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Farfelu, délirant, hallucinant, sans cohésion, parfois fatiguant à suivre, sans queue ni tête à d'autres moments, mais drôle ! Beaucoup de personnages... et je me demande même si l'auteur s'y est retrouvé dans tout ce monde...
Je m'interroge quant à savoir si j'ai aimé ou pas... Et bien, je ne sais pas !
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Flann O'Brien décline son singulier récit un peu sur le modèle des matriochkas. Mettons que c'est une histoire à tiroir.

Le narrateur est un étudiant point trop assidu, et qui, hébergé par un oncle sourcilleux qui s'inquiète à bon droit pour ses études, préfère le refuge de sa chambre. Il y écrit un récit baroque qui narre les déboires d'un écrivain qui répugne depuis plus de 20 ans à quitter son lit et dont les créatures du roman qu'il compose actuellement, mélange abscons et anachronique de héros de la mythologie celtique, de personnages folkloriques et d'authentiques cowboy de Dublin (!) tendent a échappé à sa vigilance d'Argus. Outrés par le sort qui leur est réservé, ces derniers le drogue et vaquent à leurs occupations. Pire, sous la plume d'un de ces acolytes, venu au monde à l'âge adulte, habillé de pied en cap, et doté d'un petit talent littéraire, preuve formelle s'il en était besoin qu'il est le fils des oeuvres de l'écrivain avec une de ses héroïnes, la fine équipe lui garde un chien de sa chienne. Poussé par les encouragements et les incitations rancunières de ses compagnons romanesques il plonge l'écrivain dans l'oeuvre où ses personnages vont lui faire subir les pires avanies ...

Swim-Two-Birds est une folle échappée dans le mode burlesque. L'esprit résolument comique et irrévérencieux des codes de la composition romanesque, bien digne des auteurs de la verte Érin, est remarquable d'inventivité pour un livre paru en 1939. Cette incursion très plaisante dans cet univers romanesque créé l'appel d'air idéal pour la suite de la lecture des oeuvres romanesques complètes de Flann O'Brien.




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Un formidable objet littéraire non identifié.
Le narrateur est un étudiant dublinois qui passe sa vie au lit ; c'est là qu'il paresse, rêve et reçoit des visites qui lui font la conversation. "Sous les couvertures, je me fourrageais nonchalamment le nombril avec un crayon." Parfois il en sort pour aller à l'université, mais plus souvent pour boire des bières au pub. L'oncle chez qui il vit le presse de travailler à ses études, ne le voyant jamais ouvrir un livre.
Un livre ! Voilà ce qui occupe l'esprit de notre étudiant : ou plutôt plusieurs livres, dont les extraits nous sont livrés en vrac, avec de multiples personnages interchangeables et improbables. Un auteur de romans -qui passe sa vie au lit- est drogué par ses personnages qui, pendant son inconscience, sont libres de poursuivre librement leur vie. Des cow-boys, un farfadet, une fée invisible joueuse de poker côtoient de solides Dublinois amateurs de bière brune, de violon et de légendes.
Ces personnages seront en quête d'auteur... pour le tabasser et le juger dans un final assez épique.
La traduction de 1964 de Henri Morrisset est impeccable (si vous êtes assez âgé pour comprendre des mots comme "saint-frusquin").
LC thématique de novembre 2021 : ''Faites de la place pour Noël”
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Complètement délirant. Quand une bonne fée essaye de convaincre un farfadet que sa femme est un kangourou, il y a de quoi halluciner… J'en passe et des meilleures, mais parfois c'est un peu difficile à suivre. Incroyable.
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Présentation de l'objet : Premier roman de Brian O'Nolan, connu sous le nom de plume de Myles na Gopaleen, Brother Barnabas ou George Knowall, c'est sous celui de Flann O'Brien que O'Nolan publiera la plupart de son oeuvre romanesque, débutée avec Swim-Two-Birds en 1939.
Induction : C'est dire l'amour que l'auteur porte à l'onomastique, aux emprunts, au mensonge, et au vol à la tire.

"Les personnages doivent être interchangeables, à l'intérieur d'une même oeuvre et d'un livre à l'autre. La somme des oeuvres existantes sera considérée comme une réserve de types possibles d'où les auteurs avisés pourront à leur gré extraire leurs personnages, n'ayant à en créer de nouveaux que lorsqu'ils ne trouvent pas la marionnette désirée." (Narrateur, Swim-Two-Birds)

Nature de tout ce qui précède : une forme d'introduction.

Tentative d'explication de la trame narrative : J'écris une critique d'un roman qui met en scène un narrateur qui passe la plupart de sa vie alité et qui écrit un livre sur un écrivain qui reste dans son lit et met en scène des personnages qui naissent à 25 ans (par la plume de l'auteur), qui tiennent de la légende et qui pleurent du cresson (type Suibhne/Sweeny), qui sont mal et bien car pairs et impairs (le lutin MacPhellimey), qui engendrent d'autres écrivains (qui tuent les précédents par l'acte de procès via l'écriture), qui parlent fort, boivent, jouent aux cartes et se racontent des légendes idiotes, qui parlent de l'augmentation des prix depuis la guerre (même la Fée, oui). L'énumération n'en finit pas.

Nom de la figure de style utilisée : anaphore.

Nature du texte pris dans son ensemble : Assemblage, Künstlerroman (roman d'artiste).
O'Brien (on va rester sur ce nom) est un voleur. Malin comme un Puck. Il pioche partout et construit ce qu'il considère être le roman moderne, qui doit être capable d'intégrer tout ce qui est pertinent ou drôle. Il doit, ce roman moderne, tout comme l'oeuvre dramatique, être pourvu des accidents externes de l'illusion qui lui faisaient défaut et le rendait inférieur (selon les dires du narrateur de Swim-Two-Birds.

Les exemples sont donnés assez tôt. le narrateur est en dérangement permanent. Son oncle qui l'apostrophe pour participer à des débats ridicules concernant un buffet et qui l'accuse de ne rien faire (ce que, tel Bartleby, le narrateur ne nie pas. Il écrit, mais il ne refuse pas d'en parler. Il préfère ne pas en parler), son Bookmaker qui le branche sur les futurs gagnants de courses de chevaux, les livres de sciences naturelles et humaines qu'il lit en permanence (comme le narrateur du Troisième Policier lira de Selby qui envisage la Terre comme saucissoïdale - qui a la forme d'une saucisse).
Mais surtout, il est dérangé par son propre roman.
Nature du roman écrit par le narrateur : Imitateur, évident.
On invoque Swift, Ossian, Joyce, Eliot, le fameux Sweeney, condamné à souffrir et à manger du cresson pour avoir osé détruire la cloche d'un mauvais lutin lors d'une bataille.
Entre temps, les personnages discutent de tout et de rien. de l'augmentation des prix suite à la guerre (les plus révoltés sont le Lutin et la Fée), de la nature-même de la poésie (les Hommes), du son du violon, de la voix, d'un bébé de 25 ans qui va naître dans la chambre d'à côté, etc.
Les personnages ont une vie en-dehors du narrateur inventé par le narrateur (qu'ils droguent pour lui échapper).

Appréciation et importance de Swim-Two-Birds, oratio recta :
Quasiment aucun lieu n'est décrit, sauf s'il représente une forme d'irlandéité : forêt, brume, pub... les classiques. Les personnages sont - et le narrateur narré fait preuve d'une mauvaise foi évidente en les distinguant sous forme de liste - interchangeables.

Appréciation et importance de Swim-Two-Birds, oratio obliqua :
Tout n'est que jeu de digressions vers la forme la plus pure souhaitée par le narrateur, (qui n'est pas l'auteur, pas O'Nolan, donc) qui est un assemblage de toutes les possibilités littéraires à accomplir pour évoquer un monde qui ne ressemble que bien trop peu au monde pour être raconté autrement qu'en digressant. Swim-Two-Birds fait par ailleurs office de mètre-étalon dans la littérature dite Postmoderne (ce mot est une torture, mais il a eu des signifiés). Il influencera Beckett et tous les auteurs du moment Postmoderne. Et bien d'autres auteurs. Il sera révéré par Borges ou Joyce, qui le lira à la loupe pour cause de cécité galopante.

Conclusion sous forme de citation du roman susmentionné :

"Un roman satisfaisant doit être une supercherie patente, si bien que le lecteur peut régler à sa convenance le degré de sa crédulité. Il n'est pas démocratique de contraindre les personnages à être bons ou mauvais, pauvres ou riches. Chacun d'eux doit pouvoir prétendre à une vie privée, à la liberté, à un mode de vie décent : ainsi pourvus, les personnages pourront manifester leur dignité et leur contentement, et fournir un meilleur service."

Conclusion plus conventionnelle : Lisez-le, vite. Relisez-le. Moins vite. En fin de compte, peut-être que tout est à propos d'une bicyclette, et peut-être la mayonnaise est-elle un instrument.
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Un exercice de style dans l'absurde parfaitement réussi, si on peut voir le talent dans ce roman, on est vite lassé et noyé par le surplus de loufoquerie. J'aurais pu trouver cela impertinent, mais trop c'est trop... Je n'ai pas vu le comique non plus.
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Un livre de digressions (avec une trame)
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La Kermesse irlandaise.
Flann O'BRIEN
Note : 5 / 5.
Auteur en quête de personnages!
Je reconnais avoir fait une lamentable erreur en disant que ce livre était la première édition de "Dublinoiseries", car il n'en est rien. Cet ouvrage est en réalité la première traduction par Henry Morriset de "At Swin-two-Birds" qui a été éditée en 1964. Voilà je peux continuer ma lecture la conscience tranquille, en espérant être pardonné!
Lien : http://eireann561.canalblog...
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Auteur en quête de personnages!
Je reconnais avoir fait une lamentable erreur en disant que ce livre était la première édition de "Dublinoiseries", car il n'en est rien. Cet ouvrage est en réalité la première traduction par Henry Morriset de "At Swin-two-Birds" qui a été éditée en 1964. Voilà je peux continuer ma lecture la conscience tranquille, en espérant être pardonné!
Dermot Talis, écrivain pour le moins farfelu, écrit un livre qui comporte au moins trois débuts, et donc de multiples fins. Ces personnages sont pour certains des héros de la mythologie irlandaise, Finn MacCool, on assiste à une bataille entre cow-boys et indiens dans le centre de Dublin etc....;
Lire la suite sur : http://eireann561.canalblog.com/
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Que dire d'un livre qui commence en proposant trois incipits. le premier fait intervenir le Lutin Mac Phelliney, membre de la classe des diablotins. le second introduit M. John Furriskey, né à l'âge de vingt-cinq ans et dont la connaissance modérée de la physique s'arrête à la loi de Boyle et au parallélogramme des forces. Quant au troisième, il introduit Finn Mac Cool, un héros légendaire de l'Irlande ancienne, mais dont on reconnait la puissance mentale limitée. Vous voila prévenu, il y aura plusieurs histoires dans l'histoire (et même une histoire de l'histoire). Ne serait-ce pas ce que l'on appelle en termes savants l'intertextualité ? (Même avant que Julia Kristeva et le groupe Tel Quel, ou que le grand Barthes (Roland, le littéraire, et non Fabien le footeux) ne formalisent avec des mots ce que d'autres avaient fait avec des livres). Et l'on viendra se plaindre de ce que les auteurs et critiques franchouillards ne produisent rien de neuf. Bref « At Swim_two_Birds » est un livre (écrit par Flann O'Brien en 39) à propos d'une personne qui écrit un livre (le narrateur) sur quelqu'un qui écrit un livre (Dermot Tellis). A partir de là, la trame est simple, quoique complexe. Comme dirait Coluche « C'est l'histoire d'un mec qui….).
La question de l'intertextualité étant pratiquement réglée (c'est à dire débusquée et mise en évidence), il reste à déterminer si FO'B est bien un auteur « postmoderne » (et ce que avant que nos auteurs et critiques ci-dessus nommés ne le découvre) (Pour les anglo-saxons c'est déjà fait depuis longtemps, notamment lors d'une réunion pour le centenaire de FO'B à Trinity College, Dublin). Pour faire court, on peut assumer que les « modernes » considèrent essentiellement les questions épistémologiques (« Comment puis je interpréter le monde ? ») alors que les « post-modernes » vont se concentrer sur ses aspects ontologiques (« de quel monde parle-t'on ? »), soit en littérature examiner quel est le mode d'existence d'un texte. C'est en quelque sorte le point de vue qui change, du monde et du nombril (lequel regarde l'autre ?). En termes savants, ou plus physiques, on pourrait parler d'une description Lagrangienne ou Laplacienne. Bref, on a affaire à un auteur en avance sur son époque, peut être même trop en avance. Il faut dire que son livre sort en 39 et qu'il en vend 244 copies avant que l'entrepôt londonien dans lequel les livres étaient stockés ne disparaisse dans un incendie du aux bombardements.
Toujours à propos de l'intertextualité, le texte qui suit ne comporte pas moins d'une quarantaine d'extraits ou de références à d'autres oeuvres, sans compter les auto-références. Ce qui fera que John Furriskey, auteur créé par Dermot Tellis, énoncera sa méthode de création de caractères littéraires en termes de « ab ovo et initio ». (Où l'on retrouve l'oeuf et la poule, ou le nombril et le monde).
le livre s'ouvre par un incipit (encore un autre), mais celui-ci avant le texte en soi. «  » (« Toutes choses changent, laissant la place aux autres qui suivent »). C'est dans le « Héraclès » d'Euripide, quand Héraclès, victime de la déesse de la folie, Lyssa, envoyée par Héra, tue ses enfants en croyant que ce sont ceux de son ennemi. Va-t-on en déduire que l'ouvrage est une oeuvre de transformation, ou plus subtilement une oeuvre que le lecteur peut transformer ? Ne serait-ce une des caractéristiques des auteurs « postmodernes » ?
On y trouve des phrases étranges telle : « le Mal est pair, la Vérité s'exprime par un nombre impair, et la mort est le point final ».



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