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EAN : 9782982045705
141 pages
Thierry Noiret (03/11/2021)
5/5   3 notes
Résumé :
Fable vient du latin "fabula" : propos, récit. Rien d'autre ici que l'envie de parler ("fari") d'un siècle qui s'est éteint.
Onze fables donc, vouées à stigmatiser notre société contemporaine depuis la fin du XXe siècle : Millénarisme, chute de l'Empire soviétique, montée en puissance des fanatismes religieux, acculturation de sociétés minoritaires, crises politiques, difficile libération de la femme, informatisation de la société, écologie, dystopie mais s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Avec un recueil de 11 textes (fables modernes) je découvre enfin cet auteur aux multiples facettes. Je pensais, en réalité, commencer par ses poèmes, mais je fus finalement attirée par son dernier titre tout juste paru le 2 novembre. La quatrième de couverture me semble très éclairante, c'est pessimiste mais lucide et pour « la morale » le lecteur garde une belle marge de manoeuvre.

Paradoxalement, j'aime les écrits en marge du désastre universel. Ici la plume est vive, alerte et caustique. J'ai beaucoup aimé « La Chute d'Icare » qui évoque le tableau de Pieter Brueghel l'Ancien ou la « Philosophie des objets » qui traite de l'affrontement des hommes aux machines et où on peut lire : « La grande difficulté à résoudre pour les concepteurs de systèmes informatiques n'est pas d'apprendre à la machine à trouver ni à choisir les informations dont elle a besoin mais de lui assigner des objectifs et des valeurs. […] l'homme ne descendrait-il pas tout autant de la machine que du singe ? ».

J'ai décelé de l'humour dans les textes « Moire », sur les Quasars (Quasi événements dus au hasard), ainsi que dans « Le Monde selon Saint Pantalon » ( où « l'humanité entière fut prise aussi d'une frénésie du jeu... ») mais pas que.

Ce que j'ai le plus aimé c'est « l'Entrevue avec le Narrateur (Art poétique) » où « l'écrivain naît et grandit non pas dans les choux mais au milieu des feuillets qu'il remplit » ainsi que la petite note d'espoir de l'épilogue.

Je recommande la découverte de la plume de Thierry Noiret qui se déguste lentement et qui incite merveilleusement à la réflexion. Voici un livre riche en questionnements, envoutant.
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Non pas une critique - ce serait mal venu de ma part à propos de mes écrits - mais l'envie de partager ce moment de réflexion sur ce qu'on retient du passé. En 1989, je m'étonnais de la chute du mur de Berlin, du rideau de fer, de la fin d'une guerre vraiment froide.
Aujourd'hui, en Europe, elle est revenue, brûlante même, cette guerre avec entre autres les mêmes préoccupations, la lutte des grands empires, la souveraineté des territoires et surtout derrière une population qui souffre, qui aspire à une juste paix, à l'autodétermination et la liberté.

Voilà pourquoi Aujourd'hui, c'est déjà la nuit... une fois de plus !

Partager des moments de l'histoire, de notre passé n'est jamais perdu : raconter nous ravive la mémoire de ce qu'on
croyait fini mais non oublié.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Les âges passant et l'outil prenant toujours plus d'importance, ne voit-on pas déjà de vifs changements dans la société : un retour certain au conformisme, une recherche plus profonde de valeurs claires et reconnaissables, une habileté flagrante à résoudre les défis techniques au détriment des problèmes humains ?  Tout cela va de pair.  Pair, Impair.  Un miracle que la toile, mais un miracle inquiétant.  Ne confions-nous pas nos plus profonds désirs, notre plus noble destin à d'implacables machines, sans âme, sans hasard ni vie ?
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Le monde passe me dis-je. Lutter ne sert plus à rien sinon à retarder son évolution vers un nouvel équilibre, plus longue est la résistance, plus longue la répression. J'étais déjà d'un monde ancien, avide de paix. Et aujourd’hui renaissaient les seigneurs de la guerre; ceux que je croyais définitivement oubliés dans le placard de la mémoire. Je me sentais né trop tard, avec de trop vieux idéaux et une morale avide de tranquillité plutôt que de force et d'inspiration divine propre à enthousiasmer les foules. Non, rien désormais ne pourrait empêcher ce cyclone et les guerres qu'il entraînerait dans son déferlement. Il est parfois un moment grave de la vie où la lâcheté est la plus souhaitable des vertus. Je me faisais honte mais me sentais néanmoins impuissant… totalement.
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Faut-il parcourir plus loin la toile pour vous en faire saisir l’improbabilité ? Réseau des réseaux, tout est réseau ! Depuis le fin fond des espaces, les mots, les gestes, les images se décomposent, se désintègrent, s'épellent en bits, en particules inodores, incolores, impalpables de bruits, de lumière, d'inexistence; elles se font vitesse, image de la vitesse, ubiquité du désir ; besoin de communiquer - nous sommes vases communiqués - ubiquité de la parole, de la pensée, des images et des sons, de la culture, nous sommes uniques et indénombrables sur le réseau de l’immédiateté.
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-​Vous plaisantez, la mort ne peut être autre que la fin de toute vie...  la disparition, le vide.  Fantômes, succubes, zombies riment avec foutaises et fables pour esprits faibles.  Je vous soupçonne de piètres lectures et de mauvaises pensées qui trahissent vos terreurs enfantines mal vaincues.  Si je ne vous connaissais depuis longtemps, je pourrais croire que vous n’êtes pas des nôtres, rajoutez un ciel, un enfer, quelques messes et nous voilà repartis pour deux millénaires d'obscurantisme...
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L'individualisme n'est que le cordon entre les deux tendances humaines : la guerre et la paix.  La paix : la soumission, l'esclavage symbolique ou réel, l'échange, le commerce, l’aplanissement de toute signification, toute transcendance.  La guerre, la lutte, la signification et la volonté, l'intransigeance et le fanatisme.  Voyez-vous les peuples vont bientôt, une fois de plus, préférer le fanatisme à l'esclavage.  Regardez vous-mêmes, après quarante ans de règne, une certaine paix et une certaine géographie ont disparu.  Les frontières bougent, se défont, se refont, l'éclatement est imminent et d'abord en Europe de l'Est, puis ce sera l'Asie et l'Afrique.  Le Nouveau continent est trop vieillot pour l'instant mais son heure viendra.  Les pouvoirs centraux sont faibles : c'est au commerce, à l'argent de nous dicter notre conduite, nul ne pourra faire face aux révolutions ou aux invasions qui se préparent.  Et nous imploserons de nous-mêmes, chacun se réfugiant auprès du plus fort.  Une autre ère féodale en quelque sorte.
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