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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Le jour où elle allait essayer de se tuer, elle s'aperçût que l'hiver revenait. Elle était couchée en chien de fusil : elle avait poussé un soupir et la chaleur de son haleine avait projeté de la buée dans l'air froid de la chambre. Elle expulsa une fois encore l'air de ses poumons et observa. Une vois, deux fois. Puis elle rejeta violemment les couvertures et se leva. Alice détestait l'hiver. »

Alice est désespérée et une ultime découverte dans une gare à Edimbourg va la faire définitivement sombrer. C'est à travers quelques bribes de ses souvenirs que son histoire se dessine : son adolescence, libre, en compagnie de ses 2 soeurs, la sévérité de sa mère, sa grand-mère adorée, sa passion pour John et sa difficulté à (sur)vivre à son départ.
Le récit, poignant, est narré par petites touches, avec justesse et délicatesse. Et comme toujours avec cette autrice, les portraits de femme sont percutants et la plume douce et virevoltante. Quelle joie de savoir qu'il me reste encore quelques titres à découvrir dans sa bibliographie ! Je les garde précieusement pour les jours de grande disette 😉
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Elle est incroyable, cette Maggie O'Farrell : à chaque fois que je lis un de ses romans, je suis prise par cette ambiance, ce goût pour les histoires de famille toutes simples mais si compliquées à la fois, pour les personnages féminins à multiples facettes, pour les chapitres alternés, les va-et-vient dans le temps (mais pas difficiles à suivre pour autant !).
L'histoire d'Alice, qui est dans le coma suite à une tentative de suicide. Son histoire à elle, mais aussi de sa mère, Ann, de sa grand-mère, de son amour fou pour John, un juif empêché par sa religion. le talent et le charme du livre, c'est que nous savons que quelque chose de dramatique va se produire, que ce titre, "quand tu es parti", n'est pas volé... Et on attend, et quand le drame arrive, on reste sur le flanc, comme Alice...
Un excellent moment de lecture, sans ambition mais pur et prenant. J'aime vraiment cette auteure !
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J'ai découvert Maggie O'Farrell avec L'étrange disparition d'Esmée Lennox et Cette main qui a pris la mienne et dès que j'en ai l'occasion je continue à découvrir ses romans, toujours orientés sur les liens familiaux, les secrets, les non-dits et l'amour.

Un corps immobile, plongé dans le coma on pourrait penser qu'il a peu à nous dire …. Et pourtant derrière ces yeux clos Alice est là, elle sent, elle pense et se raconte. le prologue sert d'amorce : son dernier jour, ses dernières rencontres et l'accident et d'ailleurs s'agit-il d'un accident ou a-t-elle voulu mettre fin à ses jours…..

Comme à son habitude l'auteure ne prend pas de détours pour nous plonger dans l'histoire : une femme, Alice, retrouve ses soeurs à Londres, elle s'éclipse quelques minutes et revient pour annoncer qu'elle repart à Edimbourg et puis il y a l'accident. Dès les premières phrases on entre dans l'histoire, à la manière d'une photographie prise sur le vif, le corps et les pensées sont là, les sensations aussi….

"Le jour où elle allait essayer de se tuer, elle s'aperçût que l'hiver revenait. Elle était couchée en chien de fusil : elle avait poussé un soupir et la chaleur de son haleine avait projeté de la buée dans l'air froid de la chambre. Elle expulsa une fois encore l'air de ses poumons et observa. Une vois, deux fois. Puis elle rejeta violemment les couvertures et se leva. Alice détestait l'hiver. (incipit du prologue p 11)"

Comment ne pas trouver habile la construction de ce récit en offrant la possibilité à celle qui n'est présente que par un corps de lui donner la parole, elle dont l'esprit demeuré en éveil, écoute, observe, se souvient. On se sait rien du ressenti des personnes dans cet état et pourquoi pas finalement imaginer qu'ils parcourent un chemin intérieur accompagné par ceux qui les entourent.

En y mêlant les voix d'Ann, sa mère, avec qui elle a des relations assez conflictuelles mais aussi Elspeth, sa grand-mère paternelle, récemment décédée mais dont elle était très proche, l'auteure en fait un récit choral très féminin où les différents points de vue s'affrontent, s'entrechoquent, chacune détenant certaines clés. D'autres femmes, d'autres ressentis, d'autres époques, d'autres vies…..

Certes Maggie O'Farrell alterne les narratrices mais aussi les époques et c'est tout un ballet qui se met en place pour démêler les fils de la vie d'Alice, de son amour fou pour John, un juif qui va choisir de couper les liens avec son père intégriste pour l'amour d'Alice, mais aussi des zones d'ombre de sa mère qui pourraient expliquer bien des comportements.

L'auteure aborde de nombreux thèmes : les liens familiaux, les non-dits et secrets (ce qui ajoute bien sûr du piquant), le deuil, l'intolérance, l'amour mais aussi les questionnements quand un proche est plongé dans le coma, nous entend-il ou est-il, quelle décision prendre à son sujet….

J'aime l'écriture fluide de cette auteure, je n'ai eu aucun mal à me situer par rapport aux différentes narratrices et temporalités grâce aux subtils détails que Maggie O'Farrell instillent pour identifier la voix et pourtant elle n'hésite pas à sauter de l'une à l'autre, de nombreuses fois, parfois par de très courtes interventions, mais qui éclairent sur le passé de chacune, levant peu à peu le voile.

J'ai voyagé entre Ecosse et Angleterre, au rythme d'un récit très féminin, sensuel parfois mais toujours très délicat. Maggie O'Farrell maîtrise totalement son récit, faisant d'Alice malgré le silence dans lequel elle est plongée, une voix passionnée, fougueuse, explorant les sentiments qui la parcourent, remontant le fil du temps pour trouver la paix.

Maggie O'Farrell à travers les thèmes récurrents de la famille, du deuil, des secrets le plus souvent autour d'un personnage féminin, réussit la performance de me captiver à chaque fois, le même univers mais toujours une nouvelle histoire, en faisant la part belle aux sentiments et émotions. C'est une écriture vive, descriptive mais sans lourdeur, avec une construction maîtrisée et quelques effets page-turner qui vous pousse à continuer toujours un peu plus la lecture.

Maggie O'Farrell avec ce premier roman explorait ce qui allait devenir son univers littéraire : les liens familiaux, l'amour et le deuil, situant ses actions entre les deux pays qui lui sont chers : l'Angleterre et l'Ecosse mais avec la fougue de ses origines irlandaises.

Même si l'Etrange disparition d'Esmée Lennox reste mon roman préféré pour l'instant, j'ai passé un délicieux moment de lecture avec cette auteure à la plume délicate et dont je n'ai pas encore lu le dernier roman I am, I am qui a remporté un joli succès récemment.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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C'est un livre qui fait revivre,du coma dans lequel Alice est plongée,les histoires d'amour de 3 femmes de 3 générations.Elles sont toutes des passionnées contrariées par les conventions qui ne leur permettent pas de vivre dans l'épanouissement espéré.C'est Alice qui m'a le plus touchée ,son histoire étant comme racontée de l'intérieur.Une découverte passionnante.
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"Qu'est-on censé faire de tout l'amour qu'on éprouve pour quelqu'un s'il n'est plus là ? Qu'advient-il de tout cet amour qui reste ? Doit-on le refouler ? L'ignorer ? Ou le donner à quelqu'un d'autre ?" p.296....

C'est dans un coma profond, qu' Alice se pose ce genre de questions.....
Elle revoit par bribes sa vie...
Mais la douleur de la perte de son amour lui est toujours aussi effroyable, même dans le plus comateux des brouillards....
Son corps est inerte, mais son esprit bouillonne.... Elle entend la sonorité de quelques voix, perçoit des présences, mais aussitôt, son cerveau l'entraîne dans le labyrinthe de ses souvenirs....

Alice a deux sœurs, Kirsty l'aînée, et Beth la petite dernière, aussi blondes aux yeux bleus qu'elle, Alice, est brune aux yeux noirs.. Ce qui à toujours perturbé sa mère, Ann, superbe anglaise, blonde aux yeux bleus, d'un teint de porcelaine mais au caractère très trempé.... Ann a épousé Ben, d'origine d'Ecosse, sans amour...

Alice a un caractère bien trempé, elle aussi... Elle se heurtera dès l'enfance à cette mère qui ne la comprends pas, et qui semble si loin d'elle ; mais elle éprouve un amour sans fin pour sa grand-mère Elspeth, la mère de Ben, chez laquelle tout le monde habite ou plutôt cohabite....

Alice mène sa vie, comme elle l'entend, avec les excès qui vont avec.... Elle finira par rencontrer un journaliste littéraire, John.
Le père de John est un Juif ardent, très à cheval sur le respect des traditions hébraïques. Hors de question, pour lui, que son fils épouse une goy....

John prouvera l'amour qu'il porte à Alice, en tournant le dos aux volontés de son père, qui aura pour conséquence son reniement....

Alice connaît enfin le bonheur auprès de John jusqu'à ce maudit jour, où un drame arriva....

Alice, tel un miroir brisé, ne peut plus se regarder en face, sans y voir sa vie en morceaux....

Elle se décide, dans un dernier élan, de rendre visite à ses deux sœurs à Edinbourg ; quand, à la gare elle voit une chose qui la brise encore plus... Elle s'enfuit, elle reprend le train pour Londres, et retrouve Lucifer son chat....
Et en sortant lui chercher des croquettes, elle est renversée par une voiture.....

Sa vie est en miettes.

En conclusion, je citerais un passage (pages 304-305) où Alice "hésite" entre l'au-delà et un retour vers son passé, et où...
"En sortant des toilettes, Beth se faufile entre les tables de la cafétéria de l'hôpital où sont assis ses parents et s'affale sur une chaise en face d'eux. Ils ont fini par dîner là. La salle est vide, à l'exception de la femme au tablier vert derrière le comptoir et de deux médecins qui conversent à voix basse par-dessus un plateau de nourriture à laquelle ils ne touchent ni l'un ni l'autre. Son père prend la théière en inox cabossé et lui verse une tasse de thé...
(...)
Beth boit une gorgée de thé. Il a un goût râpeux, il est trop infusé."

La fin est d'une grande dignité, et Maggie O' Farrell conclue avec une grande pudeur cette histoire....

On a l'impression de voir "Alice au Pays des merveilles", mais de l'autre côté du miroir....

1er roman de Maggie O' Farrell, on y voit une très belle plume, même si il n'y a pas l'humour d'une Kate Atkinson.
Cela donne envie de lire d'autres livres de Maggie O'Farrell
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Après avoir lu l'indispensable Esme Lennox, j'ai eu envie de découvrir le premier roman de Maggie O'Farrel. Bien m'en a pris ! J'ai retrouvé la densité narrative qui m'avait tellement plu et toujours... cette intense émotion.

L'auteure amène, avec une grande maîtrise, le lecteur au bord du gouffre, dans un espace temps où tout semble impossible. Puis, la révélation éclatante, solaire, éblouissante, au propre comme au figuré.

C'est décidé, de Maggie O'Farrel, je veux tout lire.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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Chronique mélangée de la vie d'une mère et d'une de ses filles, celle qui est si différente des autres et qui dés son plus jeune age a intégré inconsciemment cette différence.
Alice est dans le coma et revit par bribes sa vie, enfant, ado, jeune fille à la fille puis mariée avec John avant le grand drame. Suite à une vision de quelqu'un à la gare d'Edimbourg, elle fait demi tour brutalement et repart pour Londres ou quelques heures plus tard elle passe sous une voiture. Est ce volontaire ou pas? Qu'a t'elle vue? Va t'elle se reveiller? Son père et sa mère sont à son chevet, esperant. Ann, la mère, revit de la même façon son mariage, la naissance de ses filles, son acclimation délicate dans la maison de sa belle mère Elspeth.
C'est profondément émouvant. La vie de cette jeune femme ne peut qu'avoir des échos en nous même si nous n'avons pas forcément vécue la même histoire. Maggie o'Farrell est extrement douée à faire passer les sentiments des uns et des autres. Pour un premier roman, c'est assez exceptionnel.
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En bref, un roman entre romance et drame familial.

J'ai d'abord eu un peu de mal à entrer dans l'histoire à cause d'une construction assez particulière à base de tranches de vie des différents personnages sans indication temporelle. On passe de l'un à l'autre, naviguant entre les années, le passé et le présent. Il est d'autant plus compliqué de s'immiscer dans ce récit que le drame qui touche Alice n'est pas écrit explicitement au départ.

Puis, petit à petit, le lecteur apprend à connaître chacun des personnages, à apprivoiser le rythme choisi par l'auteure et à remettre toutes les informations dans l'ordre afin d'avoir un tableau assez précis de l'ensemble.
Maggie O'Farrell se concentre surtout sur les femmes de cette famille, notamment la grand-mère et la mère d'Alice, puis plus vaguement sur ses soeurs. Les hommes ont une place beaucoup plus effacée ou alors plus péjorative pour certains. [...]
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Comme les deux autres romans de Maggie O'Farrell que j'ai lus, Quand tu es parti est tout en émotions, parfois drôle, souvent révoltant et triste, toujours très juste.L'histoire est construite comme un puzzle qu'on reconstitue pièce par pièce au fil des épisodes de la vie d'Alice et de sa famille jusqu'à comprendre comment elle a fini dans le coma suite à un accident qui n'en est peut-être pas un.Une belle lecture sur l'amour, les relations familiales et leur complexité...
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Un livre dur et poignant. Comment vivre avec l'absence de celui qu'on aimera toujours ?
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