Ce tome comprend les épisodes 19 à 24, 26, l'annuel 1, et le numéro 23.4 de la série "Batman: the dark knight". Tous les scénarios sont écrits par
Ann Nocenti,
Scott McDaniel ayant coécrit l'épisode 23.
Épisode 19 - Dans le cadre d'une mission qui lui a été confiée par la Justice League of America, Catwoman est internée à Arkham. Après un séjour mouvementé, elle y découvre l'accès au monde souterrain de Gotham. Épisode 21 - Elle en profite pour dérober un bijou à Oswald Cobblepot. Puis elle doit affronter Joe Pazzo, un de ses gardes du corps. Annuel 1 et épisode 22 - Catwoman se lie d'amitié avec Rat-Tail, le chef de gang d'un quartier défavorisé de Gotham appelé Badlands. Ils doivent se défendre contre une tentative de mainmise par Penguin et ses équipes.
Épisodes 23, 24 et 26 + 23.4 - Catwoman effectue une mission de sauvetage dans le monde souterrain situé sous Gotham. Elle doit faire face au Docteur Phosphorus et à sa fille Tinderbox, à Warhog et à son fils Rake, et à Duela, une demoiselle pas très bien dans sa tête qui se fait appeler la fille du Joker (Joker's daughter). Catwoman bénéficie d'un GPS dernier cri conçu par Alice Tesla, et d'un masque à gaz.
Pour ce deuxième tome écrit par
Ann Nocenti, le début apporte une contrainte de même nature que pour le premier : il faut participer au crossover du moment. Nocenti s'en tire plutôt bien, en intégrant un élément qu'elle va développer dans les épisodes suivants : la découverte d'un monde souterrain sous Gotham. Par contre le lecteur est en droit de s'étonner que Jeremiah Arkham (le responsable de l'asile) l'autorise à conserver sa cagoule et son costume de superhéros lors de son séjour dans l'asile.
Il s'en suit une guerre des gangs dans un quartier nouveau (dans le sens où il n'avait pas été mentionné dans les comics de Batman précédemment). le numéro annuel démarre très fort avec le vol d'un bijou par Catwoman, dans le tombeau familial des Cobblepot. C'est très fort parce que le lecteur qui ne prête pas attention à ces 3 pages pour une séquence sortie de nulle part, serait dans l'obligation d'y revenir par la suite pour comprendre la montée de l'inimitié de Penguin. C'est également très fort quand le lecteur découvre ce que Selina Kyle fait au final de ce bijou, un geste sans rapport avec sa valeur marchande ou son propriétaire, sans rapport avec la raison pour laquelle elle l'a volé, sans rapport le Penguin.
La majeure partie des épisodes relève de la même construction étrange. Il se produit beaucoup d'événements, certainement que la lecture épisode par épisode devait donner l'impression d'en avoir pour son argent, d'avoir un morceau d'histoire consistant. La lecture en recueil fait ressortir toutes ces ellipses brutales, ces changements de ton, ces développements de personnages abandonnés en cours de route. Il est possible de citer pêle-mêle les occurrences suivantes. Catwoman enquête pour le compte d'Alice Tesla, sur de mystérieux diamants produits à partir des cendres des défunts dans un crématorium. L'idée est originale et assez provocatrice, mais oubliée dès que Catwoman a récupéré un diamant. le personnage d'Alice Tesla est assez séduisant et intrigant avec une apparence mi-gothique, mi-steampunk, mais elle n'est pas développée. L'éventuel mariage entre Tinderbox et Rake promet de jolis moments de comédie, mais il est évacué par une simple bouderie d'enfant.
Parmi toutes ces personnes vivant sous Gotham, le docteur Warhog concocte un virus particulièrement nocif qui là encore est utilisé de manière expéditive, comme un simple ressort artificiel de l'intrigue. Dans la catégorie des dispositifs narratifs malhabiles et artificiels, le masque à gaz de Catwoman décroche le pompon. Alice Tesla lui confie ce masque en supposant qu'il doit y avoir des émanations délétères dans les sous-sols (sans que le lecteur ne sache d'où elle tire son information). Catwoman le porte pendant 1 épisode et demi, puis l'enlève. Elle le remet providentiellement au bon moment comme par magie.
Dans le tome précédent,
Ann Nocenti s'était donné de la peine pour étoffer avec habilité la personnalité de Selina Kyle et celle de Gwen Altamont, ainsi que leur relation. Ici, tout est sacrifié à l'aventure et à l'action. Catwoman a perdu toute sa personnalité et Gwen est évacuée après le troisième épisode. Il ne reste donc que l'arrivée de la nouvelle venue : la fille du Joker. L'épisode retraçant ses origines est assez malsain, plus que le reste des autres épisodes. le lecteur ne peut qu'être étonné de la grosse coïncidence qui lui permet de récupérer la peau du visage du Joker, et d'en plus identifier immédiatement ce dont il s'agit. Par la suite, Nocenti lui attribue un comportement d'adolescente nuisible, mais peu sûre d'elle, et pas très constante dans ses objectifs.
Ces 9 épisodes sont dessinés par de nombreux artistes.
- Épisode 19 : dessiné par
Rafa Sandoval, Cliff Richards et
Stefano Martino, avec un encrage de Jordi Tarragona, Cliff Richards et
Walden Wong
- Épisode 20 :
Diogenes Neves,
Rafa Sandoval et
Mateus Santolouco
- Épisode 21 :
Rafa Sandoval (dessins) & Jordi Tarragona (encrage)
- Épisode 22 :
Scott McDaniel,
Rafa Sandoval & Jordi Tarragona (encrage)
- Épisode 23 :
Scott McDaniel,
Rafa Sandoval & Jordi Tarragona (encrage)
- Épisode 24 :
Rafa Sandoval & Jordi Tarragona (encrage)
- Épisode 26 :
Rafa Sandoval & Jordi Tarragona (encrage)
- Épisode 23.4 :
George Jeanty & Dexter Vines (encrage)
- Épisode Annuel 1 : encré et dessiné par Christian Duce Fernandez, John Livesay et
Aaron Lopresti
Comme dans le tome précédent,
Rafa Sandoval impressionne par le degré de détails de ses dessins, les poses acrobatiques de Catwoman, et la texture plastique de son costume. Il sait donner de la substance à chaque endroit, même à ce monde souterrain improbable (jamais détecté par Batman auparavant). Ses personnages disposent d'une forte présence, avec de belles démonstrations de leurs superpouvoirs (pour ceux qui en sont dotés). Les autres dessinateurs réalisent des planches dans un registre approchant de celui de Sandoval, mais sans la même fluidité et la même agilité pour Catwoman. Pris chacun séparément, ils portent la narration de manière satisfaisante, mais à la longue le lecteur se fatigue de ces changements très réguliers parfois au sein d'un même épisode.
Dans le tome précédent,
Ann Nocenti et
Rafa Sandoval avaient su insuffler une personnalité à Selina kyle, et donner une cohérence à ses aventures, malgré la participation au crossover "Death of the family". Avec ce nouveau tome, ils doivent s'accommoder d'un nouveau crossover pendant 1 seul épisode, ce dont ils se tirent plutôt bien. Puis ils se lancent dans 2 récits connectés : une guerre des gangs dans un quartier de Gotham, et une mission de sauvetage dans le monde souterrain de Gotham.
Ann Nocenti ne lésine pas sur les rebondissements et les événements, mais la plupart d'entre eux s'enchaînent sans grande épaisseur, se délitent au fur et à mesure qu'ils sont chassés par le suivant. La composante relative à la personnalité de Selina Kyle a disparu au profit de l'intrigue très linéaire. Les dessins de Sandoval sont toujours aussi agréables et bien adaptés aux superhéros, mais le nombre de suppléants finit par induire une hétérogénéité banalisant les dessins de Sandoval dans un grand brouet.