Mémoire à vif

Les gens ne changent jamais vraiment, Sheridan. Il n’a pas la même histoire, ni la même foi.
A quoi bon insister ? Rien de ce qu’elle pourrait dire ne les convaincrait. Elle pouvait leur expliquer qu’il lui avait sauvé la vie, qu’il l’avait veillée pendant les heures les plus sombres de son existence, protégée et défendue, mais s’il n’allait pas à l’église, pour eux, tout cela ne comptait pas.

Quelquefois, il faut combattre le feu par le feu.

Quelle leçon t’ai-je apprise ? Que les hommes peuvent se comporter comme des goujats ? Qu’ils ne pensent tous qu’à une chose ? Que le sexe n’est pas pour eux ce qu’il représentait pour toi à seize ans ?

Guérir. C’est tout ce à quoi tu devrais penser maintenant. Guérir pour te lancer sur les traces de l’homme qui a voulu te tuer. Et le mettre hors d’état de nuire.

Certains criminels ne veulent pas de la facilité.

Le travail peut faire peur, parfois, et devenir déprimant, quand l’argent manque ou que nous ne pouvons pas faire autant que nous le voudrions.

Que pouvait représenter une relation avec une fille naïve pour qui c’était la première fois, alors qu’il en avait eu tellement d’autres ?

Croire en une source surnaturelle du mal n’est pas nécessaire. Les hommes, par essence, sont capables de toutes les méchancetés.
 
JOSEPH CONRAD