AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,21

sur 247 notes
Je dois à Ecila Delevey et à son calendrier de l'avent 2020, les mots qui m'ont permis à mon tour de découvrir l'histoire de Frmesk. Merci de tout coeur pour ce partage 🙏❤!

J'ai refermé La laveuse de mort de Sara Omar en larmes et l'envie de connaître la suite... Premier titre de ce qu'on annonce comme une trilogie, je comprend pourquoi dès sa parution ce livre est auréolé de succès dans les ventes...

Frmesk, femme kurde, dont on va découvrir l'histoire depuis sa naissance au travers de ses souvenirs, nous plonge dans les horreurs qui sont semés sur le chemin de nombre de femmes de par le monde, rien que parce qu'elles sont femmes! Cela commence à sa naissance avec les paroles de son père lorsqu'il découvre que sa femme n'a pas mis au monde un garçon : " ... Une fille? J'ai donc attendu cinq ans que cette femme tombe enceinte, tout ça pour avoir une fille? ... ". le ton est donné! Si seulement, cela n'avait pu être cantonné qu'à ça! Hélas Frmesk est de constitution fragile et le pire, elle est née avec une mèche blanche... Ne sachant si c'est un bon présage ou non, un certain entourage, parce qu'elle est fille, y verra là le signe du déshonneur... Heureusement Frmesk, sans le savoir, sera adoptée par ses grands-parents Gahwar et Darwésh et ceux-ci mettront tout en oeuvre, tant bien que mal, pour la préserver le plus possible des violences du à sa condition au sein de sa famille.

Sara Omer traite de la condition de la femme et de la violence à son rencontre en particulier, des empreintes qu'elle laisse dans une vie. Elle a fait le choix d'en parler au travers de la culture kurde qui est sa culture d'origine... Mais ne l'a réduit pas par ses mots à une origine en lien avec un patriarcat kurde, à la religion... C'est aussi pour ça que Frmesk nous touche au tant! Les excuses utilisés pour justifier cette violence sont les mêmes où que l'on soit dans le monde, par contre elles s'appuieront sur les spécificités culturelles où elles ont cours...

En effet, si son père finit par représenter un danger pour Frmesk en se justifiant dans ses actes par le livre saint, on comprend vite que le rôle de la mère de celui-ci, donc sa grand-mère, de par sa haine des autres est à la base de toute cette tragédie. Heureusement cette image de père est contre carré par son grand-père Darwésh et les hommes bons qui gravitent autour de lui. Quant à sa grand-mère, ainsi que les femmes de son entourage, elles témoigneront de véritables liens de solidarité! Et croire en Dieu tout en étant fidèle aux saintes Écritures, leur donne la force d'offrir à celles dont les corps sont abandonnés, un sépulture qui leur permettra retrouver l'Amour de leur Créateur là où les hommes ont faillis....

Une histoire qui vous prend aux tripes et qui font de Frmesk une femme qu'on ne peut oublier! Avec elle, ce sont toutes les femmes violentées pour être femme qui ont trouvé une voix pour témoigner... Inoubliable!
Commenter  J’apprécie          82
Kurdistan, dans les années 80. La condition de la femme n'est pas joyeuse. C'est peu de le dire. Et en 2016, la situation n'a guère évolué.
On suit plusieurs femmes, dont Gawhar, grand-mère au coeur grand comme le pays, qui adopte sa petite-fille, faisant d'elle sa fille. Entre lapidations, viol, machisme, scènes de tuerie, pouvoir de la religion, meurtres, terrorisme, La laveuse de morts fonce droit devant, quite à répugner le lecteur. Cette lecture démontre le « Toujours plus » dans l'infamie et la détresse des femmes. Premier tome d'une trilogie, on se demande bien ce que sera l'escalade des scènes atroces par la suite tant cette Laveuse de morts repousse les limites de l'inconcevable. Et pourtant, tout doit être vrai. Au nom de la religion, comment les hommes agissent sur l'intellect et le corps des femmes. le qu'en-dira-t-on règne, et une femme ne doit pas sortir du chemin établi par les hommes (et soi-disant Allah). Deux histoires à 30 ans d'intervalle, que s'est-il passé pour que la petite fille, Fremsk qui a assisté à nombre de scènes atroces au Kurdistan, finisse dans un hôpital du Danemark? On n'en saura pas plus dans ce premier tome. Mais on attend impatiemment autant qu'on redoute la suite.
Commenter  J’apprécie          80
Deux périodes et deux lieux encadrent la narration : de 1986 à 1991 dans un village du Kurdistan et 2016 dans un hôpital au Danemark. Frmesk naît en 1986 d'un père soldat Kurde,Anwar et de Rubar, fille de Gawhar, la laveuse de mort. L'accouchement difficile dans un environnement pauvre en hygiène et en participation masculine donne le ton sur l'avenir réservé à un nouveau né de sexe féminin. Allah et l'interprétation des préceptes de son prophète asservissant le femme au bon plaisir de l'homme sont déclinés de façon impitoyable et parfois difficile à supporter. La violence latente à l'encontre de la gent féminine est endurée de façon très digne et humaine par les victimes, et Gawhar, la grand-mère de Frmesk en est le plus bel exemple. le grand-père, Darwesh, zoroastrien n'a d'autre choix que masquer ses convictions pour la survie de sa famille, mais se rebelle parfois dès qu'il en a l'occasion. le récit nous fait accompagner Frmesk au Kurdistan jusqu'à l'âge de cinq ans, et ce qui lui arrivera ensuite est suggéré lorsqu'on la retrouve à 30 ans au Danemark, ayant miraculeusement survécu. L'éducation fournie par un grand-père cultivé, sa capacité à écrire et témoigner auront peut-être sauvé Frmesk !
Commenter  J’apprécie          81
Sachant ma passion pour la littérature, une amie m'a dit avoir lu et aimé le premier livre de Sara Omar, "La laveuse de mort". Avant même de le découvrir, je suis partie à la recherche de l'identité de cette autrice. Aller à la rencontre de Frmesk et de sa dure réalité est devenu une nécessité pour moi lorsque j'ai appris les fatwas lancées sur sa créatrice, dès que ses éditeurs moyen-orientaux ont appris le sujet traité. Leur réponse a été édifiante : " Nos femmes ont tous les droits que nous, les hommes, leur avons accordés. Elles n'en veulent pas plus, et elles ne devraient pas en avoir plus... Si vous écrivez ce livre, ou tout autre sur les droits des femmes et enfants musulmans, n'espérez pas respirer demain. "

"La laveuse de mort" est un roman magistral sur la guerre et la violence faites aux femmes, qui oscille entre les années 80, pendant lesquelles la fragile petite Frmesk fait son apparition dans une famille chaotique, et les années actuelles où elle est terrifiée, allongée sur un lit d'hôpital, au Danemark à la suite d'événements restants nébuleux et pourtant ressentis d'une importance capitale pour sa survie. Son enfance est éclairée par la présence de ses grands-parents. Lui, Darwésh, zoroastrien prônant la tolérance, est considéré comme un mécréant. Elle, Gawhar, est mal acceptée, bien que croyante et fervente pratiquante. Elle est une laveuse de mort bien particulière. Cette pratique, essentielle dans le culte islamique, permet aux défunts de se présenter "lavé" de toute souillure devant le Créateur. le problème est que la grand-mère officie auprès de femmes que personne ne veut toucher, car elles ont été tuées à cause des actions ou des points de vue qu'elles ont défendus de leur vivant, des préjugés qui ont pesé sur elles, des turpitudes dont elles ont été accusées souvent sans preuves, bref, elles ont été condamnées puisqu'elles étaient dites impures.

Je n'ai pas l'intention d'épiloguer sur l'intensité de ce texte, dévoilant l'asservissement de la femme auprès des hommes musulmans intégristes. À chacun et chacune d'avoir la curiosité de le découvrir. Mêlant atrocités et bienveillance, le génocide kurde et l'intégrisme musulman, ce roman est un coup de poing, indispensable dans la littérature d'aujourd'hui, qui doit se faire le témoin et le reporter de la violence actuelle, malheureusement toujours et encore renouvelée, visant à bâillonner les esprits éclairés.

Étant le premier tome d'une trilogie, j'attends avec une impatience mal contenue, la traduction française du tome suivant intitulé "la danseuse de l'ombre", paru en 2019 au Danemark.

Je ne peux m'empêcher de partager ici les propos entendus lors d'une interview de l'autrice, d'une vivacité et d'une objectivité renversante, à méditer ! "Dans mon roman, je raconte l'histoire d'hommes qui abusent de l'Islam pour leur propre bénéfice et qui utilisent les passages obscurs du Coran comme mode d'emploi pour réprimer les femmes et les enfants. Ça se passe maintenant. Nous ne devons plus l'accepter. Nous ne nous en sortirons pas si nous avons peur d'offenser un musulman intégriste et arriéré qui se croit toujours dans l'Arabie du VIIᵉ siècle et qui lit le Coran comme le Diable lit la Bible."
Commenter  J’apprécie          70
LA LAVEUSE DE MORT
Sara Omar 🤮🤮🤮

JE NE LE CONSEILLE PAS !!!!

Voilà un livre, qui n'est que rempli de haine.
Un ramassis de mensonges ou le seul message qu'il passe est :

TOUT LES HOMMES MUSULMANS SONT DES PERVERS SEXUELLES, VIOLEURS DE FEMMES ET PETITES FILLES, DES BÊTES SANGUINAIRES QUI SAUTENT POUR VIOLER DÈS QU'ILS VOIENT UN MORCEAUX DE CHAIRS.
L'HOMME MUSULMAN EST UN HOMME QUI
BAT SA FEMME, CAR C'EST ECRIT DANS LE CORAN.
VIOLE D'AUTRES FEMMES CAR LE CORAN L'AUTORISE...
L'HOMME MUSULMAN PEUT TUER SI SA FUTUR FEMME N'EST PAS VIERGE, CAR OUI L'HONNEUR ET QUE DIRA T'ON AU VOISIN...
L'ISLAM VOUS CONSEILLE D'ACCROCHER SUR VOUS LES PARTIES GÉNITALES D'UNE HYENNE POUR POUVOIR VOUS MARIER UN JOUR...
ETC ETC...

J'EN PASSE ET DES MEILLEURS...

Je vais me calmer...
En tant que femme Kurde musulmane, ce livre m'a tout simplement craché à la gueule, insulté, rabaissé, il m'a vomi à la face toute sa haine, et son islamophobie.

Mais putain c'est quoi ce village où tout les mecs, "musulmans" violent, tuent, frappent les femmes, le frère imam viole sa soeur, les hommes du village se déchaînent sur le corps d'une femme déjà tué...et d'une façon, je mettrai ma main au feu que jamais vous avez vu une scène pareil, c'est quoi ATTAQUE DE ZOMBIES OU QUOI !!!!

Le seul homme gentil, intelligent, n'est pas musulman...

Des versets du Coran employés d'une façon mensongère, fausse, insultante.
Le gars viole la gamine, avec le coran à côté, presque dans ses mains, en disant j'ai le droit c'est écrit.

La j'ai dit STOP. Mme L'AUTRICE, DANS TA VIE TU VAS ME DIRE QUE TU N'AS PAS CONNU UN PÈRE, UN FRERE, UN MARI AIMANT, C'EST TOUS DES CHIENS ???? PARDON POUR LES CHIEN QUE J'AIME BEAUCOUP 🙏

Ou bien elle n'a jamais connu de femme Kurde !!!
Des guerrières, des combattantes, avec un caractère à vous faire sortir un mort de sa tombe.
Elle devrait aller en rencontrer QQS une .

A savoir que l'autrice et sa famille se sont réfugiés au Danemark, elle avait 4 ans, dans les années 90 ou Oui il y avait une persécution sur les Kurdes, même un génocide...
MAIS C'EST QUOI CETTE HAINE ENVERS L'ISLAM J'AI PAS COMPRIS ???
Commenter  J’apprécie          74
Un livre coup de poing, sans fioritures, juste une triste réalité, celle des femmes soumises à un patriarcat, qui ne leur reconnait rien, même pas le droit d'exister, d'être maître de leur vie.
Leur vie appartient aux hommes qui en font des ombres, qui ont droit de vie et de mort sur elles.

Frmesk, enfant née dans la douleur, d'une mère soumise et d'un père violent, n'échappe pas à la règle. Son salut partiel viendra de ses grands-parents, d'une grand-mère croyante et pratiquante, d'un grand-père érudit, toujours prêt à ouvrir les yeux de l'enfant sur une spiritualité, non sur un dogme.
Gawhar, cette grand-mère aimante est laveuse de morts, laveuse de tous ces corps de femmes mortes sous le joug des hommes, sans raison valable, juste parce qu'elles ne sont "rien", que des épouses, des soeurs, qui au moindre de leurs actes interprétés comme déshonorant aux yeux de leurs père, frère ou mari perdent la vie.
On les dépose , tel un paquet de linge souillé dont on souhaite se défaire, sans aucune cérémonie, vouées à ne pas être enterrées.
La laveuse, tout en douceur et avec beaucoup de respect, les prépare à rejoindre l'au-delà par les prières rituelles, par le nettoyage d'un corps parfois extrêmement meurtri.

Je ne peux m'empêcher de penser à ce passage ou, même les femmes, participent à ce lynchage d'un corps abandonné par la vie. Endoctrinement, peur de passer pour une complice ? Terrible à lire, mais je n'ai pas de réponse à cette négation de la sororité.

Ce n'est pas ici le témoignage d'une femme qui, ouf, s'en est sortie, car on retrouve l'auteure sur un lit d'hôpital au Danemark, une survivante qui oscille entre l'Eros et le Thanatos. Que fait-elle là ? Quel a été son parcours ? Elle est blessée mais par qui ? Elle ou une personne extérieure ? le roman ne le dit pas.






Commenter  J’apprécie          71
Un titre qui interpelle : la laveuse de mort. de quoi parle-t-on : des femmes rejetées par leur famille, déshonorées et qui ne méritent pas une vraie sépulture. Gaswahr, la grand-mère de l'héroïne de ce livre exerce ce métier. Nous sommes en 1986 au Kurdistan, naître fille est une malédiction : rejetée par son père Frmesck vit chez ses grands-parents. Heureusement entourée et préservée par ceux-ci elle sera finalement rattrapée par son destin. Ce roman est fort, parfois violent voire insoutenable tant il nous dévoile le sort affreux réservé aux femmes dans un pays en proie à la guerre, à la haine et à l'extrémisme religieux. Il semblerait que ce récit relate la vie de l'auteur qui actuellement vit au Danemark. Elle nous promet une suite expliquant comment elle a pu se soustraire à sa destinée. GB
Commenter  J’apprécie          70
Un livre qui vous révolte, qui vous chamboulle, une lecture souvent éprouvante (j'ai dû faire des pauses, lire des choses légères entre 2 chapitres tellement j'étais remuée par cette histoire) . Ce temoignage sur la vie des femmes dans les pays où sévit cet islam rétrograde est glaçant. Et arrive jusque dans nos sociétés malheureusement.
A lire absolument
Commenter  J’apprécie          60
La laveuse de mort est un roman danois qui oscille entre aujourd'hui (2016) au Danemark dans une chambre d'hôpital où est soignée Frmesk et trente ans plus tôt (1986-1991) au Kurdistan où naît Frmesk dans un milieu musulman très violent envers les femmes. Rubar la mère de Frmesk confie sa fille à sa mère Gawhar car elle craint que son mari Anwar ne la tue lui qui voulait un garçon et hait les femmes. Frmesk est élevée avec amour .par ses grands-parents la pieuse Gawhar et le zoroastrien Darwesh qu'elle prend pour ses parents. La violence éclate régulièrement dans ce village où Gawhar est vilipendée car elle ose laver toutes les mortes même et surtout celles qui sont mortes sous les coups des hommes et d'autres femmes car elles auraient pêché.
C'est une société sombre, archaïque et féminicide que décrit Sara Omar dans ce roman oppressant et beau par moment même si la lumière ne filtre pas beaucoup à travers ce récit de ténèbres qui entre lynchage public, acharnement post-mortem et inceste n'épargne rien au lecteur.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
Commenter  J’apprécie          60
Lu sur le conseil de ma libraire... Immense déception !
Entendons-nous bien : le propos est important. Il justifie a lui seul la parution de cet ouvrage et sa diffusion dans le plus de langues possibles ! Mais stylistiquement, c'est très inégal. La plume est lourde, carrément mélodramatique parfois, à la limite du ridicule. La sobriété d'énonciation (pratiquée dans les premières pages) rend le propos beaucoup plus poignant et je ne comprends pas pourquoi elle a été abandonnée au profit d'une prose délayée qui rend ce livre terriblement bavard.
Il y a beaucoup trop de dialogues, dont certains sonnent creux alors qu'ils devraient donner de la voix aux côtés de l'autrice pour dénoncer ces atrocités.
Pour moi c'est donc une réussite militante mais un échec littéraire dans sa version française. (Il est possible que nous soyons face à un problème de traduction... ?)
Commenter  J’apprécie          60



Lecteurs (735) Voir plus



Quiz Voir plus

Etes-vous incollable sur la littérature scandinave ?

Qui est l'auteur du roman "Bruits du cœur" ?

Herbjørg Wassmo
Jens Christian Grondhal
Sofi Oksanen
Jostein Gaarder

15 questions
152 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature scandinaveCréer un quiz sur ce livre

{* *}