De très élémentaires constatations, les étonnements et les révoltes les plus banals peuvent suffire à tirer de son engourdissement le rêveur éveillé.
Les questions fondamentales sont des pierres au milieu du chemin, sur lesquelles nous buttons.
"Il ne faut pas lui en promette, il faut lui en donner..." La vie, sage administratrice, semble avoir, à mon usage, retourné la formule : elle m'en a beaucoup promis, et pas trop donné.
Adolescent, jeune homme, j'ai cru avec passion que le bonheur était une raison de vivre.
Chaque petit renoncement, chaque minime soustraction imposée par l'âge semblent négligeables. Soudain la vie fait ses comptes et nous retire d'un coup la jeunesse.
Nous avons tord de laisser nos rêves souffrir de gigantisme.
A quel moment l'impossible est-il devenu inaccessible ?
Mon meilleur livre a toujours été le prochain ; le moins bon, celui auquel je travaillais. Sensations banales. Si je cherche à préciser, je dirai ceci : on porte sur ses propres textes des jugements successifs, et l'ordre de cette succession ne varie guère.
J'ai toujours cru que la constance dans les jugements, la persévérance dans les faiblesses, l'opiniâtreté dans les opinions, étaient vertus et donnaient, seules, un style à la vie.
On doit avoir l'indulgence vigilante.