Et... 500 pages de torture. le bouquin a failli me tomber des mains à plusieurs reprises... mais je ne peux pas m'en empêcher: j'ai toujours du mal à abandonner un livre démarré. Pourtant, il faut sérieusement que je songe à m'y mettre, histoire de m'épargner tout ce temps perdu.
Le résumé était aguicheur mais le récit n'a pas répondu aux attentes de ce qui était annoncé. Une jeune fille enlevée à la Tour tous les dix ans et qui en en ressort totalement transformée? Que peut-il donc bien s'y passer? On nous a promis du rêve et du mystère; il n'en est, hélas, rien car l'intrigue ne tourne pas autour de cela mais autour du Bois, entité maléfique et principal antagoniste. On l'aura compris, la jeune fille enlevée se révèle en fait être une......... sorcière, et son bourreau, .........son maître, bien que ce dernier ne soit pas mentionné comme tel. En effet, c'est l'héroïne qui le considère ainsi et s'asservit toute seule (un petit côté Passe-Miroir?). -1 pour Agnieszka. Comme on l'aura également deviné... (attention spoil), elle va tomber amoureuse de lui et lui d'elle parce qu'évidemment, elle est différente. Nunuche, pleurnicharde, soumise, sale et nulle en magie (au début en tout cas). La trame est déjà presque écrite. Vous ne sentez rien?
Alors oui, sous certains aspects, il s'agit d'un conte. Russe par ailleurs, ce qui attisait ma curiosité, en plus, je dois dire, du commentaire de
Robin Hobb (en qui je ne fais plus confiance du coup ^^). Un conte pour adultes car (très) sexualisé. Une héroïne pas attachante, pour ne pas dire "chiante". Des rapports humains en lesquels j'ai du mal à croire. Je pense notamment à l'amitié entre Kasia et Agnieszka qui ne m'a pas du tout convaincue. Et une approche de la sexualité qui me dérange... Soit on prend le parti pris d'écrire un bouquin bdsm dans lequel la femme accepte et assume pleinement ses désirs de soumission, soit on s'arrange pour ne pas véhiculer aux jeunes filles l'idée qu'être traitée comme de la merde par un homme plus âgé est une marque d'attention et d'amour (encore un côté Passe-Miroir).
La narration s'est révélée d'une lenteur assez stupéfiante. Mettons ça sur le compte de la traduction qui s'avère un peu piètre. En tout cas, ce fut difficile à avaler. Oubliez les métaphores et les figures de style! J'ai eu l'impression que les informations nous étaient pondues de manière brute sans aucun effort stylistique, genre j'ouvre un livre de chimie. Impossible de s'attacher aux personnages et de s'identifier à eux ni de s'immerger dans l'histoire. J'ai dû relire de nombreux passages plein de fois tant je ne parvenais pas à rester concentrée et captivée par ma lecture. C'était long et répétitif.
Je retrouve malheureusement ces mêmes erreurs qui me dérangent en littérature YA, à savoir une psychologie des personnages mal construite, un style d'écriture qui souffre d'un manque d'épaisseur, des intrigues mal ficelées ou peu élaborées...
D'où Kasia se retrouve-t-elle dans le rôle d'une guerrière badasse sachant manier l'épée? Je croyais que c'était une paysanne qui n'avait été éduquée qu'à être belle depuis sa naissance? Difficile à croire.
Où sont les auteurs originaux? Je crois sérieusement que le problème actuel dans notre société est que l'imaginaire ne travaille plus, remplacé par les écrans et les réseaux qui absorbent toute notre attention en plus de nous abrutir. Il en résulte de plus en plus de bouquins bas de gamme.
Encore une fois, je me suis fait avoir par la blogosphère. La passe-miroir, La quête d'Ewilan, La Moïra, et maintenant ça! J'en ai marre de tomber sur des bouquins de fantasy merdiques. Difficile de faire confiance aux éloges et aux commentaires positifs. C'est un avis trop subjectif. Bref. Je ne recommande pas.