Lorsque l'on lit les 1ères pages, on peut se demander quel est le rapport entre le titre et ce qui est abordé.
Victor, dont on ne connait pas l'âge mais que l'on devine relativement jeune, aura à se montrer fortiche, un vrai champion, mais sur quel point?
L'auteur
Mikaël Ollivier replace habilement et rapidement un contexte en peu de pages et en peu de phrases. C'est une collection "Petite Poche", ne l'oublions pas, c'est presque un tour de force d'aborder un sujet, d'en faire le tour et de toucher le jeune lecteur, là, aussi rapidement et avec style.
Victor est dans une famille très éduquée sur le "manger sainement" et le "vivre sainement" également.
La santé, c'est important, on ne nie pas. C'est du Bio au repas, peu d'accointances avec les ondes Wifi et éviter une dépendance aux écrans.
Donc pas de téléphone, pas de code pour l'internet sans permission et pas de Télé pour Victor.
Victor se sent parfois en décalage avec son temps, celui de ses camarades, ce sont les infos et les images qui mènent le monde et les nouveaux médias chouettes.
Difficile cependant d'y échapper, c'est partout. D'ailleurs, le son du téléviseur de la voisine traversent les cloisons. Ainsi Victor est tout de même au fait des derniers épisodes de Soap Opéra et...de la chaude actualité: une prise d'otages dans une école.
Comment Victor reçoit-il tout cela?
Des petites bribes de tranches de vie nous le fixent dans un cadre tout de même rassurant, sa maman attend un petit dernier, son papa lui envoie de gros bisous même si il est très occupé par son travail et c'est l'anniversaire de Victor. Il ne perd pas le nord. Que désire t-il très ardemment notre ado?
L'auteur adopte un parallèle audacieux entre l'évolution de la prise d'otages, que nous suivons par des infos qui filtrent entre les mailles du filet protecteur familial et le caractère ado de Victor qui se rend compte qu'il peut finalement retomber sur ses pieds face à des choses qu'il désire, trouver des compromis, connus ou ignorés des parents.
Nous sommes sur le sujet de la négociation, avec une perspective plus légère qui va venir alléger la seconde très sérieuse.
Où tout cela nous mène t-il?
La fin est bien vue et laisse à méditer, philosopher un peu.
Victor est le crack annoncé et fini par obtenir le portable rêvé, comme ceux des copains.
Il y a des choses qui ne sont pas dites mais que l'on comprend en filigrane au fil de la lecture. Que l'on fait de son mieux pour éduquer et protéger ses petits des agressions extérieures diverses mais qu'ils grandissent et si ils poussent droit, c'est déja ça.
Ce petit roman à tiroirs est intéressant dans le sens où il ouvre sur des sujets pluriels et s'offre à des niveaux différents, suivant ce que l'on comprend et suivant les sensibilités diverses, intérêts des jeunes lecteurs.
Le sujet principal reste la mesure acceptée, jugée saine, presque votée par le Ministère de l'éducation parentale pour l'usage régulier de leurs jeunes des multimédias.
Qu'un si petit poche aussi facile à lire ouvre à de grandes discussions possibles est intéressant.
Les Petites Poches, une collection riche avec une bonne proposition d'auteurs reconnus, à surveiller de près.