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sur 247 notes
La Laveuse de mort de Sara Omar


Frmesk est née au Kurdistan en 1986 et elle n'est pas la bienvenue pour son père qui aurait préféré un fils et qui pense qu'elle est maudite. Elle est née avec une mèche blanche. La petite est faible, ses grand-parents maternelles vont l'accueillir et c'est chez eux qu'elle va grandir pour échapper au danger que représentent son père et sa grand-mère maternelle. 

Elle grandira dans un monde où les femmes sont des objets soumis à la volonté des hommes, à leur violence légitimée par leur lecture du Coran. Elles ne valent rien, sont oppressées mais portent l'honneur de leur famille.

En 2016, on retrouve Frmesk dans un hôpital au Danemark. Elle sympathise avec une jeune femme médecin qui est aussi kurde et que le père surveille étroitement.

C'est un livre atrocement violent. J'ai souvent été choquée, et révoltée par le monde sur lequel l'auteure nous fait ouvrir les yeux mais j'ai été complètement happée.

Et cela, avec une plume très fluide qui vient lisser cette lecture si difficile du point de vue de l'histoire. Il n'y a pas d'apesanteur, rien d'inutile dans ce qui est écrit, l'horreur passe.

A la fin tout s'accélère et de nouveaux événements viennent booster la lecture, agiter le lecteur. A la fin de ma lecture, j'aurais voulu me ruer sur le deuxième volet de cette trilogie.

Un livre poignant, une héroïne bouleversante  à rencontrer et un style à suivre sans hésitation.

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LA LAVEUSE DE MORT de SARA OMAR
Kurdistan 1986, naît Frmesk, une fille avec une petite mèche blanche sur la tête. La première réaction de son père, soldat kurde est de l'enterrer vivante. Sa mère craignant pour sa vie va confier Frmesk à ses parents, Gawhar, la laveuse de mort, musulmane et miséricordieuse, et Darwesh, ancien colonel de Sadam Hussein, pratiquant le zoroastrisme, le seul homme dont la vie n'est pas régie par le Coran, le seul qui semble un peu éclairé dans cet océan de bêtise et d'obscurantisme. Car c'est un monde de haine qui entoure Frmesk, on tue les femmes pour une attitude non conforme, on excise, et la laveuse de mort a beaucoup de travail, la vie des femmes a peu de valeur, et celles qui sont tuées, personne ne veut les toucher. le père de Frmesk est un bloc de violence qui viole sa femme même pas remise de son accouchement, qui menace de reprendre sa fille chez lui, poussé par sa mère, animée d'une haine farouche.
Alternativement dans le récit, on retrouve Frmesk 30 ans plus tard hospitalisée au Danemark et qui va croiser une infirmière kurde voilée.
Sur fond de guerre civile, c'est un livre terrible qu'a écrit Sara Omar, terrible car ce n'est pas une fiction, c'est entre l'autobiographie et ce qui est arrivé à des proches. C'est dur à lire, violent, on a envie de vomir devant de tels comportements fin du 20 ème siècle. Je crois qu'il y a 2 ou 3 livres qui content la suite des aventures de Frmesk.
Immense succès à la sortie de ce livre au Danemark où vit l'auteure, espérons qu'il sera lu où il devrait l'être. Très bien écrit, une plume qui gratte et ça fait très mal.
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D'après le site herodote.net les kurdes sont un peuple de langues indo-européens aujourd'hui majoritairement musulmans sunnites qui se définit plus par sa culture et sa langue que par sa religion. le site poursuit en disant que les femmes par exemple  bénéficient d'une relative liberté et ignorent le voile.
Le kurdistan n'est pas un état souverain mais une région cise sur l'antique territoire mède dont les kurdes seraient les descendants et à cheval sur la Turquie, la Syrie, l'Iran et l'Irak ; cette terre tant de fois envahie au cours des siècles semble ne jamais trouver la paix.
Sacrifié par le traité de Lausanne au profit de divers intérêts ce peuple mainte fois déporté et éclaté dans une diaspora mondiale au profit de l'arabisation de ces territoires ne cessera jamais de se battre.
Dans la partie irakienne les kurdes ont aujourd'hui obtenu un état de facto (ils administrent un territoire) et de jure (autonomie legale).
Tout ceci est bien sûr lacunaire et imprécis mais je tenais à faire ces rappels parce que ce n'est pas au sein du monde kurde que je me serais attendue à  trouver le pire de l'obscurantisme islamiste, le pire de la condition humaine et féminine.
C'est pourtant à  Suleimaniyé (anciennement Zamua) que prend place le livre de Sara Omar, entre 1986 et 1991 pendant la guerre Iran/Irak et elle nous emmène incontestablement dans les méandres du pire

Un livre coup de poing ou plutôt coup de poignard. Je suis ressortie "lessivée" de cette lecture. L'extrême violence de la société décrite est exacerbée par le contraste avec la bienveillance et l'humanisme des grands parents de Frmesk
Bien qu'il sagissent d'un roman,  les dates et lieux de naissance communs à l'auteur et au personnage de Frmesk indiquent que c'est au moins en partie autobiographique.
Sara Omar dénonce les crimes dits d'honneur, les viols, l'excision, les mariages forcés ; elle dénonce aussi le fait que cette menace, ces violences poursuivent les femmes en exil jusqu'à leur terres d'accueil occidentales.
Elle dénonce, elle dévoile, elle informe ce qui lui a valu de vivre sous protection policière au Danemark après une fatwa.
C'est un livre à lire et à faire lire dont on ne sort pas indemne, un livre qui marque et reste dans la tête. La plume acérée de Sara omar sert magnifiquement le message qu'elle souhaite transmettre. Alors lisons massivement son témoignage pour que sa prise de risque ne soit pas veine.
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Irak 1986. Alors que que la guerre contre l'Iran fait rage, Frmesk voit le jour, petite fille kurde à la tâche de cheveux blanche sur le crâne, pour le plus grand malheur de son père qui espérait un fils et de sa mère qui craint rapidement pour sa vie.
Frmesk sera envoyée chez sa grand-mère maternelle qui lave le corps des femmes mortes dont personne ne veut car elles sont mortes dans le pêché, et son grand-père, qui ne lit pas uniquement le Coran et possède sa propre foi.

Malgré la bienveillance de ce foyer, entourée par la religion qui aveugle les hommes et leur permet de justifier leur violence, Frmesk subira la dureté de son époque, dans un pays qui a longtemps réduit ses femmes à de simples ombres.

Sara Omar nous dévoile ici un récit poignant, abrupt et militant. On ne peut que se languir de la traduction du second tome.
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Il n'y a pas de doute, ce livre prend aux tripes et se lit d'une traite. L'écriture de Sara Omar est directe et sans détour et l'histoire de Frmesk, jeune fille kurde est de celles qui ne laisse pas indifférent. C'est violent, mais reflète la vie des kurdes depuis des décennies, ainsi que la violence à laquelle mène souvent les religions et ceux et celles qui les suivent fanatiquement.
On a hâte de lire la suite...
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La laveuse de mort, Sara Omar, Actes Sud

Ce livre n'est pas un manifeste, c'est un coup de poing qui vous laisse groggy. Un livre de l'urgence, plus que de la révolte. de la dénonciation. de celles qui font mal. Que toute nuance compromettrait. L'autrice, Sara Omar, est d'origine kurde et vit depuis ses plus jeunes années au Danemark. Elle nous dresse un portait de la société du Kurdistan irakien qui épouvante. Parce qu'elle est une femme et qu'elle parle des hommes, de l'arriération machiste, des superstitions et de l'obscurantisme religieux, de l'extrême violence des hommes dans un monde sans lumière.

La scène d'ouverture du livre est le récit d'une petite fille qui se déchire l'hymen en faisant du vélo. Son père, furieux à la vue du sang et de cette défloration fortuite qui prive sa fille de son honneur, la roue de coups, pendant que la mère, épouvantée par la violence de son époux ou le sort compromis de la fillette, s'immole par le feu. le reste est à l'avenant. Un combattant kurde refuse d'être le père d'une petite fille qui vient de naître avec le crâne chauve et une touffe de cheveux blancs, qu'il prend pour signe d'une disgrâce d'Allah, battra sa femme à la vue du lit souillé par la parturiente, refusera de paraître à la cérémonie du prénom qui réunit le quartier pour la fête traditionnelle de baptême, préférant aller à la chasse, viole la nuit même son épouse mal remise d'un accouchement difficile et va exécuter une tante au motif qu'elle passe, à tort ou à raison, pour une femme légère (les pages de cette exécution sont fortes et puissantes comme la mort de Milady dans les « Trois mousquetaires »).

L'histoire de livre est la vie de cette petit fille , Frmesk (« larme »), que ses grands-parents vont protéger contre son père. Ceux-là sont la seule lumière de ce livre, dur, implacable, sans concession : Darwesh, le grand-père, ancien colonel de l'armée irakienne, seul non musulman du livre, il est zoroastrien, croit au feu et au soleil, au savoir et à l'éducation, lit des livres, ne croit pas au Coran que vénère son épouse. Elle, c'est Gawhar, la laveuse des morts, qui consacre sa vie à laver le corps des femmes victimes des crimes d'honneur et qui, pour cela, endure la médisance. C'est tout de même une bonne musulmane, qui va prier à la mosquée. C'est à peu près la seule, tant la religion, dans ce recul du monde, nous est présentée comme tout sauf libératrice. Un véritable enfer.

Ce livre, très dialogué, est peu écrit. L'écriture n'est pas l'urgence, l'urgence c'est le message. Cependant, l'effet de cumul de scènes hallucinantes de cruauté ou de violence ou de bêtise des hommes est démonstratif et pesant, et quand le fils adopté de Gawhar, qui est imam, colle son visage sur la culotte de la petite fille et que celle-ci quelques jours plus tard fait une infection urinaire, je n'ai pu m'empêcher de rire. C'était trop ! Mais il n'est pas exclu que ce rire ait été de nervosité....

On retrouve Frmesk, des années plus tard, dans un hôpital au Danemark. Une jeune stagiaire en médecine est de même origine kurde irakienne que sa patiente. Son père lui impose le voile et veut la marier à un cousin. Elle est prête à se soumettre. La vie continue....

Cette «  Laveuse de mort » est le premier volume d'une trilogie annoncée. Je ne suis pas sûr d'avoir très envie de lire les deux autres. Mais le courage et l'effet de vérité de cette dénonciation de l'enfer quelque part dans le monde, a fait de ce livre un best- seller au Danemark.

On regrette que l'auteure n'ait pas davantage entretenu, en signe de tolérance ou d'espérance, la belle lumière que répandaient autour d'eux, Darwesh et Gawhar, les deux portraits du livre, le zoroastrien et la musulmane. Mais sans doute le coeur n'y était-il pas.

Pour Sara Omar, « la Nahda », le temps de la Renaissance d'un Islam des lumières est encore trop loin de ses douleurs.



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Une histoire tellement tellement difficile ! Dès les premières lignes on entre dans une histoire sordide, une torture infligée par l'homme, le père de famille, à son enfant. Au nom de l'honneur bien sur. Malgré l'innocence évidente de celle-ci. Cela reviendra plusieurs fois au cours de cette histoire macabre.
Ici se racontera principalement l'histoire de Frmesk en 1986, dans le Kurdistan irakien. Enfant rejetée par le père, étant une femme de plus née avec une mèche de cheveux blanc. Marque du diable ? L'enfant est confiée à ses grands parents maternels, qui l'aiment profondément. Darwesh, le grand-père est un intellectuel agnostique contrairement à Gawhar, la grand-mère très croyante dont le métier est laveuse de mort. C'est elle, qui se retrouve à devoir laver toutes ces femmes innocentes, ces tristes victimes du fanatisme.
L'histoire de Frmesk nous est racontée par celle-ci, depuis son lit d'hôpital au Danemark, des dizaines d'années plus tard. Elle y rencontre une jeune infirmière musulmane et surveillée de très près par son père jusqu'à lui empêcher de pratiquer son métier librement. Bientôt mariée à un cousin qu'elle ne connaît pas, elle échange avec Frmesk autant que ses minces libertés le lui permettent.

J'ai lu ce livre il y a plusieurs semaines et il est pourtant toujours difficile aujourd'hui d'en écrire un avis tant il m'a remuée. Il est profondément honnête et cru. Les pires horreurs, celles que l'on imagine même pas sont ici présentes. La sécurité des femmes semble totalement inexistante et les hommes ont pleine propriété sur elles. Ce roman est bien nécessaire oui. Pour que tout le monde sache que ça existe bel et bien. Et pour que cela ouvre les yeux à tous afin de lutter pour que ces horreurs cessent.
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Lecture difficile, d'autant plus quand on sait que ce n'est pas une fiction... l'horreur du début à la fin, on ressort de ce livre ahuri par tant de violence envers les femmes.
Quel courage de la part de l'auteure d'avoir osé écrire ce livre, malgré les menaces de mort, et d'avoir osé revendiquer sa liberté.
Au final beaucoup de choses restent en suspens, sans réponse, et on attend forcément le 2ème tome.
Pourtant, je n'ai mis que 3.5, car malgré le fait qu'on ne peut rester insensible à ce roman, malgré le fait qu'il met en lumière ce que vivent les femmes kurdes et qu'il mérite à ce titre d'être lu, la forme laisse pour moi à désirer. Il n'est, au final, pas si bien écrit, c'est le sujet qui subjugue.
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Pourquoi ce livre se termine au beau milieu d'un paragraphe ?
J'ai tellement adoré ce livre que
Je l'ai téléchargé 2 fois, je l'ai acheté en livre normal et j'ai pensé qu'il y avait une erreur d'impression. Non à chaque fois il n'y a pas la fin. Rien n'est mentionné. C'est étrange.

Y a t'il une suite, si oui qu'elle est le nom?
Merci
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