué lors d'un cambriolage, des orpailleurs, des croyances ancestrales qui reculent face à l'évangélisation et la politique pratiquée par la si lointaine Métropole .
Et puis, et puis , la nature à perte de vue...
La nature qui s'étale à l'infini, la nature vierge de toute trace humaine, la nature qui vous coupe le souffle...
Et puis la violence des hommes dans cet endroit du monde où afflue tant de gens venus d'ailleurs.
Et puis la mondialisation, la "modernité"...
L'identité d'un peuple peu à peu rongée par le " progrès"...
Tant de choses qui nous sont racontées par le si talentueux, Colin Niel., comme un reportage sur la Guyane servi par une histoire policière , doublée d'une plume magnifique.
Richesse de la documentation . Sérieux . Des enquêtes qui tiennent la route, des personnages travaillés et charismatiques, qui se débattent entre deux cultures, deux loyautés...

En trois bouquins , Colin Niel est devenu un de mes auteurs préférés .
Ne passez pas à côté de ce voyage en première classe...
( PS: commencez par le 1° tome : " Les hamacs de carton" )

Challenge Mauvais Genres
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À Cayenne, une bande d'anglais (migrants originaires du Guyana) braque les maisons bourgeoises, généralement sans violence excessive. Jusqu'au jour où survient le drame : la victime meurt noyée dans sa piscine... Les équipes du capitaine Anato sont sur les dents, sommées par la hiérarchie de retrouver les coupables.
Sur le Maroni, en amont de Maripasoula, les appétits s'aiguisent : les terres ancestrales des amérindiens regorgent d'or, attirant orpailleurs clandestins brésiliens, et sociétés françaises agréées... C'est dans ce contexte, que Tipoy, un adolescent fils de Tapwiti Maloko, un des leaders des derniers amérindiens, disparaît. L'adjudante Blakaman, gendarme d'origine noir-marron comme Anato, récemment rentré de métropole après un acte de bravoure, conduit les recherches.

Sur le ciel effondré est la quatrième enquête guyanaise du capitaine Anato. Si l'auteur est déjà reconnu comme un des grands de la littérature noire française, il s'affirme là comme un des maîtres mondiaux du polar ethnologique, dans un style très différent de celui des fondateurs du genre, Arthur Upfield ou Tony Hillerman notamment.
Du polar moderne, Colin Niel a retenu la multiplicité des intrigues et/ou des points de vue, qui se croisent et finissent par se rejoindre, ou pas, et le sens du détail, qui peut paraître anodin mais l'est rarement.
Comme tous les bons polars ethnologiques, il nous plonge dans des milieux et des populations qui nous sont contemporains mais nous semblent très éloignés. Chez Niel, la Guyane a remplacé les Four-Corners d'Hillerman. Les interactions humaines se sont complexifiées : il n'y a pas que les amérindiens et les colonisateurs blancs ; il faut y ajouter les noirs-marrons, descendants d'esclaves en fuite, les migrants économiques, les chercheurs d'or clandestins...
L'auteur nous fait découvrir ces mondes qui nous sont étrangers avec une richesse de détails qui laisse pantois ; la patte du scientifique qu'il était, sans doute ? Je n'ose imaginer la somme de recherches sur laquelle tout cela s'appuie...
Evidemment, on est en droit de se poser la question : "quelle est la part de réalité ethnologique ?". Je me contenterai d'une seule réponse : l'accueil enthousiaste que réservent les populations guyanaises aux romans de Colin Niel.

Un vrai coup de coeur !
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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IMMENSE, IMMENSE coup de coeur pour ce polar absolument génial de Colin Niel ! Je suis vraiment très impressionnée par le travail considérable de documentation qu'il suppose, par la qualité de l'écriture dont il témoigne et par une intrigue super bien ficelée qui nous captive jusqu'à la dernière ligne.
Comment vous dire ? Franchement, avant la lecture de ce roman, je n'aurais pas pu vous raconter grand-chose de la Guyane : un département français, un centre spatial (Kourou), un bagne autrefois, un climat équatorial étouffant, des moustiques voraces (dengue, chikungunya ?…) Quant à citer précisément tous les pays frontaliers… hum, hum… Bref, autant vous dire que je ne savais rien ou à peu près. Eh bien maintenant, je sais TOUT… non, bien sûr, je plaisante ! Mais en revanche, je crois que je n'ai jamais eu autant le sentiment de voyager, de découvrir, grâce à un livre, un territoire si différent du mien et d'en comprendre un peu les problématiques actuelles. Bref, j'ai l'impression de revenir d'un périple incroyable et ultra-dépaysant.
Bon, d'abord, il faut quand même que je vous avertisse, vous allez perdre vos repères, votre petite zone de confort… Tout est très très exotique : les noms… des personnages mais aussi des lieux, des plats, de la flore, de la faune, des fêtes traditionnelles et j'en passe, ils nous sont évidemment très étrangers et participent de ce dépaysement dont je vous parlais plus haut. Au début, on tâtonne un peu mais ça va vite, on prend ses repères, on s'acclimate quoi… Sachez donc que vous allez goûter au cachiri (bière traditionnelle), au manioc, à la patate douce et au poisson boucané, vous allez rencontrer iguane, engoulevent, piaye écureuil (un oiseau!) et jaguar « l'animal-roi » si vous êtes chanceux (façon de parler!) et contempler fromagers, bananiers et papayers… (ça fait rêver!)
Une carte, au début du roman, permet aussi de se repérer, géographiquement parlant. J'ai complété par des recherches sur Internet afin de voir des photos des lieux décrits.
Quand je vous dis que j'ai VRAIMENT eu l'impression de faire un VOYAGE !!!
Alors, le sujet : le roman commence par une arrestation plutôt musclée d'un certain Eduardinho, un chef de bande armé jusqu'aux dents que l'on soupçonne de rançonner les garimpeiros (chercheurs d'or clandestins) brésiliens qui pillent le sol de la Guyane sans se soucier de l'impact dévastateur de leur activité sur l'environnement.
Dans les pirogues, avec quelques gars du GIGN, attendent le lieutenant Cédric Vigier, un « métro » chef de brigade à Maripasoula, le capitaine André Anato, Ndjuka, Noir-Marron en quête de ses origines (un Noir-Marron est un descendant d'esclave noir révolté), et l'adjudante Angélique Blakaman, une Aluku Noire-Marron, elle aussi, originaire de Maripasoula. C'est elle qui a eu les infos. Blakaman est revenue de l'Hexagone défigurée. Décorée mais défigurée. Et mutique sur ce passé douloureux. « Une chieuse disaient certains » mais impeccable et surinvestie sur le plan du boulot. Elle se sent, depuis son séjour en métropole, presque étrangère à son pays et aux siens.
C'est une prostituée brésilienne qui l'a mise sur la piste des trafiquants mais aussi un certain Tapwili Maloko, un Wayana dont Blakaman est peut-être secrètement tombée amoureuse. Ce Tapwili, habitant de Wïlïpuk (on est dans le sud de la Guyane), lutte farouchement et depuis fort longtemps contre l'orpaillage (orpillage comme on dit parfois!), un vrai fléau écologique à cause du mercure qui empoisonne le sous-sol guyanais. Il lutte sans merci pour la protection des espaces naturels du Haut-Maroni et sa très riche biodiversité. Il souffre de voir son fils Tipoy se désintéresser de plus en plus des coutumes amérindiennes pour se tourner vers les mirages de l'Occident.
Or, un appel survient à la brigade de Maripasoula : le fils de Tapwili Maloko a disparu. Départ immédiat de la brigade. Deux heures de pirogue pour arriver dans ce village amérindien du Haut-Maroni! Avec une Blakaman prête à tout pour ramener le fils de cet homme qui la fascine et dont elle est peut-être secrètement amoureuse !
A cette mystérieuse et très inquiétante disparition (un suicide ?, c'est tellement fréquent chez les ados amérindiens) s'ajoute une insécurité galopante : homicides, vols à main armée, violences entre bandes, braquages à domicile où l'on retrouve des victimes ligotées avec les câbles de leur box Internet… Bref, la police est sur les dents.
Sur le ciel effondré est un roman extrêmement riche par la variété des sujets qu'il aborde : il nous fait découvrir une géographie, Maripasoula et la région du Haut-Maroni, le long du fleuve Maroni, frontalier avec le Suriname, au beau milieu d'une forêt amazonienne d'une telle densité que les orpailleurs peuvent développer leurs exploitations sans être inquiétés. Ce livre met aussi en scène un peuple (terme que l'on est presque tenté de mettre au pluriel) composé d'hommes et de femmes d'origines géographiques, communautaires et ethniques très différentes, ce qui entraîne une cohabitation difficile, d'autant que les croyances sont, elles aussi, multiples, allant du chamanisme au catholicisme en passant par un culte évangélique qui se propage très vite.
Les problèmes socio-économiques sont eux aussi au coeur même de ce roman : un chômage galopant : « le désastre des trois 50 %: 50 % de jeunes dans la population, 50 % sans diplômes, 50 % au chômage », une grande misère, des gens qui survivent grâce au RSA, un désoeuvrement qui tourne à la violence, alcool, drogue et un État français implanté bien trop loin et qui comprend mal les problèmes rencontrés par les autochtones. Par ailleurs, les moeurs et les traditions ancestrales se perdent à la vitesse grand V : les jeunes sont attirés par ce qu'aiment tous les adolescents de la planète : les téléphones portables, les jeux vidéo, la mode et la musique. Et les générations ont bien du mal à communiquer entre elles !
Bref, c'est un roman passionnant et je ne vous ai pas parlé des nombreuses intrigues et du suspense omniprésent qui nous tient en haleine jusqu'au bout !
Un pavé de 500 pages qui s'avale d'un coup !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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critiques presse (1)
Actualitte
03 octobre 2018
C’est une magnifique leçon d’ethnologie, de géographie, de géologie, de politique, de géopolitique, qui coule de ce livre au fil des pages, au fur et à mesure que sont présentées les ethnies présentes dans la région et leurs difficultés aux points de friction avec le monde occidentalisé largement colonisateur même si républicain.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Les mornes rocheux trônaient au- dessus de la jungle qui s'étalait à l'infini et s'effaçait dans un horizon confus. Massifs, majestueux, leurs formes arrondies ravinées par le climat équatorial. Aucune trace de vie humaine, aucune trouée dans le tapis forestier déroulé sous celui des nuages noirs prêts à exploser. Quelque part parmi les cimes agglutinées, on cherchait l'emplacement des sources du Jari qui coulait vers le sud pour grossir le fleuve Amazone. (...)
- On se sent tellement petit, ici... glissa la seule femme du groupe.
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Il avait posé un index sur ses lèvres , puis tendu le bras. Désignant un point dans la forêt. Elle avait scruté la végétation dense, un énorme massif de feuilles enchevetrées qui versait dans la crique. Rien à signaler. Nouveau coup d'oeil à Tapwili qui avait souri derechef, l'air de dire Regarde mieux. L'adjudante avait encore observé ce paquet végétal. Elle avait cherché longuement, sous l'oeil amusé du Wayana. Et, enfin, déniché un détail, un vert plus clair qui se détachait à peine. Immobile presque invisible. Un corps allongé, des petits piquants sur le dessus. Un iguane.
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La pensée Wayana voulait qu'à la disparition d'un être se dissocient les deux fragments de son âme, l'une entamant un long chemin vers le ciel tandis que l'autre errait en fantôme, jamais loin des vivants, et parfois se manifestait par discrets souffles ou acouphènes. Mais ce qui, plus que tout, distinguait après la mort les humains détenteurs du jasi, c'était la capacité de leur âme à s'incarner. Réactualisant l'antique pouvoir de métamorphose des hommes d'avant la chute du ciel, ce pouvoir qu'eux seuls avaient conservé. Et le plus souvent, disait-on, c'était en oiseau que ces défunts si singuliers apparaissaient aux hommes.
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Et enfin Tapwili vit l'oiseau.
À l'orée forestière. Posé à terre, presque invisible sous des branchages chétifs. Ses teintes brunes jouant à cache-cache avec la nature.
Un engoulevent.
Un oiseau de la nuit qui semblait observer le Wayana de ses yeux ronds, sa petite tête enfoncée entre les épaules. Fines moustaches au-dessus de son bec effilé. Il se figea alors que Tapwili le fixait à moins de trois mètres.
Long moment d'observation.
L'homme, l'animal. Et tous les ponts entre eux, ce qui restait des métamorphoses d'autrefois. L'espace d'un instant, Tapwili eut la sensation que son cœur allait s'arrêter de battre tant il avait conscience de ce qui était en train d'arriver. La douloureuse confirmation de ce que ces derniers jours avaient laissé entrevoir. Se passé sur lequel le Wayana croyait avoir tiré un trait, ce pouvoir qui refaisait surface depuis le monde des morts. Toute son existence de père, là, à ses pieds, dans la poussière. Il demeura immobile, résolu à ne pas mettre fin lui-même à cet instant de contact. Laissant l'initiative à l'oiseau, qui d'un coup d'aile agile s'élança finalement. Tournoyant trois fois au-dessus de la tête basculée du Wayana. Comme pour saluer un proche parent.
Un père.
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Deux Guyanaises discutaient politique, crachant leur venin sur un ex- futur candidat à la présidentielle qui avait eu cette idée géniale pour se débarrasser des djihadistes arrêtés dans l'Hexagone : les envoyer en Guyane... Merci du cadeau .
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