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EAN : 9782070368433
192 pages
Gallimard (11/12/2002)
3.73/5   22 notes
Résumé :

Polka, chienne teckel née en 1966, a frappé la vie de François Nourissier d'une véritable maladie du sentiment.

D'où la lettre sans réponse qu'il adresse à sa diabolique petite compagne à robe alezane. Occupant ses jours et ses nuits, Polka force son maître à l'amour absolu, au repliement sur soi, au silence et par-dessus tout au regard plus que critique jeté désormais sur le monde extérieur, jugé frivole et lassant.

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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
C'est marrant, ça : j'ai déjà eu l'occasion ici de signaler que j'ai découvert François Nourissier tardivement ; le personnage m'indisposait, une sorte de délit de sale gueule… Eh bien imaginez que j'avais également ce même reflexe, étant amateur de chiens, à l'égard des teckels …

Dans cette longue lettre à son chien, l'amour de l'auteur pour sa chienne teckel est communicatif ; et tellement commun à tous les amoureux de leur chien… Une lettre qui montre l'étrange relation entre deux êtres tellement différents et tellement indispensables l'un à l'autre. François Nourissier analyse finement cette relation en plaidant souvent coupable face aux facéties ( pour le moins ) de Polka, sa chienne : n'est-il pas coupable d'avoir raté quelques étapes importantes de sa « socialisation »… ?

Reste que ce petit opuscule est bien plus qu'une simple lettre à son chien : François Nourissier en profite pour nous donner ses sentiments sur ses contemporains, l'époque dans laquelle il vit … un mélange de douce misanthropie accompagnée d'un statut assumé de « baderne réactionnaire », comme le qualifient ses détracteurs.

Bref, je continue ma découverte de l'oeuvre de François Nourissier… certes, cette « Lettre à mon chien » est loin de la « puissance » d' « A défaut de génie », mais les deux ont en commun cette plume admirable de l'auteur.
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Dans Lettre à mon chien, il est question de la relation de François Nourissier avec sa chienne Polka, mais aussi du métier d'écrivain, du retirement qui, comme il le dit, n'était (et n'est) pas très à la mode.

Lettre à mon chien est un livre dans lequel François Nourissier s'adresse à sa chienne Polka, rebaptisée ainsi par Claude Gallimard car son vrai nom, c'est Pilule. Il nous raconte ses expériences avec les animaux, souvent liées à l'observation, malgré lui, de leurs souffrances. Sa sensibilité en la matière est très grande. Un de ces petits chapitres, à propos, s'appelle "Un grand chien noir". Il nous dit comment il a vu, un jour, dans la circulation parisienne, un grand chien noir éperdu, coincé sur un îlot, près d'un tunnel, prisonnier des voitures. L'auteur s'est affolé, à tout fait pour pouvoir garer sa voiture plus loin,se porter à son secours, mais la peur de le retrouver écrasé a été si grande, si viscérale qu'il a fait demi-tour.

François Nourissier nous raconte la compagnie de Polka dans sa vie quotidienne et sa vie d'écrivain. Tout ce qu'il écrit est tellement vrai, on y retrouve tellement sa vie avec son propre animal que c'en est émouvant. Voilà un auteur qui a tout compris de la présence de l'animal dans une vie.

J'ai cherché des informations sur Polka, l'année de sa disparition, des photos de Nourissier avec elle. Il y en a peu, hormis cette vidéo postée ci-dessus et datant de 1976.

En 1981, on le voit sur une photo pour Paris Match avec un berger allemand : Polka, le teckel, était sans doute morte, elle qui avait déjà plus de dix ans au moins au moment de l'écriture de ce roman en 1974 (il mentionne une paralysie en 1967).

Dans le dernier chapitre, François Nourissier constate qu'il existe deux mondes, deux sortes d'humains. Une belle conclusion à un livre très touchant et sincère.


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Cette « Lettre à mon chien » de François Nourissier à sa petite chienne teckel est émouvante. Depuis que Polka est rentrée dans sa vie et dans celle de sa famille, un beau jour de 1966, l'homme et l'écrivain François Nourissier n'est plus tout à fait le même. L'écriture est toujours juste, pudique, sensible et les amoureux des chiens seront heureux de ressentir une vraie connivence avec l'auteur, ils se reconnaitront dans de nombreux chapitres. Nourissier est de ceux qui aiment les chiens tout simplement, pour leur part d'enfance et surtout leur innocence et leur confiance pleines et entières. Certains chapitres sont consacrés à l'écriture – difficulté d'écrire, moments d'exaltation, de désoeuvrement, d'angoisse – belles pages où l'on aperçoit François Nourissier à sa table de travail, avec à ses pieds la petite Polka.
Un très beau livre d'un homme pour sa chienne, une très belle page d'amour.
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Polka, chienne teckel a frappé la vie de François Nourrissier d'une véritable maladie du sentiment. D'où la lettre sans réponse qu'il adresse à sa diabolique petite compagne à robe alezane. (....)Celle-ci jouant à son égard le rôle étonnant d'une confidente, ou d'une psychanalyste à quatre pattes.
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Lu à une période où Babelio n'existait même pas encore ... ma critique ne sera pas très étayée puisque je ne me fie qu'à mes souvenirs pour vous parler de ce livre ...
Amoureuse des animaux mais surtout des chiens, il était évident qu'une lettre écrite à son chien ne pouvait que m'attirer.
Je me souviens surtout du regard tendre que l'auteur pose sur sa chienne, sa très belle plume et l'aspect philosophique, réflexion sur le monde et sur son microcosme par l'entremise de ses conversations avec elle.

Si un jour il croise à nouveau mon chemin dans une boîte à livres par exemple, je n'hésiterai pas à le relire, un petit texte pour une belle soirée littéraire.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
La main à plume
Ne croyez pas qu'on entre dans un livre comme à Prisunic. Si vous saviez le temps passé sur le trottoir, autour du pâté de maisons, et les fausses entrées, les remords, les absolus désespoirs. Ce livre-ci par exemple, exactement celui-ci, que vous lisez, à la page 37 duquel vous êtes parvenu (et peut être trouvez-vous la soupe un peu fluide, ou grasse, ou amère, ou bien vous demandez-vous quand on entrera "dans le sujet" alors qu'on y est jusqu'au cou), ce livre-ci ne m'est apparu, boiteux, réticent, qu'après des mois d'errements. Il devait successivement s'intituler Polka, Les Distances, A défaut de génie, L'Or de la Loire et L'Imbécile. Il a été, selon les semaines, fictionneux ou chroniqueux, bref ou massif, pâteux ou délié. Le voilà devenu épistolaire.
P. 37
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Mes mains sont si occupées à te gratter le dessous des oreilles qu'elles ne peuvent plus rien "tenir", et c'est bien ainsi. Toi qui aimes tant déchiqueter, gratter, démantibuler, tu as réduit en miettes quelques proverbes louis-philippards.
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Au printemps 1968, je fus de ceux qui constatèrent avec tristesse le délabrement de tout, le déferlement de la logorrhée « révolutionnaire » et surtout le ralliement peureux et femelle de l’intelligentsia au désordre. Je découvris […] combien il est difficile de penser à contre-courant de la mode et du « discours dominant ». L’idéologie au pouvoir – dans les milieux où presse et livres me font vivre – est bien entendu la progressiste. Oser dire qu’on ne s’y sommet pas ou plus, qu’on la tient pour chimérique, bavarde et irréaliste, est une entreprise un peu vaine et risquée. Il convient pourtant de s’y aventurer, et même on ne saurait faire autrement, – après quoi on est à jamais classé parmi les badernes réactionnaires.
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La grande dame qui craint pour ses bas, la vieille qui prétexte l’hygiène pour repousser un coup de langue, les plaisanteries un peu lourdes de tel ami aux pieds redoutables : j’ai appris à me méfier de ces personnages. A tous il manque un peu du naturel, de l’animalité qui font les bons compagnons. (Ce sont les mêmes qui redoutent les orangeades trop glacées, qui disent “un doigt de vin, pas davantage…”) Parfois, quand il s’agit d’aveux publics et de gens considérables, je suis bien embêté. Par exemple je n’aime guère que Simone de Beauvoir, racontant sa première visite à Colette, avoue lui avoir dit qu’elle n’aimait pas les animaux, ni qu’elle ait suspecté l’amitié de Colette pour ses chats.
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Ne crois surtout pas que ça aille tout seul, cette lettre, cette fausse lettre. On va choquer les humanistes. On va prêter le flanc - si tu me passes l’expression - aux plus rudes critiques. (…)
Toi si grincheuse à l’endroit du monde extérieur, si méfiante envers tout ce qui n’est pas nous, je m’aperçois pourtant que tes années sont tissées de ces parties joyeuses qu’il serait injuste de passer sous silence. Chaque matin, à mon réveil, tu me rappelles - leçon sans prix - que la gravité est une grimace repoussante et que seules comptent les fêtes de la vie. Puissé-je m’en souvenir au jour de la grande peine de ton départ - si je suis là pour la souffrir.
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Video de François Nourissier (48) Voir plusAjouter une vidéo

Albert Cohen ; 5 et dernier
Albert COHEN : entretien avec François NOURISSIER, Jean Didier WOLFROMM, Françoise XENAKIS, Robert SABATIER et le Révérend Père Lucien GUISSARD à propos de ses livres testaments : sa passionjuive, ses occupations entre la composition de deux livres ; ses goûts littéraires. Pense que les femmes sont inférieures dans le domaine de l'action littéraire (tient des propos désagréables sur...
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