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3,48

sur 233 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Mais se mettre à quoi exactement Monsieur Oiseau ? À donner un sens à la littérature contemporaine ? À susciter l'émoi de ceux qui ne demandent qu'à sourire de tout, pour un rien ? Vous l'aurez compris, je sais désormais ce qu'éprouvent ces personnes ayant "un réel coup de coeur pour un livre si bon, si beau, si juste" qui, je l'avoue, me faisaient l'effet d'exagérer légèrement, la lecture étant pour moi vivante surtout dans le recul, la distanciation et enfin seulement dans l'appropriation.

Et voilà que, pour mon plus grand plaisir, un jeune écrivain se permet de me perturber dans mes habitudes de lectrice. Mais de quel droit ? Celui du talent visiblement, et d'un talent presque nonchalant, à la limite de l'arrogance. Florent Oiseau, de manière plus involontaire qu'engagée (il me semble) nous parle d'une certaine précarité de la vie, qui peut mener à certains glissements dramatiques que l'on envierait presque sous l'influence de ses mots cousus dans un patchwork de finesse, d'absurdité et juste ce qu'il faut de vulgarité pour témoigner d'un récit de vie, toute simple et tout simplement. Une familiarité en somme, sûrement celle qui donne envie de comprendre l'auteur (j'étais presque d'accord pour me faire fille de joie sans culpabiliser).

Mon seul (tout petit même minuscule) regret se tourne vers le potentiel poétique de cet écrivain qui, selon moi, aurait pu être davantage exploité (même si je n'ai pas pu retenir mon rictus de petite bourgeoise à l'apparition du myosotis à un moment précis de réminiscences qui fait écho à l'Aurelia de Nerval dans mon esprit).

Cela étant, après avoir été bien renseignée par mes compatriotes babeliotes, je sais que le deuxième roman de Florent Oiseau (Paris-Venise) a récemment pointé le bout de son nez et qu'il a apparemment tout ce qu'il faut de poésie pour combler mon côté "fille un peu niaise mais pas trop".
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Ça alors, j'ai l'impression d'avoir passé un top week-end avec un vieux pote branleur du lycée à exterminer consciencieusement des nids de bière en échangeant sur la vacuité de l'existence.

Ce premier roman est brillant, et je l'applaudirais volontiers des deux mains si j'avais pas la flemme de lâcher mon verre de rouge, donc flemme de laver un tapis qui a une fois été blanc il y a deux jours et qui ressemble désormais à s'y méprendre à une parure de lit Desigual enfin c'est une autre histoire.

Celle qui nous intéresse est jubilatoire car ce anti héros qui transpire le côte du Rhône à un côté est ultra plaisant à regarder vivre, évoluer dans une fange avec laquelle on aurait presque envie de fleurter avec l'abandon quasi total dont il fait preuve... Mais ça c'était avant.

Fred est arrivé à bout de droits, plus moyen de gratter un copek à Paul en bois alors va falloir qu'il s'y mette !

Ne soyez pas comme d'autres rebutés par ce personnage par moments détestable, il est fictif.

C'est pourtant pas un mauvais bougre notre quadra bien mariné au rouquin, il devient juste mysogine et manque d'un soupçon de tact quand il a éclusé son tonneau vinasse mais on lui pardonnera car c'est son pain quotidien.

La vie de frédo c'est pas du gâteau, c'est du jaja et des Marlboros.

Comme avec de vieux potes pompettes, j'ai éclaté de rire devant des phases magiques, et rigolé en me retrouvant parfois dans certains reflexions. J'ai adoré cette lecture car j'y ai trouvé en plus de l' humour des souvenirs de discussions de jeune adulte un peu à la ramasse, dans les élucubrations de notre héros, narrateur poète tantôt lucide tantôt tout claqué.

J'enlève une demi étoile pour une fin un tout petit peu rapide et prévisible et car ce petit bonheur de lecture était bien trop court.

Un peu comme quand tu rentres chez toi al-dente, pleins de bons souvenirs et de gammas GT en ayant laissé tes super potes que tu ne reverras que l'année prochaine, les quittant une larme à l'oeil, subtile mix de fou rire et de tristesse de l'achèvement de retrouvailles précieuses.

Cette courte lecture très fraîche requinque et fortifie comme un shooter de calva, et file le rire comme une bonne grosse inspi sur un flacon de poppers premier prix bien crado qui tourne à la récré.

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Fred, la quarantaine, raconte dans cette histoire sa volonté de changement, de s'y mettre comme il le dit si bien... "Mais d'abord, un dernier verre". Il passe en revue toute son expérience professionnelle qui se résume à des petits boulots, des tentatives avortées de faire quelque chose. Au final, il se retrouve en fin de droits : bientôt, il ne pourra plus toucher son chômage, alors c'est décidé, il va s'y mettre.
Mais la procrastination est devenue son mode de vie, chaque jour, il se répète un leitmotiv qui finit par ne plus rien vouloir dire. Les journées à prendre plaisir à la vue de Sophie Davant l'après-midi vont se transformer lorsqu'il devient "protecteur" tentant de protéger deux jeunes femmes. Mais cette activité le mènera loin, jusqu'en Espagne où là, il s'y est mis dans son aventure.

À la fois loufoque et décalé, Florent Oiseau nous offre un premier roman intéressant sur la société actuelle et ce mot : procrastination que j'entends de plus en plus dans certains médias.
Une écriture travaillée effleurant la facilité sans la dépasser : l'auteur joue avec les mots, joue aussi avec le quotidien de Fred, donnant des scènes d'un humour caustique délicieux. Jouant au Loto, se trouvant un travail qui ne va surtout pas l'exténuer jusqu'à protéger ces deux jeunes femmes... Jouant au Loto, se trouvant un travail qui ne va surtout pas l'exténuer jusqu'à protéger ces deux jeunes femmes... Comprendront les lecteurs... C'est la grande qualité de ce livre : avec un scénario simple, l'auteur nous fait voyager de la France en Espagne, utilisant un humour qui m'a conquise : loin des codes habituels de la littérature, on a droit à un livre qui ne connaît pas de copie dans sa façon de critiquer sans accuser.

La construction du livre est très intéressante. Je me suis attendue à ne pas apprécier Fred en lisant la quatrième de couverture. Et pourtant, je l'ai trouvé attachant dans sa bizarrerie, dans sa simplicité (car oui, il ne va pas au Ritz tous les soirs), mais aussi son franc-parler : il se rend compte de sa situation, il sait qu'il faut changer tout cela, mais en même temps, il tourne les événements de telle façon qu'ils semblent "normaux".

Fred rencontre différents personnages, et malgré son indolence, arrive à sympathiser avec eux. J'ai aimé cette palette de personnalité qu'il découvre au fil de ses péripéties : simple, entier, différent, critiquable par leurs actions... Bref des personnes, des vrais que Florent Oiseau a su retranscrire dans ses pages avec beaucoup de réalisme et de respect.
Il y a également une bonne partie du livre qui peut se résumer au rapport que Fred a avec les femmes : targuant de les aimer et de vouloir leur bien, il n'est pourtant pas si "gentleman" que cela. En effet, le nombre de fois où il nous raconte ses mésaventures amoureuses et sexuelles, Fred s'en plaint, s'en forcément se remettre en question. Cela montre une autre facette de ce personnage prêt à s'y mettre.

En bref :
Pour un premier roman, je suis agréablement surprise de retrouver un livre maîtrisé, drôle, que j'ai même trouvé satirique de notre société où tout le monde doit réussir, gagner beaucoup d'argent et être reconnu de tous.


Lien : http://lecturedaydora.blogsp..
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"J'ai essayé de dresser un bilan sommaire de mes réalisations ici-bas, mais je suis vite passé à autre chose. La vérité, c'est que je n'avais rien branlé. Ou plutôt, je n'avais rien voulu branler. Je m'étais laissé vivre, porté par le courant d'air d'une porte de bistrot entrouverte. Un demi de bière à la main, des espoirs en pagaille".
Voilà la conclusion à laquelle arrive notre glandeur en chef après maintes péripéties où il va successivement passer des journées à se dire qu'il va falloir s'y mettre !
Un quadra qui se cherche encore, après avoir longtemps glandouillé, il va tenter d'entrer dans la prêtrise sans succès, puis s'exercer à la plonge, non pas comme le commandant Cousteau mais dans l'arrière cuisine d'un restaurant, enfin au proxénétisme éthique (vous avez bien lu !) avant de filer en Andalousie pour éviter les représailles.
Je retrouve l'humour de Florent Oiseau que j'avais particulièrement apprécié dans Les Magnolias même si à mon goût, celui-ci est un peu moins bon. Mais comme il s'agit de son premier roman, je lui pardonne volontiers. C'est drôle que moi qui n'ai jamais tiré au flanc, étant plutôt du genre stakhanoviste, j'éprouve une tendresse particulière pour les branleurs de son espèce.

Challenge multi-défis 2022.
Challenge Riquiqui 2022.
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Ce livre est un régal, un régal d'humour.
On va suivre au long de ce roman les aventures de Fred, quadra un peu désincarné, champion de la lose et maître glandeur.
Ainsi notre « héros », alors qu'il se retrouve en fin de droit au chômage va s'improviser proxénète ce qui va le conduire bien loin de son point de départ.
Fred a tout du type pathétique, même pas médiocre, il baigne dans un échec permanent, néanmoins il a une forme de lucidité quand il regarde sa vie au travers d'une bouteille de rouge qui tâche et il en ressort une philosophie hilarante.
Le texte est ciselé et plein de détails comiques et on épouse le temps de la lecture la vie un peu abject de ce personnage et c'est littéralement jouissif.
De nombreuses phrases sont des aphorisme dédié à l'art de la lose.
Néanmoins ce personnage aux moeurs plus que discutables se révèle follement attachant et sa bonne foi permanente le rendrait presque sympathique.
Un très bon moment de lecture et un livre qui surprend par sa si grande qualité, alors que son auteur est si jeune.
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Quel plaisir de découvrir un tel roman.
Ma critique va être plutôt courte : j'ai adoré.

L'histoire est sombre et triste, et paradoxalement : tellement drôle !
C'est vraiment très bien écrit.

Fred est alcoolique, fainéant et vulgaire, mais on s'attache à lui, sans vraiment comprendre pourquoi.

Et c'est bien là, à mon sens, tout le talent de l'auteur et de son écriture.
Un vrai coup de coeur, que je vous conseille.

J'ai vraiment hâte de découvrir les autres romans de Florent Oiseau !
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Jérôme aime beaucoup cet auteur et moi qui craignais être rebutée par la langue ce n'est absolument pas le cas, son style est adapté à son récit et fait une grande partie du charme de cet auteur que je vais continuer à lire. Voici un roman très important pour toutes celles et tous ceux qui prennent des bonnes résolutions pour la nouvelle année : ça ne marche pas ! En tout cas pour Fred, ça ne marche jamais et il aurait mieux valu pour lui qu'il ne s'y « mette jamais » et qu'il reste dans son quartier parisien à soutenir le bar d'Omar plutôt qu'aller en Espagne pour fuir un certain M. Zyed qui n'avait peut-être pas comme projet de l'empêcher de faire la maquereau à Pigalle. Voilà tout est dit ou presque ! Fred est un éternel perdant qui nous fait rire grâce au talent de Florent Oiseau. Cet art d'être à côté de la plaque tout le temps est un bon ressort dans la littérature . Je ne peux pas dire que c'est complètement ma tasse de thé mais, je dois l'avouer, parfois, j'ai ri malgré les outrances trop répétitives à mon goût. J'oubliais l'alcool c'est aussi un personnage important du livre, c'est sûr qu'après la deuxième bouteille de côte du Rhône on a les idées moins claires qu'après la « petite » bière du matin mais la vie devient tellement plus cool que cela permet à Fred de passer une après midi de plus « avec » Sophie Davant.
Lien : https://luocine.fr/?p=11774
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Je peux affirmer sans exagération que "Je vais m'y mettre" a été mon roman de l'année 2016. C'est bien simple je l'ai lu d'une traite et je me suis bien marrée !
Les personnages sont tous attachants à leur manière. On avance au fur et à mesure du roman en se questionnant sur l'avenir incertain de Fred (personnage principal) tout en en se délectant de ces petits pépins quotidiens.
On peine à croire que c'est le tout premier roman de l'auteur Florent Oiseau tant le style est exact, les anecdotes habilement contées et l'humour délicieusement incisif; bref il m'a conquise.

J'ai hâte de découvrir les futurs ouvrages de ce jeune auteur talentueux !



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Un sujet potentiellement grave, voire tragique + un point de vue de narration interne complètement décalé de la réalité + une construction romanesque parfaite = un roman très très drôle. Il paraît que c'est un premier roman, alors là je dis bravo, quelle réussite !! du cynisme, un recul désopilant, une bonne construction façon roman noir, de l'humour à revendre à chaque page, une complicité formidable avec le lecteur, un personnage classique de looser attendrissant et insupportable abordé sous un angle qui fait tout le sel du roman, j'ai adoré et beaucoup ri !! En revanche, je ne donnerai pas les prénoms des gens réels auxquels le héros m'a fait penser ! lol
Lien : http://ploufsurterre.canalbl..
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Alors, j'ai adoré ce livre !!!
Je me suis marrée toute seule.
Fred est fabuleux, une tête à claque, mais tellement drôle. Il se laisse vivre, «ne veut rien branler» de sa vie, se colle dans des situations improbables, sa meilleure copine est la bibine, bref un sacré énergumène 😰. L'écriture est hilarante, parfois vulgaire mais juste ce qu'il faut et tellement réaliste. Attention les filles humour à prendre au 35ième degré car on en prend un peu pour notre garde 😛. Je vous le conseille pour mettre un peu de bonne humeur dans votre vie 🤩
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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