Il s'agit d'un recueil de trois nouvelles :
Le faste des morts
Le ramier
Seventeen
Les trois sont des récits fait à la première personne, par des adolescents ou jeunes adultes, en proie à un vide intérieur, un manque de perspectives, un difficile passage à l'âge adulte dans un monde désespérément sans repères.
Le faste des morts :
Un texte d'une écriture splendide, où un jeune étudiant en lettres, pour gagner un peu d'argent accepte un travail à la fac de médecine, il est chargé de transférer les cadavres destinés à la dissection d'une cuve à une autre. Il travaille avec une jeune étudiante, qui lui confie d'être enceinte et de travailler pour pouvoir se payer un avortement. Une étrange communion s'établit entre l'étudiant et les cadavres, qui exercent sur lui une étrange fascination.
Le ramier
Le héros est un préadolescent placé en maison de redressement ; il décrit le quotidien du groupe des jeunes dont il fait partie, et évoque l'étrange relation qu'il va établir avec le fils adoptif du directeur de prison.
Seventeen
Le héros de cette nouvelle fête ses 17 ans au moment où débute la nouvelle. Extrêmement perdu, son occupation principale consiste à se masturber. Il a un mal fou à se trouver une place, ou un but dans la vie, et se laisse entraîner dans un parti d'extrême droite.
Cette nouvelle a pour point de départ un fait divers, l'assassinat par un jeune homme militant d'extrême droite du chef du parti socialiste. le texte proposé ici avait une suite où l'assassinat et le suicide jeune homme étaient décrit. Cette partie a suscité des vives attaques de l'extrême droite, allant jusqu'aux menaces de mort à l'encontre de l'écrivain. A la suite de ces attaques, Ôé a décidé de ne plus jamais publier cette partie controversée, considérant d'ailleurs qu'elle n'apportait rien au texte, et que la première partie se suffisait largement à elle-même. le style qu'il adopte dans ce récit est très spécifique, il y parodie la phraséologie d'extrême droite, et le discours même du jeune homme par rapport à ses difficultés d'adolescent est par moments très drôle, ce qui n'arrive pas dans les deux textes précédents.
Trois textes éblouissants, complètement maîtrisés, Ôé semble nous décrire des personnages très réelles, très denses, très désespérés, d'une façon très réalistes, en nous donnant à ressentir leur quotidien dans les choses les plus banales mais aussi en nous faisant entrapercevoir le plus intime et le plus impalpable de leur vécu intérieur, leur monde fantasmagorique. Des textes très forts, qui ne peuvent laisser insensible.