Sa vie avec les autres ne l’intéresse plus. Il ne veut que sa beauté hautaine, le théâtre de ses expressions. Il veut l’image secrète et minuscule qu’il y a entre eux, la profondeur de champ minimale, leur intimité étrangère, comme deux pages d’un livre fermé.
« Si je vous donnais ma vie, vous la laisseriez tomber, n’est-ce pas ? »
« Embrasse-moi. C’est de ta bouche dont je suis le plus purement amoureuse. De tes dents. »
Vois-tu, je pense qu’il est plus facile de tomber amoureux de lui que de toi. Pourquoi ? Pour la simple raison que nous voulons savoir des choses, savoir comment les pièces du puzzle s’emboîtent. Les bavards séduisent. Les mots nous mènent à des impasses. Nous voulons avant tout grandir et changer.
Une histoire d’amour, ce ne sont pas des êtres qui perdent leur coeur mais plutôt des êtres qui découvrent cet habitant acariâtre qui, lorsqu’on se heurte à lui, laisse à entendre que le corps ne saurait tromper qui que ce soit, ni quoi que ce soit : ni la sagesse du sommeil, ni l’habitude des courbettes. C’est une destruction de l’être et du passé.
Rescapé de ses peurs et de sa propre paranoïa, il évitait tout ce qui aurait pu paraître suspect, mais répondait à son regard comme s’il se prétendait capable de faire face à tout.
Méfie-toi de la tristesse. La tristesse est très proche de la haine. Permets-moi de te le dire. J’ai appris ça. Si tu avales le poison de quelqu’un dans l’espoir de la guérir, en le partageant avec lui, tu ne feras que le garder en toi.
À présent, ce qui les entoure est à peine un monde, il leur faut vivre recroquevillés sur eux-mêmes.
Les tribus du désert étaient comme un fleuve, c'étaient les plus beaux êtres humains que j'aie jamais rencontrés.
Se reposer, c'est accueillir sans jugement tout ce qu'offrait le monde.