12 nouvelles dans ce recueil qui pour beaucoup d'entre elles sous couvert d'humour abordent un sujet très délicat : l'exil.
Cet exil auquel non seulement les portoricains mais aussi les îliens des Grandes Antilles sont bien souvent contraints pour essayer de trouver une vie meilleure ailleurs.
Mais ce qui est le rêve d'une vie meilleure tourne bien souvent et pour beaucoup d'entre eux au cauchemar d'une vie pire encore que celles qu'ils ont quitté.
Ils rêvaient d'ascension sociale, d'économies qui leur permettraient de retourner chez eux après un séjour ailleurs.
Mails ils trouvent les petits boulots dans lesquels ils sont exploités sans scrupule, le chômage, le racisme, les taudis loués à prix d'or par des marchands de sommeil.
Et puis, il n'y a parfois pas même besoin de quitter son pays pour s'y retrouver exilé…
Un grand merci à Babelio et aux Editions 5 sens éditions pour cette belle découverte reçue dans le cadre de la masse critique
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Un recueil de 12 textes courts aux styles très différents sur l'exil, à mi chemin entre nouvelles, contes et chroniques, avec une grand variété de points de vue, l'observation dans le métro d'un sdf venu des caraïbes, le récit d'une femme quittée, un plongeur venu en Europe pour devenir footballeur, une jeune travailleuse handicapée, un ouvrier pauvre isolé à Amsterdam en recherche d'affection, un jeune homme jaloux du succès d'un camarade d'enfance parti étudier aux États-Unis, des employés d'un supermarché issu d'un empire commercial ayant fructifié sur l'esclavage, des retraités en vacances sur leur île d'origine …
Tous ces personnages viennent des caraïbes et se confrontent aux difficultés de l'exil, du retour, de l'écart avec ceux qui sont restés, de la relation avec le pays d'origine, de la nostalgie.
Une lecture avec un côté impressionniste, rien n'est expliqué, mais par petites touches l'auteur nous parle du sentiment d'exil à la fois physique et intérieur. Il faut se laisser entraîner dans certains textes qui peuvent être difficiles à lire ou du moins dans le récit desquels il est plus délicat d'entrer.
J'ai particulièrement aimé « C'est donc ça la liberté » qui met en parallèle la visite du Lord propriétaire d'une plantation sucrière à la Jamaïque pour annoncer l'abolition de l'esclavage et l'ouverture d'un nouveau magasin Mark & Spencers où est attendu un dirigeant d'entreprise.
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Merci aux éditions suisses 5sens pour ce petit opuscule souple d'un auteur caribéen. L'auteur nomade lui même nous parle de la façon dont la Caraïbe vit dans le coeur de ceux qui l'ont quitté. Ce sont de courtes nouvelles où les protagonistes racontent leur besoin de retrouver leur Caraïbe, qu'ils soit à New-York ou Amsterdam. Ils ont souvent quitté leur terre pour travailler et exercent souvent les métiers qu'on leur laisse: peu qualifié et donc mal payé. L'une des nouvelles est l'occasion pour l'auteur de transcrire le parlé portoricain à New-York, mélange d'Espagnol( ici de français) et d'américain dans une même phrase, c'est tout à fait surprenant. Par des effets de style de changement de lieu et de moment, j'avoue avoir eu du mal à suivre le déroulement de la dernière nouvelle.
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