AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,17

sur 412 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Même s'il est légitime d'entrer difficilement dans le texte de Gaelle Nohant (que de personnages !), le choix du roman est sans doute aussi pertinent que l'option purement biographique. Au total, une bonne approche de Robert Desnos. Et, disons le, quand bien même l'issue fatale est connue, la fin du livre est réellement poignante. du beau travail !
Commenter  J’apprécie          160
De Robert Desnos je ne savais rien, ou si peu. Quelques bribes de poèmes, son appartenance au mouvement surréaliste. Voilà à quoi se résumaient mes connaissances.

Je ne savais rien de l'homme engagé, courageux, amoureux, entré en Résistance auprès du groupe AGIR et qui paiera de sa vie sa volonté de ne pas plier devant l'occupant allemand, de ne pas renoncer à sa liberté de parole et de pensée.

Voilà un livre qui nous mène dans les pas de tout ce que la France compte d'artistes, d'écrivains, d'intellectuels dans une période troublée qui va de la fin des années 20 à celle de la seconde guerre mondiale. On y croise Eluard, Aragon, Foujita, Cocteau, Breton, Prévert, Man Ray, Jean-Louis Barrault, et tant d'autres. On y apprend ce que fut la vie de Desnos au sein du groupe des surréalistes, sa volonté de s'émanciper du très dictatorial André Breton.

On y découvre ses amours et surtout Youki, muse de Foujita. On y apprend surtout qu'il a bravé les lois allemandes et qu'il s'est engagé avec conviction. Un engagement qui lui sera fatal, puisqu'il sera déporté et mourra en 1945.
Je ne cacherai pas que j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire, que je suis restée en retrait pendant quelques temps. Un rien dans le style qui m'a retenue au bord du récit pendant quelques pages. Et puis, petit à petit, je me suis laissée couler dans la poésie et dans l'univers de Robert Desnos à travers les mots de Gaëlle Nohant.

L'auteure dose avec justesse les émotions. Elle nous parle d'une époque, la fin des années 20, légère et insouciante qui laisse place à une époque plus tourmentée où les choix des uns et des autres seront cruciaux. Elle nous dresse le portrait d'un homme touchant qui ne renonce pas, ni à l'amour ni à ses convictions.

Le travail de reconstitution est aussi magistral, le pouvoir d'évocation est tel qu'on a vraiment l'impression de vivre tous ces bouleversements en même temps que les protagonistes.

Une lecture passionnante et pour moi la découverte d'un poète qui fut un homme admirable.
Commenter  J’apprécie          100
J'ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé,
Couché avec ton fantôme
Qu'il ne me reste plus peut-être,
Et pourtant, qu'à être fantôme
Parmi les fantômes et plus ombre
Cent fois que l'ombre qui se promène
Et se promènera allègrement
Sur le cadran solaire de ta vie.
Robert Desnos, Corps et biens, 1930

En romancière funambule, Gaëlle Nohant a relevé le défi lancé par Queneau : » Il n'y aura pas de connaissance véritable de Desnos tant qu'on n'en aura pas établi la légende. «

Suivre la vie de Robert Desnos c'est vivre à 100 à l'heure, dans ce Montparnasse des années 30 où se croisent les surréalistes Breton, Aragon, Artaud, mais aussi Picasso, Man Ray, Prévert, etc : formidable vivier de génies, qui vont se heurter de plein fouet à la réalité historique de la Seconde guerre mondiale.


L'auteur nous conduit donc magistralement dans les arcanes de ce Paris artiste, où j'ai énormément appris (en particulier sur le surréalisme), un Paris qui va se déchirer quand il faudra choisir un camp, entre collaborateurs, résistants ou ceux comme Prévert qui ne choisissent pas mais continuent de créer sans relâche. Au milieu d'eux, la figure incroyable de Robert Desnos, que je ne connaissais que de nom : sa poésie, qui saupoudre finement le roman, son engagement, ses amours, en particulier pour Youki la muse des artistes. C'est cette dernière qui raconte la deuxième partie, et l'accompagnera jusqu'au bout, en 1945.

Gaëlle Nohant nous plonge dans la littérature de l'entre-deux-guerres, ses déchirements, ses recherches stylistiques. Elle nous fait vivre le moment où Desnos prend ses distances avec Breton, qui se transforme en tyran, décidant si oui ou non ils sont « assez surréalistes ». Pour Desnos, « l'écriture est ce territoire mouvant qui doit se réinventer sans cesse, demeurer une insurrection permanente, une fontaine de lave, des corps joints dans la danse ou l'amour, une voix qui descelle les pierres tombales et proclame que la mort n'existe pas une expérience sensorielle. » S'il se sent donc proche au départ du surréalisme, étant d'ailleurs un des meilleurs en écriture automatique, il s'en éloigne quand celui-ci devient trop figé : il refuse qu'on lui colle une étiquette.

Ce roman est un formidable hommage à la poésie, et à la force qu'elle peut avoir dans l'adversité : « La poésie est un besoin vital, un souffle libertaire circulant de bouche à oreille, un mot de passe qui déverrouille les portes des cellules. »

Robert Desnos. Poète, journaliste, résistant, passionné et amoureux. Homme flamboyant, qui écrit des poèmes pour les enfants qui ont perdu l'idée de fantaisie, qui met la liberté au-dessus de tout, qui n'hésite pas à critiquer la politique française collaborationniste, quitte à se mettre en péril, puis carrément à prendre les armes pour la libération. Arrêté en 1944, il ne verra pourtant pas cette dernière, mais gardera son optimisme jusqu'au bout.

« La poésie, le théâtre, la peinture et la musique peuvent triompher de la peur et de la haine, créer des ponts entre les hommes. Même si le temps presse, il est encore temps.
Insiste, persiste, essaye encore.
Tu la dompteras cette bête aveugle qui se pelotonne. »

« de lui se dégageait une grande puissance de refus et d'attaque, en dissonance frappante – il était très brun -, avec le regard étrangement lointain, l'oeil d'un bleu clair voilé de « dormeur éveillé, s'il en fut ». Ainsi le résume Breton, des années après sa mort, ainsi nous le fit vivre Gaëlle Nohant tout au long de ses 500 pages, entreprise gigantesque mais magnifiquement réussie.


Lien : https://missbouquinaix.com/2..
Commenter  J’apprécie          70
Après La part des flammes, voilà le deuxième roman de Gaëlle Nohant dans lequel je me plonge. Ce nouveau livre est sorti après deux années de recherches et de travail aux côtés de Robert Desnos. de ce poète, j'avoue que je ne connaissais que deux poèmes : "J'ai tant rêvé de toi" et "Une fourmi de dix-huit mètres". S'agissant du second, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que ce poème proche de la comptine, découvert dans un cahier de vacances pendant mon enfance, faisait ni plus ni moins référence aux trains de la mort diligentés par les nazis...

Car, au-delà du poète, Robert Desnos était aussi et peut-être surtout un homme engagé, croyant à ses idéaux, et un homme amoureux. Amoureux tout d'abord d'une chanteuse qui le repoussera et lui inspirera le premier poème que je vous ai cité, puis de Youki, insaisissable mais qui démontrera dans les derniers mois de la vie de Desnos combien elle pouvait l'aimer.

Dans ce roman très dense qui fait revivre Desnos, mais aussi une foule d'artistes de son époque, d'André Breton à Picasso en passant par Prévert notamment, Gaëlle Nohant redonne vie à un homme de courage et de conviction, un homme qui racontait la vie avec des métaphores et des images. Si certains passages pèchent par leur longueur, on perçoit que l'âme du poète a enveloppé complètement Gaëlle Nohant, jusqu'à imprimer à son écriture un air de poésie... Un roman qui invite à (re)lire une oeuvre égrainée dans le roman de Gaëlle Nohant, invitation à la découverte et clés de compréhension de textes relativement récents et pourtant déjà considérés comme des classiques.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
Commenter  J’apprécie          70
Je ne suis pas très bon public pour ce genre de roman. En effet je n'ai pas la sensibilité qu'il faut pour apprécier la poésie et /ou la philosophie. Mon système de pensée est beaucoup trop ancré dans la terre et j'ai vraiment des difficultés à me laisser porter par des vers ou des questionnements abstraits.
La première partie de ce roman m'a donc quelque peu rebuté. L'écriture était trop "pompeuse" (ce n'est pas le mot adéquat, il est dans l'excès, mais je n'en trouve pas d'autre pour décrire mon sentiment), trop "romantique" (de part les vers et les pensées de monsieur Desnos). J'ai arrêté de lire les petits apartés poétiques entre les paragraphes, car je n'accrochais pas du tout.
Ensuite, la vie soit disant trépidante des protagonistes dans les années de l'entre deux guerres manque de naturel. Tout m'a semblé forcé, tant la débauche que le besoin, la recherche d'amour et d'amitié. Tout cela se régularise à l'approche de la deuxième guerre mondiale avec l'engagement de Robert Desnos dans la Résistance et...
...La deuxième partie du roman, m'a plu ! J'ai bien fait de persévérer dans ma lecture (hé oui, j'ai failli abandonné 2 - 3 fois). Cette deuxième partie, sous la "plume" de Youki, est plus directe, plus terre à terre, et donc plus dans mon caractère. Il y avait beaucoup moins de digressions philosophiques et plus de descriptions concrètes.
Le style et l'écriture de madame Nohant sont, on ne peut le nier, très jolis. La masse d'informations récoltée est impressionnante. Mais ce style n'est pas (encore) le mien mais qui sait... Un jour peut-être je m'adoucirai.
Lien : http://cath-jenta3.hautetfor..
Commenter  J’apprécie          50
J'ai entamé la lecture du dernier roman de Gaëlle Nohant, auteure dont j'ai beaucoup aimé les textes précédents, dans un état d'esprit très positif, appuyé par les nombreux avis élogieux lus à son sujet, et curieuse de découvrir cette figure du patrimoine littéraire français qu'est Robert Desnos, dont j'ignorais presque tout (hormis le poème mettant entre autres en scène une fourmi de dix pieds n'existant pas, sans doute apprise à l'école en des temps désormais lointains...).

Pourtant, d'emblée, des réticences ont sapé net ces bonnes dispositions, et ont même failli me faire jeter l'éponge au bout d'une centaine de pages...

Je dois préciser que j'ai du mal en général à adhérer à ce choix narratif qui consiste à extrapoler autour d'un personnage ayant réellement existé, imaginant ses pensées, ses paroles. Cette osmose entre réalité et fiction ne me convainc pas et nuit à mon immersion dans le récit : je suis constamment en train de remettre en cause la véracité des paroles, des pensées rapportées...
Mais je crois que j'aurais pu m'accommoder de ce bémol, sans les deux autres points qui ont gêné la lecture de la première partie de "Légende d'un dormeur éveillé". J'ai trouvé d'une part qu'elle souffrait d'un excès de lyrisme, de métaphores certes très poétiques mais alourdissant le texte par leur fréquence et leur démesure. Et j'ai d'autre part été agacée par ce défilé de célébrités que l'on croise à chaque coin de rue, à la table de chaque bistrot, comme si le monde dans lequel évoluait Robert Desnos n'était peuplé que de grands poètes, de peintres illustres, et de femmes fatales. Prévert, André Breton, Aragon, Picasso... le récit en acquiert une superficialité un peu théâtrale qui nuit à sa crédibilité. J'avais le sentiment de suivre une visite guidée du Paris mondain des années folles, dont on ne m'aurait montré qu'une brillante et superficielle facette.

Puis il m'a semblé que ces défauts s'amoindrissent au fil du récit. le récit se resserre autour du destin du héros, que l'on a l'impression d'approcher alors plus intimement, l'écriture elle-même devient plus sobre, comme plus sincère, et la personnalité fort attachante de Robert Desnos, ainsi que son existence romanesque -!- ont fini par éveiller mon intérêt et mon empathie... il faut de plus reconnaître que l'excellent travail de documentation mené par l'auteure étoffe "Légende d'un dormeur éveillé" d'un contexte historique, social et politique passionnant.

Et comment ne pas aimer cet homme épris de liberté, d'une intégrité sans faille, qui a toujours refusé toutes compromissions et tout diktat, ce qui l'amena à se brouiller avec le groupe surréaliste qu'André Breton avait fini par chapeauter avec une rigueur morale devenue quasi tyrannique... ? Comment ne pas admirer son engagement quotidien, qu'il finit par honorer au péril de sa vie, contre toute injustice, toute violence faite aux plus faibles ?



Robert Desnos était un héros humble et altruiste, prompt à donner le peu qu'il possédait, pour qui cet engagement était naturel. C'était aussi un homme au caractère fort, aimant avec ferveur et abnégation, ne courbant jamais le dos face à l'adversité, conservant en toute occasion dignité et optimisme.

Traverser en sa compagnie la période troublée de l'entre-deux-guerres, avec la montée de l'antisémitisme, le rejet des réfugiés espagnols qui fuient la guerre puis le régime franquiste, puis celle de la guerre et de l'occupation allemande, est un rappel permanent que le courage et l'humanisme des justes sont les garants de la pérennité morale de nos démocraties.

Je ne regrette donc pas vraiment cette lecture, qui m'a permis de découvrir l'homme et le poète (Gaëlle Nohant ayant eu la bonne idée d'enrichir régulièrement son texte de fragments de sa poésie) qu'était Robert Desnos, mais j'avoue que j'en garderai principalement le souvenir pesant de son laborieux début...

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          40
J'ai emprunté ce livre audio un peu hasard. Je crois que c'est le titre qui m'a intrigué.
Mais dès le début de l'écoute j'ai eu beaucoup de mal à accrocher. Je n'ai pas aimé la voix d'Antoine Leiris.
D'autant plus que ce qui était raconté ne me touchait pas. C'est vers la moitié du récit que j'ai commencé à réellement écouter, j'ai été intéressée par ces explications autour pièces de théâtre radio diffusées.
Puis les années de guerre, et là j'ai trouvé le temps long, très long.
C'était intéressant mais sans plus.
Ca m'a surtout donné envie de découvrir l'oeuvre de Robert Desnos
Commenter  J’apprécie          30
Quel homme extraordinaire, ce Robert Desnos. Avant de me plonger dans le roman de Gaëlle Nohant, je ne connaissais de lui qu'un poème découvert à 20 ans « J'avais rêvé d'aimer ». Une ode sublime à une femme aimée qui ne le payait pas de retour. A travers ce livre, j'ai découvert un amoureux, un écrivain, un ami, un homme de radio, un résistant…

🌻Se pencher sur la vie de Robert Desnos, c'est traverser la première moitié du 20e siècle à Paris, ville de littérature. Avoir comme compagnons les surréalistes Breton et Eluard, plus tard Pablo Neruda, Prévert, Jean-Louis Barrault et tant d'autres. Discuter sans fin. Participer à la vie nocturne. Aimer passionnément Youki. Et être avant tout et surtout épris de liberté, allergique à toute forme de racisme. Résister parce qu'il n'y a pas moyen de faire autrement. Et le suivre en déportation.

🌻Le style de Gaëlle Nohant ne m'a, par contre ,pas trop convaincue. Trop lyrique avant-guerre, la partie du livre que j'ai le moins aimée, il se fait plus nerveux à partir de 1940 et suit le rythme de l'hyperactivité de Desnos. C'est le sujet de la Légende d'un dormeur éveillé (paru en 2017) qui m'a emportée, me donnant envie de me plonger dans l'oeuvre du poète. D'autant plus que l'auteur a eu la bonne idée de parsemer son texte de ses vers. J'ai terminé le livre, émue, le coeur serrée, au bord des larmes.
Commenter  J’apprécie          30
Je me suis (re)plongée avec délice dans le Surréalisme en compagnie de Robert Desnos et de bien d'autres (Queneau, Neruda, Aragon, Prévert…).

Gaëlle Nohant a assurément le don de faire revivre toute une époque, en alternant des phases d'écriture personnelle et des vers et autres proses du poète, ce qui remplit admirablement les blancs entre les lignes.
Elle mêle admirablement Histoire et Littérature.

Mais ce livre souffre à mes yeux d'un bémol de taille : il comporte 100-150 pages de trop…

A vous de juger !
Lien : https://arthemiss.com/legend..
Commenter  J’apprécie          31
Je n'ai jamais lu Robert Desnos, je ne connais pas grand chose de sa vie. Avec ce roman, très bien documenté de Gaëlle Nohant, nul doute que je vais en savoir plus sur le mouvement surréaliste, cette avant-garde poétique, sur le conflit qui oppose André Breton et Robert Desnos. On sent à travers ces pages l'investissement de Gaëlle Nohant, le travail de l'écriture, la poésie de ses mots qui se mêle à ceux du poète. Pour autant j'ai eu du mal à lire ce livre de bout en bout.
Le roman s'articule en 4 parties. Robert Desnos est de retour de Cuba, il renoue avec son groupe surréaliste, ce qui en pas être sans heurts. C'est également sa relation avec Yvonne une chanteuse puis son amour pour Youki qui vont être au coeur de l'histoire dans la première partie de ce roman. le roman s'attarde beaucoup sur les relations amoureuses de Desnos notamment, à raison certainement car ces deux femmes ont tenu une grande place dans sa vie, mais cela m'a un peu ennuyée. En revanche j'ai apprécié la manière dont Gaëlle Nohant fait entrer dans son récit la montée progressive du nazisme dès la deuxième partie de son roman.
A mon avis, l'intrigue a manqué d'un sursaut, d'un quelque chose qui m'aurait entrainée jusqu'à la fin. Je l'avoue, j'ai lu en diagonale la 3e partie du roman. Mais finalement un nouveau souffle est donné à ce roman grâce au journal qui le clôt. Celui de Youki. Elle tient le journal de l'absence de Desnos en espérant leurs retrouvailles.
C'est un avis assez mitigé sur le fond. 500 pages était trop pour moi, j'y ai trouvé des longueurs, mais je garde malgré en mémoire certains passages poignants.
Lien : https://aucafelitterairedece..
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (993) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1726 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}