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Citations sur La généalogie de la morale (141)

Il répugne, me semble-t-il, à la délicatesse et plus encore à la tartuferie des animaux domestiques (je veux dire les hommes modernes, je veux dire nous) de se représenter pleinement à quel point la cruauté était la grande réjouissance de l'humanité ancienne, à quel point même elle était l'ingrédient de presque toutes ses joies ; et d'autre part avec quelle naïveté, avec quelle innocence se manifeste en elle ce besoin de cruauté, combien profondément la "méchanceté désintéressée" [...] lui apparaît comme un attribut normal de l'homme : donc comme quelque chose à quoi la conscience dit oui de tout cœur !
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[...] qui pense en paroles, pense en orateur et non pas en penseur (cela trahit qu'au fond il ne pense pas les choses, mais seulement par rapport aux choses, et qu'à vrai dire il ne fait que se penser lui-même et penser ses auditeurs).
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Il ya dès l'abord quelque chose de malsain dans ces aristocraties sacerdotales, dans les habitudes qui dominent en elles, habitudes hostiles à l'action, qui les portent tantôt à la rumination et tantôt aux explosions du sentiment, et qui ont pour conséquence une neurasthénie, une débilité intestinale qui marquent presque inévitablement les prêtres de tous les temps ; et ne faut-il pas dire que le remède qu'ils ont eux-mêmes inventé contre leurs maladies s'est en définitive révélé, dans ses effets ultérieurs, cent fois plus dangereux encore que la maladie dont il devait les délivrer ? L'humanité entière continue à souffrir des suites des naïvetés thérapeutique du prêtre !
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Rien n'est plus important pour une recherche historique que le principe suivant [...] à savoir que la cause de la naissance d'une chose se distingue toto coelo de son utilité, de son application effective et de son classement dans un système de buts ; qu'une chose qui existe et qui a pris forme d'une manière ou d'une autre est toujours interprétée d'une façon nouvelle par une puissance supérieure qui s'en empare, la ré-élabore et la transforme en l'adaptant à un nouvel usage.
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«  Ce qui me bouleverse, ce n’est pas que tu m’aies menti, c’est que , désormais je ne pourrai plus te croire » …
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«  Tu dois devenir l’homme que tu es.
Fais ce que toi seul peux faire.
Deviens sans cesse celui que tu es, sois le maître et le sculpteur de toi- même » ...
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La conscience est l'organe le plus pauvre, et le plus exposé à la méprise.
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Les très grands hommes de haine de l'histoire universelle ont toujours été des prêtres.
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Tenons-nous donc dorénavant mieux en garde, messieurs les philosophes, contre cette fabulation de concepts anciens et dangereux qui a fixé un « sujet de connaissance, sujet pur, sans volonté, sans douleur, libéré du temps », gardons-nous du piège des notions contradictoires telles que « raison pure », « spiritualité absolue », « connaissance en soi » : — ici l’on demande toujours de penser à un œil qui ne peut pas du tout être imaginé, un œil dont, à tout prix, le regard ne doit pas avoir de direction, dont les forces actives et interprétatives seraient liées, seraient absentes, ces forces qui seules donnent son objet à l’action de voir, on demande donc que l’œil soit quelque chose d’insensé et d’absurde. Il n’existe de vision qu'en perspective, une « connaissance » perspective ; et plus notre état affectif entre en jeu vis-à-vis d’une chose, plus nous avons d’yeux, d’yeux différents pour cette chose, et plus sera complète notre « notion » de cette chose, notre « objectivité ». Mais éliminer en général la volonté, supprimer entièrement les affects, en supposant que cela nous fût possible : Comment donc ? Ne serait-ce pas là castration de l'intellect ?
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"Non ! qu’on ne me vienne pas avec la science, quand je cherche l’antagoniste naturel de l’idéal ascétique, quand je demande : « Où est la volonté adverse en qui s’exprime un idéal adverse ? » Pour un tel rôle la science est loin d’être assez autonome, elle a besoin elle-même, en tout état de cause, d’une valeur idéale, d’une puissance créatrice de valeurs qu’elle puisse servir et qui lui donne la foi en elle-même — car, par elle-même, elle ne crée aucune valeur. Ses rapports avec l’idéal ascétique n’ont pas le caractère de l’antagonisme ; on serait plutôt tenté de la considérer comme la force de progrès qui régit l’évolution intérieure de cet idéal. Si elle lui résiste et le combat, cette opposition, à tout bien considérer, ne s’attaque pas à l’idéal même, mais à ses ouvrages avancés, à sa façon de montrer et de masquer son jeu, à sa rigidité, sa dureté, son allure dogmatique, — elle affranchit le principe de vie qui est en son idéal, en niant tout son côté extérieur. Tous deux, la science et l’idéal ascétique, se tiennent sur le même terrain — je l’ai déjà donné à entendre : — ils se rencontrent dans une commune exagération de la valeur de la vérité (plus exactement : dans une croyance commune que la vérité estinestimable, incritiquable), et c’est ce qui fait d’eux nécessairement des alliés, — de sorte que, à supposer qu’on les combatte, c’est ensemble seulement qu’on peut les combattre et les mettre en question."
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