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4,21

sur 247 notes
Il est très difficile de noter "La laveuse de mort" car il faut séparer le contenu de la forme. Une des critiques disait "Une réussite militante mais un échec littéraire dans sa version française". C'est exactement ce que je ressens, ce livre parle d'un sujet atroce mais ô combien réel, à savoir la condition des femmes dans certaines régions du monde. L'auteur nous ouvre les yeux sur les pratiques barbares qui maintiennent les femmes dans un état de semi-esclavage et se perpétuent au nom de la religion mais aussi de la tradition.
Pour ça La laveuse de mort mérite le respect, et l'auteur a fait preuve d'un grand courage en publiant ce texte.

Quant à la forme, outre le côté sordide de l'histoire dû au sujet lui-même, il faut avouer qu'on s'ennuie ferme à la lecture de ce livre. J'ai failli abandonner, j'ai poursuivi jusqu'au bout pour comprendre le lien avec le Danemark, mais justement, il n'est pas expliqué. J'ai appris par hasard qu'il y avait une suite pour donner toutes les clés de l'histoire.
Malgré toute la compassion que j'ai pour l'auteure, et la satisfaction de savoir que ces crimes quotidiens sont révélés au vaste monde, ce sera sans moi.
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"Quoiqu'il arrive une femme doit toujours être pure et honorable "
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C'est au kurdistan en 1986, que naît Frmesk. Cette petite fille n'est pas la bienvenue aux yeux de son père et de ses grands-parents paternels. Ce n'est qu'une fille. Sa mère craignant pour la vie de sa fille la confie à ses propres parents. C'est auprès d'eux que Frmesk sera pour un temps protégée des inexorables menaces physiques et psychologiques qui finiront par se resserrer sur elle, dans un pays frappé par la guerre, le génocide et la haine.
🙏
Roman sans filtre sur les violences faites aux femmes ou aux fillettes. L'auteure née au Kurdistan a quitté son pays à l'âge de 10ans avant de s'installer au Danemark après 5ans de transit par les camps.
Premier roman de l'auteure c'est aussi le premier volet d'une série consacrée à Frmesk et ce livre lui aura valu des menaces de mort à sa parution.
Un livre d'une violence inouïe, j'ai bien souvent du le poser avant de le reprendre. Mais un livre indispensable pour l'auteure qui s'investit désormais dans différentes organisations et associations pour lutter contre les violences faites aux femmes et aux enfants. Dans toute la violence des mots il y a un véritable combat, une volonté de dénoncer.
Et au milieu du chaos que provoque les chapitres il y a la bienveillance, l'amour de ces 2 êtres magnifiques que sont les grands-parents de Frmesk. Gawhar, la grand-mère, laveuse de mort. Elle s'occupe des corps des femmes qui ont été assassinées dans le déshonneur et la honte. Personnage d'une grande générosité qui est en lutte constante entre ses croyances religieuses et ce qu'elle vit au quotidien. Et il y a Darwesh, le grand-père, intellectuel, sensible, bienveillant et delicat. Tellement en contraste avec les autres personnages masculins decrits.
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un livre choc mais essentiel à découvrir criant de réalisme (malheureusement)
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Frmesk vient au monde au Kurdistan en 1986, bébé fragile, elle a l'incroyable tare d'être une fille. Frmesk en 2016 est dans lit d'hôpital danois. Entre les deux nous ne découvrons que sa petite enfance dans une zone de guerre, dans une famille paternelle odieuse au nom des traditions. La chance de cette petite? Ses grands-parents maternels. Elle, laveuse de mort ou plus précisément laveuse des femmes mortes sous les coups des hommes parce que, pour une raison ou une autre, elles auront été jugées impures. Lui, ancien officier irakien, adepte du zoroastrisme , figure dissonante de cette petite ville très musulmane. Sara Omar nous promet deux autres "tomes" de la vie de Frmesk qui en 2016 frissonne de savoir que la jeune interne kurde pourrait parler d'elle à son père.
Un roman âpre et violent mais d'une beauté incroyable et d'une nécessité indéniable. Ce roman devrait être suivi de deux autres, je les attends avec impatience et appréhension tant il m'a remuée.

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C'est un roman qui commence très fort, avec une scène totalement abominable et révoltante.

Il semble qu'il soit grandement autobiographique car Frmesk et Sara Omar sont nées toutes les deux le 21 août 1986 au Kurdistan, toutes les deux ont une mèche de cheveux blancs.

Dès les premières pages, une phrase De La Fontaine m'est venue à l'esprit : Selon que vous serez puissant ou misérable… sauf que là ça devient Selon que vous serez homme ou femme… et c'est là tout le problème. Il est des endroits du monde où il n'est pas bon de naître fille.
Je me demande souvent pourquoi les hommes détestent les femmes à tant d'endroits sur terre. Pourquoi ne veulent-ils pas partager ? Ils prennent tout le bon et laissent tout le mauvais aux femmes jusqu'à s'arroger le droit de vie et de mort sur elles.

Frmesk vient au monde en 1986 dans un village paumé du Kurdistan, un endroit du monde qui pue la haine et l'obscurantisme, où religion et superstition atteignent un paroxysme, où la condition des femmes confine au calvaire. Hélas pour Frmesk, elle n'est qu'une fille, c'est à dire rien.
Les femmes vivent dans une peur permanente des hommes tout-puissants et des démons mais aussi du vent et des tempêtes, de tout ce qu'elles interprètent comme des signes maléfiques. Elle prient en groupe pour tenter de faire barrage aux Djinns qui pourraient tenter de s'emparer des âmes des plus fragiles.

Encore une oeuvre extrêmement forte sur la condition féminine, sur le patriarcat toxique, quand la religion est utilisée contre la moitié de l'humanité pour l'asservir et la mépriser.
C'est une histoire révoltante, où l'on se dit que l'autrice est en colère contre l'interprétation arriérée qui est faite du Coran… quoique, à l'énumération de certains versets, certaines sourates, il semble que la croyance prédomine sur la vie humaine, sur le respect de la femme. La religion est en tout cas omniprésente dans tous les instants de la vie, jusqu'à l'oppression.

Ce roman, qui se déroule sur deux époques et deux lieux - 1986 et 2016, Kurdistan et Danemark - est un coup de poing dans la gueule ! Il m'a révoltée, désespérée et fait détester particulièrement ces femmes, ces collabos , qui d'ailleurs se renient elles-mêmes et trahissent leurs filles en prenant fait et cause pour cette injustice instaurée par les hommes, qui considèrent que les femmes sont inférieures et sont leur propriété et que la naissance d'une fille est une malédiction. Ça m'a fait évidemment détester ces hommes qui méprisent les femmes, leurs femmes, et sont incapables d'aimer leurs filles parce qu'elles sont des filles, au point de pouvoir les mutiler pour sauver l'honneur (mais quel honneur, on se demande !!) et même de les tuer, sans le moindre état d'âme.
J'ai eu une infinie compassion pour toutes ces femmes qui subissent le joug des hommes, sans possibilité de se révolter au risque de mourir, car celles qui n'adhèrent pas à ces idées de suprématie masculine mais n'ont pas d'autre choix que de se soumettre .

Et cette douleur d'être femme se passe en partie en pleine guerre au Kurdistan. Comme si l'horreur devait s'ajouter à l'abomination.

Bien qu'extrêmement dur, ce récit n'est pas manichéen pour autant. Il nous montre à quel point un mauvais usage de la religion peut amener à énormément de souffrances, mais il y a aussi des personnages tolérants, ouverts et bons. Notamment Darwésh le grand-père, esprit libre et érudit, et Muhammad, oncle de Frmesk et imam bienveillant, quoique ça reste à voir…

Je vais avoir du mal à me remettre de cette lecture où le malheur et l'injustice transpirent, où aucune mère ne peut plus rien pour sa fille sitôt qu'elle est mariée. J'ai souffert à l'énumération de ces violences faites aux femmes, moi qui ai grandi quand mes "grandes soeurs" du MLF se battait pour nos droits. Il y a tellement à faire que j'ai l'impression que le combat des femmes c'est le rocher de Sisyphe… ça ne finira jamais.

Lien : http://mechantdobby.over-blo..
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Un roman exceptionnel si l'on regarde du côté du thème. Mais je trouve qu'il manque des parties pour reconstituer le puzzle de toute la vie de Frmesk. Là n'était pas l'objectif littéraire, je le comprends. Est-ce que l'éducation de ses grands-parents lui ont permis de plus s'épanouir et s'extirper d'un destin d'enfant née fille? Apparemment non. Un récit de vie à lire et faire lire absolument. Quand la réalité dépasse la fiction... Ne pas oublier ces femmes qui existent et qui essaient de survivre.
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Un roman brut et brutal sur la condition des femmes dans un environnement islamiste intégriste, avec sa part de poésie et de douceur orientale, mais la brutalité de l'oppression religieuse extrêmiste. L'histoire se déroule au Kurdistan irakien en 1991, puis en 2006 en Europe, où on voit que les traditions délétères peuvent avoir la vie dure et avoir passé les frontières.
Un roman choquant, dans le sens où on reçoit un choc en le lisant, et passionnant pour la description du quotidien des Kurdes de cette région.
On reste plein d'espoir pour l'intégration dans une vie autonome des femmes de ces familles ayant réussi à émigrer ...
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Au Kurdistan irakien dans les années 80, c'est la guerre, certes. Mais le quotidien est surtout difficile en raison de l'obscurantisme religieux qui règne dans certaines villes.
Dans la famille où naît Fremsk, il y a de tout : tout le spectre de l'humanité est présent, de l'amour à la haine, en passant par la violence, la peur, la monstruosité.

C'était un livre vraiment dur à lire. Trop de passages étaient extrêmement choquants, que les personnages soient heurtés dans leur chair ou dans leur âme. Trop d'acharnement sur les femmes. Trop de haine exercée prenant la religion comme prétexte ou comme paravent.

C'est un roman sans doute essentiel et réaliste. Mais si j'avais su qu'il était aussi violent, je m'en serais épargné la lecture.
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Avertissement : Ce livre est très dur !

J'ai dû faire des pauses dans ma lecture, car ce roman crée un malaise chez le lecteur, d'autant plus qu'il s'inspire du passé de l'auteur. On peut saluer son courage.
Le roman commence, au Kurdistan, par la naissance d'un bébé. Non seulement c'est une fille, mais de plus elle a une mèche de cheveux blanche.
Le destin de cette enfant sera une épreuve, car l'interprétation du Coran, les traditions patriarcales, les crimes d'honneur (en acte ou pensée), justifient l'autorité absolue des hommes.
Heureusement, le lecteur trouvera quelques instants de répit et des personnages positifs et bienveillants.
Ce roman est un cri dans la nuit de l'obscurantisme.
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Un roman fort, poignant, révoltant, déchirant, scandaleux, honteux et qui vous brise en mille morceaux…
Ce roman est d'utilité publique…il nous montre ce que la méconnaissance nous pousse à faire, croire aveuglément quelqu'un, des écrits ou une parole peut être extrême dangereux.
L'absence d'ouverture d'esprit, de sens critique, les croyances inculqués dès le plus jeune âge, le lavage de cerveau…
Les interprétations fallacieuses d'une religion, de mots, peuvent mener à l'inimaginable…

Ce livre est un magnifiquement écrit, décrit et il dénonce l'absence de choix, les pratiques barbares, le femicide, la violence conjugale, le viole…

Ce livre fut un coup de coeur du mois, il m'a bouleversé, j'espère lire d'autres livres de cette autrice.

Bonne lecture à tous.
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Ce roman m'a beaucoup plu. Sara Omar présente le Kurdistan, pays dont je connaissais très peu les moeurs. Je savais que c'était un pays oriental, mais j'ignorais jusqu'à quel point ses habitants partageaient certaines idées. Heureusement l'autrice ne montre pas qu'une seule manière de voir les choses. D'un côté, il y a les esprits étriqués, ne jurant que par des traditions engendrées par des superstitions. Certains ne voient que cela, et refusent de réfléchir.
[...]
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