Après avoir frôlé à plusieurs reprises la correctionnelle (un comble pour une histoire d'évadés), cette série reprend vie.
Est-ce lié au franchissement de la frontière russe sur l'île de Sakhaline ? Toujours est-il que le passage à l'Ouest a indéniablement boosté l'aventure.
Le nombre de factions rivales (ou pas) s'est réduit et l'histoire devient un peu plus simple à suivre.
A ce stade (18 volumes quand même), un rappel s'impose.
Nous avons donc en poste avancé, l'équipe Ashirpa-Kiroranke-Ogata-Shiraishi, suivie de près par Sugimoto- Tanigaki, Koito (non interrompu) et Tsukishima (tous anciens de la 7ème division), eux-mêmes talonnés par les samouraïs Nagakura-Hijitaka-Ushiyama assistés des anciens gardes-chiourmes Kadokura et Kiroushi…
J'ai dit que c'était plus simple, pas plus clair.
Surtout qu'avant d'entamer l'histoire proprement dite,
Satoru Noda dit Grèce en nous embarquant pendant un bon tiers du livre, dans une aventure philosopico-nimportnawakesque. Jugez-en.
Waichiro Sekiya est aussi un ancien évadé tatoué. Jadis chrétien, la foudre lui est tombée dessus alors qu'il sortait de l'église avec sa fille. Il s'en est sorti sans une brûlure, tandis que sa fille elle, partait en fumée. Pourquoi ? Volonté de Dieu ou preuve par l'absurde que rien n'est au-dessus ? C'est pour répondre à ce questionnement que Sekiya est devenu un serial empoisonneur, cherchant un signe d'intervention divine en jouant au sort la vie des autres. Dans ce but, et sous couvert de chantage pour obtenir les peaux tatouées menant au trésor aïnou, il a kidnappé Hijitaka et Ushiyama C'est l'attelage improbable Kadokura-Kiroushi qui va mener les recherches.
En dire plus finirait par perdre les derniers lecteurs potentiels de ce commentaire. Il faut juste retenir qu'il existe une machine de sexage des chrysalides de vers à soie. Étonnant, non ?
Revenons quand même au fil conducteur de l'histoire.
Dans une deuxième partie, on retrouve l'équipe Ashirpa. Elle décide d'aller libérer une ancienne amie de Kiroranke et de Wilk (le père d'Ashirpa) actuellement détenue à la prison d'Ako. C'est l'occasion d'un retour en arrière où nous découvrons le parcours de Sofia, Kiroranke et Wilk, révolutionnaires russes impliqués dans l'assassinat du Tsar.
Il faut admettre que Noda se surpasse en livrant un récit très solide sur la société russe et son asservissement et surtout en glissant subrepticement un coup de théâtre particulièrement habile.
Reste enfin une dernière partie, consacrée à la manoeuvre destinée à faire sortir Sofia de prison. Là encore, Noda introduit un évènement totalement inattendu, même si une lecture attentive permettait d'obtenir un indice.
J'ai bien conscience que celui qui n'a pas suivi ce manga doit trouver ce résumé totalement ésotérique. Celui qui a suivi, a peut-être le même sentiment d'ailleurs.
Mais je vous assure que cette fois, on tient le bon bout, la série touche à sa fin et si on finit désormais chaque volume, un peu exsangue, on sait que le récit ne laisse rien au hasard. C'est plutôt rassurant. Non ?
Bon, je fais une cure de vitamines et je m'attaque au 19.