1997. Industrie du disque. Un mode de vie et de business sur le déclin.
On passe l'année avec Steve Stelfox, une année, au rythme des diverses conventions et des festivals, qui ne va franchement pas en s'améliorant. Pour lui comme pour son industrie. Fini les années de glandouille à passer plus de temps explosé à la coke, à chasser les filles plutôt que les talents, on se met à l'eau. Fini le boulot à l'ego, il faut travailler.
Une année dans la peau de Stelfox, au rythme effréné conduisant tout droit au crash de son commentaire mental constant obsédé, misogyne, raciste et totalement irrespectueux du monde qui l'entoure, de son milieu professionnel, de ses collègues... des stars de l'époque et des "talents" qui défilent chez ses employeurs. Un monstre croisement d'American Psycho et de grande gueule britannique avec plus de dentier que bon sens, à la logique perverse et égocentrique, au cerveau ressemblant plus à un mur d'écrans collection de porno trash, cours de la bourse et un minimum de radar musical. La musique ça se résume à trois mots: Ego. Exploitation. Argent.
Le tout, sous le regard démoniaque d'une affiche géante de
Tony Blair, candidat du New Labour, nouveau Premier Ministre...
À la fois une horreur et un plaisir à lire. Des descriptions aussi méchantes qu'hilarantes et une écriture brillante comme un mauvais trip. Un graffiti cruellement non-PC au pays du tout Politically Correct et tristement réaliste du monde inhumain du business musical. Un OVNI qui vous fera regarder différemment votre conso musicale. On n'a aucun mal à imaginer que les chasseurs de talent s'intéressent plus à un ego qu'à un réel talent artistique. Ça en dit long sur les stars de la pop...
Le pays et son peuple décrits ici sont bien loin de cette Angleterre comme nous aimons la penser, ouverte et propice à la créativité et l'originalité artistique. Tout n'est qu'une illusion créée par tant de Steve Stelfox...
Drôle et effrayant.