J'ai repris ma marche. Ma fuite. La honte, les regrets, la culpabilité alourdissaient chacun de mes pas. A en avoir la nausée.
Ma mère. Je veux ma mère pour mes dix-huit ans
Je regardais le carré de papier journal qu'elle avait dans les mains. La millième grue. Et mon voeu exaucé.
Pierre C.
J’avais entièrement confiance en lui et m’apprêtais à lui adresser les informations concernant Stoyan Vladikin, l’homme que je devais retrouver, quand on a sonné au Visiophone.
Parce que je savais, au fond. Sans en avoir conscience, je savais. Tu n'existais pas, mais ton absence emplissait ma vie.
Il faut parfois être hors la loi pour transformer la justice.
Je ne pensais à rien, et pourtant mon cerveau me donnait la sensation de n'avoir jamais été aussi empli, aussi ouvert. Je m'abreuvais du temps qui semblait ici ne plus passer, mais être.
puis ma mère. Ma mère qui avait accouru et qui s'était jetée dans mes bras. Qui m'avait serré si fort que j'avais senti ses tremblements et les battements affolés de son cœur. Il y avait dans ses gestes toute la peur qu'elle avait éprouvée pour moi, mais aussi le soulagement, l'émotion et autre chose. Quelque chose de si gros que je n'osais le nommer, même en pensée. Et l'incroyable bonheur que j'avais ressenti en me laissant aller à son étreinte. En pleurant dans ses bras. Un bonheur, comme un soulagement, qui n'était pas seulement la conséquence de l'épreuve que je venais de traverser, mais celle de dix-huit années de manque. Personne ne peut savoir ce que c'est de pleurer dans les bras d'une mère s'il n'en a pas été privé toute sa vie.
j'avais vécu dix huit ans sans elle. Appris à marcher, à dire papa et pas maman, à faire du vélo, à tomber et à me relever. Sans elle, j'avais appris à écrire. Sans elle, j'avais appris à compter. Sans elle, j'avais appris à ne plus redouter le noir. Sans elle, j'avais découvert que les filles peuvent être en même temps douces et cruelles. Et les garçons décevants, moi y compris. J'avais appris la confiance et la trahison. La compromission. Sans elle, petit à petit, j'avais appris à moins attendre de la vie.
Et je ne voulais plus, qu'il me reste quelques minutes ou soixante-dix ans à vivre, peu importait. Je ne voulais plus. Plus jamais sans elle.
Le jour de ses dix-huit ans, Alan n'a qu'un souhait : rencontrer celle qu'il ne connaît pas, qui l'a abandonné à sa naissance..Un voeu qui va faire basculer sa vie. Car, pour la rejoindre et rester auprès d'elle, il va devoir changer : Lui qui n'a jamais voyagé va parcourir l'Europe, de Londres jusqu'à Sofia, en passant par Prague et le Grand Nord. Lui qui a toujours obéi et a toujours été protégé par son père, va transgresser les lois et apprendre à ne pas avoir peur...sauf de perdre celle qu'il a eu tant de mal à retrouver...un thriller haletant !