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EAN : 9782355843105
416 pages
Sonatine (12/02/2015)
3.44/5   31 notes
Résumé :
Qu'y a-t-il au bout d'une fuite en avant ? Los Angeles, 2013. Si Kennedy Marr possède de nombreux talents – pour l'écriture, pour l'ivresse, pour la pornographie –, il y a un domaine dans lequel il frôle le génie : celui d'ignorer tout ce qui le dérange. Son éditeur, par exemple, qui attend depuis des années son nouveau roman ; son redressement fiscal, qui porte sur près de 1 million de dollars ; ou encore sa mère, gravement malade en Europe. À force d'ignorer les r... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Sexe , alcool et rock'n roll, voilà ce qui résume assez bien la vie de cet Enfant terrible.
Kennedy Marr est irlandais mais habite à Los Angeles, une ville où il est si facile de se perdre…" Californication"...
Ecrivain à succès, scénariste à millions, il dépense sa vie sans compter, uniquement préoccupé par le désir de se faire plaisir. Alcool, mais aussi : jeunes femmes, étudiantes, prostituées, bons restaurants , belles voitures et belles fringues, il n'a aucun souci : les autres s'en "font" et en "ont" pour lui… Les autres , c'est son ex- femme , la mère de sa fille qui aimerait bien qu'il soit plus présent pour cette dernière ; son frère qui aimerait bien qu'il rentre voir leur mère très malade.
Les autres , c'est aussi ses agents ( à Los Angeles et Londres ) qui aimeraient qu'il se remette au boulot et qu'il ponde un chef- d'oeuvre car le fisc menace de le ruiner…
Mais la chance sourit à Kennedy , puisqu'il se voit proposer un prix littéraire et beaucoup d'argent pour aller enseigner en Angleterre, l'occasion de régler toutes ses dettes et ses problèmes, à moins que l'Enfant terrible décide de rester un enfant terrible…

Alors , c'est difficile de suivre ( même en tant que lectrice ) un alcoolique addict au sexe, des fois , on le secouerait bien pour lui dire de grandir un peu, de murir d'un coup, et d'être un peu (beaucoup !) moins égoïste . Oui, c'est épuisant de suivre un enfant terrible.
Heureusement , j'ai pu compter sur le soutien et la plume extraordinairement loufoque et drôle de John Niven . Je l'avais rencontré pour son roman Old School et j'avais été conquise. Mais les vieilles dames indignes et braqueuses sont plus émouvantes que ce sale gosse quarantenaire gâté par la vie. C'est l'humour qui m'a conquise. La scène d'entrée avec une bagarre sous fond de "1969" d'Iggy Pop vaut son pesant de cacahouète, celle où Kennedy effectue une performance sexuelle en solitaire avec ce que j'appellerai pudiquement "trois jeunes internautes " vaut son pesant d'or.
Le ton est décalé et très original . Hollywood en prend plein la figure. On sourit beaucoup , on frémit souvent , on est ému vers la fin et on savoure les répliques en première classe. Peut- être parce qu'une partie se passe à Los Angeles, j'ai beaucoup pensé à Ross McDonald pendant ma lecture ( une version plus récente, plus trash , et plus cynique) .
Allez, la traversé avec Kennedy n'est pas si terrible que ça , quelques remous tout au plus… Cet "enfant terrible" est garanti sans gueule de bois quand surgit le mot "fin"....
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Je qualifierai ce roman de lecture à multiples facettes, en effet, il m'a fait rire, mais j'ai également été très touchée mais aussi agacée par le comportement de cet enfant terrible qu'est Kennedy Marr.

Il ne faut surtout pas se borner à l'idée que ce livre ne parle de d'excès de toutes sortes. Il regorge certes, d'excès purs, de scènes de sexes avec détails et compagnie. Car, une chose qu'il est impossible de nier, est que Kennedy est accro au sexe, il est "addict", comme on dit aujourd'hui, il l'est aussi à l'alcool, à la clope, et parfois un peu à la drogue. Il néglige beaucoup son entourage, on peut dire que tout lui passe par dessus la tête. Mais ce livre est aussi rempli de moments cocasses et touchants.

Derrière ce personnage cru et obscène se cache, comme souvent, un homme qui s'interroge, qui vit en marge de la société et qui en souffre peut-être intérieurement. Il rempli sa vie de la manière qui lui paraît la plus facile et logique.

On a tous connu ou entendu parler de quelqu'un qui brûlait la vie par les deux bouts et on ne l'a pas moins aimé pour autant...

il semblerait qu'il y ait parmi nos semblables des invalides de l'amour, qui ne savent pas comment aimer, alors ils comblent le vide comme ils peuvent.


Lien : https://livresque78.wordpres..
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Enfant terrible

C'est un écrivain irlandais qui vit à L.A., il est riche et célèbre, il a une attitude un peu anticonformiste. Un grand flambeur. C'est un homme intrigué par la mort et la routine. Il se réfugie donc dans les plaisirs classiques que sont le sexe, la drogue et l'alcool ; tout cela au détriment de son entourage aussi bien professionnel que familial. Il provoque et « tue l'amour ». Il s'enfonce dans la décadence alors que les responsabilités reviennent au galop. Comme le fisc qui, quelque part, est un déclencheur important qui le poussera à prendre les choses en main. Par chance, l'opportunité de régler les problèmes d'argent arrive avec sa nomination à un prix littéraire prestigieux. Cependant, une condition non négociable lui est imposée. Kennedy ne peut accepter cette fameuse récompense que s'il enseigne une année – il faut dire que la dotation est très alléchante en contrepartie – dans l'université qui est à l'origine de ce bouleversement. Et non des moindres puisque c'est en Angleterre, dans l'université où son ex-femme enseigne, pas trop loin d'où sa famille vit toujours, finalement où tout ce qu'il a fui n'a jamais quitté son enracinement, qu'il doit séjourner.

Pour être franc, au début, j'étais assez ennuyé par les digressions — interventions de l'auteur dans l'histoire —, les rajouts explicatifs qui ne tiennent parfois qu'à une phrase ; même si je comprenais bien que l'artiste en avait sous les doigts.

Néanmoins, après ce passage légèrement nuageux — le premier chapitre surtout, puis l'effet s'estompe ; la vitesse de croisière s'est installée et je me suis plongé dans l'histoire.

En gros, je dirais que celui qui veut se nourrir des dessous stratégiques hollywoodiens et éditoriaux, à travers le regard d'un personnage principal totalement désintéressé de sa condition d'homme brillant et riche. Il doit y aller et lire ce livre. En deuxième partie, plus noire, plus nostalgique, plus dramatique ; si le lecteur veut découvrir comment Kennedy évoluera en Angleterre auprès de sa famille, de son ex-femme, de sa fille, de ses futurs étudiants, et de ses obligations d'écrivains..., il doit y aller et lire ce livre.
Dans l'ensemble, le lecteur devrait apprécier sans grand effort cette histoire à la prose enflammée, tintée de poésie, nourrie de nombreuses références littéraires dont les principales sont certainement James Joyce et W.B.Yeats.

Un court extrait parmi tant d'autres… C'est aussi ce qui est bien dans ce bouquin, il y en a pour tous, érudits et néophytes. Si le lecteur aime cela, alors il doit y aller et le lire le John Niven.

« - Dites-moi, Mr Marr, intervint l'Américaine, que pensez-vous du potentiel de vos étudiants pour l'écriture ?
(…) – Bah, certains ont le sens de la phrase, assurément », dit-il, conscient que le reste de la tablée s'était tourné vers lui pour l'écouter. Il s'arrêta. Réarrangea sa serviette.
– Mais ?… insista le professeur Bell.
- Disons que… très peu d'entre eux semblent avoir saisi ce que Fitzgerald appelait « le prix d'entrée ».
- C'est-à-dire ?
Tes putains de tripes étalées sur la page. »

(franchement, la suite direct est intéressante mais je n'allais pas tout copier quand même, trop long, donc voyez la page 366 et autres)




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C'est Laurent Chalumeau, sur Twitter, qui m'a donné envie de lire ce roman, par ces mots exacts :

laurent chalumeau @grumpyMZFK · 21 mars
Suis dans « straight white male » de John niven, cadeau d'@antoinedecaunes . T'as des enculés qui savent écrire, quand même, les batards !

Il ajoutait

laurent chalumeau @grumpyMZFK · 24 mars
@killingfloorexp @NivenJ1 @antoinedecaunes z'allez kiffer. même si en VF il n'en reste que 70%, ça reste énorme. et ceux qui peuvent en VO..

Alors, « Enfant terrible » : c'est l'histoire de Kennedy Marr, la quarantaine descendante, irlandais pur malt ayant élu L.A. comme son foyer. Ecrivain star, script doctor de renom, il est aussi et surtout bloqué au stade de l'adolescence, et revenir momentanément en Angleterre va se charger de le faire mûrir quelque peu… Ne pas se fier au chapitre introductif qui ne donne pas le ton final du roman, lequel est beaucoup plus profond que l'esquisse de son intrigue – et en même temps reste toujours d'une guillerette férocité. « Tout ce qu'il attendait, tout ce qu'il espérait de la vie c'était de pouvoir faire exactement ce qu'il avait envie de faire, sans que cela engendre la moindre conséquence. Etait-ce vraiment trop demander ? » Comment fait-on pour grandir ? Kennedy, bien qu'il en ait, n'a jamais vraiment su. Drôle, attachant, ce roman célèbre la culture et donne envie de lire, lire, lire.

« L'art sert à enchanter le public. Pas à l'instruire. Ni à l'éduquer. « Certains parmi nous, hommes et femmes… » – Kennedy jeta un coup d'oeil dans le miroir au-dessus de la tête du gamin et y vit le reflet de son propre visage, las, vieillissant et ridé, avant de continuer à citer David Mamet de mémoire – « … hommes et femmes, dont l'art est susceptible de nous enchanter, ont été dispensés d'avoir à sortir de chez eux pour aller puiser de l'eau et ramasser du bois. » Il se pencha encore davantage, les coudes sur la table, tout près du visage de l'acteur. « Les artistes ne se demandent pas, à quoi bon faire cela ? Ils ne cherchent ni à « aider les gens » ni à « faire de l'argent ». Ils ne cherchent qu'à alléger le fardeau de l'insupportable disparité entre leur conscient et leur inconscient, et connaître ainsi la paix.«
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Voila un livre dont le titre et la couverture résument parfaitement l'histoire et le héros qui va la vivre ou plutôt la subir. Même si Kennedy Marr n'est pas a proprement parlé une victime c'est quand même quelqu'un qui a du mal a gérer sa vie et qui se laisse diriger par ses addictions et ses pulsions que sont l'alcool et le sexe. Cet irlandais exilé aux états-Unis qui a réussi en tant qu'auteur de roman mais aussi comme scénariste et qui gagne beaucoup doit pourtant beaucoup d'argent au fisc. Au démarrage, j'ai eu peur d'un livre a l'humour bien gras et axé sur le sexe mais pas du tout, enfin presque car pour le sexe on est plutôt servit, c'est un livre d'une remarquable intelligence et d'une grande sensibilité. L'auteur réussit a faire de son anti héros un personnage attachant alors que c'est quelqu'un de totalement immature, égoïste et qu'on a souvent envie de baffer pendant la lecture. Sous couvert d'humour, John Niven réussit comme rarement a nous faire rire (grâce notamment a son sens de la formule et de la répartie) et en même temps nous émouvoir. Jamais on ne s'ennuie avec les frasques de Kennedy Marr, on est embarqué dans ses mésaventures trépidantes et délirantes avec un grand plaisir. Ce livre est une réussite de bout en bout, remarquable par ses qualités littéraires et par l'intelligence de son histoire. Un très grand plaisir de lecture a mettre entre toutes les mains (a part pour ceux pour qui le mot sexe et les ébats sexuels provoquent des allergies). Ma note 9/10 pour cet excellent roman.

Un grand merci aux éditions sonatine et a Babélio pour m'avoir permis de découvrir ce roman hors norme.
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critiques presse (1)
Lexpress
17 février 2015
John Niven brosse le portrait d'un obsédé sexuel, entre parties de jambes en l'air, lutinage d'étudiantes et autres séances d'onanisme effréné. C'est drôle, parfois hilarant, enlevé, trash sans jamais être vulgaire.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
La " réunion générale". Dans le jargon de studio, ça voulait dire jacasser pour rien, puisqu'il n'en ressortait jamais rien au final. Vous y alliez et on vous disait : " Bonjour , mon nom est Steve Ducon, vice- président de Mes Couilles, et voici Barbara Connasse, directrice de Mes Fesses Sur La Commode et Cie. On adore ce que vous faites. Dites, vous travaillez sur quoi , en ce moment ? " Alors vous leur répondiez, et ils s'exclamaient : " Oh, wow. Génial. Il faut absolument qu'on bosse ensemble." Après quoi, le plus souvent, vous n'entendiez plus jamais parler d'eux.
Le " pitch", à présent. Vous entriez, on vous disait : " Bonjour, mon nom est Helen Pouffe, directrice de Foutage de Gueule Inc, et voici Kevin Fion, vice- président d'Astrologie. Parlez- nous de votre projet". Alors vous leur racontiez en détail le film que vous aviez envie d'écrire, depuis le plan d'ouverture jusqu'au fondu au noir final, et ils s'exclamaient : " Waow. Ça a l'air super. On revient vers vous pour en discuter", après quoi, le plus souvent, vous n'entendiez plus jamais parler d'eux non plus.
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Le centre- ville commençait tout juste à scintiller au sud. On percevait les crissements des pneus et des klaxons sur Franklin. La lune scintillante s'élevait déjà dans le ciel de plus en plus sombre , " aussi blafarde qu'un Sex Pistol ". L'expression était de Martin Amis. Pas mal. Pas mal du tout.
Devant lui, immenses, les fesses béantes de Los Angeles.
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Il existe trois catégories d'individus au monde, disait Hamil Kureishi. Ceux qui ne savaient pas où ils allaient, et qui n'y sont jamais arrivés, ceux qui ne le savaient pas au départ mais qui se sont trouvés en route, et ceux qui ont su dés le premier jour ce qu'ils allaient faire.
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Kennedy étala sa serviette en lin sur ses cuisses, se cala bien en arrière sur sa chaise avec son martini à la main et soupira d'aise en laissant son regard errer dans le restaurant . " Sainte Marie, mère de Dieu et des vibromasseurs, vise-moi un peu ce morceau là- bas !"
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Quand tu étais bébé , tu ne pleurais pas - tu hurlais . C'était comme si le monde ne te convenait pas tel qu'il était et que tu avais décidé de brailler jusqu'à ce que quelqu'un arrange tout ça à ton goût.
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Vidéo de John Niven
John Niven, Bela B. & Nagel "Straight White Male" Part 5 Lit.Cologne Köln
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