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excellent!
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Dernier partenariat avant la rentrée de septembre, ce roman de Kem Nunn m'a été offert par Folio/policier et Livraddict. Et je les en remercie.

Ayant découvert l'auteur avec Tijuana Straits, ce fut avec confiance que je me suis lancée dans cette lecture. L'univers de Nunn est empli de nature sauvage, de tradition et de respect. Même si ses romans sont classés dans la catégorie Policier/Thriller, la philosophie complexe de la vie est au premier plan.
Les rapports entre l'homme et la nature sont au coeur de ses écrits.
Ici, nous nous retrouvons dans une quête de la mythique vague Heart Attacks. Un phénomène tant espéré pour les surfers mais jamais découverte. Grand mythe de l'océan, elle est localisée au centre d'une réserve indienne où les rapports entre peuple sont très tendus. Fletcher un photographe renommé à la réputation plus qu'égratignée va suivre un surfer fou dans cette recherche de LA vague. Mais rien ne se passe comme prévu et leur périple va vite se transformer en enfer. Entre magie noire, légendes indiennes et violence, le lecteur est entrainé dans une guerre de l' incompréhension et de l'indifférence.
Le style de Kem Nunn est très singulier et peut dérouter les novices. L'oppression et le malaise sont présents dès les premiers chapitres. Mais le rythme du récit est long. de longues descriptions viennent nourrir le texte, les décors sont parties prenante de l'histoire mais il est vrai que le lecteur se sent un peu dans le brouillard et perd un peu de vue la ligne directrice des différents personnages. Il est vraiment agréable d'imaginer les magnifiques panoramas sauvages qui sont dépeints par une foultitude de détails.
Par contre, lorsque l'on entre dans l'intrigue, il faut avouer que l'on est un peu déçu du peu de profondeur des protagonistes. Ils sont très peu attachants, voire quelques peu agaçants et les dialogues sont assez sommaires.
Tout l'intérêt de ce roman réside, pour ma part, dans la grandeur et la force de la nature. L'humain est bien primaire face à la férocité d'une nature brute et sans pitié.

En bref, j'ai apprécié le sabot du Diable pour l'écriture passionnée de son auteur et pour la magie des décors. L'histoire est, elle, passée vraiment au second plan.
Lien : http://lacaveauxlivres.blogs..
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Voilà un auteur qui m'intriguait. Je dois dire que le sabot du diable est un polar peu banal où l'intrigue criminelle est reléguée au second plan, tant l'auteur s'intéresse davantage à la nature de ce coin de Californie, les Hupas et les Yurocks se partageant cette terre désolée. A ce propos, j'espérais que ce polar se rapprocherait un peu de ceux de Tony Hillerman, et que j'en apprendrai un peu plus sur ces deux tribus californiennes. Hélas, les Indiens ici sont envisagés sous l'angle habituel : pauvreté, précarité, crimes, drogue...

Le roman est peut-être, avant d'être un polar, un bel hommage à l'océan. En effet, l'un des principaux protagonistes, un photographe, Jack Fletcher est engagé pour immortaliser le dernier exploit d'une légende du surf, Drew Harmon. Il doit faire équipe avec deux autres hommes, dont un jeune loup avide de prouver ses talents, un personnage bien détestable.Le lecteur doit donc s'immerger lui aussi dans ce monde à part, celui des surfeurs qui ne rêvent que de l'exploit, la vague parfaite, le lieu idéal... des choses qui paraissent bien futiles mais que l'auteur sait rendre importantes à travers les yeux de ses personnages.

Drew Harmon, une force de la nature et légende du surf, obsédé par le spot secret, Jack Fletcher et surtout travis McCade qui travaille pour le Indian Development Council et incarne l'autorité locale ont retenu mon attention. Tous des solitaires, traînant des failles et des zones d'ombre. Harmon est pourtant affublé d'une jeune femme bien mystérieuse, Kendra. Une figure féminine plutôt intéressante et inhabituelle (un bon point pour l'auteur !).Son histoire est en quelque sorte parallèle à celle du groupe d'hommes, je dirai même que le lien est ténu entre les deux. Prétexte pour l'auteur de nous dévoiler un aspect des vieilles légendes tribales. Par ailleurs, les seuls passages très violents et sordides se rattachent à Kendra.

Le roman suit un rythme lent, il ne faut pas s'attendre à beaucoup d'action, mais l'atmosphère est particulière, pesante, angoissante, pleine de mystères que l'on a guère envie de découvrir.

Pour moi qui lit peu de polars, j'ai trouvé celui-ci intéressant du fait de la priorité donnée aux personnages et à la nature, et surtout de la peinture, inhabituelle, de ce coin de Californie, assez éloigné des clichés.

Une bonne surprise en tout cas.
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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Jack Fletcher est un photographe de surf qui n'a plus travaillé depuis un petit moment. Pourtant un magazine prestigieux fait appel à lui pour prendre des photos de Heart Attacks, une vague mitique. Drew Harmon, une légende du surf qui s'est retiré des compétitions voilà quelques années, a prévu de la surfer. C'est Drew qui a choisi Jack comme photographe car ils ont déjà travaillé ensemble, à la bonne époque.
Jack part donc avec deux jeunes surfeurs qui montent à la rencontre de Drew. Celui-ci est installé dans une réserve indienne, pas très loin de Devil's Hoof, lieu où nait la vague.
La première sortie se terminera par un accident qui verra la mort d'un jeune indien accompagnateur. La tension monte avec les indiens partis sur le sentier de la guerre. Sans compter la présence de requins qui trainent à Devil's Hoof. Les quatre hommes auront fort à faire pour s'en sortir.

J'avais un peu peur de tomber dans une lecture uniquement consacrée au surf. Mais l'auteur, qui s'y connait apparement beaucoup, et les explications ne prennent pas le pas sur le récit. le livre est classé dans la collection Policier des éditions Points mais c'est plutôt un roman noir. Il n'y a pas de meurtre, quoiqu'on parle au départ d'une jeune femme assassinée mais aucune enquête ne lui est consacrée. le récit est plutôt construit autour de la confrontation entre les surfeurs et les autochtones indiens qui viennent de perdre un enfant dans l'accident provoqué par le photographe.
Les personnages sont tous très forts. Surtout Fletcher et Drew qui ont des personnalités très marquées mais aussi très différentes. Pourtant ils travaillent ensemble et Drew semble trouver important d'avoir ce photographe là plutôt qu'un autre. Drew est un personnage emblématique qui fait figure de patriarche bien posé sur son socle, indéboulonnable. Il a quand même un côté obsessionnel à vouloir absolument faire sa vague sans tenir compte de son entourage : sa femme par exemple qui se retrouve dans une situation très difficile. Elle tient, elle aussi une part importante dans le récit et possède une personnalité très fantasque.
La nature est un personnage à elle toute seule. L'auteur nous transporte littéralement dans cette contrée sauvage au bord de l'océan. On voit très bien se dessiner le paysage de chaque parties de l'aventure.
C'est une lecture qui m'a finalement beaucoup plu. Même si j'ai trouvé les 50 dernières pages un peu longuettes. Les personnages crapahutent un peu trop longtemps dans la nature pour se rendre au lieu de la vague.
Lien : http://kactusss.blogspot.com..
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Le sabot du diable.. Ou le roman noir avec des surfeurs dedans... Et des fois je me demande ce qu'il me passe par l'esprit quand je m'achète des bouquins..

Pitch :
Fletcher est photographe, jadis il photographiait les « ride » sur les grosses vagues, dans les îles, Hawaï Waiméa et toussah maintenant il est plus dans la photo de mariage à Pomona, avec les costars bleu pervenche.. ouais c'est moche... Et puis un jour y a le coup de téléphone .. un boulot, une requête, où on le demande expressément... lui et rien que lui, en plus quand cette demande vient d'une légende du surf... Pour un spot aussi légendaire que mystérieux.. Bin Fletcher se fait pas prier... Bon c'est parti pour se rendre dans le nord de la Californie, la où l'eau est du domaine du glacial et en plus infestée de requin... en route pour « heart attack » c'est le nom de la vague, et le sabot du diable c'est son emplacement... les aléas de la vie, de la géographie ou de l'histoire font que le spot , bin c'est en plein dans une réserve indienne mais ça va bien se passer...
Et bin non !

Alors Fletcher le photographe tapé, qui a tout perdu, le boulot, la bonne femme, la gosse et qui en plus à mal au dos, se retrouve accompagné par deux débiles (une sacrée couche) pour retrouver ze Légende Drew Harmond qui avait disparu des radars depuis une paye...

Une galerie de personnages, le photographe, les surfeurs, la femme d'Harmond, les indiens...
Ils sont tous secoués... tous, d'une manière ou d'une autres, ils traînent tous leur drames,
Les indiens et leur vie misérable, et eux aussi leurs travers, entre tribues qui peuvent pas se blairer, qui entre eux ne peuvent même pas s'entendre...
Harmond perdu dans sa folie égoïste peut-être, déconnecté aussi..ayant vécu un drame terrible avec sa femme.. et agissant de manière complètement dingue à mon sens...
Comment tous traînent un putain de mauvais karma...
Et elle Kendra, la femme d'Harmond, seule, s'enfonçant petit à petit dans la folie, déjà sujette au départ.. pleine de doute de questions qui font que dormir n'est plus à l'ordre du jour... et que se promener dans la foret c'est mieux... ça détonne un peu dans la réserve, encore une Wagai tapée du casque... Mais ça ils ont un peu l'habitude avec les blancs, ils ont bien compris...

Une lecture assez étrange, avec le drame annoncé, même si on ne sait pas encore où il se place, et ça va être lequel ?... A -t- il déjà eu lieu ? Ou est-il à venir ?...

Une écriture cru, un parler cru... Une violence à tous les niveaux... Pour le surf on est pas dans le fantasme à la Point break avec Bodhi... nan Drew c'est pas le Bodhien de base.. Ou peut-être que si au fond, mais il est surtout moins sympathique et beaucoup plus sérieux, technique.. ça te parle de bouée à 7, de graphiques, d'isobare, de reef, de line up, de gun ( rien à voir avec les flingues même si y en a qui vont apparaître au cours de cette histoire glauque) et de plein d'autre mots made in surf..
Et là on se dit que l'auteur le connaît bien ce sport, qu'il l'a lui aussi pratiqué et sûrement à la grande époque (avant tout le fric), vu qu'il te parle de Da Cat, quand le surf c'était être fou, être libre, juste avec la vague, la grande...

Une atmosphère qui oscille un moment, ou les légendes indiennes prennent petit à petit plein de place.. ou les suspicions grimpent les questions aussi.. genre « mais pourquoi tu fais ça ?.. personne de sain d'esprit ne ferait ça » nan c'est assez space...

Ils sont space ces gens, ces personnages..

La fin qu'on voit venir, mais c'est normal et ce n'est pas le plus important et de toute façon elle ne pouvais être autre...Rien que part le nom de l'endroit, comment l'appelle les indiens... Humaliwu...
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Un polar assez curieux, où l'intrigue criminelle est reléguée au second plan afin de donner la priorité aux personnages et à la nature. J'ai eu un peu de mal au début, d'autant plus que j'étais un peu perdue dans les passages centrés sur le surf. Mais finalement je me suis laissée prendre au jeu de la lenteur et de l'atmosphère pesante.
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Le sabot du diable, c'est le nom donné à une parcelle côtière de la Californie du Nord inaccessible ou presque, mais légendaire pour les rouleaux titanesques que l'océan y produit quand les conditions météo sont réunies. L'histoire commence à Huntington Beach, théâtre du premier et très remarquable roman de Nunn (Surf City). C'est là que Fletcher, ancienne gloire de la photo de surf, est contacté par un patron de la presse spécialisée pour saisir l'ancien champion Drew Harmon dans LA vague gigantesque, la vague secrète, jamais photographiée, celle qu'on nomme Heart Attack avec un respect craintif.

Fletcher part avec deux jeunes champions à la rencontre de Drew. Ils le trouveront installé en pleine réserve indienne avec son étrange et belle épouse Kendra. Ils auront des soucis avec les individus dégénérés appartenant aux tribus de l'amont, avec les requins blancs qui infestent le Pacifique dans cette région, mais hallucineront dans ces paysages grandioses et désolés faits de végétation pauvre, de plages rares au pied de falaises arides et de mer grise et menaçante.

Il n'y a plus de doute, l'esprit du surf anime le style de Kem Nunn qui retrouve dans ce roman, de façon décuplée, le lyrisme déjà présent dans Surf city. La plupart des qualités du premier roman sont bien là, mais l'oppression produite par les éléments naturels est une nouveauté. Kem Nunn ne délaisse pas les hommes, qui vivent ici comme des pantins s'acheminant aveuglément vers une sombre destinée, à coups d'égarements plus ou moins désastreux. le sabot du diable est incontestablement un grand roman, même si certaines envolées poético-lyriques gardent leur part d'obscurité. La faute à la traduction ?
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Original : un roman où il ne se passe rien. Les héros sont les paysages. les personnages eux sont chacun dans leur univers clos, sans aucune communication. Et au dénouement du roman il en reste autant qu'après l'éclatement d'une bulle de savon. Rien.
Il ne reste qu'une ambiance, un air du large.
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Légendaire photographe de surf, Fletcher est aujourd'hui sur le retour et vivote du côté d'Huntington Beach. Il voit cependant l'occasion de relancer sa carrière ou de faire un dernier baroud d'honneur lorsqu'un grand magazine de surf lui demande de suivre deux champions pour photographier une autre légende du surf, Drew Harmon, disparu de la circulation depuis une dizaine d'années.

Il s'agira de retrouver Drew à Heart Attacks, aux confins de la Californie du Nord, à la frontière de l'Oregon. Heart Attacks est une vague légendaire, jamais photographiée, et la surfer est un privilège qui se gagne. On n'est plus là sur les plages ensoleillées de la Californie du Sud, mais dans un lieu pluvieux, minéral, froid, aux eaux grises et infestées de requins. Sur une réserve indienne où le poids des croyances et des traditions n'a d'égal que celui de la marginalité dans laquelle ses habitants sont rejetés et dont ils tirent une méfiance et un ressentiment profonds à l'égard de ceux qui s'aventurent chez eux. de quoi transformer cette expédition en une véritable descente vers l'enfer.

Une fois n'est pas coutume, Kem Nunn nous entraîne dans le milieu du surf. Que le lecteur se rassure : il n'est pas plus nécessaire d'être un surfeur pour pouvoir lire Kem Nunn, qu'il n'est nécessaire d'être alcoolique pour lire Ken Bruen, schizophrène-psychopathe et paranoïaque pour lire Tim Dorsey ou pêcheur à la mouche pour lire William G. Tapply.

Si j'évoque ici Tapply, c'est que, comme lui, Kem Nunn est avant tout pour moi un grand, un magistral nature writer. Certes l'histoire qu'il nous raconte, d'une noirceur profonde seulement éclairée de très rares rayons de soleil, a son intérêt. Mais plus que tout, Nunn excelle dans la manière de nous faire vivre ce que vivent ses personnages au milieu de cette nature hostile et indomptable. Kem Nunn nous immerge littéralement dans son histoire, nous asphyxie avant de nous laisser respirer un peu, puis de nous plonger à nouveau la tête sous l'eau ou dans le brouillard épais de cette côté inexplorée.

Un roman éprouvant mais d'une incomparable beauté. Non pas le chef-d'oeuvre de Kem Nunn, mais l'un d'entre eux tant cet auteur rare ne semble pas pouvoir faire moins bien. Magnifique.


Lien : http://encoredunoir.over-blo..
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Un roman noir bien fichu situé dans l'univers du surf, de ses mythes, de ses règles et de ses acteurs - ici plutôt décrits comme des brutes épaisses misogynes. Avec toujours en arrière-fond, et c'est ce qui nous plait, le décor des grands espaces américains et une réflexion sur le choc des cultures. Un bon moment de lecture.
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